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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: La ronde des pasteurs


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La foi est un commerce. En vivent les prêtres, les pasteurs, les imams et tous ceux que Dieu a oints ou qui se croient envoyés par lui pour agir en son nom. Revêtus de cette charge dont ils sont seuls à répondre devant le Créateur, ils sont nombreux qui la marchandent en libéralités de tout genre auprès de leurs fidèles. Les voilà, les hommes d’église, pavoisant avec de rutilantes voitures dont ils ne se gênent guère à en exhiber le luxe chatoyant et bien arrogant. Qu’en pensera le pauvre fidèle qui joint difficilement les deux bouts et qui paie pourtant la quête de dimanche ou la fameuse dîme ? Que l’homme d’église est loin d’être pauvre. Dans bien des cas, cet apparat clinquant participe au leadership, le fidèle étant ainsi invité à voir dans les cravates de chez Christian Dior ou la veste tout droit sortie des ateliers de Gucci la préfiguration du bonheur qui l’attend sur terre et dans les cieux s’il croit. Dans un environnement où la grande majorité est percluse de misère, c’est un horizon d’espoir qui se dessine. Et pour ceux qui croupissent dans de graves maladies du cÅ“ur ou du corps, l’abîme de la foi sert d’exutoire à l’angoisse du lendemain.
Le monde d’aujourd’hui est malheureusement enclin à cette marchandisation du religieux dans ses aspects même les plus sacrés. Si l’homme fait du chantage à Dieu en le sommant de réaliser ses désirs, il y aura toujours un chômeur ou un illuminé prêt à l’accaparer pour utiliser ses projections les plus dithyrambiques en lui promettant monts et merveilles sous le couvert d’une fumisterie d’église. L’entreprise spirituelle se nourrit ainsi de la faiblesse humaine et sert à enrichir des opérateurs économiques vendant habilement la Parole de Dieu. Ils veulent aussi se payer une place au soleil du pouvoir. Ils sont nombreux ces pasteurs, imams, bokonons et prêtres chrétiens qui arpentent les couloirs du Palais de la Marina, à la recherche de reconnaissance politique. De quoi augmenter leur chiffre d’affaires d’autant que les hommes du pouvoir sont demandeurs. Si l’opposition s’en est pris dernièrement aux accointances entre le pouvoir et la religion, c’est à cause de cette relation ambiguë entre les deux entités, du fait surtout de l’importance des cercles évangélistes dans les arcanes du changement. Et Tout porte à croire que leur disparition apparente laisse place de plus en plus à une véritable organisation interne sous forme d’une structure ou d’un lobby. Le lobby des « Born Again » (les Nés de nouveau ) s’incruste au pouvoir du changement comme il a failli le faire sous Kérékou 2 avant que celui-ci ne découvre les supercheries et surtout les dangers liés à cette frange de croyants.
Le Chef de l’Etat devrait s’affranchir de ces personnages douteux dont tout le monde sait qu’ils se sont enrichis en vendant Dieu aux pauvres. Autrement, il va se mettre à dos toutes les autres confréries jalouses de la montée en flèche des évangélistes.

Olivier Djidénou

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