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Le triomphe de la vérité

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Mobilisation générale des magistrats contre le pouvoir: La 3ème marche de l’Unamab et des syndicats draine du monde


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Pour cette troisième marche sur l’Assemblée nationale hier jeudi 24 juillet, les magistrats ont reçu encore plus de soutien. Plus que les deux premières fois, la mobilisation a été grande. En effet, en dehors des centrales et confédérations syndicales, les partis d’opposition tels que « Alternative Citoyenne » de Joseph Djogbénou, le Parti communiste du Bénin et l’Union fait la nation, les magistrats ont cette fois-ci encore reçu le soutien du Syndicat national du personnel de l’administration parlementaire (Synapa), d’une délégation du Fonac conduite par Jean-Baptiste Elias ainsi que plusieurs députés de l’Union fait la nation dont les députés Antoine Kolawolé Idji, Eric Houndété, Basile Comlan Ahossi, Louis Vlavonou et Sacca Fikara. Le maire de la commune de Dangbo, Clément Dona Gnonlonfoun a également rejoint le mouvement. Il est important de signaler qu’en dehors du fait que les responsables du Synapa avec à leur tête le secrétaire général André Odounharo se sont mobilisés aux côtés des magistrats, ils ont aussi posé une banderole à l’entrée principale du palais des gouverneurs sur laquelle ils réaffirment leur affiliation à la CSTB de Paul Esse Iko et apportent leur soutien total aux magistrats.    Comme on pouvait s’y attendre, aucun membre du bureau de l’Assemblée nationale, ni aucun responsable de l’administration parlementaire ne sont sortis pour recevoir la motion des protestataires. En lieu et place, ils ont fait des déclarations pour dénoncer le comportement du bureau de l’institution parlementaire et appellent à une mobilisation générale pour freiner, disent-ils, les élans dictatoriaux du président Yayi.

 Lire les déclarations de quelques personnalités au cours de cette marche

 

 

Antoine KolawoléIdji/Député UN: « Si cette loi passe, c’est le Bénin qui recule»

Le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas voulu recevoir les magistrats qui ont fait une marche en direction de leur représentation nationale. Cela m’a paru inexplicable, incompréhensible, et pour tout dire, inacceptable. Mes camarades et moi qui sommes pour l’élargissement des libertés, nous sommes venus non pas pour prendre la motion à la place de l’autorité de l’Assemblée nationale, mais pour dire aux magistrats que nous sommes pour l’indépendance de la justice, nous sommes pour que les magistrats puissent jouir de leur droit constitutionnel à sacrifier ou s’il le faut à aller en grève.

Que pensez-vous faire pour inverser la donne?

Nous utiliserons tout ce que la loi permet pour que cette loi liberticide ne passe pas. Il y a une session extraordinaire qui vient d’être convoquée. Nous nous battrons, et je sais que même les députés FCBE ne sont pas en faveur de cette loi-là. J’ai bon espoir que cette loi ne passera pas, parce que si elle passe, c’est le Bénin qui recule.

Sur quoi comptez-vous, vous qui êtes en sous nombre?

On compte sur le patriotisme des Béninois, sur le soutien du peuple, parce que la lutte que mènent les magistrats est une lutte largement populaire. Et les députés qui ne veulent pas trahir leurs mandants, devraient songer au vote qu’ils vont émettre.

Michel Adjaka/président de l’Unamab: « Le droit de marcher et de  manifester est un droit constitutionnel »

Je dois vous remercier, parce que lorsque l’Unamab a sonné la mobilisation. Vous avez répondu massivement présent parce que la cause est juste. Chers amis de la presse, tous mes remerciements, toute ma profonde gratitude parce que, aussi, lorsque nous pouvoir judiciaire, troisième pilier de l’Etat de droit, lorsque nous avons été attaqué par les deux premiers pouvoirs, à savoir, l’exécutif et le législatif, vous avez répondu massivementprésents pour nous soutenir, au front, une fois encore merci.

Chers amis manifestants, le peuple souverain, vous êtes en train de porter haut le flambeau de notre démocratie à travers le pouvoir judiciaire. Je vous remercie aussi. Que dire au bureau de l’Assemblée nationale ? Nous sommes venus ici, le 10 juillet 2014, on nous a dit que parce que  le président Nago est au Canada, nous n’allons pas pouvoir délivrer notre message. Nous sommes revenus le 17 Juillet 2014, on nous a dit parce que le président de l’Assemblée nationale est en mission chez lui, nous n’allons pas délivrer notre message. Nous sommes revenus une troisième fois aujourd’hui, le président de l’Assemblée nationale a réuni son bureau, pour nous dire qu’il ne va pas nous entendre, qu’il ne va pas nous écouter. L’un dans l’autre, cela s’appelle du mépris. Et vous avez compris que l’Assemblée nationale,à travers son bureau affiche du mépris vis-à-vis du peuple que nous sommes. En son temps, vous saurez en tenir compte, je sais compter sur vous.

Le président de l’Assemblée nationale nous a proposé la formule d’audience. A l’assemblée générale du 04 juillet 2014, un collègue en service ici est venu défendre cette cause-là, et un vote a été émis. Je ne sais pas si le président de l’Assemblée nationale n’est pas au courant. Le vote est défavorable à une audience du bureau exécutif de l’Unamab à l’endroit du bureau de l’Assemblée nationale. Puisque vous savez que dans ce bureau, il en a qui ont déclaré publiquement qu’ils ont honte des magistrats. On a honte de nous et on nous invite pour discuter de quoi ? Vous savez aussi qu’au même moment où le président de l’Assemblée nationale et son bureau donnent l’impression de faire montre d’une certaine ouverture, la loi liberticide que nous déplorons et contre laquelle nous marchons depuis trois semaines a été enrôlée en plénière, et c’est au même moment qu’on nous demande de venir pour discuter. Un député de la mouvance présidentielle a compris et a utilisé l’article 120 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dit que face à un sujet majeur, on peut initier une enquête pour écouter les protagonistes. Si le président Nago veut nous écouter, il peut donner suite à cette demande à lui adressée par l’un de ses collègues le 21 juillet 2014. Procéder autrement, c’est chercher à nous infantiliser, chercher à nous montrer que nous ne savons pas emprunter les voies les plus appropriées. Le droit de marcher, le droit de manifester est un droit constitutionnel. La demande d’audience formulée par le bureau de l’Assemblée nationale ne se trouve nulle part. Ce n’est pas une voie légale. Je demande donc à ce bureau d’exploiter les voies légales prévues par les textes de la république pour régler le problème qui est actuellement sur le tapis.

Par rapport à la marche, nous avons marché trois fois. Nous allons évaluer le dispositif que nous avons mis en place depuis trois semaines, communiquer pour plus de mobilisation, parce que la route sera longue et elle va conduire inexorablement vers 2016. Au lieu de simplement s’accrocher au droit de grève, il est temps maintenant que nous puissions nous intéresser aux propos de Madame la ministre de l’Agriculture. C’est là l’enjeu fondamental, c’est là la finalité du retrait du droit de grève aux magistrats. Donc, en son temps, vous serez informé, nous allons sonner à nouveau la mobilisation pour revenir parce que certains députés estiment que si nous continuons par venir sur l’esplanade, ils ne pourront pas délibérer en toute objectivité. Donnons-leur le temps de délibérer et nous aviserons en son temps. Je vous remercie.

Propos recueillis par Hugues Elphège Patinvoh

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