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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: Adepte des faits divers


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Adrien Houngbédji aime vraiment le sensationnel. Le leader du PRD, expliquant les raisons de son absence à la fête nationale, a fait croire que le désarmement de son garde du corps par le Président de l’Assemblée nationale, n’était pas de nature à assurer sa sécurité. La réponse cinglante du chef du cabinet militaire du Parlement hier, a été une sorte de démenti formel à ces allégations grossières et foncièrement humiliantes pour une personnalité de son rang. Ainsi donc, un prétendant au fauteuil présidentiel, celui qui aspire à diriger tout le Bénin boycott la fête nationale pour protester contre un AKM prétendument arraché à son garde du corps. Si cette version mensongère avait été crédible, il faut donc croire que tous les citoyens qui doivent assister à la fête du 1er Août devraient être protégés par une escouade militaire ou armés eux-mêmes jusqu’aux dents. C’est absurde et enfantin à la fois, parce que la fête nationale n’est pas la fête de Yayi Boni ou de Mathurin Nago. S’y dérober n’est qu’une forfaiture qui s’ajoute à d’autres.
Houngbédji est habitué à ce genre de faits divers. L’an dernier, il avait prétendu avoir boycotté la fête nationale parce que certains de ses militants étaient en prison. Cette année, ce ne sont plus les prisonniers qui motivent sa rebuffade, mais un pur mensonge tiré d’une imagination somme toute fertile. Il y a quelques années, c’est toute une histoire qu’il a montée sur l’attaque dont son cortège aurait été victime de la part d’agents de sécurité qui aurait tiré une herse pour percer les pneus de son véhicule sur la voie de Porto-novo. Il croit ainsi attirer la sympathie de l’opinion qui croirait à un acharnement contre sa personne, persuadé qu’il est que les Béninois aiment bien les victimes et détestent profondément les bourreaux. C’est ce qui s’est passé aux élections dernières où il a fallu une maladresse de la justice pour retourner toute la ville de Cotonou contre le gouvernement dans le dossier des bulletins prétendument volés par des militants RB. Ce parti auparavant en situation délicate a pu redorer son blason auprès de l’opinion au point d’arracher une mairie de Cotonou en passe de lui échapper.
Face donc aux grands débats de l’heure, Adrien Houngbédji se met à faire du cinéma. On l’attendait sur la crise au parlement qui paralyse la deuxième institution de notre pays et il ne dit strictement rien. On l’attendait sur la crise économique liée à la cherté de la vie, et il se mue dans le silence le plus total. On l’attendait aussi sur les problèmes de la jeunesse, les réformes du gouvernement, la question de l’éducation€¦et il ne se prononce pas. Comme d’ailleurs il ne s’est jamais prononcé sur les grands sujets de notre pays. En grand opportuniste, il a l’habitude d’attendre sagement l’heure des élections pour commencer à gloser à tort et à travers sur les actions concrètes des autres. Cette agitation préélectorale lui permet de rafler des voix à force de dénigrements et de critiques vertes et faciles. Lorsqu’il s’agit de proposer des idées claires sur les grands chantiers du pays, il est trop souvent absent faisant croire qu’il n’a généralement que des réflexes électoraux. C’est à croire que ce type de politicien est fait pour aller aux élections. Il n’est pas fait pour remédier aux maux quotidiens des Béninois ni à proposer des solutions responsables pour l’avenir. L’autre spécialité dont il raffole reste les banalités de salon et dont il sait que son électorat raffole aussi. L’affaire des AKM lui donne de la matière. En attendant les prochaines élections€¦
Olivier Djidénou

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