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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: Le domino des bouffons


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Les jeux de chaises musicales ont repris après les élections. De toute évidence, les adversaires d’hier se réconcilient à tour de bras en nouant des alliances destinées à conduire les uns au gouvernement et les autres à quelque strapontin de la nomenclature administrative.

Le Chef de l’Etat, paraît-il, se bat déjà pour faire autour de lui le grand ensemble qui va soutenir son régime après les joutes électorales. On apprend qu’il s’apprête à faire entrer au gouvernement de grosses pointures qui ont tenté de déstabiliser son image. Ils  ont d’ailleurs réussi  dans les grandes villes à faire lever le peuple contre ce gouvernement dans lequel ils entendent précisément entrer aujourd’hui. Il n’y a rien de plus paradoxal et de plus déprimant. Et si tout ceci n’avait été fait que pour cela ? Et si tout ce bruit, tout ce dénigrement, cette politicaillerie n’avait été mise en place que pour entrer au gouvernement ou bénéficier de ses prébendes ? Cela fait froid dans le dos. De savoir que quelques jours seulement après la grande bataille à laquelle la population a cru pour s’y être lancée avec ferveur, on la gruge tranquillement en s’alliant avec les adversaires d’hier, savoir cela me désespère de notre vie politique à laquelle j’avais pourtant cru un tantinet d’me. On vend le peuple pour avoir des postes. Ce n’est plus autre chose, c’est la marchandisation de l’électorat utilisé comme monnaie d’échange pour exercer le chantage nécessaire au dessein  réel.  Nous aurions inventé là une autre manière d’aller au gouvernement dans cette démocratie qui aura tout vu et tout entendu.

On a vu et entendu les mentors de la vieille classe, floués de leurs intérêts et de leurs prébendes d’antan, se ragaillardir de toutes leurs voix pour réclamer une gouvernance qui alors leur  paraissait par trop dictatoriale. « Non à la dictature », c’était le leitmotiv d’un certain 12 mars qui a vu la montée en puissance d’une fronde organisée pour accuser Boni Yayi de tous les péchés d’Israël. Est-ce que la prétendue dictature  a déjà cessé en moins de deux mois ? Assurément non.

Mais alors pourquoi tenter d’entrer dans un gouvernement que l’on a pourfendu de la sorte ? De deux choses l’une : soit tous ces comédiens se moquent bien de leurs électeurs qui eux-mêmes se moquent bien d’être la chair à canon de la politicaillerie nationale, soit ces Tartufe se foutent du gouvernement et de son Chef qui se fout lui-même de sa crédibilité. L’un dans l’autre il y a une évidente bouffonnerie qui se prépare sur nos têtes sous les espèces de l’ouverture et du prétendu gouvernement  d’union nationale.
Si cette équipe de farceurs venait à voir le jour, ce serait en tout cas la fin de l’idée même d’émergence et de changement. Parce qu’elle va consacrer l’entrée de gens qui ne croient en aucun de ces idéaux qu’ils tenteront au possible de saper à leurs niveaux. A leur forfaiture originelle, ils ajouteraient la félonie assassine qui va ruiner le changement. Je le dis comme je le crois : Boni Yayi ferait mieux de s’en passer. Car elle est porteuse de maux pires que le Sida et le choléra réunis.
Olivier Djidénou

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1 thoughts on “EDITORIAL: Le domino des bouffons

  1. YORO

    l’article est une pure merveille. je partage entièrement les points de vue de l’auteur et je suis meurtri quand je vois des populations manipulées qui sont prêtes au sacrifice suprême pour des causes qu’elles s’imaginent être nobles. si seulement elles savaient!

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