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Le triomphe de la vérité

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opinion: Relance économique et positionnement stratégique du Bénin dans son environnement économique : La veille stratégique au service du développement


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En tant qu’observateur de l’actualité socioéconomique et politique, national et international, nous ne pouvons pas rester insensible à l’Å“uvre de construction d’une Nation béninoise moderne et prospère. Nous essayons de formuler ici, quelques suggestions aux dirigeants et décideurs. Elles font suite au regard caléodoscopique que nous avons porté sur la situation économique assez critique que le pays a traversé ces trois dernières années. Nous nous sommes surtout fondés sur l’atout de position géographique du pays, sur l’engagement du chef de l’Etat de faire du Bénin, un pays émergent dans une sous région qui lui en offre les possibilités et sur un outil dont les grandes nations se sont servi pour se développer. Cet outil a été d’ailleurs la stratégie névralgique des dragons de l’Asie dont nous envions aujourd’hui le succès. Il s’agit de la veille stratégique.
Ainsi, la présente note se veut être une contribution à la mise en Å“uvre des stratégies de développement du Bénin à l’ère du Changement.
 
Le Bénin est l’un des pays de la sous région qui respecte le mieux les accords communautaires, mais il bénéficie très peu des avantages que lui offre cet environnement régional. De plus, de part sa position dans cet environnement, le pays est soumis aux influences de trois facteurs essentiels. Il s’agit de la forte influence que le Nigeria exerce sur son économie dans son ensemble et plus particulièrement sur les échanges extérieurs, de l’existence du port de Cotonou qui lui confère une vocation de pays de transit vers les pays enclavés et le Nigeria et enfin, sa participation à des organisations d’intégration économique internationales et régionales.
Au regard de cette position géographique en Afrique de l’Ouest et de l’insignifiance de ses ressources naturelles, le Bénin peut être comparé à certains nouveaux pays émergeants d’Asie, qui ont su btir des systèmes économiques prospères, malgré la faiblesse de leurs potentialités minières et pétrolifères. Pour y arriver, ces pays ont dû passer le cap de l’assainissement de leur environnement économique et social. Ils ont aussi cultivé l’art de « gagner la guère sans aller au front », c’est €“ à €“ dire qu’ils ont développé des aptitudes de capitalisation des opportunités grce à la valorisation de leur position géostratégique, et ce, par la quête de l’information économique et commerciale.
 
Il devra en être de même pour le Bénin du changement qui s’est défini une vision, assez ambitieuse, de devenir un pays émergeant en 2011. De nouvelles exigences s’imposent alors à cette dynamique de croissance accélérée et durable de l’économie nationale. L’une des principales exigences est l’assainissement de l’environnement économique. Cet assainissement passe entre autres par l’instauration d’un dispositif opérationnel d’anticipation des chocs extérieurs et un meilleur positionnement du Bénin dans le concert des Nations. Ce dispositif pourra s’appuyer sur l’atout exceptionnel que constitue la transfrontaliété des cultures et des dynamiques sociales qui fondent les mouvements et relations qui s’animent entre les diverses couches sociales du Bénin et les peuples des pays qui l’entourent.
 
Toutefois, la mise en Å“uvre de cette option de développement par l’approche intégrationniste nécessite une grande qualité des acteurs qui y sont impliqués. Car, les ressources humaines d’une nation constituent l’un des piliers fondamentaux de son développement.
En effet, le savoir, le savoir faire et le savoir être occupent une place névralgique dans le fonctionnement optimum du tissu productif de l’économie. Ils fondent la qualité des relations du pays dans le système qu’il constitue avec les pays qui l’entourent ainsi qu’avec ses partenaires au développement. Quant à la gestion de ces relations, elle est souvent, la chasse gardée de la diplomatie. Mais il faut faire remarquer que le potentiel mobilisateur de ressources d’une diplomatie réside, entre autres, dans la capacité de ses acteurs à pouvoir s’intégrer dans les sphères sociales où ils exercent. De ce fait, l’entreprise éducative est fondamentale dans le suivi et l’appropriation des dynamiques et opportunités du système économique et commercial, régional et international qui influencent notre économie. Elle permet de mieux appréhender les normes sociales qui régulent la communauté dans laquelle on se trouve et la manière dont l’acteur qui doit s’y intégrer a été éduqué conditionnera son aptitude à s’adapter à ce nouvel environnement.
 
A l’instar des pays qui ont réussi leur émergence, malgré leurs contraintes naturelles, le succès de la relance économique et du positionnement stratégique du Bénin, sera tributaire de sa capacité à anticiper sur les chocs que reçoit son économie. Pour juguler les effets négatifs des chocs provenant des politiques des pays de la région et saisir des opportunités qui s’offrent à lui dans cet ensemble, il s’avère nécessaire pour le Gouvernement de mettre en place un véritable réseau transfrontalier de collecte et d’analyse d’informations et de données économiques et commerciales.
 
Pour ce faire, des centres de veille économique, financière et commerciale devront être créés et mis en synergie au sein des départements ministériels à charge respectivement de la promotion économique, des relations commerciales et de la diplomatie dans notre pays. Ce « tissu de veille stratégique» constituera un moyen d’observation et d’analyse de l’environnement économique, commercial et diplomatiques pour en détecter les menaces et saisir les opportunités de développement. Au regard des interactions et interdépendances qui caractérisent les domaines des économies des temps modernes, ces centres pourront être animés  par une approche pluridisciplinaire qui impliqueraient ; les spéciales des relations commerciales, les économistes, les sociologues et les politologues.
 
Par ailleurs, la lecture sociogéographique et politicoéconomique de l’environnement immédiat du Bénin a permis de dégager quatre groupes de pays que sont :
–   le Nigeria, comme un grand pays frontalier,
–   les pays concurrents vis-à-vis de l’hinterland et du marché nigérian : le Ghana et le Togo,
–   les pays de l’hinterland, demandeurs d’une ouverture sur la mer : Le Burkina-Faso, le Niger et le Mali,
–   les « grands pays » de l’UEMOA : la Côte d’ivoire et le Sénégal.
Ainsi, selon ces groupes de pays, des mesures spécifiques pourraient être envisagées. Il s’agira entre autres :
–   de profiter au maximum de l’effet de voisinage avec le Nigeria, en produisant des biens destinés aux consommateurs de ce pays ;
–   de poursuivre l’assainissement du corridor béninois, en améliorant la compétitivité du Port Autonome de Cotonou et en renfonçant les mesures de facilitation des transports de marchandises ;
–   de mettre en place une politique agricole qui promeut particulièrement une production vivrière qui satisfasse la demande nationale et exportable vers les pays de l’hinterland.
 
Ce positionnement stratégique met en relief, l’importance de la diplomatie de notre pays. Pour ce faire, pour mettre la diplomatie au service du développement économique, les représentations diplomatiques devront être dotées de structures et de cadres à même de procéder à la collecte et à l’analyse des données économiques afin d’informer régulièrement le pays des mesures de politiques économiques qui sont mises en Å“uvre dans les pays où ils exercent ainsi que des dispositions à prendre.
  
Il s’agit donc, de faire une option courageuse en dynamisant et en renforçant les embryons de veille stratégique existants et en créer dans tous les secteurs sensibles de notre économie afin d’en développer le réseau d’investigation. La Veille stratégique est un précieux outil d’aide à la prise de décision et ne doit pas être perçue comme un luxe, mais comme une nécessité des économies des temps modernes, si tant est qu’on veut objectivement utiliser nos réalités sociales et notre position géographique comme facteurs de développement, à l’instar de ces dragons de l’Asie tant enviés.

Darius VEGBA, Sociologue Anthropologue
Spécialiste des questions de développement

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1 thoughts on “opinion: Relance économique et positionnement stratégique du Bénin dans son environnement économique : La veille stratégique au service du développement

  1. MONTCHO Rodrigue/ Socioanthropologue du développement, Consultant en Populations et Dynamiques Urbaines et Développement, Juriste et Communicateur

    La veille stratégique est certes indispensable pour le positionnement du Bénin dans son environnement développementiste, mais il faut aller au délà pour appréhender la question comme un phénomène social total. Je voudrais donc dire qu’il s’agit d’un ensemble d’attitudes au regard des multiples atouts du pays. En effet, losque vous êtes sur une mine d’or et que vous ne connaissez pas la valeur de cette mine, vous observez passivement cette mine et vous mourez de faim. Il s’agit donc avant tout et après tout de développer en chaque acteur une attitude de développement. C’est ce qui manque. Notre devise parle de fraternité justice et travail. Que faisons nous dans ce sens? Tout en partageant votre analyse de veille qui pour moi est fondamentale en tant que chargé de cours de Socioanthropologie de Prospective, je crois qu’il faut aller vers une veille ou une vigie éclairée consciente des véritables enjeux de développement. Dans certains pays tout le monde est en mission pour le rayonnement et la cause du pays. Que faisons nous dans ce sens? Aimons nous notre pays? De quelle diplomatie disposons nous? Est-elle active? Chaque béninois est-il diplomate pour son pays? Que faisons nous? Quels sont nos atouts, forces, faiblesses, opportunités et ménaces? Le savons nous? Travaillons nous?
    Le rayonnement d’un pays ne se decrète pas. Il faut l’organiser, travailler pour cela. Car, en réalité, il n’y a pas de développement dans le discours. Un développement est dans la pratique quotidienne. Le discours du développement est vain sans la pratique du développement. C’est ce qu’il faut faire. il faut donc un béninois de type nouveau, travailleur, conscient des enjeux. Cela doit passer par l’exemple. L’exemple au sommet, l’exemple partout. Il faut aussi éduquer à cela, il faut associer les acteurs à tous les niveaux, cela s’appelle de la participation. Il faut enfin une vision prospective.
    C’est ma manière de voir.
    Rodrigue MONTCHO, Socioanthropoloque, Consultant en Populations et Dynamiques Urbaines, en Développement. Communicateur et Juriste.

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