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Le triomphe de la vérité

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Formation professionnelle et continue: L’interminable intérim et le malaise Fodefca !


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Mathys Adidjatou EPLa situation critique que vit le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de l’Apprentissage (FODEFCA) continue de suciter des interrogations dans l’opinion publique. L’interminable intérimaire du premier responsable, le mode de gestion de l’institution, le respect des textes qui la régissent sont autant de sujets qui nourrissent des débats à l’interne, comme à l’externe. Faits, constats et réactions.

Il y a déjà plus de trois ans, que les médias dénoncent le climat délétère qui règne au sein du Fonds de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de l’Apprentissage (FODEFCA) . « Intrigues, mauvaise gouvernance administrative, financière et sociale, cumul de poste, gestion solitaire » meubleraient de façon récurrente le quotidien de cette institution, selon les plus farouches critiques qui fusaient jadis du personnel et des partenaires dépités. Mais tant de fois également, l’espoir était permis, des audits ayant été diligentés avec des recommandations pertinentes.
Les autorités d’alors, sous le régime Yayi, avaient dénoncé, entre autres, des recrutements frauduleux avec le ferme engagement de procéder au nettoyage avec à la clé, le limogeage, courant novembre 2014, en conseil des ministres, du secrétaire exécutif par intérim de l’époque ; en même temps qu’il avait été également décidé de pourvoir à son remplacement par un autre intérimaire avec comme instruction de procéder au recrutement d’un nouveau secrétaire exécutif par appel à candidature suivant les dispositions statutaire et règlementaire qui régissent cette institution dans un délai de 3 mois. 28 mois plus tard, l’intérimaire est toujours en place.
Le même Gouvernement Yayi avait également renouvelé le Comité de Gestion par Décret pris en Conseil des Ministres le 13 avril 2015 en vue de mettre fin au cumul de trois (2) voire presque cinq (5) mandats contre normalement deux (2) au plus conformément à l’article n° 8 des Statuts du FODEFCA. La veille de l’expiration de ce mandat (12 avril 2017), au moment où nous mettons cet article sous presse, les nouveaux membres du Comité de Gestion ne sont pas encore nommés au Conseil des Ministres.
Quant à la mise en application des recommandations des diverses inspections et audits (Audit international sur l’institutionnel et l’organisationnel du FODEFCA), conformément aux accords types de relance des activités du FODEFCA avec les partenaires sociaux et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), la question continue aussi de se poser. D’aucuns accusent par ailleurs, les autorités en charge de l’administration et de la gestion de continuer à défier l’autorité de l’Etat par des omissions, d’établir pour chaque exercice, l’inventaire, le compte de résultats, le bilan et un rapport écrit sur la situation de l’Entreprise et l’activité de celle-ci pendant les exercices écoulés ; de faire constater les délibérations du Comité de Gestion par des procès-verbaux formant un registre spécial tenu au siège de l’entreprise ou bien, de s’adonner à la publication ou présentation d’un bilan inexact en vue de dissimuler la véritable situation de l’entreprise.
« Au cas où on assisterait à une stagnation de la situation, le constat amère relatif à la violation flagrante des dispositions de la Loi N° 88-005 du 26 avril 1988 relative à la création, à l’organisation et au fonctionnement des entreprises publiques et semi-publiques d’une part et d’autre part, de l’AUSCGIE (Acte Uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique) serait irrémédiablement établie » craint, une source sous anonymat. Dans un tel contexte, rapporte-t-elle, il est facile de comprendre pourquoi sur plusieurs exercices, les commissaires aux comptes refusent de certifier les états financiers et que l’institution ne soit pas capable de faire la reddition de ses comptes à la Chambre des comptes malgré les multiples relances de la Cour suprême.
Selon d’autres observateurs encore, si les choses restent en l’état, la politique de la formation professionnelle continue soutenue aujourd’hui par les partenaires au développement pour plusieurs milliards de francs au profit des artisans et pour l’emploi des jeunes, va prendre un gros coup.

Le démenti formel du Secrétariat exécutif par intérim
«Je ne me reproche absolument rien. Même si demain, une structure de contrôle frappe à ma porte, je suis prêt à me faire auditer encore. Et je défie d’ailleurs quiconque de dire que rien n’a bougé depuis que je suis la tête du Fodefca», tonne l’actuel secrétaire exécutif par intérim, Moussa Yacoubou, à ce poste depuis plus de deux ans déjà. Il reconnaît qu’il ne devrait pas autant durer, mais n’endosse pas la responsabilité entière. Le processus de recrutement d’un secrétaire exécutif par appel à candidature, conformément aux textes en vigueur devra fort heureusement s’achever bientôt, selon ses assurances. Il affirme aussi avoir veillé personnellement pour que le processus enclenché depuis août 2016 ne soufre d’aucune faille. Au bout du rouleau, selon ses dires, 3 candidats ont été retenus sur la dizaine au départ, en considération de tous les aspects techniques. Selon toujours Moussa Yacoubou, le conseil des ministres aurait déjà validé le projet de décret portant nomination de son successeur, et ce n’est désormais qu’une question de jours. Contrairement aux allégations faites, il affirme plutôt que FODEFCA se porte beaucoup mieux aujourd’hui qu’il y a deux ans. « On a un comité de gestion qui suit tout avec nous. Adoption d’un nouvel organigramme, mise en place de nouveaux outils de gestion, dynamisation en cours de la base de données et autres, sont également autant d’éléments positifs qu’il cite pour contrarier ceux qui pensent que tout va de plus en plus mal au sein de cette institution. Aussi affirme-t-il avoir fait tout ce qui est en son devoir pour conduire les réformes prescrites par les différentes inspections et audits. A la question de savoir pourquoi l’intérimaire qui devrait durer trois (3) mois s’est mué en 28 mois aujourd’hui ? « Je ne vous le cache pas, j’ai travaillé avec l’ancien régime parce que je suis aussi un homme politique. Alors cela fait presque un an qu’un nouveau régime est en place. Là, vous devez donc vous demander pourquoi je suis encore à ce poste si tant est que je suis auteur de mauvaise gestion ! »

Christian Tchanou

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