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Le triomphe de la vérité

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Décès du Cardinal africain Bernadin GANTIN: Mardi Noir à l’Eglise Catholique


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Le “Pape Noir” a tiré sa révérence

Depuis hier, le peuple béninois est orphelin de son ambassadeur le plus éminent sur la scène mondiale, Son éminence le Cardinal Bernadin Gantin. Le Doyen émérite du Collège des cardinaux s’en est allé hier à la suite d’une longue maladie à l’hôpital européen Georges Pompidou de Paris. La nouvelle du décès de celui qui est connu dans le monde entier comme « Le Pape noir » est tombé comme un couperet chez tous les béninois qui n’ont pu cacher leur grande émotion. Le gouvernement béninois a décrété, au cours d’un conseil extraordinaire tenu à cet effet, un deuil national de trois jours avec le drapeau national mis en berne sur toute l’étendue du territoire national. Homme aux qualités exceptionnelles, Cardinal Bernardin Gantin était pour le peuple béninois et pour tous les africains un guide, un père, un modèle qui a su hisser à son firmament l’Amour de Dieu. Ces innombrables qualités humaines de l’homme explique sans nul doute l’amour dont l’ont toujours parés les six papes qu’il a connu au cours de périple ecclésiastique avec plus de quarante (40) ans passés auprès des différents papes à Rome.
Homme chaleureux, guide éclairé et père compatissant, le premier africain à être ordonné cardinal le fut jusqu’au bout. Avec cette perte qui intervient en pleine célébration de la Pentecôte, le Bénin, l’Afrique et le Monde perd un de ces hommes qu’il convient de ranger parmi les hommes les valeureux et les plus influents du 20ème siècle.

La nouvelle selon le Vatican

Le cardinal Bernardin Gantin est mort ce mardi après-midi à Paris, à l’hôpital Georges Pompidou. Il était gé de 86 ans. Premier archevêque métropolitain africain, en 1960 et premier cardinal africain à la tête d’un dicastère du Vatican, en 1977, le cardinal Gantin a été archevêque de Cotonou, au Bénin, avant d’être appelé à la Curie romaine où il a dirigé notamment les conseils pontificaux Cor Unum et Justice et paix puis la congrégation pour les évêques et la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Doyen du sacré collège jusqu’en 2002, il avait obtenu de rentrer dans son pays le Bénin. « J’ai quitté physiquement Rome mais mon cÅ“ur est resté là-bas €“ affirmait-il – Je reste un missionnaire romain dans mon pays où je témoigne de la sollicitude de toute l’Église ». En février 2007, la CERAO, la conférence épiscopale régionale d’Afrique occidentale francophone, s’était réunie au Bénin pour célébrer le jubilé épiscopal de ce prélat exceptionnel. Un hommage national lui avait également été rendu.

Hommage du Journaliste Jérôme Carlos  à son Eminence Bernardin Cardinal Gantin

Dans la ronde des jours, immense journée que celle d’aujourd’hui pour le Bénin notre pays, pour la communauté chrétienne, pour la communauté catholique en particulier. C’est aujourd’hui en effet, mardi 26 juin 2007, qu’est rendu un hommage public à un grand Béninois parmi les plus grands, Son Eminence Bernardin Cardinal Gantin.
Hommage oecuménique qui confond toutes les religions du Bénin, par delà leurs credo et leurs évangiles respectifs. Hommage universel de tout un pays, de tout un peuple, toutes générations confondues. Hommage mérité pour ce Prélat d’exception qui totalise 55 ans de sacerdoce, 50 ans d’épiscopat, 30 ans de cardinalat, 85 ans d’ge.
Long, très long a été le chemin. Mais grande, très grande est notre fierté. Ce fut le 11 décembre 1956 qu’a été nommé le tout premier évêque dahoméen et ce fut le 3 février 1957 que ce dernier reçut l’ordination épiscopale. Trois ans plus tard, plus précisément le 5 janvier 1960, le Pape Jean XXIII nommait Mgr Bernardin Gantin le premier Archevêque Métropolitain Noir du continent.
[Suite:]
C’est dire qu’avant l’accession du Dahomey à la souveraineté nationale et internationale le 1er août 1960, l’Eglise catholique, à travers l’un des vaillants fils de notre pays, avait déjà su nous indiquer le chemin de nos responsabilités nationales, dans la prise en charge de nous-mêmes par nous-mêmes, dans le rassemblement, en rangs serrés et pour le meilleur, de tous les enfants du pays, selon la symbolique bien connue de la jarre trouée. Dix-sept ans plus tard, en 1977 plus précisément, Mgr Bernardin Gantin fut élevé à l’éminente dignité de cardinal.
Soufflait alors en rafale sur le Bénin le vent du marxisme-léninisme, sous la forme d’une expérience de développement qui se voulait révolutionnaire et qui excluait toute idée de Dieu. C’est à se demander par quel excès, dans un pays croyant, dans un pays de croyants, on a pu décider de mettre hors la loi la religion ainsi désignée du doigt, conformément aux termes du catéchisme officiel en vigueur, comme « l’opium du peuple ». Il fut ainsi des plus mouvementés le retour au bercail, dans son Bénin natal, du nouveau Cardinal alors dans l’administration vaticane à Rome. Dans ce désordre spirituel où Dieu seul pouvait reconnaître les siens, il se fit prophétique, comme s’il prenait un pari sur l’avenir. Le Prélat lança aux maîtres du jour : « C’est au Seigneur que reviendra le dernier mot ». On connaît la suite.
C’est un Bénin renaissant, sous le soleil radieux du renouveau démocratique, qui, en 1993, accueillit, ravi et enchanté, la nouvelle de l’élection de son Eminence Bernardin Cardinal Gantin comme Doyen du collège des cardinaux. Qu’un Africain, le tout premier, fût positionné sur cet éminent promontoire, voilà qui assura à l’Eglise en Afrique une exceptionnelle visibilité, placée qu’elle était alors dans l’antichambre des plus hautes responsabilités ecclésiales.
Ainsi se présente-t-il à nous et en raccourci le grand homme que le Bénin et les Béninois, en communion de pensée avec tous les Africains, avec tous les hommes, toutes les femmes de bonne volonté de par le vaste monde, célèbrent en ce jour béni entre tous. Et aucune voix sincère et sincèrement reconnaissante ne saurait manquer à ce beau chÅ“ur d’hommage, tel un fervent hosanna jailli des profondeurs de l’être vers le ciel infini.
A ce grand rendez-vous de la mémoire, il est juste et honnête de reconnaître, contrairement à une idée plutôt courte qui a cours, que le pays n’a commencé ni à l’indépendance en 1960, ni à la Révolution en 1972 ni à l’ère du renouveau démocratique à partir de 1990. Le pays est à l’image d’une longue corde, une corde autour de laquelle s’affairent ses enfants, d’une génération à l’autre, tels des tresseurs de corde, du titre du beau et magnifique roman de Jean Pliya.
Chaque génération de Béninois est ainsi appelée à apporter sa pierre à l’édifice commun, à la mesure de ses ambitions qu’on souhaite toujours grandes, toujours hautes pour le pays. Nous sommes ainsi des héritiers dans la longue chaîne d’un héritage, depuis les pionniers, les premiers sur les traces du soleil levant, jusqu’à nous et au-delà de nous.
Au cours de la semaine de la presse organisée cette année, au Bénin, du 7 au 11 mai 2007, un jeune journaliste certainement en mal d’inventer la poudre à canon ou de réinventer le monde, déclara tout de go et à qui voulait l’entendre qu’il ne se reconnaissait aucun modèle dans la profession. Quelle suffisance ! Quelle prétention !
Le Bénin de nos rêves est à venir. C’est sûr. Mais sa construction se poursuit inlassablement, sans trêve ni repos Aussi serait-il malvenu, à la limite de l’indécence, de dire que les générations de Béninois qui se sont succédé n’ont été constituées que de cancres.Une conception aussi étroite et aussi terre-à-terre de la chaîne des générations, dans la construction d’un pays, nous semble être tout à la fois une injure faite aux aînés, voire à ses propres géniteurs et un aveu d’ignorance.
C’est la raison pour laquelle l’hommage au grand et à l’illustre homme d’église qu’est son Eminence Bernardin Cardinal Gantin doit retentir à nos oreilles comme un hymne à la réconciliation, comme une invite solennelle à jeter un pont entre hier et aujourd’hui, entre des générations de Béninois qui ont contribué et qui contribuent à un seul et même patrimoine : le Bénin, leur pays, le seul qu’il n’ont pas choisi et que personne ne peut leur disputer.

La chronique du 26 juin 2007

Qui est Bernardin Gantin?

Bernardin Gantin, né à Toffo au Bénin le 8 mai 1922 et mort le 13 mai 2008 à Paris[1], était un cardinal béninois. Il a été le premier évêque africain, élu en 1956, et le premier cardinal africain à la tête d’un dicastère du Vatican. Après le siège épiscopal de Cotonou, il a été nommé à la Curie Romaine secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, président des Conseils pontificaux «Cor Unum» et «Justice et Paix», préfet de la Congrégation pour les évêques. Depuis 1993, il est doyen du Collège des cardinaux.

Bibliographie
Fils d’un employé du chemin de fer, il adoptera plus tard sur ses armes cardinalices un «arbre de fer» (de son nom: GAN, fer et TIN, arbre).
Formation
Il entre au séminaire en 1936 et ordonné prêtre le 14 juillet 1951. Il reste alors au séminaire de Ouidah comme professeur de langue, puis complète sa formation au Collège Saint-Pierre à Rome en 1953. Il suit les cours de l’Université pontificale urbanienne puis de l’Université pontificale du Latran. Il sort diplômé de Théologie et de Droit canon

Action sur le terrain
Nommé le 11 décembre 1956 évêque auxiliaire de Cotonou avev le titre d’évêque in partibus de Tipasa en Mauritanie, il est consacré le 3 février 1957 par le cardinal Tisserant et revient au Bénin.
Puis, le 5 janvier 1960, succèdant à Mgr Parisot, il est nommé archevêque de Cotonou, charge qu’il assume jusqu’en 1971 .
Il crée diverses congégations locale de sÅ“urs et de moniales, favorise plusieurs centres de formation religieuse et promeut l’Action Catholique localement. Il est particulièrement actif dans l’ouverture de l’Église a d’autres croyants dans la région, permettant la création de nombreux diocèses au Bénin.
Président de la Conférence épiscopale régionale d’Afrique de l’Ouest (réunissant Togo, Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Nigéria et Guinée), il est appelé à Rome[2] par le Pape Paul VI à la « Congrégation de la propagande de la foi » (aujourd’hui appelée Congrégation pour l’évangélisation des peuples) en 1971, abandonnant ainsi sa fonction d’archevêque de Cotonou. Mgr Adimou lui succède en continuant son Å“uvre localement.

Action universelle auprès du Pape à Rome

Il est créé cardinal par le Pape Paul VI (en même temps que Joseph Ratzinger, le futur Pape Benoît XVI) lors du consistoire du 27 juin 1977.
En 1978 à la mort du Pape Jean-Paul Ier il est considéré comme un des papables (c’est-à-dire favoris pour succéder au Pape défunt lors du Conclave).
Il est nommé le 8 avril 1984 par le Pape Jean-Paul II :
· Président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine et
· Préfet de la Congrégation des évêques
Le 1er juillet 1988, c’est à ce titre que le cardinal Gantin, décrète par le décret Dominus Marcellus Lefebvre que le chef de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X hostile au Concile Vatican II, Mgr Lefebvre, avait « posé un acte schismatique ». À l’appui de sa déclaration, il cite les canons 1364-1 et 1382 du Code de droit canonique (1983) :
« L’apostat de la foi, l’hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latæ sententiæ. »
« L’Évêque qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu’un Évêque, et de même celui qui reçoit la consécration de cet Évêque encourent l’excommunication latæ sententiæ réservée au Siège Apostolique. »
Il déclare donc excommuniés Mgr Lefebvre lui-même, Mgr de Castro-Mayer, évêque co-célébrant, et les quatre nouveaux évêques dont Richard Williamson, Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, et Alfonso de Galarreta. Le lendemain, par le motu proprio Ecclesia Dei Jean-Paul II rappelle aux fidèles que ceux qui « adhèrent formellement » au schisme encourent l’excommunication eux aussi.
Le 5 juin 1993, Mgr Gantin devient Doyen du Collège des cardinaux.
Il participe au Conclave de 2005 sans droit de vote car atteint par la limite d’ge.
Il décède à Paris le 13 mai 2008, quelques jours après avoir fêté ses 86 ans.

 

 

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One thought on “Décès du Cardinal africain Bernadin GANTIN: Mardi Noir à l’Eglise Catholique

  1. omness

    je remercie le papes pour le message fort qu’il lance a l’Afrique et au monde entier sur le sida mais qu’il interpelle les pays européens qui encourage le mariage contre nature (hommes/HOMMES) et( femmes / femmes) et qu’il sanctionne les religieux de l’Église qui s’adonnent a ses pratiques honteux et inhumain.merci

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