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Le triomphe de la vérité

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Stade de l’Amitié de Kouhounou: Des prostituées et leurs clients parlent du business du sexe


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La prostitution gagne du terrain au Stade de l’Amitié de Kouhounou. Une partie de la nuit passée en ce lieu réservé aux activités sportives plonge dans les méandres d’un commerce d’un genre particulier.

Habillée sexy, mes atouts de femme bien visibles et avec la posture d’une belle de nuit,  j’étais devenue l’appât parfait des hommes habitués à l’esplanade extérieure du Stade l’Amitié de Kouhounou. Mon déguisement attirait les regards des hommes sur un phénomène qui prend de l’ampleur en ce lieu. Et ça n’a surtout pas raté. « Elayo !Elayo !Elayo ! »C’est par ce pseudonyme qu’un homme qui tutoie la vingtaine m’interpelle. Visiblement, il est là pour s’offrir une de ces filles de nuit qui troquent leur corps contre quelques billets de banque. En feignant d’être fâchée par cette façon de m’appeler, je m’approche de lui pour protester. Et là, il passe à l’aveu : « C’est quoi ? Toi tu ne sais pas que c’est comme ça que nous appelons ici les prostituées ? Je t’ai appelée parce que tu t’es  habillée comme elles. A l’heure-là, ce sont les femmes prostituées qui trainent sur l’esplanade », m’a-t-il avoué. Tout en faisant le jeu avec lui, il devient plus aimable et se présente à moi. Son nom, c’est David Zinsou.  Il a  échoué au Baccalauréat cette année. Rassuré par mes propos courtois envers lui, il se confie davantage à moi. Face à mes questions de plus en plus curieuses, il ne doute plus de ma qualité de journaliste.  Et pourtant, volontiers, il me parle. Selon ses explications, en effet, le sexe est désormais  mis en vente sur ce lieu réputé pour abriter les activités sportivesà des prix variés. Et David Zinsou le sait bien même s’il finit par m’avouer qu’il « ne s’adonne pas au jeu des prostituées, mais qu’il les interpelle juste pour les embêter ».  Il a d’ailleurs une appellation bien particulière pour désigner  le sexe féminin. Comme David, Enock Padonou a également pris l’habitude de fréquenter, dans la nuit, le Stade de l’Amitié. Mais cette nuit, il n’y est pas pour la même raison que David. Il est bien conscient du phénomène.  Il a précisé,d’ailleurs,le coût de la « marchandise » comme se plaît  bien à le dire David Zinsou. « Les filles acceptent se donner  à un prix qui varie entre  2000FCFA  et  5000FCFA », a-t-il déclaré. Vers 21 heures, les déclarations de David  et  de Enock semblent se confirmer. Dans des va-et-vient incessants, on aperçoit quelques filles qui se confondent bien à l’obscurité adopter des attitudes qui ne permettent plus de douter de la raison de leur présence en ces lieux. D’ailleurs, le maquillage est particulièrement extravagant. L’habillement laisse entrevoir les parties les plus intimes de leurs corps. Non loin d’elles, des jeunes qui n’hésitent pas à s’en approcher pour négocier. « Elayo ! Elayo ! Elayo ! », a lancé  un jeune homme  à l’endroit d’une jeune fille qui avait tout pour séduire. Il s’agit de Nadège, une étudiante en 2ème année de Linguistique. En bon  habitué des lieux, Enock m’a mis en contact avec elle. Rassurée par mon statut d’étudiante, elle a accepté de se confier à moi :  «  Avant, je vendais des couches jetables et des sous-vêtements à mes camarades étudiantes. Je ne suis pas Béninoise. Ma maman est tombée malade et je l’ai perdue. Mon père était décédé avant elle. Je suis fille unique. Je n’ai donc  plus aucun soutien. J’ai dû quitter le Togo définitivement après les cérémonies pour rallier Cotonou où je poursuis mes études », a confié Nadège, les larmes aux yeux. Après une dizaine de minutes de pleurs à chaudes larmes, elle reprend ses esprits et poursuit : « Je  prends 2000 FCFA pour une  heure avec un homme. Mais pour toute une nuit, j’accepte de prendre 5000FCFA ». Consciente des dangers qu’elle court en vendant ainsi son corps, elle rassure : «Je ne couche pas avec le premier venu.  Je me protège toutes les  fois pour éviter les maladies sexuellement transmissibles », précise-t-elle tout en promettant d’arrêter les  études une fois qu’elle aura sa  licence en poche.

Claudia DEGILA (Stg)

 

 

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