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Le triomphe de la vérité

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Echanges « Sous l’Arbre à Palabres » avec Patrick Armand Pognon, Président mondial des ambassadeurs du développement au siège de l’événement précis : « Dieu même l’a dit, Yayi finit en 2016 »


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Pognon ArmandInvité sous votre rubrique ‘’Sous l’arbre à palabre’’ de l’Evénement Précis, le Président mondial des ambassadeurs du développement, président de l’autorité de régulation du coaching africain, directeur du cabinet Africa Consulting, Coach Patrick Armand Pognon n’a pas fait économie de vérité. Dans son air habituel décontracté, il a abordé entre autres les questions du développement personnel, de l’entreprenariat, du 6ème congrès mondial des ambassadeurs de développement sans oublier l’actualité sociopolitique nationale et international. Au passage, il fait comprendre que le président Boni Yayi ne peut plus avoir un autre mandat car son programme de gouvernance tracé par Dieu s’achève en 2016.

Et si on en parlait

Quelles sont vos premières impressions ?
Moi, c’est Patrick Armand Pognon, exactement comme l’argent. Je suis le président mondial des ambassadeurs de développement et de l’autorité de régulation du coaching africain, pour ne s’en tenir qu’à ça. Je dois dire que L’Evénement précis est un journal que nous avons côtoyé pendant longtemps mais sans vraiment avoir eu le temps de savoir qu’il y avait un rendez-vous d’échanges, de partages aussi important. Déjà quand j’ai reçu le message, j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une émission. Et donc, je suis arrivé et ma surprise a été agréable de savoir qu’une initiative comme ça est prise et, j’ai dit au Directeur qu’on va travailler de sorte que cette émission sera montée vers une radio pour accompagner le journal. Voilà un peu mes impressions à chaud et je suis vraiment satisfait, je suis vraiment content de ce que j’ai vu.

Comment analysez-vous les événements qui se déroulent depuis quelques semaines au Burkina Faso, votre pays d’adoption ?
Il faut dire que pour nous, tous ces événements étaient prévus. Le mercredi, veille de l’insurrection à Ouagadougou, j’étais à Grand-Popo pour former des Togolais qui étaient venus pour devenir Coach de l’université Alpha plus précisément un lycée français. Lors de cette formation, je leur disais que cette semaine ne finira pas avec Blaise Compaoré au pouvoir. Tout le monde l’a vu, c’était visible, sauf Blaise Compaoré.

Voulez-vous dire qu’il n’avait plus les renseignements ?
Il n’avait plus les renseignements. Il a refusé d’écouter l’ensemble des chefs d’Etats du monde. Le mercredi, ils l’ont appelé et lui ont demandé de retirer sa proposition. Mais Blaise Compaoré leur a répondu ceci : « Vous ne connaissez pas la situation de mon pays. Je passe demain à l’Assemblée nationale, j’ai la majorité». Voilà la réponse qu’il a donnée à l’ensemble des chefs d’Etats parce qu’il était trop sûr de lui-même. De telle sorte qu’il n’écoutait personne. Ça fait trois ans que je suis passé sur la télévision nationale du Burkina pour dire qu’il y a un feu rouge infranchissable devant. Blaise Compaoré ne peut pas insulter son intelligence humaine en tentant ça. Pour vous dire vrai, moi je l’ai appelé avant cette insurrection, c’est la seule voix que Blaise pouvait comprendre. Et mieux, quand Blaise avait annoncé sa déclaration le soir, j’ai écrit sur la page du Collectif africain une ligne dont le contenu était : « Blaise, annonce ton départ sinon ça va chauffer ». Etant donné que Blaise Compaoré comme la plupart des autres caciques du régime sont dans le collectif africain. Ils ont lu, ils ont compris que c’était foutu, ce n’était plus possible. Maintenant, pourquoi je l’ai appelé à ça parce que je ne veux pas vivre dans un pays où on n’a ni paix, ni guerre. Or, avec le président Blaise Compaoré, c’était ni paix, ni guerre. Il fallait que ça change et ça a changé. Je dis aussi qu’on aura l’occasion de parler de la situation au Bénin mais, Yayi ne veut pas, ne va pas et ne peut pas réviser la constitution dans le but d’avoir un autre mandat. Ce n’est pas sa volonté qui compte. C’est la volonté du peuple. Si vous allez au Tchad aujourd’hui, vous verrez que les mouvements ont commencé parce que quand ça commence, ça commence par grossir et à un moment donné, c’est le peuple qui parle.

Mais Blaise était un homme fort !
Non justement. Blaise n’a jamais été un homme fort au Burkina. Moi j’ai refusé une audience avec Blaise Compaoré. Ça fait trois ans qu’il cherche à me rencontrer et j’ai refusé parce que je sais qu’il n’est pas fort et qu’il va partir comme ça et je ne vais pas partir comme lui. Imaginez si j’étais l’homme de Blaise. Aujourd’hui, je ne pourrai plus aller au Burkina Faso. Si vous écoutez ce qui se dit à l’extérieur, dans plusieurs pays africains, vous comprendrez que ce n’est pas du tout ça. Blaise faisait croire qu’il était fort.

Vous prônez souvent le positivisme, la paix, mais les Burkinabé ont utilisé la violence pour renverser le régime Compaoré. Peut-on dire qu’ils sont restés fermés à ces valeurs que vous prônez ?
Ce qui s’est passé a été le résultat de ce qui devrait arriver. Je suis resté silencieux tout le temps parce que je n’aime pas jouer au jeu de ‘’c’est moi qui ai fait ceci ou cela’’. Vous savez, nous avons formé plusieurs officiers pour être coach. Vous croyez que le chef d’Etat-major qui a laissé Zida prendre le pouvoir allait laisser faire s’il n’a pas une culture du positivisme ? C’est notre travail qui a abouti à ce résultat. Un mois avant le départ de Blaise Compaoré, j’étais en séminaire à Ouagadougou dans la même salle où la charte de la transition a été signée. J’ai pris la parole et j’ai dit que Blaise Compaoré ne peut pas réviser la Constitution. C’est dans un tonnerre d’applaudissements que la salle l’a accueilli. C’est pour vous dire que Blaise pense qu’il est fort. Un exemple pratique. Pensez-vous qu’un homme d’Etat fort peut ne pas avoir dans son pays un fief électoral, c’est-à-dire, aucun endroit où il peut se cacher dans son pays ? La vérité, c’est qu’il n’y a pas un seul endroit où Blaise Compaoré peut aller au Burkina Faso.

Et à Pô ?
Non, Blaise ne sortait pratiquement jamais de son palais. Il peut faire un an sans bouger. Blaise n’a jamais emprunté les chemins du Burkina Faso. Il est toujours dans son hélicoptère. Blaise est un peureux, embrigadé dans son palais, enfermé dedans. On ne le voit pas, il ne sort pas et ne parle presque pas. Moi j’ai toujours dit à tout le monde que Blaise n’est pas si fort qu’on le pense. Il n’a pas une armée forte, il a une garde présidentielle forte et sur ça, je suis d’accord. Vous imaginez que Zida, en arrêt disciplinaire parce que soupçonné d’avoir laissé entrer quelqu’un armé au palais, se soit retrouvé N°2 de la garde présidentielle ? N’oubliez pas que Blaise a dû fuir de son palais la nuit. Blaise Compaoré embourbé dans sa compréhension des choses, n’a rien voulu entendre. Depuis la crise que le Burkina a réussi à gérer, Blaise avait repris la main. Mais, il pensait que les Burkinabé étaient toujours les anciennes formes de Burkinabé. Or, la situation a créé d’autres types de Burkinabé puisqu’ils ont compris qu’ils peuvent faire distancer le régime. A partir du moment où ils ont eu cette conviction, il faut le gérer autrement. Il n’a pas voulu le faire et les conséquences sont là.

Selon vous, l’Afrique est-elle envahie par l’esprit Ouagadougou ?
Il n’y aura pas de printemps parce que tous les chefs d’Etats ont analysé cette situation. Je vous donne un exemple qui n’est même pas dans ce cadre. Le cas togolais. La Constitution n’a pas prévu la limitation du nombre de mandats. Mais malgré ça, Faure étudie fortement cette situation et analyse les réformes qu’il peut faire. Malgré que Faure soit aujourd’hui plus populaire qu’il ne l’était quand il est venu au pouvoir, il analyse, en ce moment, les réformes à faire pour que son mandat éventuel à venir soit une transition. Face à cette situation, on ne peut pas ne pas tenir compte de ça. Dans tous les pays aujourd’hui, comme le Rwanda qui a un régime extrêmement fort, le président analyse maintenant si ça vaut la peine ou si c’est jouable. Savez-vous que quand le peuple croit en lui, il devient dangereux et le peuple africain croit désormais en lui. Laissez-moi vous dire qu’on m’a demandé sur une radio de la place, ce que j’allais faire si Yayi Boni me donnait de l’argent pour briguer un 3ème mandat. Je leur ai répondu que quand Dieu siffle la fin, il n’y a pas ce système qui puisse permettre d’aller au-delà. Dieu a dit que Yayi a fini en 2016 et ça sera ainsi. Aussi, Dieu a dit que Blaise devait s’arrêter à ce niveau de son mandat, et puis ça a été ainsi. Voilà ce que je peux dire par rapport à ça. La fièvre a atteint l’Afrique et tous les chefs d’Etats font appel à des stratèges pour les aider à analyser la situation. Ce n’est pas seulement les révisions pour rester au pouvoir qui sont devenues dangereuses. Le fait de finir son mandat et de positionner son fils ou son frère est devenu tout aussi dangereux que de vouloir réviser la Constitution pour s’éterniser au pouvoir.

Quand vous côtoyez la population béninoise, pensez-vous, avez-vous le sentiment que le Bénin est aux portes de Ouagadougou ?
Non, vous oubliez l’histoire du Bénin. On se fait toujours peur avant de régler les problèmes. Je ne trouve pas dramatique la situation qui se passe aujourd’hui au Bénin. C’est vrai que les hommes politiques ont l’habitude de monter les enchères en montrant que l’heure est grave et tout ça. Vous allez faire les élections municipales en 2015. Mais sachez qu’il n’y aura pas de grandes mutations. Aujourd’hui, le peuple béninois comme le peuple burkinabé est fatigué de ces hommes politiques. Et vous ne voyez aucun leader de la société civile qui se prépare à créer une alternative digne du nom. Donc, le peuple n’est pas très intéressé. C’est vrai que le peuple se demande s’ils ne se foutent pas de nous mais, vous allez voir aux élections que le peuple ne sortira pas massivement pour la simple raison qu’il a le sentiment que c’est même pipe, même tabac. J’ai remarqué au Burkina que 20% des Burkinabé votent et que 80% ne votaient pas. Le jour où les 80% vont trouver leur leader, ils vont changer les choses. C’est la même chose au Bénin. La majorité des Béninois ne se sentent pas concernés par les questions électorales. Si les leaders naissent et arrivent à faire naitre une vision, ça va faire bouger les choses. On va faire les élections municipales, les élections législatives. Au lieu de se focaliser sur leur tenue ou pas, je préfère que les gens se focalisent sur les leaders qui peuvent diriger ce pays.

Que voulez-vous dire par « il n’y aura pas de grandes mutations s’il y a élection » ?
Quand on dit pouvoir en place, on parle toujours de pouvoir central mais le problème se pose au niveau des mairies. A Cotonou, qu’est-ce qui se prépare pour faire partir les Soglo ? C’est ça la réalité. Le peuple est endoctriné dans un débat de « est-ce qu’il y aura élection ou si Yayi va partir ?». Or, le vrai débat, c’est qui va remplacer Yayi, qui va remplacer les maires actuels ? Le Burkina a été confronté aujourd’hui à une réalité de tout pays africain. Ça fait des semaines qu’on leur dit de penser à l’après Blaise. Mais on s’est tellement focalisé sur Blaise que c’est pratiquement des religieux qu’on est en train de solliciter aujourd’hui pour devenir président de transition. Voilà que les populations sont dans la rue pour réclamer les élections qui auront lieu. Je dis que les élections auront lieu. Maintenant, ils n’ont qu’à se réunir pour définir qui sera le prochain président de la république. On a trop eu des présidents au hasard. Il faut que maintenant on puisse anticiper sur qui va être président du Bénin, et qu’il y ait des organes comme la société civile et la presse pour faire campagne dans le pays pour dire voici le profil du président, obliger les candidats à venir dire qu’ils remplissent ces conditions et vous allez voir que, pour une fois, on aura un président qui sera encadré. Pourquoi pas une charte républicaine à adjoindre à la Constitution pour que nous puissions avoir une sorte de veille démocratique où le président ne peut pas faire ce qu’il veut.

Pensez-vous que Yayi a véritablement changé quelque chose au Bénin ?
Oui, il a réussi à montrer le vrai visage des politiciens de ce pays. Yayi a réussi à nous montrer que la classe politique béninoise ne vaut pas grand-chose.

Lui-même compris ?
Oui. Le jour où il est venu au pouvoir, on croyait en lui comme on croyait à la classe politique. Aujourd’hui, il a réussi à mélanger les choses au point où le peuple ne croit plus en personne parmi eux. Si vous voyez les tendances qui s’annoncent pour les prochaines élections, vous verrez qu’encore une fois, ce sont les hommes politiques habituels qui sont annoncés dans le peloton de tête. Le peuple cherche donc toujours son leader hors de la classe politique. S’il y a une chose que j’ai déplorée chez le président Boni Yayi, c’est qu’il a très mal communiqué. La communication se passe très mal au Bénin parce que quand j’écoute la presse internationale sur l’impression qu’ils ont du Bénin, ça me fait très mal. Ce peuple est trop grand pour qu’on le classe dans le rang des pays où la démocratie dépend d’un individu, d’un homme. La démocratie béninoise, tout comme burkinabé, ne dépend pas d’un homme. Ça dépend du peuple. J’ai dit ici, lorsque Yayi Boni est passé K.O lors de son élection, que c’est parce que le peuple ne se retrouve pas en Adrien Houngbédji que cela a été possible. Si le peuple se retrouvait en Adrien Houngbédji, ce n’était pas possible pour qu’il puisse passer. Nous minimisons souvent et je suis content que cette situation au Burkina rappelle au peuple béninois qu’il est capable de mettre un feu rouge à qui que ce soit. Donc, ce qui a changé dans ce pays, c’est que la classe politique a changé. Rappelez-vous de la première et de la deuxième Assemblée nationale où il y avait du respect. Moi, j’allais suivre les débats à l’Assemblée nationale mais aujourd’hui, ce n’est plus du tout ça. Vous voyez que dès que quelqu’un a des problèmes avec la justice, il se fait élire juste pour avoir l’immunité parlementaire. Et l’Assemblée nationale est remplie de ces gens qui fuient la justice. Je crois que la presse peut jouer un rôle dans ce débat républicain pour anticiper. Quel est le profil du prochain député, quel est le profil du prochain président, quel est le profil du prochain maire pour qu’on arrive à faire du bruit autour. Même si on n’arrive pas à changer cela, ça va changer les choses. Je crois que c’est à ça que nous devons travailler aujourd’hui sinon, le Bénin est allé derrière en termes de démocratie, de Constitution.

A quoi sert Cerveau collectif africain ?
Le Cerveau collectif africain est un environnement virtuel pour construire une dynamique citoyenne et positive. Vous allez voir que nous sommes très fortement installés et nous avons eu l’opportunité de former dans toutes les couches, l’armée, le Gouvernement et autres. Dès que l’insurrection s’est achevée, ils ont eu une journée de nettoyage de la ville. Ils ont créé leur date pour montrer que c’est un peuple républicain. C’est pour dire que c’est ce travail qui se fait dans un environnement où nous sommes près de 5000 personnes là-dessus. Aussi, il y a beaucoup de chefs d’Etats qui font des discussions là-dessus parce qu’ils suivent l’actualité. Il y a également des Américains, des Japonais, etc. c’est un environnement où chacun partage son expérience positive. A titre d’exemple, ce matin, nous devons faire une émission sur une télévision de la place et j’ai annoncé ça hier nuit sur le Cerveau collectif africain.
Mes collaborateurs peuvent vous dire combien de coups de fils nous avons reçus à l’intérieur comme à l’extérieur simplement parce que les gens sont sur l’émission, voient une autre émission et ne voient pas le coach que je suis. Donc, ce sont cinq mille personnes qui sont en train de travailler, de se nourrir mentalement parce que vous savez, on a un sérieux problème dans le conditionnement mental. Je dis ‘’on’’ et je me mets dedans. Un exemple pratique. Certains parmi vous ont lu le discours du roi belge qui est adressé aux missionnaires avant qu’ils ne viennent en Afrique. Dans ce discours, il dit : « Allez en Afrique. Ne pensez pas que vous allez parler de Dieu là-bas. Ils connaissent Dieu avant votre arrivée. Mais allez les conditionner à aimer la pauvreté ». Il dit : « Répétez leur souvent ‘’Heureux les pauvres car le royaume des cieux leur appartient, les riches n’iront pas au ciel’’ ». Les amis, le coach Patrick Armand Pognon qui voyage de pays en pays, pour travailler au réarmement mental, n’a pas fini de nettoyer cette phrase dont je vous ai parlé parce que simplement, regardez notre rapport à l’argent. Vous croyez qu’à RFI quelqu’un va venir s’asseoir pour faire un débat avec vous sans que l’émissaire n’aille te voir pour dire tu paies combien. On discute argent d’abord. Nous, on est gêné de parler de question d’argent. On est très pieux avec l’argent. Or, on a créé une entreprise pour gagner de l’argent. Et on est gêné par les questions d’argent. Ça c’est le conditionnement qui a été fait. Quand on ajoute à ça le fait que le système éducatif a été encore conçu par eux, vous voyez le programme que nous sommes en train d’appliquer aujourd’hui, où les enfants deviennent de moins en moins intelligents, incapables de parler français, incapables de faire ceci ou cela. Tout cela est un conditionnement duquel nous devons sortir. Le Cerveau collectif africain contribue à faire ça au niveau des leaders qui sont au-dessus, quitte à ce qu’ils puissent le faire à leur tour. Un autre exemple que je vais donner rapidement avant qu’on ne continue est ceci : chacun n’a qu’à regarder sa peau. Personne dans cette salle n’a la peau noire. Prenez quelque chose de noir et mettez votre peau à côté, on n’a pas la peau noire. Mais on a tout le temps dit : « je suis noir ». Et quand je prends le dictionnaire et je cherche ce que signifie noir, on dit c’est ce qui est méchant, ce qui est sale, ce qui est impur. Quand on dit blanc, personne n’a la peau blanche. Mais on dit du blanc, ce qui est pur, innocent. Donc, ils ont pris les bons qualificatifs pour eux et ils nous ont donné les mauvais. La preuve est que la boîte noire dans l’avion n’est pas noire. Elle a la couleur rose. Mais j’ai demandé pourquoi on l’appelle boîte noire et on m’a dit que noir, c’est tout ce qui est mauvais. Alors, chaque fois que je dis que je suis noir, je dis que je suis méchant, mauvais. Donc, aujourd’hui sur le Cerveau collectif africain, personne ne dit qu’il est noir. Nous ne sommes pas noirs, nous sommes des Africains.

En quoi consiste le congrès mondial ?
Le congrès mondial que nous allons tenir à Cotonou, c’est d’abord une rencontre entre les ambassadeurs de développement. Mais qui permet d’offrir gratuitement à la population qui nous reçoit, des conférences de haut niveau sur la dynamique mentale. En réalité, nous serons en formation les matins et les soirs. Nous allons donner des conférences de haut niveau sur des thèmes de développement personnel, de business et d’enrichissement durable. Un autre exemple que je vais vous donner, si je fais le tour de cette salle, en dehors du fait qu’on est journaliste, vous allez constater qu’on est tous formé pour accompagner les affaires. Le comptable pour gérer l’argent des autres, le commercial pour vendre l’affaire des autres, le gestionnaire pour gérer l’affaire des autres, mais vous n’allez voir aucun métier où on nous a formés pour faire des affaires. Donc, encore un conditionnement pour qu’on soit toujours en train de servir l’affaire des autres. Vous voyez le chef de l’Etat et son gouvernement en négociation souvent. Ils ratent les négociations avec les investisseurs qui arrivent parce qu’ils ne sont pas formés aux affaires. Donc, en dehors du développement personnel, nous travaillons à une dynamique mentale du business. La femme de Dantokpa fait simplement de petites erreurs. Vous allez constater qu’elle commence avec un chiffre d’affaires de cinq millions. Mais progressivement, si son mari ne réinjecte pas de l’argent, vous allez voir que le capital va finir parce qu’il n’y a pas calcul de rentabilité, il n’y a pas calcul de marge bénéficiaire, il n’y calcul de rien. Donc, on va, on s’assoit, si ça vend, gloire à Dieu, si ça ne vend pas, ce n’est pas grave. Il faut donc aussi créer ces genres de conférences. Je profite pour vous informer que nous avons travaillé à ce que l’année passée, comme cette année, le congrès mondial se tienne pendant longtemps à Cotonou, tous les mois de novembre de chaque année pour permettre au Bénin de profiter de ce travail immense que nous faisons à l’extérieur.

Et qu’attend-on du Congrès de Cotonou ?
On attend d’abord que les Béninois sortent. Vous savez, j’ai donné des affiches à mettre dans la ville et les gens disent cette affaire d’église-là il faut amener ça ailleurs. Vous voyez qu’il y a un ras-le-bol du fait qu’on prie sans solution. Donc, première chose, c’est d’amener les gens à faire une démarcation entre leur relation avec Dieu et ce que la religion fait ou leur fait faire. Il faut que les gens se démarquent de ça. Parce qu’à l’allure où on va, la foi est en train de baisser. Or un peuple qui n’a plus de foi est un peuple perdu. Le premier discours d’investiture de Barack Obama a coûté près de six cent milliards parce que les Américains n’avaient plus de foi ni d’espérance. Alors, le discours devrait permettre qu’il y ait de l’espérance. Donc, on a investi pour faire ce discours. Cinq minutes après le discours, on fait le sondage et on montre que les Américains ont de l’espoir. On veut redonner de l’espoir à ce peuple. On veut redonner à ce peuple l’envie de réussir. Les trois choses sur lesquelles on va travailler sont les suivantes : premièrement, finir avec les maladies qu’on ne comprend pas, les questions de sorcellerie, les questions d’envoûtement. Moi j’ai dit, sur une des chaînes de ce pays que si un chef vodoun pense qu’il est fort, il n’a qu’à appeler pour me faire du mal. S’il dit Patrick Armand avant de dire Pognon, il est mort, il n’y a rien à faire. Je l’ai programmé et je vais apprendre au peuple à se programmer pour qu’aucun sorcier ne puisse perturber leur santé. La deuxième chose, ce sont les questions d’emploi. Vous ne pouvez pas donner de l’emploi à quelqu’un qui n’a pas confiance en lui-même. Vous ne pouvez pas donner de l’emploi à quelqu’un qui ne pourra pas produire de la richesse. Il ne vous apportera rien. Donc à partir de cet instant, imaginez à L’Evénement Précis, combien de personnes peuvent créer leur emploi ici s’ils sont capables de dire au directeur, voici les stratégies que moi j’ai pour apporter de l’argent et je veux une partie de cet argent. Donc, il faut réarmer le jeune pour qu’il prenne conscience de son potentiel pour l’utiliser. Et la troisième chose sur laquelle nous voulons travailler lors de ce congrès de Cotonou, c’est la question de l’enrichissement. Il faut qu’on veuille devenir riche. Si vous demandez à un Béninois : tu veux beaucoup d’argent ? Il va vous dire oui, mais il n’en a pas la foi. Il est gêné de dire qu’il veut de l’argent. Nous devons vouloir de l’argent. Dieu ne peut rien faire pour celui qui n’en veut pas.

Et que voulez-vous changer fondamentalement dans l’homme africain ?
Nous changeons d’abord son identité. Il faut qu’il sache qui il est. Vous savez, moi je dis qu’on peut tout me prendre. Mais si on me laisse Dieu et ma citoyenneté africaine, je retrouverai tout. Je suis fier d’être africain, je suis très fier d’être africain. Vous savez même quand on parle de richesse, l’Afrique dispose de 93% du Diamant du monde, 50% de l’or du monde, 55% de l’uranium du monde. Et je peux continuer par citer. Et pourquoi ça ne va pas ? Parce qu’on a une mauvaise définition de nous-mêmes. Il faut, que nous donnions à l’Africain, une identité qui lui permet d’aller dans le concert des nations pour savoir avec qui il est. Voilà ce que nous donnons aux Africains à travers l’Afrique.

Quels sont les grands axes des changements que vous professez ?
D’abord, mon premier objectif, c’est la santé pour tous. Je ne suis pas de l’OMS et je ne partage pas les objectifs du millénaire parce que si on doit prendre trente ans pour réduire de moitié la pauvreté, je me demande combien de temps il faudra pour réduire l’autre moitié avant d’éradiquer la pauvreté, elle-même. Moi je combats la pauvreté sous toutes ses formes. C’est pourquoi dans toute émission, quand le mot pauvreté sort, je me porte en faux pour l’effacer de la tête des gens. Donc, je voudrais travailler d’abord à la santé des gens puisque sans la santé, il n’y a rien. Il faut que chacun sache prendre les dispositions mentales pour ne pas tomber malade. La deuxième chose, c’est que tout le monde doit travailler. Si le voisin ne travaille pas, c’est que je suis en insécurité. Il faut que tout le monde soit capable de créer de la richesse, de créer son gagne-pain. La troisième chose, c’est l’enrichissement. Voilà mes trois secteurs. Il y a aussi une autre chose. On me dit souvent, coach vous parlez souvent mais vous ne parlez pas de la politique. Je forme des leaders pour l’avènement d’un leadership plus responsable à la tête de nos Etats. Je ne suis pas pressé. Nous avons fait des députés au Burkina, nous allons en faire aussi au Bénin. Je disais à quelqu’un tout récemment que si vous prenez un chien au Bénin qui a deux milliards, on peut le faire président aux prochaines élections parce que le jeu est toujours ouvert. Il n’y a rien de décidé encore. Mais il faut l’argent parce que vous ne pouvez pas faire d’un pauvre un président. Il ne pourra pas amener de l’argent dans le pays. Il faut être riche pour devenir président. Les gens m’ont demandé avec insistance d’être candidat aux élections et je leur ai dit que je n’ai pas deux milliards à gaspiller. Moi, ça ne m’intéresse pas. J’ai d’autres objectifs. Les questions politiques pour moi sont dans un deuxième plan.

Mais, on dirait que vous faites abstraction de notre culture qui nous enseigne la méfiance, le doute
L’Américain prend beaucoup de risques, mais tire aussi beaucoup de profits. Vous croyez qu’aujourd’hui je serai ce que je suis si je n’avais pas pris des risques. J’en ai pris énormément. Sans un risque, rien de bon. Moi je n’ai pas peur de quelqu’un. C’est vrai que quelqu’un m’a dit qu’au Benin, il faut faire attention parce que les Béninois sont ceci ou cela. Je lui ai dit s’il oublie que je suis originaire du Bénin. Moi je n’ai peur de personne dans ce pays. Quand tu as Dieu avec toi, personne ne peut rien contre toi. Dieu a mis devant nous une porte ouverte que personne ne peut fermer. Les gens m’ont dit que la Franc-maçonnerie, c’est de la sorcellerie. Ils ne m’ont pas encore invité parce que s’ils m’invitent j’irai là-bas. Moi je ne peux pas avoir peur de quelqu’un. Je ne peux pas avoir Dieu et avoir peur de quelqu’un. Quand vous avez peur de quelque chose, la chose va vous arriver. Ce que vous craignez, c’est ça qui vous arrive.

Alors coach, est-ce qu’on pourra dire aujourd’hui que le Bénin est prêt pour la renaissance ?
Cela dépend de nous Béninois. Cela dépend de la presse. Suivez Yayi Boni. La réflexion sur l’alternance n’est pas menée. Cela dépend du peuple qui doit travailler à son avenir. Mon intime conviction est qu’en 2016, il faut une alternance. Mon objectif est qu’en 2016, nous puissions avoir un président qui écoute les gens quand ils parlent. Nous devons choisir un bon président pour le Bénin.

Dans une de vos chroniques, vous avez donné comme titre ‘’je veux, je peux, je vais’’. Est-ce que la volonté seule suffit aujourd’hui ?
C’est pourquoi on dit les trois. Je veux, volonté. Sans la volonté il n’y a rien. Le problème est que le jeune veut un emploi. Et à 20 heures, il dort ou joue à la belotte. Vous pensez qu’il y a une volonté là ? Quand j’ai la volonté, je ne dors plus. Je suis au Bénin depuis en train de préparer le congrès mondial. Je ne dors pas parce que c’est un grand enjeu qui est à la fois ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. A partir de ce moment, il faut qu’il y ait un désir obsessionnel. La deuxième étape, c’est le pouvoir. Je peux. C’est pareil pour les élections présidentielles, c’est pareil pour se marier, c’est pareil pour faire les affaires, c’est pareil pour créer une entreprise. Je veux mais est-ce que je peux ? Beaucoup de personnes veulent, mais elles ne croient pas qu’elles peuvent. Alors, il faut croire que tu peux. Alors ça te travaille. Et maintenant, il faut se mettre en action. Je vais. Et moi j’ai corrigé le ‘’je vais’’ avec mes recherche, ‘’j’ai’’, ‘’je suis’’. En réalité nous faisons beaucoup de choses sans la dynamique mentale. Or, sans la dynamique mentale, il n’y a rien.

Si on peut vous résumer, on peut dire que tout part de la volonté. Mais il y a certains qui disent que c’est l’imagination ?
Au fait, j’ai répondu longtemps à cette question de visualisation.
Dieu a tout créé par la parole. C’est par la parole qu’il s’est révélé à nous. Il dit qu’il nous a créés à son image. Utilisons la parole. La parole va créer l’image, la parole va créer ce que nous allons voir. Si vous ne parlez pas, votre cerveau continue de projeter l’image de ce qu’il a en ce moment en lui. Alors, à force de parler et surtout de côtoyer les personnes positives, vous aurez l’image. Si vous programmez la richesse et vous côtoyez des pauvres, il n’y a rien à faire, vous serez pauvres. J’ai vécu l’expérience et aujourd’hui je fuis les pauvres. Je peux les voir dans les conférences mais ils ne seront pas mes amis, ils ne seront pas dans mes relations. Les gens vont dire que j’apporte de l’eau au moulin de l’ancienne première dame de la France, Valérie qui a dit dans son ouvrage que François Hollande n’aime pas les pauvres. Moi, cela ne me gêne pas. Si les gens sont gênés d’être pauvres, ils n’ont qu’à programmer pour quitter la pauvreté. Il n’y aura pas de places au paradis pour les pauvres parce que Dieu aussi ne veut pas côtoyer les pauvres. Il faut que nous travaillions tous pour devenir riches.

Comment pensez-vous inculquer vos enseignements aux enfants qui sont l’avenir des familles et de la nation?
Formidable ! Nous venons de lancer des projets d’aide à l’école et à l’enfant. C’est vrai que cela n’a pas encore pris au Bénin ici. Mais au Togo, c’est très avancé et les enfants sont reçus une fois par semaine. J’étais en train de passer et j’ai vu un enfant. On m’a dit qu’il a eu zéro en classe et il a caché la copie. Je lui ai dit : « Pourquoi tu as caché ta copie » ? Il me répond : « Maman me fatigue quand j’ai une mauvaise note. Elle ne cherche même pas pourquoi » ? Je lui dis : « Pourquoi tu as une mauvaise note »? Et l’enfant me répond : « Le professeur n’a encore rien enseigné et il nous fait une interrogation ». Comment peut-il questionner quelqu’un sur ce qu’il n’a pas appris ? Cet enfant a raison ! Mais personne ne veut l’écouter. Or, on doit l’écouter, le comprendre, le mettre en confiance. Quand un enfant veut marcher et tombe, les parents ne l’insultent pas. Ils l’applaudissent. Et comme ils l’applaudissent, il se relève et il marche. J’ai dit à cet enfant : « Maman et papa ne croient pas en toi, mais moi je crois en toi. Vas et montres-leur que tu es né pour réussir, que tu es intelligent ». Il est allé avec sourire aux lèvres. Cet enfant va réussir ! Voilà comment nous accompagnons les enfants. Mieux, comment voulez-vous dire aux enfants qu’il ne faut bouffer l’argent de personne, qu’il ne faut détourner l’argent de personne et en réunion à la maison vous discutez de comment vous allez dribbler telle ou telle personne et l’enfant est à côté ? J’ai rencontré un cadre de ce pays et je lui dis qu’au lieu d’utiliser le mensonge pour amener l’enfant à travailler à l’école, nous pouvons trouver la vérité qui lui convient. Il dit quoi par exemple ? Et je lui ai dit : « On dit souvent aux enfants que s’ils ne vont pas à l’école, ils ne vont pas réussir. Or, c’est faux. La preuve, les hommes qui ont réussi n’ont pas été à l’école. Les grands intellectuels comme vous, on est ici. Mais les Saley, les Fagbohoun, les Adjavon, les Toundé qui n’ont pas été à l’école, c’est eux qui sont en train de diriger l’économie de ce pays ». Ce monsieur m’a dit : « Et pourtant, tu as raison parce que moi j’ai plus ou moins réussi mais pas à l’école et l’enfant sait. Donc, quand je dis à l’enfant quand on ne réussit pas à l’école, on ne peut pas réussir dans la vie, il se moque certainement de moi, parce qu’il sait que papa n’a pas réussi à l’école mais il a réussi sa vie ». Et c’est une personnalité très connue de ce pays. Donc, nous accompagnons les enfants de plus en plus dans des programmes. Sachez une chose : si je travaille à ce que des gens un peu plus avertis d’un certain nombre de questions arrivent au pouvoir dans un certain nombre de pays, imaginez comment cela va aller vite. Ceux-là comprennent ce que nous faisons. J’ai été dans des mairies du Bénin, à Bohicon et autres où c’est le maire qui a donné la salle, qui a mobilisé les gens, qui a payé la télévision pour qu’on aille faire un séminaire pour la population. Voilà ce qui doit être démultiplié dans le pays. J’ai été au Togo où le préfet a donné la salle et autres, au Burkina, ça a été la même chose. Il faut que nous puissions utiliser les moyens de l’Etat pour travailler là où on doit travailler sur le mental des jeunes, des enfants, des uns et des autres.

Comment se porte le coaching africain actuellement ?
Ah, très bien ! Parce qu’aujourd’hui, c’est le coaching le plus élaboré, le plus efficace qui puisse exister dans le monde. Nous avons une lecture des situations aujourd’hui qui permet en trente minutes d’entretien avec n’importe quel décideur de pouvoir l’aider à prendre les bonnes décisions pour nous-mêmes et pour son pays. Nous avons aujourd’hui la capacité de lire, d’annoncer, d’anticiper sur les événements pour la simple raison que le coaching africain se porte bien. Nous avons formé plus de deux mille coaches en Afrique et nous sommes en train de préparer pour 2015 la formation de coach degré 3. Nous avons formé des degrés 1, des degrés 2. Mais pendant longtemps, nous n’avons pas formé des coaches de degré 3 parce qu’il fallait que les gens fassent leurs expériences. Pour vous dire vrai, c’est l’un des domaines où l’Afrique a dépassé le monde.

Combien de coaches avez- vous formé au Bénin ?
Au Bénin, nous devrons être à environ deux cent coaches. Après le congrès mondial, je vais former une vague assez intéressante de coaches sinon nous sommes à deux cent coaches aujourd’hui au Bénin qui pédalent chacun dans son domaine. A Ouagadougou, nous avons formé les patrons de presse comme au Bénin. Un jour, le ministre de la Justice rentrait chez lui à la maison. Un mécanicien passait et comme c’est lui-même qui conduisait la voiture, il l’a contourné. Il a fait peur au mécanicien. Celui-ci a fait un geste comme pour l’insulter. Le ministre descend. Comme il ne savait pas que c’était le ministre, il s’est présenté. Ce dernier lui a demandé d’aller se présenter chez le procureur. Le procureur a libéré le monsieur. Et ce dernier va en ville pour trouver quelqu’un à qui il a donné cinq mille francs pour le frapper. Il va voir un patron de presse pour lui dire que c’est le ministre qui a fait ça. Celui-ci, parce qu’il a été formé pour être coach dit même si c’est vrai, moi je ne peux pas faire ça. Ce pays peut brûler à cause de cette information. Le monsieur le quitte et va chez un autre patron de presse. Celui-ci n’a pas suivi la formation, il prend l’information et publie. Le peuple se met en ébullition ; marche par-ci, marche par-là. Le chef de l’Etat relève le ministre de ses fonctions. Un mois après, la commission d’enquête dépose son rapport. Le ministre n’a pas touché le monsieur. Vous voyez pourquoi, il faut former des coaches ! Parce que ce monsieur, si lui-même avait été formé, il aurait pris du recul vis-à-vis de cette information, il aurait cherché à vérifier cette information. Non seulement le ministre a perdu son poste mais c’est le moindre mal parce que le pays aurait pu brûler avant qu’on apprenne que le monsieur n’a pas été touché. En dehors du fait que le ministre soit parti, six autres ministres sont allés au domicile de ce dernier lui présenter les excuses du Gouvernement avec une enveloppe de trois millions de francs CFA. Donc, vous voyez qu’il est important que la presse, les enseignants qui travaillent avec les enfants, les hommes politiques soient formés ! Idriss Debby a fait un amphi de 1500 places à l’Université d’Abomey-Calavi mais à N’Djamena, il n’y a pas un amphi de 1500 places. Voilà comment l’Afrique fonctionne. Il n’a pas un amphi de 1500 places dans son pays et il donne cela au Bénin. Voilà les choses qu’il faut corriger.

Quel est l’accompagnement du Bénin dans votre mission ?
Aucun pour le moment. Pour ce qui est du Béninois, il fait beaucoup. Quand je circule dans le Bénin, je fais ceci et cela, je suis très content. Un jour, je suis passé sur une télévision du Bénin. Ils ont une panne technique, donc la version nationale ne passait plus mais celle internationale passait. Est-ce que vous savez que les Béninois sont sortis massivement pour aller à la télévision dire que si c’est Yayi Boni qui a empêché de passer, qu’il n’y a rien à faire, l’émission doit passer. Il a fallu qu’on leur démontre que l’émission se déroule à l’international avant qu’ils ne se calment. Donc, les Béninois me soutiennent. Mais je n’ai aucune relation avec une autorité politique de ce pays parce qu’ils n’ont pas cherché, ils n’ont pas voulu. Moi – même, je n’ai pas voulu puisque j’ai l’habitude de dire que mes charges ne peuvent pas être payées par un chef d’Etat. Donc, je ne peux pas attendre une audience pendant des semaines alors que celui que je veux rencontrer est incapable de payer ce que je gagne à travers mon travail et ce que je dépense chaque mois. Donc, il est souhaitable que nous puissions avoir, tout au moins, pour l’alternative les contacts qu’il faut. Je vous donne d’autres exemples. En Afrique, les discours du chef de l’Etat au 31 décembre ne servent à rien. En Europe et aux Etats Unis, c’est un discours pour passer un message, c’est un discours pour créer une dynamique, c’est un discours pour renouveler un contrat, c’est un discours pour faire rêver le peuple. Je souhaite qu’au 31 décembre de cette année, qui sera l’avant dernier 31 décembre avant la fin du régime de Yayi Boni, que son discours soit un discours qui parle au cœur des Béninois, un discours sincère, un discours qui crée une dynamique, un discours qui soit accompagné immédiatement d’un certain nombre de faits, d’actions, d’initiatives qui permettent de commencer par rêver et de commencer par avoir un 2015 meilleur que 2014. J’étais passé sur une émission au début de l’année 2014. Un féticheur a dit que l’oracle a annoncé que l’année 2014 sera une année douloureuse pour le Bénin. Il y avait l’astrologue qui était à côté qui a dit que les astres ont dit la même chose. J’ai pris la parole et j’ai dit si Dieu a révélé les choses, c’est pour nous donner la possibilité d’anéantir si c’est négatif. Deuxième chose, c’est normal que les astrologues et le Fâ disent la même chose puisque l’astre n’est que le Fâ que l’Européen a pris et a modernisé. J’ai pris la parole et j’ai décrété une année de paix, une année de joie, une année de prospérité. Je voudrais vous demander, à un mois de la fin de cette année, est-ce que le Bénin a eu une année douloureuse ? La réponse est non. Nous avons le pouvoir sur notre bouche, apprenons à l’utiliser pour que les problèmes ne viennent pas nous assaillir, pour que nous puissions anticiper. Si nous ne chassons pas la pauvreté de notre tête, de notre bureau, si nous ne chassons pas les problèmes de notre tête, de notre bureau, de notre maison, ils vont venir. Il faut les chasser de notre tête pour qu’ils ne viennent pas à nous.

C’est quoi le coaching ?
C’est un accompagnement qui permet à quelqu’un de se rendre compte de qui il est. Il ne te donne pas de l’importance mais il t’aide à savoir qui tu es. Et c’est très important, ça change tout. Dès qu’on sait qui on est, ça change tout. Moi je parle de plusieurs personnes que je reconnais ici ; quand je parle de vous à certaines personnes, elles me disent ‘’Mais est-ce que, lui-même, sait qu’il est important comme ça ?’’. Je dis ‘’Peut-être pas’’. Nous sommes importants mais il faut que nous prenions conscience de notre importance. Si je ne me crois pas capable de richesse, je ne peux pas devenir riche. Moi, je ne suis pas né riche ; j’ai vécu la pauvreté ; j’ai vécu le chômage. Un jour, on m’a demandé dans une émission, ‘’Pourquoi on va vous croire ? Et j’ai dit ‘’Parce que c’est un ancien chômeur qui parle’’. Moi, on m’a traité de tous les noms ici. J’ai créé une école gratuite à Porto-Novo et on m’a traité de trafiquants de drogue. Quand je suis allé retravailler mon identité et que je suis revenu, on m’a donné une salle gratuitement, on m’a donné des véhicules 4X4 de l’armée, on m’a donné un motard pour aller animer un séminaire là où on m’avait traité de tous les noms. C’est pour dire que si je sais qui je suis, ça change tout. C’est ça le coaching. Moi j’étais pauvre quand j’ai connu le coaching. Aujourd’hui, je fais partie de ceux qu’on peut citer comme les riches. Je n’ai pas de problème d’argent et je ne peux pas avoir de problème d’argent. C’est pourquoi vous allez voir que le congrès mondial se tient au Bénin. Nous ne faisons aucune demande de sponsoring, nous ne prenons l’argent de personne parce que quand vous tendez la main, c’est que vous êtes en train de programmer qu’eux, ils vont toujours recevoir et vous donner. Vous allez voir que je préside moi-même nos manifestations, parce que lorsque vous faites venir le chef de l’Etat ou le ministre, c’est considérer que mes collaborateurs ne sont pas de potentiels ministres, de potentiels chefs d’Etats. C’est nous qui faisons nos manifestations, c’est nous qui présidons notre chose. C’est un manque de confiance en soi que d’appeler tel ministre qui viendra présider la manifestation que vous avez souffert seuls pour organiser. Vous avez tout financé et il vient en retard et vous met en retard. Il fait son discours, on doit le raccompagner et il demande au responsable de rentrer dans sa voiture. Tu rentres et tu sors. Pour tout le monde, tu as pris de l’argent alors qu’il ne t’a rien donné. Il faut croire en nous-mêmes. Et c’est ça le coaching.

Est-ce-que le coaching rend riche le coach ?
Ah oui. Vous savez aujourd’hui, le coach peut ouvrir un cabinet pour recevoir des gens. Souvent, il se demande s’il est prêt. Mais, c’est dans l’action qu’il verra qu’il est prêt. Le coaching rend riche le coach. Je vous donne l’exemple pratique d’un enseignant qui ne croit pas que le coaching peut rendre riche. Un jour, le directeur de l’Université catholique de Bamako m’appelle pour venir animer un séminaire au début de l’année pour ses étudiants. Je pars avec le monsieur. Arrivé là-bas, on m’a demandé combien je vais prendre et j’ai répondu que pour les questions religieuses, je ne fixe pas de l’argent. Vous donnez ce que vous voulez, c’est ma contribution à Dieu. Le jour du séminaire, je donne une de mes chroniques et je demande ce que les gens ont compris de ça. J’ai écouté, ils ont compris. J’ai listé tout au tableau et j’ai fait la synthèse de ce qu’ils ont dit et j’ai clôturé. Ça fait deux heures. Je me lève, le directeur demande de passer dans son bureau. Il prend une enveloppe et il met trois cent mille francs dedans et il dit avec toutes nos excuses, nous n’avons pas beaucoup d’argent, c’est le début de l’année. Je prends et je remets à l’enseignant. On rentre dans la voiture et je lui dis de compter l’argent. Il ouvre et il dit quoi ? J’ai dit, compte l’argent. Il compte et il trouve 300.000 F. Deux heures de temps seulement ont suffi pour que je gagne ça. Je n’ai pas eu à préparer une fiche pédagogique, je n’ai pas de copie à corriger. Je suis venu parler deux heures de temps et j’obtiens 300.000 F avec les excuses du directeur. Je suis venu au Bénin où j’ai formé en une journée – et – demie 100 jeunes pour le compte du PNUD. Et je prends deux millions de francs Cfa avec les excuses du PNUD. Est-ce que le coaching rend riche ?

Et s’il vous était donné de prodiguer des conseils aux couples béninois, que diriez-vous ?
D’abord, je voudrais dire aux femmes qu’au-delà de tout, il faut qu’elles aillent acheter des tenues sexy, des tenues de chambre. La religion nous a menti une fois encore à ce niveau-là. Pour le bonheur de ton mari, tu dois t’habiller de manière à ce que les atouts que Dieu t’a donnés soient visibles et tu t’arranges pour passer devant lui en son temps. Tu t’arranges pour qu’il sente ta présence, qu’il te voit marcher, apprendre à balancer les fesses, ça là, c’est important dans un couple, dans un foyer. Ce sont des choses qu’on a laissé tomber alors que l’homme a un regard érotisé. S’il y a de l’érotisme à la maison, il va courir pour la maison. Mais s’il n’y a pas d’érotisme à la maison, il ne viendra pas. Pour les hommes, s’il vous arrive de regarder une femme sexy, faites tout pour ne pas dépasser cinq à trente secondes. Si vous devez dépasser les trente secondes voire une minute, c’est que vous êtes en danger parce que tous les réflexes sont partis, toutes les prudences son parties puisque l’homme agit avant de réfléchir alors que la femme parle avant de réfléchir. C’est scientifiquement établi. Donc, je dis que la femme doit être en tenue sexy, il faut se promener dans la maison sexy. Si ton mari, pendant longtemps ne te touche pas, il faut aller dormir totalement nue. Tu te mets dans une position au point où s’il rentre dans la chambre, je vous garantis, le jour-là, il y aura réconciliation. C’est très important et c’est vital pour un couple. Pour les hommes, il faut envoyer tous les jours un Sms à votre épouse pour lui dire combien elle est belle, combien vous l’aimez. Si vous ne le faites pas, c’est que vous êtes en danger. Il y a un responsable de l’opposition ici, membre de l’Union fait la Nation dont la femme a voté Yayi Boni. C’est que, dans leur bureau de vote, il y a une voix pour l’autre parti. Alors, il a demandé à sa femme : toi tu as voté qui et elle lui répond Yayi Boni. Le monsieur dit mais on est opposant non ? Et à elle de répondre : il dit qu’on est belle, qu’il nous aime. C’est très important de dire à la femme qu’on l’aime, qu’elle est belle, vraiment, tu es importante pour moi, et il faut le faire par Sms puisque si c’est en face, si c’est faux, elle va le savoir. Il faut l’écrire. Il y a un collaborateur qui a fait ça un soir à Brazzaville. Cinq minutes après, la femme l’appelle pour lui dire merci. Quelques minutes plus tard, il reçoit du crédit, des unités. Ça fait plaisir qu’on le leur dise. Je vous donne un exemple. Mme est là, son mari n’est pas là. Si quelqu’un, par hasard, entre et lui dit ‘’Mme vous êtes belle, vous êtes magnifique’’, cette personne a toute son attention. Vous entrez dans un bureau et vous dites à la secrétaire qu’elle est belle, que vous l’admirez, elle va vous introduire dans le bureau du DG même si ce n’est pas un rendez-vous. La femme aime ça, donnons-lui ça. La deuxième chose, trouvez un rendez-vous hebdomadaire. Une journée ou une demi-journée et c’est Madame qui décide du programme chaque semaine. Si vous décidez dimanche après-midi, par exemple, c’est elle qui va décider de ce que vous allez faire le dimanche après-midi. Vous allez voir qu’elle sera contente de ce programme, vous-même vous allez en bénéficier parce que ce sera forcément un programme de loisirs. Notre vie est faite de stress toute la semaine.
Il y a une dame qui s’est plainte à moi de son mari qui est un ambassadeur de développement et qui ne dort plus à la maison. Je lui ai répondu : « Tu crois que je vais te ramener ton mari venir dormir à la maison ? Regarde comment tu t’es habillée. Regarde comment tu fais tes cheveux. Ce n’est pas la femme qu’il a épousée ! Alors, si toi tu cesses d’être la femme sexy qu’il a épousée, il va chercher ailleurs la femme sexy ». Elle s’est remise en cause et je vous rassure que le mari vient au congrès de Cotonou avec son épouse. C’est pour dire qu’il a retrouvé la femme qu’il a épousée et véritablement, on se rend compte que les erreurs sont là. Voilà les quelques conseils que je peux donner aux couples et vous dire que la vie en couple est un sujet très important sur lequel j’insiste parce que si vous réussissez votre vie de couple, vous pouvez tout réussir.

Pour conclure cet entretien, que diriez-vous ?

Je crois que nous avons fait le tour et je peux dire que je suis très heureux de cette expérience que j’ai vécue, et comme certains ici le savent, je vais partager cela. Je vais partager cette expérience et vous encourager à continuer sur la même lancée. Je vais certainement encourager des orateurs qui ont un parcours, qui ont une expérience surtout dans le domaine de l’entreprenariat à se prêter à cet exercice. Je vais vous donner l’exemple d’un homme qui est rentré à Air Afrique comme Stewart, c’est-à-dire serveur d’avion mais qui est sorti directeur de cette compagnie aérienne africaine. Je voudrais vous encourager aussi à penser business. Le journalisme, ce n’est pas un sacerdoce contrairement à ce que les gens pensent. Vous allez voir que dès qu’un journaliste est traqué au Bénin et que reporter sans frontière parle de lui, quand il sort du Bénin, il devient riche. Alors, pourquoi on ne devient pas riche dans le journalisme au Bénin. Moi, j’ai brisé ce tabou là au Burkina Faso où j’ai fait de certains journalistes des députés, je les ai aidés à aller à l’Assemblée nationale juste pour prouver qu’en tant que journaliste, on peut tout avoir. En tant qu’enseignant, on peut tout faire, on peut tout avoir. J’ai des journalistes aujourd’hui riches, j’ai des enseignants aujourd’hui riches. Or, c’est le moindre mal que je puisse vous souhaiter, que vous deveniez suffisamment riches dans ce que vous faites. Pour finir, je voudrais vous dire que je mets un an pour que nous travaillions ensemble pour que l’Evénement Précis ne soit plus que le seul quotidien mais plutôt un quotidien et une radio. Un an pour que nous gagnions cette bataille.

Carte d’identité: Le coach et le fou

« J’ai été souvent fou et je le suis toujours » déclare le président mondial des ambassadeurs de développement. Après avoir relevé bien des défis au Bénin et ailleurs en Afrique, Patrick Armand Pognon veut accompagner François Hollande à gagner les prochaines élections. « C’est une folie », reconnait-il avant d’admettre : « Si vous n’êtes pas fou, vous ne pouvez pas suivre Dieu. Il faut de la folie dans toute chose. » Devenu aujourd’hui un véritable globe-trotter, le coach est pourtant né à Porto-Novo le 17 mai 1972. Etudes primaires et secondaires entre Porto-Novo et Cotonou, et le voilà nanti d’un Bac G2. Il s’inscrit en informatique de gestion mais se retrouve avec trop de mathématiques et vire vers la gestion des entreprises, puis en marketing. En stage à la Polyclinique d’Atinkanmey à Cotonou, il devient vite incontournable et est propulsé à 24 ans directeur administratif et financier de la plus grande polyclinique du Bénin. « J’ai pris cette polyclinique qui faisait un chiffre d’affaires de 3 millions de francs Cfa le mois. Un an après, on faisait un chiffre d’affaires de 17 millions de francs Cfa le mois », rappelle-t-il. Après deux ans, il part du Bénin en 1997 et fait une école américaine délocalisée à Dakar pour un DESS en intraprenariat. C’était en 2000 avec le titre de consultant certifié en développement. De retour à Cotonou, Patrick Armand Pognon crée une école à Porto-Novo, une école qui avait la particularité d’être gratuite de la sixième à l’université. Ce fut une expérience douloureuse qui a duré trois ans. « Au lieu qu’un jeune de 29 ans qui crée un projet comme cela qui peut aider les Béninois soit encouragé, j’ai été combattu. J’avais eu 499 enfants que j’ai formés pendant trois ans, et ce sont des enfants qu’on a exclus du système éducatif à qui on a donné de la confiance et qu’on a présentés au BEPC », confie-t-il. Il s’en va alors à Bamako, où il lance une autre entreprise : Défi emploi jeune. Alors qu’il était en voyage sur Ouagadougou, il fait un grave accident dans lequel son véhicule était totalement irrécupérable. Convaincus que leur patron était mort, ses 32 employés volent tout le patrimoine de l’entreprise. Le coach s’installe alors à Ouagadougou en 2010. « En cette année où je m’installais à Ouagadougou, j’avais un matelas par terre, quatre chaises et une table », affirme-t-il avant d’ajouter : « Aujourd’hui, je ne peux pas vous citer le nombre de villes africaines où nous avons un domicile totalement équipé ». Aujourd’hui en effet, il a créé le Cerveau Collectif Africain qui compte environ 5.000 ambassadeurs de développement venus de tous les horizons. Ce sont des coachs désireux de mener une vie orientée vers la positivité et le service aux autres.

Intimité: Polygame mais pas heureux de l’être

Avec trois femmes et quatre enfants, le président Mondial des Ambassadeurs de développement s’estime plutôt heureux. Mais il n’en professe pas moins la monogamie puisqu’il avoue que ce sont des erreurs qui l’ont amené à la polygamie. « Le problème, avoue-t-il, c’est qu’on est toujours à la recherche de la femme idéale. Et finalement quand tu te retrouves avec une dernière femme et que tu te rends compte qu’elle n’a rien de mieux que les autres, tu te demandes pourquoi tu les as laissées. »  A table, l’homme aime manger africain : pâte de maïs, Agbéli, Télibo, sauce gluante peuvent faire son plaisir. En termes de sport, il aime bien la natation et les sports de chambre, mais rappelle que les séminaires et conférences qu’il anime depuis des années sont de grands exercices physiques. Patrick Armand Pognon conseille volontiers la gymnastique pour se relaxer.

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