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Le triomphe de la vérité

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Tension et Blocage au Parlement : Mathurin Nago enflamme l’Assemblée


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Les députés étaient en plénière le jeudi 14 Août 2008 pour l’examen du rapport sur la proposition de résolution relative à la mise en place d’une commission d’enquête sur les activités et la gestion du Président de l’Assemblée nationale. Les travaux n’ont pu aller à terme par défaut de consensus sur le retrait d’une proposition de résolution et son remplacement par une autre. La tension est même montée d’un cran au point d’obliger le président de l’Assemblée nationale à lever la séance dans une confusion générale.
L’article 75 évoqué dans la demande de retrait ne concerne nullement les propositions de résolution. Je vous lis d’ailleurs l’article 75 qui dit ceci : ”Les propositions de loi ainsi que les rapports de commissions peuvent toujours être retirés par leurs auteurs quand bien même leur discussion est engagée”. Vous remarquez donc avec nous et avec les membres de la Conférence des Présidents que nulle part dans cet alinéa il n’est fait mention d’une proposition de résolution. En conséquence la demande de retrait de la proposition de résolution relative à la mise en place d’une commission d’enquête sur les activités et la gestion du Président de l’Assemblée nationale est irrecevable. ” C’est en ces termes que le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago a jeté de l’huile sur le feu au Parlement. Résultat : les travaux de la plénière ont achoppé sur l’irrecevabilité de la demande de retrait de la proposition de résolution signée par 40 députés et remplacement par une autre proposition de résolution ayant le même libellé avec un contenu différent et signée cette fois-ci par 18 députés. Se référent à l’article 75 du règlement intérieur du parlement, le président Mathurin Coffi Nago a prononcé l’irrecevabilité de la demande de ce retrait. Ce qui ne rencontre pas l’adhésion de plusieurs députés notamment les auteurs de la demande de retrait. En réaction au rejet prononcé par le Président de l’Assemblée nationale, le député Ismaël Tidjani Serpos s’exclame ” Rien n’interdit le dépôt de plusieurs propositions de résolution à l’ordre du jour d’une session extraordinaire “. Brandissant un livre français intitulé ”Droit parlementaire” qui a trait au sujet en discussion et qui fait ressortir qu’en cas de pluralité de propositions ou de projets de texte relatives au même point de l’ordre du jour, il est procédé à l’affectation de l’ensemble à une même commission permanente, spéciale ou temporaire et que cette affectation est de droit. L’honorable député Ismaël Tidjani Serpos estime que le président Nago n’a aucune raison de refuser d’enregistrer une autre proposition. ” Faux “, rétorque le député Maman Djibril Débourou qui argumente ” Monsieur le Président, au terme de notre règlement intérieur, article 75, les propositions de résolution ne sont pas concernées par le retrait “. En reprenant la parole, le président de séance, Mathurin Coffi Nago tranche. La demande de retrait est irrecevable. Il poursuit en invitant la commission des lois à plancher conformément au règlement intérieur, sur le point inscrit à l’ordre du jour. Plusieurs députés contestent cette façon de faire du président et demande la parole. Le président refuse. Certains députés insistent à prendre la parole et invoquent une motion de procédure et même d’ordre. Mais le président refuse toujours de leur donner la parole et demande à la commission des lois d’entamer ses travaux. Une vague de protestations s’instaurent au sein de l’hémicycle. Plusieurs députés réclament la parole. Mais le président refuse toujours. La colère s’empare des députés qui commencent pas poser plusieurs actes de protestation. Les uns transforment leur table en tam-tam, les autres manipulent leur microphone pour empêcher la commission de délibérer. Les députés Epiphane Quenum et Ismaël Tidjanis Serpos s’illustrent en de véritables tambourineurs en réclamant : ” Donnez nous la parole, Monsieur le président. Vous n’avez pas acheté le parlement, nous avons droit à la parole. Si on ne peut pas parler ça veut dire que c’est la dictature. Nous voulons que vous nous accordiez la motion de procédure. Nous voulons la parole. Motion de procédure. Nous avons droit à la parole. Motion de procédure, Monsieur le président ”
Malgré l’étendue de leur vacarme, le président refuse toujours de reculer et demande avec insistance à la commission d’engager ses travaux. Le vacarme reprend de plus belle avec le renfort de taille des autres députés réunis au sein du G4, G13 et Force-clé, au point d’obliger le président de l’Assemblée à suspendre, à la demande du député Bako Arifari, les travaux pour 30 mn. A la reprise deux heures plus tard, le Président de l’Assemblée nationale demande à nouveau à la commission des lois de plancher et le vacarme reprend de plus belle. Dépassé par les événements, le président de l’Assemblée nationale intervient malgré lui dans ce tohu-bohu et lève la séance en ces termes ” Le seul point inscrit à l’ordre du jour de la session ne pourra pas être abordé. En vertu de l’article 73 et 120 du règlement intérieur, je lève la séance ”

Les mises aux points de Mathurin Nago aux députés
” Depuis quelques temps, nous assistons de façon répétitive à des incidents graves et regrettables impliquant deux ou plusieurs collègues, des attaques personnelles, des injures, des troubles à l’ordre public. Des interpellations de collègues deviennent fréquentes au sein de notre parlement. Outre que tout cela est formellement interdit par les dispositions de notre règlement intérieur notamment en ses articles 49, 61 et 73, je dois dire que tout cela ne donne pas une bonne image de notre parlement et nous éloigne par ailleurs de notre objectif majeur qui est de redorer les blasons de notre institution, en conséquence, je demande à tous les collègues, quels qu’ils soient, quelque soit leur tendance politique de faire preuve désormais de courtoisie, de discipline, de tolérance et d’ouverture d’esprit dans leurs interventions et dans tous leurs actes ici à l’Assemblée nationale. Nous sommes les représentants de la Nation béninoise et nous devons en être dignes. Donc je souhaite vivement qu’il en soit ainsi désormais. ”
Wandji A.

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