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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: Un jeu de forfaiture


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Les députés de l’opposition veulent destituer le Président de l’Assemblée nationale. Et je suis d’accord avec eux. Sur  le principe, il est nécessaire que la configuration du bureau du Parlement soit conforme à la géométrie politique de l’institution. L’équipe actuelle est le fruit de l’ancienne configuration résultat lui-même de l’ancienne géométrie parlementaire. Aujourd’hui,  les choses ayant changé, personne ne serait surpris d’apprendre que les députés hostiles à leur président, ont décidé de le changer pour une autre tête répondant mieux à leurs aspirations, un homme (ou une femme) qui satisfasse mieux leur vision de l’échiquier. Dans la pratique même, il faut convenir que le Président Nago, face à une majorité hostile, verrait sa présidence constamment ébranlée par diverses frayeurs et des humiliations constantes. Il serait prisonnier de leurs exigences, esclave de leurs sautes d’humeur. Dans ces conditions-là, la présidence devient un enfer de sales coups (salement) portés par des adversaires en position de force. Et c’est ce qui arrive  actuellement. Il ne verra jamais le bout du tunnel que lorsque la configuration politique de l’Assemblée lui serait plus favorable.
Sur ces principes minima, tout le monde peut être d’accord. Il se fait malheureusement que  les bases sur lesquelles se développe l’argumentaire anti-Nago sont faussées. Elles sont pour le moins fragiles au regard des raisons avancées par le groupe des contestataires pour expliquer leur vote de samedi. Si Epîphane Quenum et Tijani Serpos ont tenté de camoufler les vraies raisons en instillant quelques critiques globalement loufoques pour qui connaît  la tradition parlementaire, c’est Rachidi Gbadamassi qui a dit tout bas ce que tout le monde pensait tout bas. A savoir que la gestion même du Président n’est pas en cause, ni d’ailleurs son rapport bien que rejeté. Ce qui est clairement mis en cause c’est le régime et surtout le Chef de l’Etat.
Plus que tout autre, c’est contre Boni Yayi que les députés contestataires ont des griefs. Mathurin Nago n’est pour ainsi dire qu’un bouc émissaire idéal utilisé pour déstabiliser le gouvernement et son Chef. La méthode paraît lche et carrément insultante pour l’intelligence et la respectabilité des hommes et femmes présents dans ce groupe. Elle est paradoxalement conforme à toutes les pratiques malfaisantes qui veulent que les gris-gris ne soient pas seulement faits pour atteindre l’homme, mais aussi sa famille, enfants et femme compris. On peut rater une cible mais atteindre ses proches. C’est la pratique de la pègre transposée sans état d’me dans l’arène politique.

C’est précisément là que les principes ne sont pas respectés par nos honorables députés qui veulent faire du mal alors qu’ils sont élus pour penser et faire du bien. Alors qu’ils sont parmi les premiers à crier dictature, ils veulent empêcher Mathurin Nago d’avoir lui aussi son bord politique et d’y rester fidèle, sans pour autant détruire l’honorabilité de son institution. En l’espèce, il s’attire les foudres de ceux qui prétendent que la démocratie est en danger alors que leurs actes mêmes sont en esprit une pure négation de la démocratie. Dans le même temps, ils sabotent l’image de marque de notre parlement. La loi constitutionnelle a prévu en fait la destitution du Président de l’Assemblée, deuxième personnalité de l’Etat, au cas où celui-ci serait réellement médiocre et ne ferait pas honneur à l’institution. Dans un cas comme dans l’autre, ces conditions sont loin d’être réunies actuellement. Aller à la destitution serait donc une grave forfaiture donnant raison à ceux qui prétendent que la politique n’est pas le lieu de la raison. Nous y travaillons aussi ardemment que possible dans notre pays. 
Olivier Djidénou

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