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Le triomphe de la vérité

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Wabi FAGBEMI, Secrétaire général du Parti du renouveau démocratique (PRD), invité de « Sous l’arbre à palabre »:« La refondation est émaillée de précipitations et d’improvisations »


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Statutairement propulsé au Secrétariat général du Parti du Renouveau démocratique (PRD) après la démission de Moukaram Badarou, Wabi Fagbémi, très peu médiatisé a accepté se soumettre aux préoccupations de la conférence de rédaction de L’Evénement Précis dans sa rubrique atypique « Sous l’Arbre à palabre ». L’exercice a permis d’explorer la vie de ce parti politique à la lumière des dernières actualités politiques et socioéconomiques mais aussi les supposées crises de fonctionnement et d’existence. Le Prd au sein de l’Union fait la Nation… Mais au cœur des débats, il y a une bonne place pour la personne-même du Secrétaire Général Fagbémi. Depuis le primaire à la dernière année de sa carrière d’enseignant passant par ses amours de syndicaliste, on se rend compte que l’ascension à la tête du secrétariat du Prd n’est pas un hasard.

 

Wabi FAGBEMI, «Je pense qu’aujourd’hui, les hommes politiques de notre pays doivent dire la vérité.»

Et si on en parlait

Comment se porte le PRD ?

Le PRD se porte très bien. Au lendemain des élections présidentielles de 2011 et même des législatives, beaucoup de langues ont fait croire que c’est fini pour ce parti, parce que, évidemment, depuis fort longtemps, c’est la bête à abattre. Mais il se relève chaque fois. Vous avez constaté avec l’université de vacances, que malgré tout, le parti a su se reprendre et se relever très tôt, si bien qu’aujourd’hui, je pense que vous le constatez, le parti vit bien.

Le silence de HOUNGBEDJI à l’université de vacances

Est-ce qu’il est dit tout le temps que le président Adrien Houngbédji doit parler ? Le secrétaire général a parlé, le président de l’université de vacances aussi. Je pense quand même que c’est suffisant. Le moment viendra où il va parler. Et vous le connaissez bien. Il ne parle que lorsque c’est vraiment utile, lorsque c’est vraiment urgent.

Adrien Houngbédji et le K.O de la présidentielle

Je pense qu’aujourd’hui, les hommes politiques de notre pays doivent dire la vérité. De 1990 à ce jour, je pense que le leader politique qui a marqué la vie de notre nation, c’est bel et bien Adrien Houngbédji. Vous l’avez vu à l’université de vacances, tout rayonnant. D’aucuns ont même dit qu’il est devenu encore plus jeune. Souriant.

C’est la preuve que le président est déjà habitué à ces épreuves. Ce n’est pas pour la première fois. Le K.O en question était annoncé avant même les élections ! 53%, c’était déjà annoncé avant les élections ! Et c’est ce que nous contestons ! Ce K.O forcé, c’est un hold-up. Et tout le monde le sait. Même les auteurs en sont conscients. Ils en sont tellement conscients qu’à tout moment, ils se réclament être l’élu du peuple.

La reconnaissance du K.O par la communauté internationale

Selon vous, la communauté internationale a reconnu. Evidemment, lorsque tous les observateurs qui arrivent dans le pays sont chambrés, nourris, correctement entretenus, ils ne peuvent dire que ce qu’ils ont dit.Mais en vérité, sur le plan international, il n’y a pas à se cacher la figure, notre pays à des problèmes. Notre démocratie n’est plus crédible. Lorsqu’on cite les pays qui ont conduit les élections de façon transparente, on ne cite plus le Bénin.

Le mutisme de l’opposition

Vous avez parlé de l’opposition. Est-ce qu’il y a une loi dans ce pays qui permet à la classe politique de jouer un rôle de l’opposition ? Prenez la loi sur le statut de l’opposition et son décret d’application. Il y a trop de choses qui clochent. Partout où il y a opposition et que c’est réglementé, non seulement il y a la loi sur le statut de l’opposition, mais il y a également la loi sur le financement de l’opposition. Est-ce qu’on a réglé cette question dans notre pays ?

 Est-ce qu’on permet aux partis politiques de jouer le rôle de l’opposition ? C’est ça la question. D’abord la loi elle-même donne des limites. C’est seulement l’opposition parlementaire qui est concernée par cette loi. En dehors du Parlement, n’ y a-t –il pas d’autres partis qui peuvent être de l’opposition ? Ceux qui vont se déclarer opposants, ils seront quoi ? Leur sécurité est-elle garantie ? Ont-ils accès à l’information sur l’administration, sur la gouvernance du pays ? Et les médias, y-ont-ils équitablement accès ?

Ce n’est pas comme dans les autres pays où il ya vraiment un statut de l’opposition et que ceux-là ont tous les moyens pour jouer ce rôle. Or, en démocratie cela est nécessaire, sinon vous allez tendre vers la dérive. Je pense que nous sommes sur cette pente actuellement, lorsque toutes les institutions de la république sont caporalisées, celles qui doivent jouer le rôle de contre-pouvoir ne l’exercent plus, et bien, le chemin est balisé pour la dictature. Le peuple est pris en otage à partir de ce moment. Vous voulez que dans ces conditions-là, qu’on aille plus loin que ce que nous avions fait.

Qui a gagné les dernières élections ?

Vous savez très bien que, nous n’avons pas perdu les élections. Mais nous, nous n’en sommes plus là ; nous sommes plus que jamais dans la logique de notre slogan ‘’avançons maintenant’’

Les démissions après les élections

Nous avons déjà fait plusieurs présidentielles dans notre pays et nous savons comment les gens observent la direction du vent pour se loger auprès des candidats et après les résultats chacun rejoint sa maison. C’est évident qu’il faudra faire une évaluation de la participation du PRD aux dernières élections. On est entrain de faire une analyse critique de ces élections et le moment venu vous aurez donc les résultats.

Le slogan« Réagissons maintenant »adopté par l’UN pour les législatives a bien porté ses fruits mais on lui a tordu le cou. Pour les législatives, vous avez estimé que c’est la débâcle. Non ce n’est pas vrai. C’est le même système. C’est la Lepi contestée qui a toujours jouée. Quand le Secrétaire général part, selon ce que les textes disent, en attendant le congrès c’est l’adjoint qui le remplace et c’est ce qui a été fait. Le congrès c’est pour bientôt en décembre. Ça nous fera cinq ans donc on va au congrès en décembre, nous n’avons pas encore pris une date. La date d’anniversaire c’est le 18 décembre.

Je pense que la suite va éclairer tout le monde. Vous voyez lors de notre conseil national à Calavi, nous avons pris des résolutions entre autres : l’ouverture et le dialogue. C’est grâce à cela que beaucoup de jeunes sont rentrés au PRD et aujourd’hui si nous faisons le point, c’est que cet engagement qu’on a pris à Calavi est très avantageux pour le parti ;lorsque dix (10) jeunes entrent au parti et que deux (02) quittent, le rendement est bon.

Le rendement est bon en matière de mobilisation politique. Est-ce que aujourd’hui vous pensez ou constatez que le PRD est affecté ? Au plan moral, je ne pense pas. Jusque-là encore, vous n’avez pas vu l’enthousiasme qui a entouré les dernières manifestations de notre université de vacances ? Comment les militants se sont déplacés massivement ?

La RB et la main tendue de Yayi

Permettez que je ne me prononce pas sur cet aspect de comportement de la RB. Chacun fait son choix, il paraitrait que le Président Yayi Boni a tendu ses mains. A qui veut de choisir la main où ne pas la prendre. Nous, nous sommes dans une alliance, l’union fait la nation, qui est ouverte à tout le monde ; on n’a pas vu la main ; certainement qu’il a voulu tendre la main à l’UN et il l’a tendu à d’autres personnes.

Il a confondu peut être les personnes. Pensez-vous que la meilleure manière de tendre la main est de saisir au sein d’un ensemble n’importe quel membre surtout lorsqu’on veut réellement former un gouvernement d’union nationale ? Vous pensez que c’est la meilleure manière ? La bonne manière c’est le dialogue sincère avec les chefs de parti. C’est le dialogue qui a été l’un des piliers même des recommandations de la conférence nationale de notre pays.

L’université de vacances

Nous avons les résultats qui encouragent à continuer. Nous avons pris trois résolutions : une résolution qui concerne le parti et qui donnera au parti plus de visibilité et permettra donc au parti de s’enraciner plus et de se maintenir sur l’échiquier politique national, nous avons pris une résolution par rapport à l’UN pour dire que c’est un creuset idéal qu’il faut fortifier parce que vous constatez aujourd’hui que c’est ici que les partis que vous appelez partis opposants se sont retrouvés ensemble et encore ils sont allés plus loin pour choisir un seul candidat.

Dans la sous région et même dans toute l’Afrique aujourd’hui l’exemple est suivi un peu partout. Et la troisième résolution, c’est par rapport à la gouvernance dans notre pays. Ainsi avons-nous analysé l’actualité nationale dominée par des tensions. En ce qui concerne le programme de vérification des importations, nous avons déploré la non prise en compte des acteurs concernés et l’absence de mesures d’accompagnement en vue d’amoindrir les effets induits.

Quant à la proposition de loi relative au droit de grève, nous avons dénoncé le caractère liberticide de cette loi. Aussi, avons-nous recommandé la revue de ce programme et le retrait définitif de cette proposition de loi, afin d’apaiser la tension politique, économique et sociale dans le pays

Houngbédji toujours Président du PRD ?

Jusqu’à l’heure actuelle vous avez constaté que quelque part on a dit qu’il n’est plus le président ? Il demeure et reste le président du parti. Certes un parti politique n’est pas lié à un homme. Non, un parti politique c’est pour toujours. Le leader charismatique du PRD est peut-être au soir de pouvoir participer à une échéance électorale présidentielle aujourd’hui , mais il n’est pas au soir de sa vie politique. Vous parlez de guerre de succession. Non parce qu’avec le fonctionnement du PRD, la structuration même du PRD, je ne pense pas que ça puisse laisser place à une guerre comme vous le pensez.

Gaston Zossou présumé dauphin de Houngbédji !

Je n’en sais rien mais ce que je puis dire est qu’Il est au PRD. Moi je vous confirme qu’il travaille avec le PRD. Et puis,ce n’est pas n’importe qui, qui peut être dans la cellule de communication du Président Adrien Houngbédji !

La Lépi, instrument de vol des élections

Nous l’avons réaffirmé encore à l’Université vacances (UV) que la Lépi c’est l’instrument par lequel on a opéré le hold-up électoral. C’est ça et s’il faut insister encore sur l’audit de cet instrument. On l’a dit et on continue de le dire. Nous, nous n’attendons jamais la veille des élections pour soulever les grands problèmes mais jamais le gouvernement n’a pensé les régler au plus tôt. Le peuple Béninois n’est pas ce qu’on pense et il semble qu’on tend vers une situation critique.

La refondation emaillée par la précipitation

Comme le changement, la refondation est émaillée de précipitations et d’improvisations. La preuve, quelle consultation il y a eu au préalable pour savoir si le peuple adhère aux lois que l’on sort la nuit et fait voter à 04h du matin ? C’est vrai que les députés sont les représentants du peuple et c’est eux qui votent les lois.

 Mais comment ils les votent ? Les députés de la mouvance se retirent et concoctent des choses qu’ils cachent a leurs collègues et c’est la nuit qu’on les sort sur la table et demande de voter avant le matin. Bien sûr qu’une plénière est convoquée avec l’annonce de l’ordre du jour, mais quand cela est fait et vous n’avez pas le support des lois et c’est arrivé a l’Assemblée nationale qu’on prend connaissance d’une loi qu’on doit voter.

Je pense que la démocratie prend des coups. Il faut investiguer et aller constater si le processus normal pour convoquer les plénières est respecté. Vous pouvez attendre pour comparer le contenu de la loi portant révision de la constitution qui a été publiée à ce qui sera sortir à l’assemblée. Je pense qu’aujourd’hui il est nécessaire pour tout béninois de prendre conscience du contexte que nous sommes en train de vivre.

 C’est un contexte marqué par une dérive totale. La démocratie est sérieusement menacée, sinon on ne peut pas agir de la manière qu’on est entrain de constater où on ne veut pas de dialogue. On fait ce qu’on veut et ça doit se faire. Si la démocratie est la dictature de la majorité sur la minorité qui ne doit pas parler c’est bon.

 Le dialogue est très important pour se comprendre, pour éviter les frustrations or c’est des frustrations que naissent la guerre.Le peuple béninois est frustré aujourd’hui, ne soyez pas étonné qu’un jour les medias annoncent que vous êtes dans une autre république, puisque c’est à 04h du matin qu’on vote les lois. C’est vers cela que nous évoluons.

Et alors les réalisations sous Yayi

Il y a bien sûr des réalisations. Je ne connais pas un gouvernement qui est arrivé dans notre pays et qui n’a pas réalisé quelque chose. Il y a beaucoup de reformes, mais tout ce que nous constatons est marqué par la précipitation. Quel résultat positif peut-on obtenir dans une telle précipitation ?

Il y a un conseiller du président de la République qui a dit quelque chose, il y a longtemps. Il demande d’enclencher d’abord avant de penser à réparer. Après on va colmater les brèches. Voilà comment on gouverne le pays. Si vous retourner sur vos bandes, vous allez retrouver ce que je viens de dire, peut être que ce n’est pas avec les mêmes termes. C’est ce qui se passe au port actuellement.

PVI, mauvais instrument ?

C’est un bon instrument pour renflouer la caisse de l’Etat normalement. Mais il aurait fallu qu’à l’avance qu’on discute avec les acteurs et qu’on trouve un terrain d’entente et prévenir. Aujourd’hui on a effectué un rentrée scolaire, voyez ce qu’on a installé au bord des voix pour vendre des fournitures, c’est-à-dire les « RAL ». Combien de personnes vont vers ces installations pour acheter. Comprenez que l’économie se porte mal.

C’est un indice. Or tout cela transite par le port. Cela veut dire que les opérateurs économiques ont des problèmes, il ne faut pas faire des reformes pour gêner la nation. Si on veut construire et développer, c’est ensemble que c’est possible. Ce n’est pas tout seul, tout le monde doit jouer sa partition avant, pendant et après.

Le PRD exclu de la prise de décisions ?

Moi, je ne dirai pas qu’est ce que le gouvernement ne permet pas au PRD de faire. Mais est ce qu’il tient compte des réactions du PRD, c’est tout le problème.

On a déjà trop parlé du problème de gratuité. Et pour ce qui concerne le paludisme, C’est heureux et nous remercions au passage tous ces partenaires ; mais est-ce que toutes les dispositions nécessaires sont prises pour que la population soit vraiment satisfaite? Regarder l’exemple des moustiquaires distribuées ! Avant de lancer un processus, il faut l’essayer et voir tous les contours. C’est tout ce que nous reprochons.

Il est vrai que nous sommes des hommes et personne n’est parfait même moi qui suis ici. Mais l’éducation que nous avons reçue devrait nous permettre de dire je veux faire telle chose, est-ce-que c’est possible et quelles sont les dispositions que je dois prendre. Je veux qu’on voie ensemble les réformes et réalisations, c’est emmailler d’erreurs parce que c’est dans la précipitation.

La loi sur la grève !

Par exemple celle sur la réglementation des grèves et vous le savez, si nous sommes en démocratie aujourd’hui, c’est grâce à la grève. Souvenez-vous des souffrances des années 1980 et ce n’est qu’en 1989 que la craie est tombée de la main des enseignants par inanition, au CEG Davié. J’étais acteur et c’était des risques énormes, le gouvernement de Mathieu Kérékou avait dépêché une forte délégation sur les lieux, mais une fois qu’ils nous ont écoutés, ils ont coulé des larmes et la rencontre prit fin.

Et c’était le tournant décisif ; mais aussi avec d’autres actions de l’intérieur comme de l’extérieur nous sommes parvenus à la conférence nationale. Est-ce qu’aujourd’hui, les conclusions de cette conférence ne sont pas menacées ? Il faut se demander pourquoi il y a beaucoup de grèves.

Comparaison des régimes Soglo-Kérékou-Yayi

Je veux faire une comparaison des grèves sous le régime de Soglo, de Kérékou et de Yayi, c’est le régime de Yayi qui bat le recors. Et c’est dans tous les domaines. C’est Yayi qui a fait la pléthore dans la fonction publique et il doit le régler ? C’est plutôt un problème de gouvernance au Bénin. Sous Kérékou, il y a moins de grèves et quand il y en a, il y a négociation. Vous avez les archives, je veux prendre l’exemple de la période de 1996 à 1998 avec le premier ministre Adrien Houngbédji.

 Son arme dans ce domaine est la négociation et dès qu’il s’engage, les problèmes sont réglés à telle point que certains partis politiques de la mouvance de Kérékou pensent que c’est lui qui les crée et apaise, c’est qu’il a de la méthode. Est-ce que c’est par la loi qu’on limite les grèves ? La loi réglemente les activités syndicales. Mais la loi n’interdit pas la grève, on ne doit pas aller jusqu’à ce niveau-là, c’est la dérive. Moi je ne suis plus responsable syndicale aujourd’hui, mais je dis à mes responsables syndicaux, qu’ils ne doivent pas faillir.Concernant la refondation des valeurs morales je pense que nos coutumes et traditions sont déjà très riches en la matière, est-ce que les parents ne sensibilisent pas les enfants sur un certain nombre de choses ?

 Le limogeage du Haut-commissaire au pèlerinage

Le Haut commissaire au pèlerinage, Rafiou Toukourou qui est sanctionné et suivez moi. J’ai suivi à la télévision le secrétaire de Rafiou Toukourou. Il a situé les responsables ; pour dire que c’est la Direction du transport du ministère qui est chargée de choisir l’aviateur. C’est déjà là le problème. Pour engendrer la situation, la responsabilité est déjà située; alors pourquoi on n’a pas agi dans ce sens là.

C’est ce que je constate et cela a été toujours comme cela. Vous l’avez suivi, « on laisse le serpent pour taper dans la brousse » bien sûr est-ce que c’est même dans la brousse parce que si on tape dans la brousse on va réveiller d’autres choses. On a tapé sur le sol nu.

Une vision critique du processus de la révision de la constitution enclenché

Les sages de la Cour Constitutionnelle sont entrain d’endormir le peuple en relevant l’article 6 de la loi référendaire de ce qui leur a été envoyé pour montrer qu’ils ont réagi contrairement à ce qu’ils ont l’habitude de faire. Et effectivement, certains ont acclamé comme ils le souhaitent et c’est pourquoi je dis « ne soyez pas surpris quand un beau matin vous vous réveillez pour entendre que vous êtes dans une autre République ».

 Puisque l’Assemblée Nationale peut le faire et ils ont la majorité qu’il faut pour le faire. C’est parce qu’ils ont la majorité qu’il faut pour le faire qu’ils ont déplacé le débat là en retirant les prérogatives du peuple en la matière. Et que c’est la majorité de l’Assemblée qui peut statuer là-dessus. C’est ce que la constitution dit ? C’est ce que la Cour a dit. Il y a deux voies pour réviser la constitution.

Il y a la voie du peuple ou voie référendaire et il y a la voie des députés de l’Assemblée Nationale. Lorsqu’on exclut l’une des voies il reste quoi ? Il reste la deuxième voie. Nous sommes des intellectuels, et il ne faut pas qu’on triche avec le peuple. Je suis d’accord avec la révision de la constitution mais je ne suis pas d’accord avec une révision opportuniste. Même aujourd’hui est-ce que c’est si urgent que ça de réviser cette constitution ?

Est-ce que sans réviser la constitution; la Nation ne vit pas ? Moi, je pense que ce qui est urgent ? C’est l’outil qu’est la LEPI, l’instrument fondamental pour la survie de notre démocratie ; c’est plutôt ça. Il faut d’abord régler ce problème là avant toute consultation électorale.

Des affectations politiques qui frustrent.

J’ai suivi tout récemment le front des enseignants qui rejette les affectations qui ont été faites à l’enseignement secondaire et ils disent que c’est des affectations politiques. Si tu n’es pas avec moi, je vais te déranger, je vais te gêner. C’est ce qui se dit au quotidien maintenant. Si toi opérateur économique tu n’es pas eux, tes affaires ne vont pas prospérer, tu ne gagneras pas de marchés.

 Est-ce que les affectations à l’enseignement tiennent compte des listes d’aptitude ? Il faut écrire je veux ; on examine et on mène l’enquête pour savoir est-ce qu’il est avec nous ou non, c’est tout. Moi ça ne me dit plus rien car je suis dedans il y a longtemps. D’ici quelques mois je vais à la retraite. Je ne parle pas seulement de mes militants, mais de tout le monde; parce que même dans leur rang il y a de frustrations.

L’avis de l’opposant sur la loi sur la corruption

Très bien ! La marche contre la corruption depuis 2007 et nous sommes en 2011 aujourd’hui. Dites-moi franchement avec tous les chapelets de mauvaise gestion qu’on a révélée après cette marche si quelque chose a changé. La loi sur la corruption vient d’être votée et les spécialistes en ont déjà parlé suffisamment.

Mais le seul point que je relève est-ce que c’est le Chef de l’Etat qui va délibérer, puisque c’est lui qui est à la tête de la commission qui va décider. Si réellement on est conscient qu’on veut lutter contre la corruption ; revoyez bien votre justice, c’est la justice qui règle ces cas-là. Revoyez la justice pour qu’elle réponde correctement aux besoins de la Nation.

Enseignement et dévotion

Moi, j’enseigne les SVT, Sciences de la Vie et de la Terre, au CEG Djassin. Allez voir mon Directeur pour savoir si je ne suis pas au cours. Mes élèves sont très chers pour moi et chaque fois que j’en rencontre, je me sens très heureux pare ce que de ces anciens élèves que je n’arrive plus à reconnaitre et qui me rendent d’énormes services, qui m’honorent.

Elu communal à Pobè

Je pense que la population de Pobè peut témoigner, je suis président de la commission éducation ; aujourd’hui à Pobè le système éducatif a reculé ? Mais, on est parti de deux ou trois collèges à Pobè, pendant que les autres communes d’à côté sont à neuf, dix collèges. Aujourd’hui chaque arrondissement de Pobè à son CEG et l’arrondissement de Pobè même a déjà trois CEG. Un quatrième CEG est prévu. Quand les fruits seront murs, vous saurez qu’il y avait des travaux en cours.

La caractéristique de Pobè c’est son sol. Pobè a un sol hydro morphe. Je vous ai dit quelques chose tout à l’heure, on ne peut pas mettre des engins sur ce sol maintenant, il faut attendre. Et le conseil qui est là est en train de bousculer beaucoup de choses. Si vous connaissez Pobè, et que vous connaissez la place mythique de Pobè, un véritable dépotoir, aujourd’hui le conseil a négocié avec les sages et nous voulons en faire une place touristique.

La crise du football vue par l’opposant

Je souhaite que tout le monde ramène la balle à terre. Il faut repenser autrement le football. Il faut que tous les acteurs se retrouvent et que chacun oublie ces querelles et laisse un peu de soi.

Conclusion

Je vous remercie une fois de plus, je souhaite que vous continuiez, car je trouve l’ambiance aussi magnifique que je ne l’aurais imaginé. Je vous félicite sincèrement et vous encourage à continuer ainsi, parce que vous constituez un maillon très important dans l’arène médiatique du Bénin.

Carte d’identité

Enseignant par vocation

Plutôt costaud, 1,72 mètre environ sur une silhouette de lutteur, le Secrétaire Général du PRD a le profil du poste. Originaire de Pobè dans le Plateau, c’est là qu’il débute le cours primaire en 1959 à l’école de la mission catholique de la localité. « Mon père est charpentier, rappelle-t-il. Il fendait des madriers. Les prêtres venaient s’approvisionner chez lui, et c’est comme ça qu’un matin la sœur Berth venue prendre quelques planches dit à mon père : « Mais Karim, l’enfant ne va pas à l’école ? » Mon père a dit : « Non, son grand frère va déjà à l’école, lui, il est avec moi. » Finalement, la religieuse finit par amener Wabi à l’école catholique, lui qui était issu d’une famille musulmane fervente.

 « Je voyais mes maîtres très élégants et quand ils viennent en classe on leur voue du respect, » se souvient-il encore. De là, est née chez lui la vocation de l’enseignement qui s’est accentuée au collège. « J’ai été marqué par un directeur, M. SOGLOBOSSOU Jules, au collège en 1967. Là c’était la rigueur, la discipline. Tu dois te mettre à jour. C’était bon, c’était beau. Et je suis rentré au lycée BEHANZIN en 1973 et là, j’étais dans un monde où les professeurs qui venaient avaient du talent ». Il cite alors un certain Jérôme Carlos, aujourd’hui directeur de la radio CAPP FM et chroniqueur reconnu qui a créé en lui cette envie d’être du corps enseignant.

« Quand il rentre dans la classe, mais vous avez envie d’être comme lui. Vous avez envie de parler comme lui. » Sur insistance de son grand-frère alors à l’extérieur, Wabi choisit une branche scientifique. Après son Bac obtenu en 1976, il entame des études scientifiques à l’Université nationale du Bénin. La Faculté des sciences et techniques (FAST) où il s’est inscrit, lui impose encore de passer par l’école normale, après le premier cycle universitaire. Devenu professeur certifié de Biologie (aujourd’hui nommée Sciences de la Vie et de la Terre, SVT), il est définitivement enseignant et fier de l’être. Le premier poste d’affectation a été le CEG Savalou.

Wabi Fagbémi y fait cinq ans de travail acharné avant d’être affecté en 1987 au CEG Davié, à Porto-novo. Le CEG Djassin, toujours à Porto-Novo, l’accueille en 1997. « Je ne suis pas fatigué de la craie malgré mes trente ans de service que je vais boucler l’année prochaine. C’est avec plaisir que j’exerce ce métier. On m’a proposé d’être directeur et j’ai décliné l’offre », dit-il. Pour cet enseignant, le contact avec la classe est primordial. « J’aime être en contact avec les élèves. Et je suis heureux lorsque mes élèves réussissent. »

 Sa vocation politique, il la doit à la crise qui a secoué le régime révolutionnaire en 1989. Au fond de la crise marquée par des mois d’impayés, il mène une action dans son collège, le CEG Davié. Il refuse de continuer les cours, aussitôt suivi par d’autres collègues. La nouvelle se répand très vite dans la ville et paralyse les activités scolaires à Porto-Novo. Au soir, ce sont les établissements de Cotonou qui sont touchés à leur tour. C’est le début d’une grande action de résistance dont l’aboutissement est la conférence des forces vives de la nation de février 1990.

De cette expérience, Wabi Fagbémi et ses collègues vont tirer des leçons qui vont leur permettre de créer leur propre mouvement politique, le MDR. Et plus tard, il entre au Parti du Renouveau Démocratique (PRD) où son admiration pour Maître Houngbédji a fini par faire de lui le secrétaire général du Parti suite à la démission de l’ancien titulaire du poste. Mais avant d’accéder à ce niveau de responsabilité, Wabi a su d’abord démontrer son dévouement pour le parti.

En sa qualité d’enseignant, il a pris le gouvernail du Prd, section des enseignants en 2000. Pour avoir assumé avec rigueur et ténacité ce poste de responsabilité, il gagnera l’estime des militants du parti qui ont fini par le propulser au poste du secrétariat général adjoint du PRD à la faveur de leur congrès tenu en 2006. Il doit surtout ce militantisme politique à son militantisme syndical.

Membre fondateur du Syndicat national des enseignements secondaires, techniques et professionnels (Synestp), du fait de son engagement pour la justice, il en a été fait Secrétaire général en 1996. Démocrate, Wabi refuse de s’éterniser à ce poste. Après 5 années accomplies donc, il quitte le poste alors qu’il était toujours aimé par les siens.

Désormais déchargé, Wabi se consacre à fonds aux activités politiques de son parti, le PRD qu’il sert aujourd’hui avec abnégation, mais sans jamais négliger pour autant, son activité professionnelle originelle qu’est l’enseignement. Il est actuellement professeur de Sciences de la vie et de la terre au Ceg Pobè.

Intimité

Wabi, un sportif endurci

Marié et père de cinq enfants (trois filles et deux garçons), wabi Fagbémi est un grand sportif. Il est passionné de football. Il a créé son propre club avant de participer à la mise en place de l’équipe phare de Pobè, la Jeunesse sportive de Pobè (JSP) en 1992. Lorsqu’on lui demande ce qu’il aime le plus chez l’homme, il répond sans détour : « Moi, j’aime la franchise ». Au plan de l’alimentation, les préférences du secrétaire général du PRD sont vraiment sélectives.

« Mon plat préféré, c’est le Lafou (pâte de cossettes de manioc, NDLR) mais je ne peux plus en prendre aujourd’hui comme ça, parce que j’ai un début de diabète et je dois veiller à cela, donc éviter certains aliments, » dit-il.

Photo de famille

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