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Le triomphe de la vérité

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Colloque international sur les politiques publiques : Prof Nassirou Bako-Arifari explique le bien-fondé de cette rencontre scientifique


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L’Université d’Abomey-Calavi accueille, du mercredi 13 au 15 janvier 2021, un colloque pluridisciplinaire sur le thème : « Politiques publiques et construction de l’Etat national en Afrique de l’Ouest francophone ». Dans cet entretien qu’il a accordé à notre rédaction, le Président du comité d’organisation, Pr. Nassirou Bako-Arifari livre les mobiles d’une telle activité, les objectifs visés, les activités prévues, ainsi que les grands axes à examiner durant les trois jours de travaux. Lisez plutôt.

L’Evénement Précis : Vous organisez un colloque international intitulé «politiques publiques et construction de l’État national en Afrique de l’ouest francophone» qui s’ouvre à l’Université d’Abomey-Calavi. Dites-nous Professeur Nassirou BAKO ARIFARI, pourquoi un tel colloque ?

Prof Nassirou Bako-Arifari :  Je vous remercie chers amis  journalistes. Je voudrais d’abord commencer par vous présenter mes vœux les meilleurs ainsi qu’à tous les téléspectateurs pour cette année de grâce 2021. Nous organisons effectivement à partir de demain mercredi 13 janvier 2021 à l’Université d’Abomey-Calavi un colloque intitulé « politiques publiques et construction de l’Etat national en Afrique de l’ouest francophone » pour essayer d’examiner les liens entre les politiques publiques et les processus de construction continue de L’État dans l’espace francophone. Nous avons choisi l’Afrique de l’ouest francophone parce que nous avons souhaité faire une sorte de comparaison de proximité en prenant des pays qui ont une trajectoire historique partagée, notamment la période coloniale. Comment chacun des pays suit sa voie spécifique dans l’édification de son espace national à travers l’élaboration et la mise en oeuvre de politiques publiques destinées à la délivrance des services publics aux populations pour répondre à la demande sociale, afin de satisfaire aux besoins exprimés par les populations. Nous essaierons de voir les particularités, afin de comprendre les choix et les motivations spécifiques des décideurs de chacun des pays. Nous verrons également les interactions entre acteurs, institutions et les logiques qui les sous-tendent. D’un point de vue pratique, on explorera quelles sont les politiques, qu’on peut qualifier de success stores et éventuellement, quels sont les aspects des politiques publiques qui pourraient être améliorés. Et donc c’est toutes ces questions que nous avons souhaité aborder au cours de ce colloque, qui est pluridisciplinaire: sociologues, anthropologues, politologues, historiens, juristes, analystes politiques, praticiens divers, etc.

Mais avant, dites-nous honorable Bako-Arifari, vous avez participé à l’élaboration et à la mise en place d’une politique publique, il y a t-il un lien entre la politique publique et la construction de la nation?

Évidement. L’État n’est pas seulement l’espace territorial, ce n’est pas seulement un gouvernement ou des institutions, ni seulement un peuple. L’Etat, c’est tout cela et plus, notamment l’action publique et les dynamiques qui l’entourent. Comment faire en sorte que l’espace territorial délimité, la population qui y vit puisse bénéficier de ce qui est participe de son bien-être légitimement attendu au quotidien de L’État, c’est à dire la fourniture de services publics divers aux populations, service public en infrastructures, service public d’éducation, service public d’assainissement… Tout ce qui permet de créer les conditions de bien-être et vous ne pouvez pas à la construction d’un État responsable si cet État ne remplit pas les conditions pour assurer le bien-être des populations. Les politiques publiques sont destinées à organiser les conditions de ce bien-être. 

Quels sont les grands axes de ce rendez-vous scientifique ?

Au cours de ce colloque, nous allons examiner trois axes. Le premier est relatif aux élections, aux projets de société et à leur déclinaison en Politiques publiques. Lorsqu’il y a une élection par exemple, on a les projets de société, qui sont une sorte d’offres de bonheur que chaque candidat par exemple décide d’élaborer pour dire les grandes lignes de ce qu’il pense réaliser en cas de victoire, la manière par laquelle il pense pouvoir répondre à une certaine demande des populations. Après la victoire, comment est-ce qu’on transforme un projet de société en programme d’action publique? Comment on opérationnalise maintenant les politiques? Quels sont les acteurs qui sont impliqués dans l’élaboration des politiques publiques ? Quels sont les acteurs engagés dans la mise en œuvre? Est-ce que ces projets sont des projets de développement, est-ce que c’est à travers des réformes? Tout cela mérite d’être analysé du point de vue de la sociologie, du point de vue de l’anthropologie, de l’histoire et de la science politique. 

Le second axe que nous souhaiterions aborder concerne le lien entre politique publique, services publics et biens publics. Vous savez, la finalité de toutes politiques publiques c’est la délivrance des services publics. Donc quel est le lien qu’on peut établir entre les politiques publiques, les services publics, les biens publics et la construction de l’État du point de vue institutionnel, du point de vue de la légitimation des pouvoirs publics aux yeux des populations par le volume et la qualité des biens publics produits et des services publics fournis. quels intérêts les uns et les autres peuvent en tirer? Comment faire en sorte que les différents acteurs vivants dans un État puissent se sentir tous appartenir à un même espace national à partir de l’accès aux biens et services publics tout en évitant de créer un espace d’exclusion, mais plutôt de créer la confiance des citoyens en L’État et en ses institutions et ses dirigeants. 

Nous avons également un troisième axe relatif aux relations entre migrations basé et politiques publiques et leurs impacts dans les différents secteurs…

Professeur Bako-Arifari, votre colloque se tient à quelques jours d’un rendez-vous politique majeur, les présidentielles de 2021. Ce choix a-t-il été fait à desseins?

Le colloque aurait dû se tenir depuis le mois de juin 2020. Initialement c’était notre agenda. On l’a annoncé, mais la pandémie du COVID 19 que nous vivons tous nous a imposé un changement d’agenda. Nous avons pensé le faire au mois de septembre. Mais en ce temps, le  monde entier était encore sous le choc de la gestion de la pandémie. Nous avons dû reculer pour mettre ça à début janvier 2021 en pensant qu’il y aurait eu de répit par rapport à la pandémie, afin que les participants puissent être là en présentiel. Malheureusement non. Nous nous sommes alors résolus à organiser notre colloque sous deux formes. Il y aura un volet présentiel pour ceux qui sont au Bénin et ceux qui peuvent venir et l’autre volet en visioconférence pour l’essentiel. Il y a environ 60 communications déjà disponibles.  Il y aura des participants qui viendront de la sous-région ouest africaine, il y aura également des interventions à partir de plusieurs pays par visioconférence. Même la conférence inaugurale qui sera prononcée se fera par visioconférence. Donc malgré toutes ces conditions nous y sommes arrivés. Ce n’est donc absolument pas lié à l’élection présidentielle, il s’agit plutôt d’une préoccupation académique.

Quels sont les autres temps forts du colloque ?

 En dehors des communications, nous avons prévu une table ronde qui sera consacrée aux politiques publiques de sécurité et une autre aux politiques publiques de développement, où différents spécialistes vont confronter leurs idées autour de ces questions.   

Un mot pour conclure?

J’invite donc les participants à prendre part à ce colloque du mercredi 13 au vendredi 15 janvier 2021 à l’amphithéâtre Idriss Deby à l’Université d’Abomey-Calavi. Ce colloque a lieu grâce à un partenariat stratégique, notamment avec la fondation Friedrich Elbert, que je profite de l’occasion pour remercier pour son soutien. Nous avons également bénéficié de la collaboration d’un certain nombre de laboratoires de l’Université, le Lasdel, le LAAEDD, le LARRED et beaucoup d’autres laboratoires partenaires. Et je voudrais les remercié pour avoir accepté de nous accompagner dans cette aventure scientifique.

Je vous remercie.

Entretien réalisé par Laurent KOSSOUHO

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