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Le triomphe de la vérité

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Entretien exclusif avec une vedette de la musique béninoise:Zouley parle de ses relations avec Ricos Campos et de sa vie de famille


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Zouley Sangaré: «J’ai l’air de quelqu’un qui est malheureux ? Je pense qu’il faut que les gens arrêtent.»

L’Evénement Précis : Si on vous demandait de nous raconter un peu à quelle époque exactement vous avez commencé par sentir le besoin de rentrer dans l’art, que diriez-vous ?

Zouley Sangaré : Aucun besoin ne s’est fait sentir. C’est une passion. Au tout début, j’avoue que je n’avais même pas l’intention de devenir artiste au point d’être vue à la télé ou d’être écoutée sur les ondes radiophoniques. C’était juste par plaisir que je chantais. C’est tout comme les gens décident d’aller jouer tous les dimanches et finalement les gens les voient à l’œuvre et découvrent qu’ils auraient pu être de bons footballeurs. C’est de cette façon que je me suis lancée dans ce métier là et les gens ont trouvé que je chante bien et que je devrais m’y essayer. Sinon, au début, ce n’était pas un rêve pour moi de devenir artiste. Loin de là.

En quelle année précisément vous avez tenu pour la première fois le micro ?

Je ne peux pas le dire. J’ai commencé à chanter depuis que j’étais toute petite. Il y a très longtemps. Je me rappelle que déjà pendant que j’étais au collège, je chantais pour les concours inter-collèges. Cela veut dire que c’est des concours qui se passent entre élèves. Et quand je fais le point, je constate que personne de ceux avec qui j’avais fait ce concours n’est devenu artiste par la suite comme moi.

Dites-nous : en quelle année avez-vous sorti votre tout premier album ?

C’est en 1996. Le titre est intitulé « Iri Ba koubé ». Cela veut dire « Nous allons nous rencontrer ».

Vous étiez allée à la rencontre de qui ?

De mon public. Et la rencontre a effectivement eu lieu. C’est pourquoi le second album, je l’ai baptisé « Souda » qui veut dire allons-y. Cela veut dire qu’on s’est réellement rencontré et ensemble, nous avons continué le chemin. Le 3ème album qui est actuellement sur le marché est intitulé « Seul ».

Avant d’en arriver à la carrière artistique, quel est le cursus scolaire de Zouley ?

Je peux vous assurer que j’ai été à l’école. J’ai même dépassé le niveau Bac. Permettez que je ne vous donne plus de précision sur ce plan. C’est que je n’aime pas l’orgueil. Aller sur les ondes et raconter que j’ai si et ça, pour moi est une façon de faire « du m’as-tu vu ? ». Je peux vous rassurer que dans ma famille, celui qui n’a pas beaucoup fréquenté a le niveau Bac+5.

Dites-nous : professionnellement parlant, avez-vous suivi des formations en matière de musique pour le perfectionnement de votre niveau d’artiste ?

J’aurais aimé que vous posiez cette question au Ministre en charge de la culture. Il sera simplement question de lui demander si sur le terrain, des gens qui ont des talents innés en eux ont la possibilité de se faire former dans des structures appropriées. Pour ce qui me concerne, je ne dirai à personne comment je m’arrange pour me perfectionner. Je sais que nous sommes nombreux sur le terrain et il va falloir aider quand même ceux qui font des efforts à mieux faire.

Vous avez sorti votre premier album en 1996. Quel âge aviez-vous à cette époque ?

Je ne dirai pas mon âge. Mais j’ai dépassé la trentaine et je n’ai pas 40 ans. Je pense que c’est une façon détournée de me demander mon âge que de me demander de vous dire mon âge quand j’ai sorti mon premier album. Je ne vous dirai donc pas l’âge que j’avais quand j’ai sorti mon premier album. Retenez simplement que je n’ai pas 40 ans.

Mais chaque fois qu’on vous rencontre, on a l’impression que vous ne changez pas quel que soit votre âge. Avez-vous des secrets d’entretien à partager avec d’autres femmes ?

(Elle sourit légèrement et répond) : Oh, oh… Merci pour la flatterie. Puisqu’Il y a 10 ans je n’étais pas comme ça. Je sais que je vieillis. Je vais peut-être vous dire ce qui fait ma joie de vivre. La réponse, c’est qu’en toute situation, moi j’essaie de positiver. Quoiqu’on me fasse, quoiqu’on me dise, j’essaie donc de positiver. C’est vrai que je suis un être humain et j’ai certainement mes faiblesses. Il m’arrive même de pleurer lorsque je tombe.

 Mais lorsque je tombe, je me relève vite tout en essayant de voir comment je peux continuer mon chemin. Pour résumer, j’apprends et ça, c’est grâce à Dieu. J’apprends à prendre les pierres qui entravent mon chemin pour construire de belles choses. C’est cela qui fait que je continue de tenir et à cultiver la pensée positive. Je garde le sourire quoi qui arrive.

Que diriez-vous si on vous demandait de dire ce qui vous a le plus négativement marqué dans votre carrière artistique ?

Rien de spécial parce que dans la vie, tout n’est jamais bon. Les choses évoluent en dent de scie. Tantôt c’est bon, tantôt ce n’est pas bon. Je ne m’attarde jamais sur les choses qui m’ont marquée. Je me base sur des erreurs du passé pour construire le futur. C’est comme on dit qu’un amour perdu, c’est comme un tombeau qu’on fleurit avec les erreurs du passé et qu’on arrose avec de nouvelles affections.

Et si je vous demande de me dire ce qui a sublimé votre vie artistique et que vous prenez peut-être comme une providence pour votre carrière, que diriez-vous ?

(Elle sourit longuement et prend enfin la question au sérieux puis répond) : Bon, d’aucuns auraient dit que c’est quand j’ai joué avec telle star ou c’est quand j’ai décroché tel ou tel autre trophée. Moi à mon niveau, c’est rien de tout ça. La seule chose qui me fait plaisir, c’est le souffle de vie quotidien que Dieu me donne.

 Et grâce à cela, quelles que soient les entraves qui se trouvent sur mon chemin, j’essaie de faire mon petit bonhomme de chemin. Je ne veux pas parler de sublimation en parlant de mes exploits. Dieu m’a donné la force de supporter toutes les épreuves que les gens m’ont envoyées dans ce domaine-là. Et si je vis toujours jusqu’à ce jour, c’est grâce à ce Dieu là à qui je rends grâce.

Si vous me le permettez, on fera une petite incursion dans votre vie privée. Vous savez comme moi que votre featuring avec l’artiste Ricos Campos avait alimenté sérieusement les polémiques. Certains pensent que vous sortez avec lui et les commentaires s’enchaînent. Dites-nous : c’est quoi précisément votre relation avec l’artiste Ricos Campos ?

(L’air sérieux, elle répond avec indignation) : Je ne sais pas de quoi les gens se mêlent. On fait des chansons, on leur demande d’acheter les CD et de les écouter pour nous encourager mais ils refusent et s’accrochent à des rumeurs. Même si je sortais avec Ricos Campos, c’est le problème de qui ? Ricos est majeur et je le suis aussi. Il a sa vie et j’ai également la mienne. Je ne comprends pas les gens. Si je demande donc encore à un autre artiste de faire un featuring avec moi et par la suite je découvre qu’il a une bonne voie et que notre collaboration s’accentue, on dira que celui-là est aussi mon mari ou je ne sais quoi ? De grâce, essayons de raisonner comme des personnes adultes pour aller de l’avant.

Que les gens arrêtent de dire ce dont ils n’ont pas les preuves. Je ne répondrai ni non, ni oui à cette question. Tout simplement parce que je sais que le Béninois, quand bien même on lui dit la vérité, il pense toujours qu’on ment. Celui qui peut vérifier, je l’invite d’aller à la source pour découvrir la vérité. Sur ce sujet, j’ai assez parlé. Même en dehors du Bénin, la question m’a été posée. Que les « Kpakpato » continuent de parler. Moi je ne vais pas amener de l’eau à leur moulin.

Vous semblez n’avoir pas une réponse fixe à cette préoccupation. Je pense néanmoins que c’est le moment pour vous d’y répondre une fois pour toute.

J’ai tellement répondu à la question qu’il ne me plaît plus d’en parler. J’ai chanté avec Ricos depuis son premier album, je crois dans les années 97. Je ne sais pas si c’est l’œuvre de Dieu ou quoi. Cela parlait d’ailleurs d’amour et de mariage. Après, il est venu chanter ce morceau sur mon album. Et de chanson en chanson, on est en train de faire beaucoup de choses ensemble. Je ne sais pas si cela suffit qu’on dise de nous ce qui ce dit là.

 D’aucuns racontent même qu’on vit maritalement et qu’on aurait même un enfant en commun. Que les gens me donnent les preuves. Je ne veux plus répondre à aucune question dans ce sens. Moi mon souci maintenant, c’est de tout faire pour aller de l’avant et de mieux exporter ma musique. Tant qu’il aura de chansons, si c’est avec Ricos que je dois la chanter, je le ferai encore. Qu’ils continuent de parler. Je n’ai plus envie d’en parler. Ça m’énerve.

Parlons maintenant de votre dernier album baptisé « Seul ». D’aucuns pensent que c’est votre solitude amoureuse qui vous a inspiré. Qu’en dites-vous ?

(Elle s’énerve encore et devient plus sévère dans sa réponse) : Ceux qui disent ces genres de choses, qu’ils m’excusent, je crois qu’ils sont analphabètes. Je suis une femme et sur l’album, j’ai écrit « Seul » sans « e ». Ce qui veut dire que le « Seul » ne me concerne pas. Je ne suis même pas du genre à chanter mon vécu quotidien. Ma vie privée, elle est privée et je la garde pour moi.

 Que ceux-là aillent donc voir leurs cahiers d’orthographe et leur livre de grammaire par rapport aux accords. Et ceux qui ont eu l’album en main, j’y ai raconté qu’on naît seul, qu’on meurt seul et que face au vécu quotidien, on est seul à décider si oui ou non on va prendre les pierres qui entravent son chemin pour construire quelque chose de beau. Je m’explique. Là où vous êtes actuellement, il ne manque pas d’adversité autour de vous. Je peux être votre meilleure amie, venir vous voir pour vous conseiller de prendre telle ou telle position sur un problème donné auquel vous faites face. Tu peux écouter mes conseils, mais la décision finale te revient. C’est comme on le dit souvent : « Le salut est individuel ».

Même si vous êtes jumeaux, vous ne sortirez pas du ventre de votre maman de façon simultanée. Et c’est pour ces raisons que moi j’ai baptisé l’album là « Seul ». Que les gens arrêtent de dire n’importe quoi. Quand vous me voyez, j’ai l’air de quelqu’un qui n’a pas un homme dans sa vie ? J’ai l’air de quelqu’un qui est malheureux ? Je pense qu’il faut que les gens arrêtent.

Faites-nous découvrir donc l’album « Seul »

C’est un album qui comporte 14 titres chantés dans plusieurs langues du Bénin dont le bariba, le yoruba, le goun, le dindi et autres. J’ai parcouru plusieurs rythmes du terroir parce que je suis très attachée à tout ce qui touche mes racines. Puisque je pense que ce n’est que par là que nous pouvons montrer notre identité. Aujourd’hui on fait du « décalé couper » par-ci et d’autres rythmes par-là. Nous on n’a toujours pas réussi à nous identifier par rapport à une musique.

A l’international par exemple, lorsque vous prenez les Maliens, de part leur manière de faire, vous comprenez toute suite si c’est un artiste malien qui chante. Mais chez nous, cela tarde à venir. C’est pour cela que de plus en plus, je me rappelle de la musique traditionnelle de mon pays, qu’elle soit du Nord ou du Sud.

Pour ceux qui voudront en savoir plus sur cet album, je les invite à acheter l’opus pour mieux découvrir les différentes chansons qui y sont inscrites. Je suis sure que chacun trouvera sur l’album, un titre qui l’aurait plu. C’est pour ça que je ne me suis pas arrêté à un seul rythme.

Pour être sûr d’avoir bien reçu Zouley Sangaré, qu’est-ce qu’il faut lui servir quand on l’invite.

Tout, sauf la viande du porc. Pas d’alcool, pas d’aliment trop gras, ni trop épicé. Je ne suis pas compliquée.

Qu’est-ce-que vous aimez en amitié ?

La franchise. Savoir dire la vérité même si elle fait mal. J’ai horreur des menteurs.

Quel est le type d’homme que vous aimez ?

Celui qui a l’amour du prochain. Celui qui sait instaurer le dialogue quand les difficultés se présentent. Parce que le dialogue peut tout régler. Le critère physique n’est pas un problème pour moi.

Quelle est votre philosophie de l’amour ?

Pour moi, l’amour, c’est donner sans rien attendre en retour. C’est aussi simple que ça. Parce que quand vous aimez, soit même ne compte pas. Si vous aimez quelqu’un, c’est que vous l’aimez pour vous-même. Je dis cela parce que souvent, je vois des gens se morfondre sur eux-mêmes disant qu’ils sont malheureux en amour. C’est parce qu’en retour, ils ont attendu qu’on leur renvoie l’ascenseur.

 Quand vous donnez et qu’en retour vous n’attendez rien, vous ne souffrez pas. Si j’aime, c’est que j’ai donné de bon cœur et je n’attends rien en retour, même pas un merci. L’Eternel me récompensera. Et je pense que plus on donne en amour, plus on donne en solidarité, plus on en reçoit. D’ailleurs, cela ne nous coûte rien. C’est vrai que c’est dur, mais c’est utile.

Quel est le défaut que vous vous reconnaissez vous-même ?

Oh, je ne sais pas si c’est un défaut, mais il paraît que je n’ai pas ma langue dans ma poche. Toute suite, quand je pense quelque chose, je le dis en l’instant même et on n’en parle plus.

Zouley est-elle déjà mère de famille ?

Oui, absolument. Si vous aviez une fille de mon âge qui demeure célibataire sans enfant, cela deviendrait un véritable souci pour vous. Et je ne parle jamais de ce côté de ma vie en public. Souffrez donc que je n’en dise pas plus.

Quelle est aujourd’hui votre situation matrimoniale ?

Je voudrais qu’on ferme cette page. Quand vous me voyez, je ne suis pas épanouie ? Vous pensez qu’une femme qui n’a pas un homme dans sa vie, qui n’a pas une vie de famille peut être heureuse comme je le suis ? Cela contribue à l’équilibre de l’être humain. Je pus vous dire que j’ai un homme dans ma vie et il n’est pas un artiste.

Que diriez-vous pour conclure cet entretien ?

Je pense que s’il faut que les choses aillent de l’avant, il va falloir que nous mêmes artistes, nous commencions à nous prendre au sérieux. Sans cela, nous resterons à tourner en rond sans bouger. Aux fans, je les invite à consommer sans modération ce dernier album baptisé « Seul » qui est plein d’enseignements.

Entretien réalisé par

Donatien GBAGUIDI

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6 thoughts on “Entretien exclusif avec une vedette de la musique béninoise:Zouley parle de ses relations avec Ricos Campos et de sa vie de famille

  1. Pegier

    Bonjour,

    Je cherche un titre de Zouley Sangaré en duo avec Rico Campos. Il s’agit d’une ancienne chanson qu’ils ont reprisent. Les paroles sont en fon et le sujet du clip est une cour royale. Si vous avez une idée dites moi si le moreau figure sur un de ses albums et lequel. Merci

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