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Le triomphe de la vérité

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Phase II du projet «Pour des médias plus professionnels au Bénin»: Les gestions du FAC et de la transhumance évoquées par des enquêteurs


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Flore Nobimè et Fortuné Sossa lors de la séance de restitution d’enquête

Fortuné Sossa et Flore Nobimè, ont animé une conférence de presse dans le cadre du projet « Pour des médias plus professionnels au Bénin, phase II » financé par OSIWA et mis en œuvre par la Maison des médias. Au cours de ce rendez-vous, tenu le jeudi 14 mai 2020, à la Maison des médias, ces deux journalistes d’investigation sont revenus sur les résultats de leurs enquêtes intitulées: «Passage des éleveurs nomades dans les champs: La corruption, terreau de la transhumance » et «Fonds des arts et de la culture: Les soupçons persistants de rétro-commissions» publiées respectivement dans les journaux L’Evénement Précis et Le progrès. Flore Nobimè, ayant travaillé sur le premier sujet a été la première à plancher. Elle a d’abord relevé que travailler sur la corruption est un exercice des plus complexes avant de détailler: «La corruption dans le domaine de la transhumance relève du secret de Polichinelle dans la région Agonlin. Elle implique plusieurs acteurs qui compliquent l’assainissement d’une activité devenue sanglante avec son lot de morts et de dégâts». Selon elle, malgré la série de mesures en vigueur pour encadrer l’activité, il y a des poches de résistance qui freinent le bon déroulement de la transhumance dans le pays, plus précisément la région Agonlin qui couvre 3 communes à savoir la commune de Covè, la commune de Zagnanado et la commune de  Ouinhi. «Au Bénin, de 2016 à 2019, par exemple, les violences liées à la transhumance ont entraîné 54 décès et 52 blessés graves. Par ailleurs 2447 ha de champs, soit  24 km2, ont été dévastés, 205 bêtes abattues, puis 52 greniers pillés», a-t-elle déclaré tout en interpellant les acteurs impliqués. «A Covè, on nous a appris que l’Association des producteurs victimes de la transhumance a émis l’idée de taxer le passage des troupeaux qui n’a pas prospéré. Cette idée ne répond à aucune logique», a-t-elle souligné tout en dénonçant le mutisme des victimes qui, en développant une attitude de non-dénonciation, nourrissent le fléau.

Parlant de son travail sur la «rétro-commissions au niveau du Fonds des arts et de la culture (FAC) »,  Fortuné Sossa a également souligné le grand mutisme ou le refus des certains acteurs culturels de témoigner ou de dénoncer à visage découvert cette pratique qui, selon lui, existe bel et bien. «La plupart des acteurs culturels que j’ai interviewés ont affirmé avoir été rançonnés pour bénéficier de subventions du FAC », a-t-il fait savoir avant de confier : «ce qui ressort surtout de cette enquête est qu’il y a deux sortes de rétro-commissions. Il y a ceux qui postulent  avec leurs projets directement à qui il est exigé des rançons, et les projets pour lesquels il est fait appel à des porteurs». L’enquêteur qui a rassuré avoir écouté toutes les parties a souhaité la disponibilité des sources, afin d’aider le journaliste à accomplir son devoir, celui d’informer les ayant droits. A souligner que cette vague de restitution des résultats d’enquête entrant dans le cadre  du projet «Pour des médias plus professionnels au Bénin» que finance OSIWA et que pilote la Maison des Médias a pour objectif «d’ancrer la pratique du genre enquête dans le quotidien des hommes des médias », selon le directeur Alain Sessou.  

Anselme HOUENOUKPO

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