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Le triomphe de la vérité

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Le Président de l’ASSIPROB Rogatien SOMALON à propos du secteur de l’imprimerie: «Les imprimeurs doivent travailler à rendre inclusif l’examen du CQM à leurs apprenants»


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Le président de l’ASSIPROB Rogatien Somalon lors de la cérémonie

Directeur de l’Imprimerie KINDJO et président de l’association des imprimeurs professionnels de Bohicon (ASSIPROB) qui englobe les professionnels des autres communes du Zou, Rogatien Somalon au détour de la fête annuelle des imprimeurs dans la ville carrefour a exposé les problèmes qui minent le développement de l’imprimerie dans le département du Zou en particulier et au Bénin en général. Des problèmes qui se résument à l’absence de dialogue entre les responsables des régions et l’exclusion de certaines spécialités du corps des imprimeurs de l’organisation du Certificat de Qualification de Métier CQM, instauré depuis quelques années par le ministère de l’Enseignement secondaire, de la formation technique, professionnelle et de l’insertion des jeunes. Il invite à une fédération nationale des imprimeurs pour une synergie d’action au sein de leur secteur.

L’Evénement Précis : L’ASSIPROB, pourquoi et comment en êtes-vous arrivé là ?
Rogatien Somalon : Merci Mr le journaliste, l’ASSIPROB pour nous les imprimeurs, de la ville de Bohicon et environs, c’est notre association faitière. Je voudrais vous rappeler que jusqu’en 1998, nous n’étions que quelques-uns, mais après les années 2000, le secteur de l’imprimerie a commencé par prendre un essor d’abord dans tout le Bénin, mais particulièrement à Bohicon qui, comme vous le savez est une ville carrefour. Alors, nous avons décidé en 2011 d’aller en association afin de mutualiser nos efforts et travailler à asseoir une synergie d’action pour le mieux-être de chacun et de tous. Ce qui a été fait, mais avec beaucoup de difficulté. J’ai été porté à la tête de l’association en juillet 2014 en tant que président et depuis lors, les choses ont commencé par prendre au grand bonheur des collègues imprimeurs.

De 2014 à 2021, quel bilan faites-vous à la tête de l’ASSIPROB ?
Une fois installé en 2014, j’ai essayé de réformer et de dynamiser un peu l’association. Ce que les collègues ont apprécié. J’ai donc instauré que chaque année, les imprimeurs se retrouvent pour une journée de réflexion et de réjouissance. L’objectif premier de cette rencontre est de se parler, de s’entendre et de donner une visibilité à notre corporation. Nous avons essayé d’instaurer une tontine afin d’obliger les collègues à répondre présent aux réunions et aussi de leur permettre d’avoir un capital pour le fonctionnement de leur différentes unités, parce que le manque de capital pour prendre des contrats, des marchés fait partie des difficultés de la corporation. Nous avons aussi une cotisation de 500f par mois pour tous les membres. Ce que beaucoup de collèges n’arrivent pas à payer et donc, dès que quelqu’un prend sa tontine, on défalque ce qu’il doit payer comme cotisation sur deux années. Une stratégie qui nous a permis d’avoir un peu de moyen dans notre caisse et de pouvoir faire face à la gestion des affaires courantes de l’association. Nous avons essayé de faire en sorte qu’il y ait moins de conflits entre les collègues et nous travaillons quotidiennement à asseoir une base solide pour l’association.

Ce qui a valu votre réélection en 2017, comment avez-vous fait pour mériter cette confiance de la part de vos collègues ?
J’ai été reconduit après mon premier mandat à la tête de l’association. Les collègues ont insisté d’ailleurs parce que pour eu, j’ai redynamisé l’association, donner de la visibilité et mettre en place une gestion concertée et saine à la tête de l’association. Donc, nous sommes dans la continuité et vous le constatez déjà par la joie qui anime les collègues présents à cette fête annuelle.
En 2017 quand j’ai été réélu, les responsables de la fédération des artisans de Bohicon ont appris qu’il y a un président à la tête des imprimeurs et qui n’est pas mal. C’est ainsi qu’ils sont venus me chercher pour que je puisse représenter l’association dans le collectif des artisans de Bohicon. Ils m’ont contacté et m’ont proposé deux postes au sein du collectif. J’ai consulté mon bureau, mes collègues et j’ai accepté le poste du secrétariat que j’ai assumé pendant trois ans. J’ai tenu le secrétariat de cette instance et aujourd’hui, je crois que les artisans de Bohicon peuvent témoigner de ce que, un certain Rogatien Somalon a été de passage dans le collectif des artisans de Bohicon. C’est en mon temps que le département du Zou qui s’était opposé à l’examen du CQM a commencé par participer à cet examen à travers le collectif. Avec le président du collectif, on a essayé de redynamiser et d’obliger les artisans de Bohicon et des communes environnantes à commencer par présenter les apprenants qui sont en fin de formation, à l’examen national du Certificat de qualification de métier (CQM) qu’organise l’Etat.

Justement à propos de cet examen, il se susurre que certaines spécialités sont exclues et ça pénalise certains apprenants ?
Vous avez parfaitement raison, mais comprenez avec nous que l’imprimerie comme beaucoup de corps de métier à ses nuances. C’est comme la médecine où pour une opération, le chirurgien a besoin d’un anesthésiste. C’est la même chose qu’au niveau de l’imprimerie. Proposer une épreuve particulière aux machinistes, aux graphistes, aux brocheurs etc … ce ne serait pas du tout facile. On sait que tous ceux-là sont des imprimeurs, mais le reste, ce sont des spécialités dont on ne peut pas se passer. Ce qui est sûr, le machiniste connait quelque chose dans la brochure et ainsi de suite. Seul le graphiste peut dire qu’il ne maitrise rien dans les autres spécialités, mais on ne peut plus se passer aujourd’hui des graphistes pour évoluer dans l’imprimerie. Vous voyez, quand j’étais encore en apprentissage, pour sortir un journal, on mettait des semaines, des jours. Mais aujourd’hui avec les graphistes, en 48H au plus ou parfois moins, on peut sortir des journaux. Pour vous dire que l’imprimerie est un métier danse qui embrasse plusieurs spécialités. Mais c’est lorsqu’on commence la formation qu’on finit par choisir une spécialité donnée. Ce qui fait que pour l’examen du CQM, certaines spécialités se voient exclues des épreuves parce qu’au niveau du ministère, c’est une seule épreuve qui est proposée aux corps des imprimeurs et ça prend en compte surtout les Typographes et les Offsettistes. Avec ça, les Graphistes, les Machinistes et les Brocheurs s’en sortent difficilement.

Comment pensez-vous, au niveau de l’association, travailler à satisfaire les spécialités qui ne se retrouvent pas encore dans le système au cours des examens ?
Pour résoudre la difficulté liée au CQM, il faut que cela soit pris en compte par les collectifs au niveau des communes, des régions et départements, puis ensemble, nous allons le porté vers les l’Etat. La réflexion sera alors menée ensemble pour voir s’il faut proposer des épreuves à part pour les machinistes, un autre pour les graphistes etc… Puisque ce que nous vivons ici à Bohicon si non dans le Zou, c’est ce que vivent également nos collègues du Nord, dans l’Ouémé, dans l’Atlantique, un peu partout. Ce qui fait que les gens sont encore obligés de donner le diplôme traditionnel dans certaines structures. Ce qui n’est pas bien. A moins qu’au sein de la corporation, les graphistes commencent par proposer des épreuves pour les graphistes les machinistes proposent des épreuves pour les machinistes et ainsi de suite. Mais, si c’est le cas, il faudra bien organiser afin que cela n’aille pas dans tous les sens.
Toutefois, Bohicon se propose à travers ma personne, de porter la préoccupation au niveau de l’Etat afin qu’ensemble, nous trouvions un consensus au plan national, travailler à une synergie d’action et une prise en compte des différentes spécialités dans le corps des imprimeurs.

En dehors de l’examen du CQM, quelles sont les autres difficultés qui minent votre association ?
En dehors de ça, nous avons des difficultés pour se réunir selon les horaires de réunion. Ce qui fait que l’information ne circule pas. L’autre difficulté que nous avons, c’est l’accès au capital. Nous avons des difficultés financières pour faire face à certains contrats, à certaines commandes, ou de marché vis-à-vis des sociétés. Nous avons le problème de registre de commerce pour certains. C’est donc pour trouver de solution ensemble pour ces différents problèmes qui minent notre secteur que la rencontre annuelle est nécessaire pour ressouder les liens et apprendre à se faire confiance mutuellement.

Des perspectives pour l’avenir ?
Travailler à rendre inclusif l’examen du CQM pas seulement à Bohicon, mais également au plan national et en finir définitivement avec les diplômes traditionnels. Vous savez, depuis que l’ASSIPROB est née, elle ne sait pas encore enregistrer au journal officiel. C’est grave et cela nous empêche d’accéder aux différents postes dans le corps artisanal et de participer aux formations. Donc, c’est le premier défi qui nous attend pour 2021 et nous allons travailler dans ce sens pour faciliter davantage les choses.

Un appel aux imprimeurs de Bohicon ou du Bénin en général ?
Vous savez, l’imprimerie est un métier très danse et comme nous nous organisons ici à Bohicon, c’est de même que cela se fait à Cotonou, à Lokossa etc… mais nous sommes soumis aux mêmes épreuves pour l’examen du CQM. Alors, si tel est le cas et que les collègues s’organisent réellement dans les autres départements, régions ou communes, il serait bien qu’au moins les responsables commencent par se voir et analyser les difficultés que rencontre la corporation. Ce qui va permettre aux imprimeurs en général de travailler à faire face aux difficultés pour l’épanouissement de tout un chacun.

Entretien réalisé par Yannick SOMALON

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