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Le triomphe de la vérité

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Me Rufino D’almeida, invité de « Sous l’arbre à Palabre » à l’Evénement Précis: «Le PAG se réalise à pas de géant sous Talon»


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Directeur de cabinet du Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement et principal artisan dans la conception du Programme d’action du gouvernement (Pag), Me Rufino d’Almeida a choisi la tribune du journal L’Evénement Précis, « Sous l’Arbre à Palabre », pour faire son bilan des 4 années de gouvernance de Patrice Talon. L’invité du mardi 14 avril dernier, est revenu sur la genèse de ce document novateur avant d’exprimer son total satisfécit du bilan à travers les actions de développement entreprises par le gouvernement Talon. Lesquelles actions doivent se poursuivre à travers un second mandat au chef de l’Etat et aussi, le renouvellement des autorités municipales des 77 communes du Bénin, à l’issue des municipales du 17 mai prochain. Candidat titulaire sur la liste du parti Bloc Républicain dans la commune de Bohicon, Me Rufino se dit très serein et annonce l’ambition du parti de cabrer le cheval gagnant dans les 4 mairies de la 23ème circonscription électorale à savoir : Abomey, Djidja, Agbangnizoun et Bohicon, et aussi, dans tout le Bénin. Il n’est pas passé sous silence du projet « Bénin Taxi » mis en œuvre par le gouvernement pour moderniser le secteur du transport et assurer le développement touristique.

Et si on en parlait

Le Président Talon vient de boucler quatre années de gouvernance au sommet de l’Etat. Quelles sont les grandes actions qui vous ont marqué depuis 2016 à nos jours ?
La gouvernance du président Talon sera à jamais marquée par quatre caractéristiques. La première et sans aucun doute principale, est la méthode qui nous a manqué jusqu’à ce que le président Talon ne prenne le pouvoir. Après la méthode, il faut ajouter la rigueur qui caractérise les actions du Chef de l’Etat. La troisième racine est l’ambition. Je crois que c’est pour la première fois que nous avons un président qui a porté son ambition très haute pour son pays. La quatrième et dernière chose est sans doute, le goût du Chef de l’Etat pour les résultats et le suivi des projets. Parlant de la première racine, c’est cette méthode qui l’a amené à poser les tous premiers pas, notamment l’érection d’un ministère du plan érigé en ministère d’Etat. Ceci, avec une mission qui a été très rapidement assignée à ce ministre d’Etat qui est l’élaboration d’un document de planification. Car, il fallait bannir à jamais la navigation à vue qui a caractérisé les gouvernements précédents. C’est ce qui nous a amenés très rapidement, au ministère du plan et du développement, à la rédaction du Pag dont j’ai eu l’honneur de présider les premières réunions. Laquelle présidence a été prise ensuite par le ministre d’Etat, après l’évolution des travaux. Lorsque nous avons conçu la première monture du Pag, elle a été envoyée à la Présidence pour être peaufinée et pour donner le document que vous connaissez aujourd’hui. C’est donc la planification que le chef de l’Etat a mis au cœur de sa gouvernance que je retiendrai comme la principale réalisation. C’est de la planification qu’on a déduit les secteurs prioritaires qui doivent retenir l’attention dans les investissements. Il s’agit de l’agriculture, du tourisme, du numérique et des infrastructures. Si vous regardez bien, on cite toujours les actions dans le bilan du chef de l’Etat, et ils n’ont pas tort. Mais avant d’en arriver là, il faut voir les racines qui ont généré tout cela. Lorsqu’on parle de planification, vous verrez que le Programme d’action du gouvernement (Pag) a été rédigé en un temps record. Pareil pour le Programme de croissance de développement durable et le Plan national de développement. Ces trois documents ont été rédigés en tenant compte d’autres documents comme la vision Alafia 2025 ainsi que l’Agenda des ODD 2030 sans oublier l’Agenda de l’Union africaine 2063. C’est l’ensemble de ces documents programmatiques agencés qui a conduit au déroulement de la vision et des ambitions du Chef de l’Etat pour notre patrie. Ceci a donné les premiers résultats que nous connaissons aujourd’hui. Si vous prenez le domaine de l’agriculture, vous verrez qu’en un temps record, le Bénin est passé d’une production cotonnière de 300.000 tonnes en 2015 à plus de 700.000 tonnes en 2019. Ce qui fait de notre pays le premier producteur de coton dans toute l’Afrique. Toujours sur le plan agricole, en l’espace de deux ou trois ans, notre pays a ravi la place de premier producteur céréalier de l’Uemoa, ce qui n’est pas négligeable. Vous aurez également remarqué que plusieurs productions se sont énormément accrues ces dernières années. Il s’agit de la production d’ananas, de karité et de cajou. Si vous prenez le domaine des infrastructures, plusieurs infrastructures routières sont achevées ou en cours de construction. C’est le cas notamment de la route Savalou-Djougou, de la route Zagnanado-Gbanamè- Paouignan, Covè-Gbanamè, Abomey-Agbangnizou, Abomey-Djidja et plusieurs autres routes. Le Président Talon a déployé dans tout le Bénin plus de 195km de routes pavées ou asphaltées dans une dizaine de communes dont Bohicon, Cotonou, Calavi, Natitingou et bien d’autres qui font aujourd’hui, l’émerveillement des Béninois. C’est également ces 195 km de routes soit bitumées ou pavées qui sont en train d’embellir nos cités. Mais, c’est aussi la construction d’une vingtaine de stades. C’est-à-dire que le Président Talon en cinq années construira plus de stades que tous les autres gouvernements depuis 1960. Et c’est également le cas d’une vingtaine de marchés qui seront totalement rasés et reconstruits. C’est le cas des marchés Ouando, Houndjroto, Djougou et autres. Si vous prenez le domaine du numérique, je pense que jamais au grand jamais dans notre pays, on n’a autant fait de bonds. La digitalisation est devenue une réalité dans notre pays. Aujourd’hui, vous voyez qu’il y a le grand portail du service public qui est opérationnel tout au moins dans certaines fonctionnalités. Nous avons le e-visa et énormément de choses qui se font aujourd’hui sur le plan du numérique. Le Président Talon est en train de basculer notre pays dans le 3ème millénaire dans le numérique et c’est une réalité dans notre pays aujourd’hui. Si je prends le domaine du tourisme, il y a un vaste chantier de réhabilitation du parc Pendjari et du parc W, parce que nous y avons des valeurs cachées. Un autre vaste chantier a été aussi ouvert sur le plan du tourisme mémoriel, notamment à Ouidah afin de permettre à nos frères et sœurs qui ont été déportés qui aujourd’hui constituent la diaspora noire africaine aux Etats Unis, en Amérique latine, en Haïti et bien d’autres pays, de pouvoir revenir dans leur pays d’origine. Nous sommes certains et beaucoup disent qu’au niveau de la traite négrière, la ville de Ouidah, sur le plan symbolique, est encore plus importante que l’Ile de Gorée au Sénégal. Nous voulons exploiter tout cela et mettre tout cela en valeur. Lorsque je parle des infrastructures, certains en célébraient déjà. Mais je peux leur dire qu’on n’en est encore qu’au dessert. Parce que les gros chantiers vont démarrer bientôt. Il s’agit notamment de l’assainissement pluvial de la ville de Cotonou. C’est plus de 230 milliards que le ministère du plan a réussi à mobiliser pour que plus jamais il n’y ait d’inondations dans notre capitale économique. Dans les prochains mois, ce grand projet jamais réalisé dans notre pays va commencer. Vous savez également que le contournement qui va quitter le Port et passer par l’ancien pont pour déboucher sur Kpota à Calavi et qui sera une autoroute trois voies à gauche, trois voies à droite, va également commencer.

Mais depuis rien ne bouge !
Un projet, c’est d’abord la conception. Il y a un travail qui se fait en amont. C’est cette méthode de travail sérieux avant les annonces que nous avons réalisée depuis quelques années. Je peux vous dire que bientôt tous ces projets seront lancés. Le grand hôpital de référence que tout le monde attend à Calavi sera également une réalité. Le marché Dantokpa, sa partie qui sera délocalisée à Calavi sera également une réalité. La délocalisation du camp militaire vers Allada sera également une réalité. L’aéroport international de Glo-Djigbé sera aussi une réalité et bien d’autres choses.

Le Président Talon pourrait-il faire tout ça en 12 mois ?
Ces projets ont déjà commencé. C’est que vous ne voyez que la partie visible, parce que le peuple n’est intéressé que par la partie visible. Avant de réaliser un bâtiment, il y a d’abord les fondations. Ces fondations sont en train d’être posées.

Comment expliquez-vous alors le fait que les Béninois continuent de se plaindre ?
Depuis 2015 que je suis rentré au Bénin pour m’occuper de la campagne électorale du candidat Abdoulaye Bio Tchané, puis de la Coalition de la Rupture dont je fus le vice-président et puis le président, je n’ai pas passé trois semaines ou trois week-ends à Cotonou. J’ai toujours été sur le terrain, notamment dans la 23ème circonscription électorale : Abomey, Djidja, Agbangnizoun et Bohicon. Je peux vous dire que le son de cloche que j’entends est quelque peu dissonant par rapport à ce que vous dites. Et comprenez bien qu’aujourd’hui, plusieurs de nos écoles primaires sont couvertes par les cantines scolaires. Autrement dit, les parents qui envoient leurs enfants dans ces écoles sont sûrs que leurs enfants auront au moins un repas chaud. Ce qui a permis le maintien des enfants à l’école. Je ne pense pas que ces parents-là désavouent la gouvernance Talon. Dans plusieurs zones sanitaires, notamment les zones sanitaires Calavi, Dassa Zounmè et Ouaké, nous sommes actuellement en train d’expérimenter le grand projet Arch sur son volet Assurance Maladie. Les indigents sont pris en charge totalement pour certains soins primaires sans débourser 1f. Pensez-vous que ceux-là sont contre la gouvernance Talon ? Non, ils ne le sont pas. 195 km de routes pavées ou asphaltées embellissent nos grandes villes. Certains pour rentrer chez eux, passaient dans la boue. Aujourd’hui, ils ont de vastes paysages dégagés, asphaltés ou pavés. Aujourd’hui, on ne touche plus aux fonds publics. J’entends souvent dire : « Au temps de Talon, on ne fait plus ça. » C’est bien la preuve que l’orthodoxie financière et comptable a désormais droit de citer dans notre pays. Je comprends bien que la gouvernance Talon vise à satisfaire le maximum de Béninois, au détriment parfois de certains intérêts particuliers. Je comprends que ceux-là ronchonnent. C’est normal. Lorsque des cargaisons de produits de luxe viennent et que c’est déclaré que c’est des papiers hygiéniques, on ne sait pas où est passé l’argent. Aujourd’hui, tout cet argent entre dans les caisses de l’Etat. Vous auriez remarqué au passage l’amélioration substantielle des recettes de l’Etat. C’est ça qui a permis d’engager tous ces projets. C’est normal que ceux qui vivaient de ces déperditions financières au sommet de l’Etat se plaignent, mais la grande masse est bien contente de la Gouvernance Talon.

Quel est le taux de réalisation du PAG à ce jour ?
C’est toujours très compliqué de donner des taux de réalisation sur un projet, encore plus sur un ensemble de plus de 300 projets. Je vous ai dit par exemple que pour beaucoup de Béninois, l’aéroport de Glo-Djigbé n’a pas commencé. Je suis le président du Conseil d’administration de l’autorité de développement de Glo-Djigbé. Autrement dit, le propriétaire des terres sur lesquelles doit être érigé l’aéroport. Mais jusqu’à l’année dernière, pas un seul cm2 n’appartenait à l’Etat. Comment pouvait-on ériger un aéroport dans un domaine qui n’appartient pas à l’Etat ? Mais avec une minutieuse méthode, l’Etat a commencé par exproprier les terres. Donc le projet a commencé, mais pour le grand public, ça n’a pas commencé. Pour nous autres techniciens, le projet a commencé. La conception a commencé. Donc, il est difficile de donner un taux d’exécution physique, mais je peux vous dire que sur les 9039 milliards que devrait coûter le PAG, dont 39% devrait émaner du secteur public, le secteur public a explosé sa part de mobilisation des ressources. Nous sommes aujourd’hui à plus de 150% de mobilisation de ressources sur la part publique de financement du PAG, soit près de 5600 milliards de mobilisation aujourd’hui. C’est vous dire que le PAG est en train d’être réalisé à grands pas. Mais nous souhaiterions qu’on aille encore plus loin pour que les projets puissent sortir de terre, puisque c’est la partie visible qui m’intéresse.

Vous n’avez que souligné les aspects positifs de la gouvernance Talon, qu’est ce qui n’a vraiment pas marché ces quatre dernières années ?
Je vous ai dit que lorsque moi je vais sur le terrain, j’entends plutôt des satisfactions et que les grincements de dents, c’est quelques intérêts particuliers, certains qui avaient trouvé en l’Etat une niche financière pour s’enrichir. C’est ceux-là qui aujourd’hui rouspètent un tout petit peu. Il y a des incompréhensions pour des cris que je peux comprendre. C’est notamment les bonnes dames qui ont été attaquées par des crises exogènes qui ont affecté notre pays. C’est notamment la fermeture des frontières du Nigéria qui affecte le Bénin et également, malheureusement, la crise sanitaire due au Covid-19 qui est en train d’affecter notre économie, tout comme cela affecte toutes les économies, y compris les plus grandes économies de ce monde.

Monsieur le Directeur de cabinet, vous servez un grand homme, un financier de renom. Dites-nous concrètement quelle est son implication dans la mise en œuvre du PAG ?
Vous savez, le ministère du plan et du développement est dirigé par le ministre Abdoulaye Bio Tchané, mon patron. Je me réjouis, je suis honoré de servir cet homme aussi bien sur le plan technique que sur le plan politique. Vous n’êtes pas sans savoir que je sers le bureau de l’Alliance ABT en tant que Directeur de cabinet. Aujourd’hui, je me retrouve depuis 2016 à être le Directeur de cabinet au ministère du plan et du développement. Je peux vous dire qu’il est totalement impliqué dans la mise en œuvre du PAG. Au moins à trois niveaux. D’abord il a été impliqué dans l’élaboration du PAG, c’est lui qui a élaboré le PAG. Je vous ai dit, c’est lui qui a envoyé le rush au Président de la République. Ensuite, il est impliqué à un deuxième niveau à savoir la mobilisation des ressources. Et vous savez que nous avons été particulièrement performants au niveau de la mobilisation des ressources. Si je prends par exemple un de nos PTFs, la Banque Mondiale, les investissements de la Banque Mondiale l’année dernière ont dépassé 550 milliards. C’est-à-dire que plus que le Programme d’Investissements Publics (PIP) du Bénin. C’est un record absolu. Et je vous ai dit que, s’agissant de la mobilisation, notre pays a explosé la baraque puisque nous sommes à plus de 150% de mobilisation pour le PAG. Le ministre d’Etat est impliqué à un troisième niveau. C’est-à-dire, il préside un des comités de suivi du PAG, sans oublier que tous les trois mois au ministère du plan et du développement, tous les partenaires techniques et financiers, Banque mondiale, BID, BOAD, AFD viennent plancher sur les projets qu’ils financent avec les cadres béninois qui gèrent ces projets. Et nous jaugeons les performances et les contreperformances pour trouver des solutions afin qu’il n’y ait plus de contreperformance, afin de réaliser tous les projets inscrits au PAG. Donc si je me résume, le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané intervient à trois niveaux du PAG : son élaboration, sa mise en œuvre par la mobilisation des ressources et ensuite par le suivi au quotidien.

Vous êtes également un homme politique, dites-nous après votre passage dans ABT et maintenant le Bloc Républicain, quelle différence il y a entre ces deux partis ?
La réponse que je vous donnerai ne sera peut-être pas celle de tout le monde. D’abord, si vous regardez tous les partis politiques, presque les 90 partis et mouvements politiques qui ont fusionné pour donner le parti Bloc Républicain, vous aurez noté que tout ça là c’est comme l’Alliance ABT. L’Alliance ABT était déjà un parti d’envergure nationale. L’Alliance ABT n’était pas un parti de village ni de commune. L’Alliance ABT était un parti déployé sur tout le territoire national et vous savez que son candidat est arrivé quatrième aux dernières élections présidentielles et que l’Alliance ABT avait déjà près de quatre-vingt-dix conseillers communaux et des milliers de conseillers locaux et était presque courtisé dans toutes les communes de notre pays. Donc moi j’étais déjà habitué à être dans un parti d’envergure nationale. Mais dans l’Alliance ABT, nous ambitionnions déjà d’étendre les tentacules de notre parti politique. Et je suis heureux qu’en intégrant le Bloc Républicain nous ayons un parti politique véritablement enraciné dans toutes les contrées de notre pays. Aujourd’hui, le Bloc Républicain, c’est trente-sept députés qui siègent à l’Assemblée nationale, c’est plusieurs maires, c’est également des milliers et milliers de conseillers locaux, communaux et municipaux, c’est dix ministres au gouvernement et c’est des milliers et milliers de militants. C’est un parti d’envergure nationale qui répond au souhait que le Chef de l’Etat a nourri dans son programme, afin de voir désormais dans notre pays des partis d’envergure nationale qui ne soient plus des partis claniques, qui ne soient plus des partis ethniques.

Me Rufino, comment avez-vous manœuvré pour vous retrouver candidat titulaire à Bohicon ?
Mais, écoutez, mon positionnement dans le plus grand arrondissement de Bohicon en tête de liste ne devrait pas vous surprendre. Vous n’êtes pas sans savoir également que j’étais premier suppléant sur la liste du Bloc Républicain dans la 23ème circonscription électorale de notre pays (Abomey, Djidja, Agbangnizoun et Bohicon) lors des élections législatives du 28 avril 2019. Et puis nous avons fait la meilleure performance de toutes les listes du Bloc Républicain. Alors que beaucoup d’analystes politiques s’attendaient à ce que notre liste ait zéro député sur les quatre sièges que pourvoit cette région de notre pays. Nous avons réussi à arracher deux sièges sur les quatre, créant ainsi la surprise générale de ces élections. Donc ne soyez pas surpris que naturellement les instances dirigeantes de notre parti aient souhaité que ce soit plutôt cette liste pour que nous puissions arracher la mairie de Bohicon des mains de ceux qui ont mal gouverné depuis dix-sept ans.

Le parti Union progressiste a aussi une grande influence à Bohicon. Pensez-vous que le Bloc Républicain pourra remporter la mairie ?
Très clairement, notre objectif est non seulement de remporter la mairie de Bohicon, mais aussi les trois autres mairies de la circonscription électorale, et plus généralement toutes les mairies du Bénin. Nous n’allons pas au combat battus d’avance. L’instruction donnée par notre Secrétaire général national à tous les candidats, c’est de remporter le maximum de sièges, afin de sortir de ces élections communales avec un Bloc Républicain premier parti du Bénin.

Vous êtes le cœur du fief de la Renaissance du Bénin. Ne pensez-vous pas que dans les prochaines élections, ils auront toujours leur mot à dire ?
Je suis un peu surpris par cette question. A ce que je sache, les Soglo ne sont pas des candidats à Bohicon ni ailleurs. Toujours est-il que les lois électorales, le code électoral et la charte des partis politiques, autorisent quiconque en règle jouissant de ses droits civiques à se porter candidat ou à opiner sur les candidatures partout où il veut. Donc ceci pour vous dire que si les Soglo sont intéressés par leur ancien fief, ce n’est pas moi qui vais les en empêcher. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous dans le Bloc républicain, nous prenons toutes les dispositions afin d’avoir le maximum de sièges sur les 29 attribués à la commune de Bohicon, sans sous-estimer quelque parti que ce soit.

Vous avez récemment débranché si on peut le dire ainsi, les militants Fcbe de Bohicon. Comment avez-vous procédé?
Vous savez, lorsque nous avons commencé à militer sur le terrain à Bohicon, beaucoup n’y avaient pas cru. Mais avec opiniâtreté, avec méthode, avec détermination, nous avons commencé tout doucement à convertir beaucoup qui étaient anciennement RB et aujourd’hui UP, Fcbe. Et si vous observez bien cette région, vous verrez que tous les jours, il y a un leader influent de l’Up ou des Fcbe ou d’autres partis éliminés de la course, qui nous rejoint. C’est tout ceci qui nous fait croire que la mairie de Bohicon doit nécessairement tomber dans l’escarcelle du Bloc républicain. La 4ème commune de notre pays doit être en couleur blanche et verte, la couleur du Bloc républicain.

Est-ce que votre espoir n’est pas dû au fait que Luc Atrokpo est positionné à Cotonou ?
Vous croyez vraiment que c’est le fruit du hasard s’il a déserté Bohicon pour Cotonou ? Mais, c’est sûrement que la force de frappe qu’il voit venir est une force puissante.

Est-ce qu’il a mal géré la mairie de Bohicon ?
Moi je suis natif de Bohicon. J’ai fait mon primaire à Bohicon. Bohicon m’a tout donné. Dans le grand quartier, Zakpo, mes parents y sont bien connus. Je le suis également. C’est ma commune. Et je peux vous dire que depuis 17ans, je n’ai pas senti le changement que la 4ème commune de notre pays mérite. Je pense que Bohicon est l’une des communes dont le budget oscille entre 2,5 milliards et 3 milliards. On peut faire beaucoup de choses avec. On peut développer la coopération avec les communes étrangères, notamment les pays européens ou américains. Je ne vois pas ça. C’est une ville dont la propreté laisse à désirer. Et j’espère simplement que ce n’est pas cela qu’on veut dupliquer à Cotonou. Notre capitale économique mérite mieux et une meilleure gestion de ses finances.

Vous allez à une élection inclusive ou bien exclusive?
Je suis très surpris de votre question. A ce que je sache, les conditions d’éligibilité des partis politiques ont été durcies. Vous savez qu’un parti qui n’a pas 10% des suffrages au plan national ne peut se prévaloir au partage des sièges. Et que ceci a amené les 259 partis politiques de notre pays avant la réforme du système partisan, à se fondre en deux grands blocs dont notamment le Bloc républicain. Et qu’à partir de là, tout au plus une toute petite dizaine de partis peuvent prétendre aller à ces élections-là. Effectivement, une dizaine de partis a déposé sa candidature et grâce à un travail de transparence de la CENA, certains ont eu leur sésame, d’autres pas. Je pense que ceux qui ne l’ont pas, ne vont pas dire qu’ils ont été disqualifiés par erreur.

Ils l’ont dit…et Moele Bénin, Fcdb, l’ont soutenu
Non. Si vous regardez bien, je note simplement que ces partis ont saisi les institutions judiciaires et que celles-ci les ont désapprouvés. Vous noterez également que des partis d’opposition sont en course.

Il y a seulement un seul parti d’opposition sur 5 admis à compétir. Est-ce que là, le lit n’est pas dressé pour que ce soit la mouvance qui rafle tout?
Si tel que vous le dites, ce parti d’opposition est aussi populaire, il n’a qu’à en faire la preuve en drainant vers lui tous les mécontents du régime Patrice Talon. D’accord? Le jeu est transparent. Je peux vous dire que s’agissant du Bloc Républicain, nous sommes en course pour arracher le maximum de communes. Et nous en avons la possibilité, nous arracherons toutes les communes pourquoi pas.

Malgré la prévalence de l’épidémie du coronavirus, le gouvernement envisage de maintenir la date du 17 mai. Ne pensez-vous pas que c’est un risque pour les populations?
Vous savez, je suis bien placé comme Directeur de cabinet du ministre du plan. Actuellement, ma grande activité c’est la mobilisation des ressources pour lutter contre le Covid19. Et je peux vous dire qu’il y a une cellule de veille, de stratégie, sur toutes les questions liées à cette pandémie. Et que les décisions prises par le gouvernement ne sont pas des décisions figées dans le marbre. Ce sont des décisions dynamiques qui s’adaptent au périmètre de la pandémie. Aujourd’hui, le gouvernement a évalué la pandémie et pense que nous pouvons aller aux élections en prenant certaines mesures afin de respecter le calendrier électoral et aussi pour ne pas alourdir les finances de l’État. Parce que plus on reporte, plus on alourdit les finances de l’État. Vous comprenez? Alors, aujourd’hui, nous avons moins de 60 cas déclarés dont certains sont déjà guéris. Les contaminations sont localisées dans certaines régions. Dans ces conditions, le gouvernement a estimé qu’on peut y aller. Si d’aventure, la situation, je ne le souhaite pas bien évidemment, venait à prendre d’autres tournures, le gouvernement prendra ses responsabilités, comme il l’a toujours fait. Au départ, le gouvernement n’avait pas fermé les écoles. Mais au regard de l’évaluation de la situation, le gouvernement a décidé de la fermeture des écoles. Le port du masque n’était pas obligatoire. Aujourd’hui, ça l’est dans la zone du grand Nokoué et recommandé dans les autres zones. C’est vous dire que toutes les mesures prises par le gouvernement sont des mesures dynamiques qui s’adaptent au périmètre de sécurité sanitaire tel que constaté dans le pays.

Vous êtes un proche du ministre d’État, Abdoulaye Bio Tchané. N’est-ce pas?
Oui. Vous en doutez? Je vous rappelle que j’ai été double Directeur de cabinet. Directeur de cabinet dans le parti politique et Directeur de cabinet au ministère du plan et du développement. Aujourd’hui, je suis son plus proche collaborateur aussi bien sur le plan politique que sur le plan ministériel.

Un autre proche de ABT a déclaré dans les colonnes de l’Evénement Précis, que le bilan de Patrice Talon est tellement positif qu’il se battra becs et ongles pour que le président Talon se représente en 2021. Pour vous qui êtes aussi proche du président ABT, vous pensez que c’est normal de faire une analyse du genre alors que ABT peut toujours se représenter ?

Monsieur le journaliste. Je suis très honoré d’être vu comme un proche d’Abdoulaye Bio Tchané, ce qui est vrai. Je l’assume. Mais vous occultez également ma proximité avec le président Patrice Talon qui date d’avant son accession à la présidence de la République.
Je peux vous dire qu’aujourd’hui, nous les ABTistes devenus des militants du Bloc Républicain n’avons qu’une seule phrase à la bouche : « Talon 10 ans! »

Mais, il a dit qu’il voulait 5 ans.
Le président Patrice Talon doit continuer l’œuvre qu’il a si bien engagé afin que nous puissions consolider la méthode, la rigueur, le goût du résultat, le goût de l’ambition qu’il a déployé ces 4 dernières années.

Votre patron est-il dans cette même logique?
En tout cas, je vous le dis. Quand vous verrez mon patron vous allez lui poser la question. Mais je doute fort qu’il ait une opinion contraire. Puisqu’il est la 2ème personnalité du gouvernement. Donc, s’il est encore au gouvernement, c’est qu’il soutient le gouvernement. Et je peux vous dire qu’entre le ministre Bio Tchané et moi, il n’y a pas l’épaisseur d’un papier d’aluminium de divergence

Il est alors évident que le président Talon reviendra en 2021 mais la loi fondamentale prévoit désormais un vice-président et d’aucuns pensent que le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané le sera aux côtés de Talon, qu’en dites-vous ?
Je vous l’ai dit et j’insiste, je souhaiterais que le président Patrice Talon soit encore au gouvernail de notre pays en 2021. Maintenant, l’hypothèse selon laquelle le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané pourrait être son vice-président, m’inspire le fait que l’homme d’Etat Abdoulaye Bio Tchané garde toujours une estime très large dans l’opinion, parce qu’il a été vu, il continue d’être vu comme un homme d’Etat. A cela je ne peux que me réjouir mais pour l’heure, aucune décision en ce sens n’a été prise et je n’ai été l’objet d’aucune confidence de sa part sur cette question-là. Pour l’instant, il a suffisamment à faire avec le Covid 19 et le développement de notre pays et les décisions pour ces questions seront prises au moment opportun.

Me Rufino, on vous a vu à bord des véhicules Bénin Taxi, qu’est-ce que ce projet est devenu ?
Le projet Bénin Taxi a changé le paysage du transport de notre pays et désormais ce projet qui a été tant vilipendé au départ, est aujourd’hui une réalité. J’entends beaucoup dire de manière insistante : « Je veux prendre mon Bénin Taxi, prends ton Bénin Taxi. ». C’est pour dire que ce projet que nous avons élaboré au ministère du plan et du développement et auquel beaucoup n’avaient pas cru au départ, s’est aujourd’hui fondu dans notre paysage.

Oui mais ces taxis ne sont réservés qu’à des gens d’une certaines classe, tous les Béninois ne peuvent pas le prendre !
Aujourd’hui, si vous ne vous faites pas gruger par certains artisans chauffeurs indélicats, Bénin Taxi est moins cher que Zémidjan. Si vous prenez Bénin Taxi de n’importe quel endroit de Cotonou, par exemple du ministère du plan, pour aller à Fidjrossè, Tokpa, vers les ponts, que vous soyez un passager dans la voiture, deux, trois ou quatre, peu importe, ça ne devrait vous coûter que mille francs. Ce qui fait 250F par personne. Quel Zémidjan vous prendrait 250F pour aller à ces endroits ? C’est vous dire que Bénin Taxi est aujourd’hui le moyen de transport le plus accessible. Je sais qu’il y a quelques brebis galeuses qui font du désordre mais nous sommes en train de lutter pour leur appliquer la sanction qu’il faut.

Le projet Bénin Taxi court à son terme !

Non, ce projet ne court pas à son terme. Les artisans chauffeurs devraient entrer en pleine propriété de leurs véhicules deux ans après le début de l’exploitation. Mais il se trouve qu’à leur demande, nous avons étendu cela sur 4 années. Donc, ce n’est qu’après quatre années que les artisans chauffeurs vont entrer en pleine propriété de leurs véhicules. Mais, pour autant, au bout de quatre années, le projet ne s’arrête pas, puisque Bénin Taxi va prospérer et vous savez que l’Etat a donné la possibilité à d’autres artisans qui ne soient pas du réseau Bénin Taxi, d’acquérir également des véhicules pour le même objet, c’est-à-dire le transport urbain à des tarifs préférentiels avec les exonérations sur les frais de douane.

Carte d’identité: D’ingénieur à avocat puis homme politique

Il était envoyé en France par ses parents pour faire des études scientifiques. Et effectivement, muni d’un bac série C décroché en 1986 au CEMG de Bohicon, Rufino d’Almeida s’inscrit à l’Université d’Amiens où, après cinq années d’études, il devient ingénieur Technologue en génie énergétique, option climatisation et froid industriel. Par ce diplôme, il a d’abord enseigné en France avant que la passion de la politique ne l’amène vers les facultés de droit. « C’était au départ pour moi, confie-t-il, juste un amusement, juste pour combler mes instants perdus, les valoriser en prenant quelques notions de droit. Mais, il se trouve que ça m’a marché plus que prévu. » Né en 1967 à Bohicon, d’un père enseignant et d’une mère ……. Rufino d’Almeida fait son cours primaire à l’école urbaine centre de Bohicon. Après son BEPC et son Bac, tous obtenus dans le collège de la ville, il s’inscrit en Physique Chimie à l’Université nationale du Bénin. Mais pour cause de grèves, ses parents l’orientent vers l’extérieur. Il arrive en France, précisément à Amiens en 1989. Mais ses études l’amènent successivement à Strasbourg, Reims, Nancy, Paris puis à Versailles. Il finit par obtenir des diplômes de sciences politiques, de droit public, comme de droit privé, avant d’avoir le CAPA, le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat, qu’il décroche à Versailles en 2006. Exerçant depuis lors comme avocat au barreau de Versailles, il affirme : « J’ai bâti l’un des plus beaux cabinets d’avocat là-bas et il n’est pas possible de saborder ce qu’on a mis près de 15 ans à construire. » Avocat d’affaires de grandes personnalités et institutions, il choisit malgré tout de revenir au pays, porté par la passion de la politique. Quand on lui demande d’où lui vient cette relation à la politique, il la remonte à son enfance, quand il était presque toujours responsable de classe. Même à l’université ou encore en France, il a toujours occupé des postes de responsabilité. « J’ai toujours eu ce goût pour le militantisme, souffle-t-il. Rien ne m’importe plus que le développement de mon pays. Pour mon pays, je suis prêt à tout sacrifier. » Et depuis 2015 qu’il est retourné au pays pour la campagne présidentielle, Rufino d’Almeida n’a plus jamais passé deux nuits à Paris. « Mon bureau est encore dans l’état où je l’ai laissé jusqu’à présent », dit-il avant d’ajouter : « Ce n’est pas une passion de la politique qui m’anime. C’est la passion du développement. » Candidat aux élections communales du 17 mai prochain dans son Bohicon natal, il affirme que cette candidature est la poursuite de ce rêve de développement.

Intimité: Un homme de loyauté

Rufino d’Almeida est marié, père de deux enfants. Si vous l’invitez à table, il aime bien du « atassi » et du bon dja avec du bon poisson. A défaut, faites-lui du bon « manyinyan » avec du lio. En période d’accalmie, lorsqu’il trouve son klouikloui appelé dans sa famille « maître gangbo », avec un peu de gari, il en fait son bonheur. Comme boisson, et en bon d’Almeida, il aime prendre de l’eau, si possible l’eau Kwabo qui est une eau minérale produite par un d’Almeida, ou encore l’eau Fifa. Si vous voulez être son ami, sachez bien que ce qu’il préfère par-dessus tout, c’est la loyauté. Il en donne la preuve lui-même pour être resté loyal vis-à-vis de son patron depuis toujours.

La Rédaction

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