.
.

Le triomphe de la vérité

.

Colloque scientifique international: Universitaires et dignitaires impriment une nouvelle dynamique à la culture du «Vodùn»


Visits: 5

Le présidium au cours de la cérémonie de clôture du colloque

Démarrés le mercredi 19 janvier 2022, les travaux du colloque scientifique international ‘’10 janvier : et Après ?’’, tenus à l’Université d’Abomey-Calavi, ont pris fin par une note de succès. L’achèvement de ces trois d’assises de travaux scientifiques est couronné par des innovations et de grandes résolutions au profit des scientifiques ainsi que les dignitaires afin de contribuer de par leurs actions à l’unification des hommes et au développement intégral du Bénin.

Depuis plusieurs années, la propagande des religions occidentales continue d’entraver les valeurs endogènes des peuples africains. C’est pour éviter des préjugés à la pratique du Fà et des cultes endogènes que cette initiative a rassemblé scientifiques, universitaires, hauts dignitaires, têtes couronnées, prêtres et adeptes des différentes communautés du Vodùn de même que les politiques autour du thème « Le Vodùn dans un monde en mutation : De la prétention cartésienne à la rationalité mantique ». La cérémonie de clôture a réuni enseignants, les honorables dignitaires des différentes communautés de Vodùn, étudiants. Sur 48 communications déroulées pendant cette rencontre d’envergure, 253 participants ont pris part aux panels, tables rondes et ateliers de discussions. De ces réflexions croisées, 8 axes de recherche sont identifiés et vont contribuer à éclairer les points obscurcis afin d’éviter les représailles. Parmi ces axes, trois principaux ont retenu l’attention du Directeur de l’Ecole Doctorale et Pluridisciplinaire, Placide Clédjo, parrain de cette initiative et représentant du recteur de l’Uac. « L’éthique du Vodùn et les transformations sociales contemporaines, le Vodùn dans le Bénin et en Afrique en mutation : organisation et fonctionnement et les rationalités du savoir du Vodùn au service du développement », a-t-il fait remarquer dans ses mots de clôture de ce colloque. La restitution est donc faite désormais pour balayer du revers de main le coté satanique attribué au Vodùn. Car, poursuit-il « ce colloque a fait révéler beaucoup de potentialités et ressources à faire valoir notre culture ». Le Professeur Placide Clédjo a réitéré son engagement à accompagner les recherches allant dans le sens de la pérennisation des valeurs traditionnelles. Le président du comité d’organisation, Raymond Assogba a témoigné sa gratitude à tous les participants et aux autorités rectorales qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de ce colloque. Au regard des résultats non moins importants des travaux de ces assises, le Dr Raymon Assogba pense que les objectifs fixés au départ sont atteints. C’est ainsi qu’il a profité de l’honneur qui lui est échu de présenter quelques résolutions et recommandations. Au nombre de ces résolutions, il y a la création d’un prix Nobel afin de décorer toutes les femmes et les hommes qui ont scientifiquement œuvré depuis 1992 à la rencontre des scientifiques et des ‘’Hounnon’’ dont les actions ont servi à utiliser la rationalité mantique d’une manière ou d’une autre pour économiser la mort et le désespoir. Les personnalités telles que Nicéphore Dieudonné Soglo, Mathieu Kérékou, Patrice Talon et dignitaires dont DAGBO HUNƆ HUNAN , HUNNƆGAN GƐDƐHUNGE, ainsi que les professeurs Alladayè Jérome, Aguessi Honora, Hountondji Paulin, Apkovo Cossi Jean-Marie, Gandonou Albert, Adoho Sylvain, Koffi Aza sont élevés au rang de DAGBO HUNƆGAN. L’institutionnalisation du campus de Boologie, la reconnaissance et la vulgarisation du Bénin en tant que puissance développée du Vodùn, la nécessité d’utiliser le néologisme de pensée le Vodùn en dehors du paysage de son exclusion par l’action coloniale sont entre autre résolutions issues de ces assises. Au nombre des recommandations, il faut noter que le colloque a décidé d’inscrire le professeur Eléonore Yayi Ladekan sur la liste des nominés au titre de Dagbo Hunnɔgan Cɛ et de lui voter cette recommandation de félicitations dans tous les univers du Vodùn et de la Gnose. Parlant également de recommandation, les participants ont décidé de décerner leurs vives félicitations aux autorités qui ont favorisé la tenue et le déroulement du colloque, à savoir : le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, professeur Eléonore Ladekan Yayi, le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, professeur Félicien Avlessi, le Directeur de l’Ecole Doctorale Pluridisciplinaire-Espaces, Cultures et Développement, professeur Placide Clédjo. Ensuite, il a été décidé de penser la rationalité mantique en dehors de l’héritage de son exclusion voulue par l’action coloniale européo-chrétienne ; d’utiliser le néologisme qui est une autre logique ; de recourir au français, non comme la langue obligée, mais plutôt, comme une structure adaptée pour exprimer les réalités et les faits de la pensée mantique ; et de constituer les mots en langues nationales, en concepts à conquérir, là où les mots en français sont impuissants à traduire les faits historiques béninois et africains dans les Campus de Boologie, espaces de rencontre entre les scientifiques et les penseurs de la rationalité mantique du Fa au Bénin, du Faso au Burkina Faso et au Niger, et du Sankofa en Côte d’Ivoire et au Ghana.

Ils ont dit

Jerôme Alladayè, Professeur d’Histoire à la Faculté des Sciences humaines et Sociales (Fashs) de l’Uac :« Le Vodùn n’est pas que religion. C’est un phénomène qui pluralise l’ensemble de la société »
« La première chose que je voudrais dire entant qu’historien, c’est de féliciter les organisateurs de ce colloque. Parce que, le 10 janvier marque le jour de la commémoration des cultes endogènes dans notre pays. Cette date est importante et c’est nécessaire que la flamme soit maintenue. Pour que cette date soit définitivement ancrée dans la réflexion des intellectuels et des scientifiques parce que très longtemps, jusqu’en 1993, ce sont les autres religions en l’occurrence les religions importées comme le christianisme et l’islam qui ont eu toute la panoplie de date de commémoration et jamais les religions endogènes. Avec l’initiative du président Nicéphore Dieudonné Soglo en 1993 et concrétisée par une loi en 1997 sous la présidence du président Mathieu Kérékou, il a été institué une date pour les cultes endogènes. Cet effort-là n’est que justice et équité. Ce colloque est une occasion de réfléchir à ce que le Vodùn contribue au développement de notre nation parce que comme je l’ai montré dans ma communication inaugurale, le Vodùn n’est pas que religion. C’est un phénomène qui pluralise l’ensemble de la société. Puisque c’est un fait culturel. Ça concerne toute la vie économique, sociale, culturelle et politique de notre pays. C’est de faire ressortir les différents aspects pour impacter le développement de notre pays de sorte que cet élément d’identification du béninois lui serve ».
Sa Majesté Djomanmouso (Yves Nonvignon Guaguidi), ministre de la promotion des valeurs culturelles et endogènes au Palais Royal d’Agonli :« Notre culture doit cesser d’être une culture de théâtralisation »
« Je voudrais remercier tous les professeurs qui ont pu créer cette initiative, qui constitue en quelque sorte la promotion de nos valeurs culturelles et endogènes. Par rapport à tout ce que j’ai suivi, j’ai constaté que l’Académie de la culture béninoise a commencé par être mise en place. Et un peuple, ne peut se développer que lorsqu’elle fait la promotion pour la perfection de sa culture. Désormais, notre culture doit devenir une culture de recherche, une culture de prospection et une culture d’invention. Parce que notre culture regorge de beaucoup d’inventions qui se sont cachées. Je voudrais remercier le président Nicéphore Soglo qui a décrété la date du 10 janvier pour la commémoration de la fête du Vodùn, ainsi que le président Patrice Talon qui a pu constitutionnaliser la Chefferie traditionnelle. Vous n’êtes pas sans savoir que les Rois sont les garants de nos us et coutumes. Dans ces us et coutumes, nous avons le Vodùn que nous sommes en train de promouvoir. Si, on peut promouvoir le Vodoùn, regardez ce que ça peut apporter comme devise touristique. Ce qui est une innovation ici, est qu’une ressource humaine de qualité a commencé par prendre en charge la promotion de nos valeurs culturelles et endogènes. Notre culture doit cesser d’être une culture de théâtralisation. Ça doit être une culture qui invente, qui innove des solutions aux problèmes que la nature nous impose. Lorsque vous n’avez pas des solutions aux problèmes que la nature vous impose dans votre culture, vous êtes obligé d’importer des cultures de l’Europe. Et si votre culture n’est pas compétitive, elle ne peut pas apporter une solution. Rien n’est caché dans le Vodùn. Il faut s’initier par étape. Lorsque l’enfant n’a pas la connaissance de base qu’il faut pour venir dans une école doctorale qu’est-ce qu’il viendra faire ici ? Il ne va que dépraver la connaissance. Donc, tout est à démontrer. Nous allons sortir de notre culture d’importantes solutions aux différents problèmes que la vie nous impose. On ne se développe que dans sa propre culture ».
Dr Ahoga Cossi Augutin, Socio-anthropologue, théologien spécialité dialogue inter-religieux
« Ce Colloque a eu l’avantage de réunir les gens de différentes compétences sur le Vodùn »
« Ce qui motive ma présence ici à ce colloque, c’est à cause de ma spécialité. J’ai enseigné les religions ancestrales africaines pendant 27 ans à travers l’Afrique. J’ai fait la phonogénique dont du Vodùn dans le monde entier aux Etats-Unis et en Angleterre. Ce colloque a eu l’avantage de réunir les gens de différentes compétences sur le Vodùn. Donc, il y a de débat contradictoire. Cela a permis aux participants de comprendre davantage les valeurs de notre tradition. La vision du monde d’un peuple part de ses histoires des questions existentielles. Et c’est dans les questions existentielles que chaque peuple a élaboré ce qu’on appelle sa perception du monde ou de la réalité qui émerge dans sa conscience, en termes de croyance. Par conséquent, ce qui est désigné par Vodùn qui pour moi le terme est réservé à ceux qui parlent les langues « Gbé ». Mais la réalité du Vodùn est nationale et internationale ».

Magloire Marius Hounsi, Chercheur au Département de la Sociologie de l’Université d’Abomey-Calvi, chargé de missions du recteur de l’UAC:« Le Vodun c’est l’entité créatrice, c’est l’entité qui gouverne l’univers »
« En fait, il y a très peu de temps, que les sujets concernant le Vodun ont commencé par être débarqués dans les amphithéâtres. Dès lors, c’était des renseignements sur les phénomènes sociaux. On ne parle pas de notre culture en profondeur. On parle de manière superficielle mais à partir des travaux du professeur Honora Aguessi sur le Lègba, les travaux du feu professeur Akpovo sur le Bô, théorie et pratique du grigri et ses cours sur le Bô dans les amphis et les conférences, une ouverture a été créée pour qu’on aborde les questions scientifiques. Qu’on fasse des recherches sur ces questions et qu’on éclaircit le problème des mortels et surtout des personnes qui d’une manière et d’une autre ont un certain nombre de distance vis-à-vis de ces questions pour qu’ils comprennent que c’est une question de culture, c’est une question de développement personnel, c’est une question de développement communautaire, c’est une question de patrimoine pour notre Etat. Aujourd’hui, le développement des TIC sera accessible à tous ceux qui voudront comprendre ce qui a été dit sur la toile parce que ce sera publié dans les revues, du laboratoire, de la FASH, pourquoi pas dans des revues sur le plan international mais la plus grande accessibilité à ces résultats serait forcément sur la toile. Ces résultats permettront à ceux qui ne sont pas encore éclairés d’être éclairés qu’en réalité on aborde les questions de notre patrimoine culturel parfois avec des hésitations tout comme certains adeptes des cultes importés surtout les églises évangéliques qui attribuent le nom lègba au démon, au diable mais en réalité le lègba n’est pas une mauvaise chose ».
Raymond Assogba, Maitre-conférence des universités du CAMES, Sociologue et expert en spiritualité et développement, président du Comité d’organisation de ce colloque:« Ce colloque donne une raison à la réinitialisation de la pensée au Bénin et en Afrique de l’Ouest »
« Ce colloque donne une raison à la réinitialisation de la pensée au Bénin et en Afrique de l’Ouest. C’est la grande réinitialisation de la pratique de la science qui permet aujourd’hui de créer la rencontre entre les Vodùnnon et les scientifiques. Ce colloque a mis en place un cadre qui renforce les scientifiques et les Vodùnnon appelé Campus de Boologie. C’est une première pour relever le défi du changement de paradigme. Le campus de Boologie est déjà fonctionnel en collaboration avec le Syndicat National des Médecins Traditionnels et Assimilés du Bénin (Synamitrab). En conséquence, le campus de Boologie de Sékou et déjà en place. C’est pourquoi d’ailleurs, les responsables ont participé au colloque. Il ne s’agit pas pour le scientifique d’être un espion. Dans ce campus, on va utiliser les mots dans les langues nationales comme structure de nomination et de structuration. Ça veut dire que le scientifique va apprendre et le Vodùnnon aussi ».

Placide Clédjo, Directeur de l’Ecole Doctorale Pluridisciplinaire (EDP) et Parrain de ce colloque:« Nous devons faire la différence entre la science et le rationnel »
« C’est pour répondre à des difficultés que nous avons sur le terrain pour pouvoir travailler avec nos dignitaires en matière de recettes, de valeurs endogènes. Il n’y a pas ce brassage entre les prêtres de notre culture et nous scientifiques. Cela nous a permis d’aller travailler à leurs côtés et nous allons échanger pour voir sur le plan méthodologique, comment procéder pour ressortir ces valeurs endogènes là. Par exemple, nous apprenons la langue anglaise maintenant ça fait longtemps mais nous n’arrivons pas à comprendre. Contrairement à celui qui va dans un couvent. Sur trois mois, il maitrise la langue correctement et peut la parler sans hésitation. Cela veut dire qu’il y a des recettes qu’ils utilisent. Les faiseurs de pluie par exemple. Donc, il faut faire attention entre ce qui est scientifique qu’on peut expliquer et ce qui est rationnel et l’irrationnel ».

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page