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Le triomphe de la vérité

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Le ministre Dossouhoui à propos de l’an 4 de la gouvernance Talon: « Sur l’agriculture, nous devons pouvoir être fiers de notre pays »


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Gaston Dossouhoui, Ministre de l’Agriculture de l’Elévage et de la Pêche

Le roi du coton, comme il avait été surnommé, Patrice Talon avait promis pendant la campagne de la présidentielle de 2016 qui l’a porté au pouvoir, la transformation agricole, notamment avec sa modernisation, sa diversification, et aussi son financement et sa capacité à créer davantage de richesses pour les populations. Quatre ans après, où en est-il par rapport à ce pari ? C’est à cette question qu’est venu répondre l’ingénieur agronome à qui le secteur de l’agriculture a été confié dans le gouvernement de la rupture, sur l’émission ‘’temps des moissons’’ sur la télévision nationale. Pendant plus d’une heure, le ministre Gaston Dossouhoui a exposé les avancées qui montrent que les fruits tiennent largement la promesse des fleurs.

« La transformation agroalimentaire aujourd’hui est un impératif. Nous devons apporter de la valeur ajoutée. Mais le système cross storing, autour des agriculteurs pour les impacter, est déjà une réalité. Je voudrais que nous puissions nous faire confiance mutuellement. Chacun se professionnalise dans un domaine et la suite on reprend. En chaine, nous créerons de la valeur ajoutée. Je crois que le Bénin gagnera et le Béninois pourra manger à sa faim ». C’est à travers ses phrases d’espoir et de confiance que le ministre de l’agriculture Gaston Dossouhoui a résumé les efforts qui se font dans le domaine agricole depuis 4 ans sous le gouvernement de la rupture. D’entrée de jeu, l’ingénieur agronome a rappelé que le défi de la transformation et de la diversification agricole est une promesse de campagne du candidat Patrice Talon qui, très tôt après son accession au pouvoir a pris les taureaux par les cornes. Ce qui a permis quatre ans durant, d’identifier les créneaux porteurs ; les filières sur lesquelles il faut mettre un certain accent pour réussir à quitter la culture unique du coton vers la diversification des produits d’exportation, pour créer de la valeur ajoutée et en même temps développer les produits d’exploitation, les cultures vivrières, alimentaires et pourquoi pas avec les transformations agroalimentaires qui contribuent absolument à améliorer le panier de la ménagère aujourd’hui ». Pour le ministre de l’agriculture, « tout ça a demandé du temps, une préparation, des études techniques, des études opérationnelles, la recherche du financement ».

De la réforme institutionnelle du secteur agricole
« Mieux que les slogans entendus depuis des décennies, le secteur agricole, depuis l’avènement du Président Talon, se positionne comme le principal levier de développement économique du pays, de création de richesses et d’emplois », a rappelé le ministre de l’agriculture. Selon ses explications, cinq approches sont appuyées sur une dynamique nouvelle de développement des filières agricoles instaurées aux fins d’une meilleure valorisation des espaces agricoles sur le territoire béninois. En cela se justifie la mise en place d’un nouveau cadre institutionnel qui a consisté à séparer les fonctions régaliennes de l’Etat, à travers les Directions départementales de l’Agriculture des fonctions d’appui conseils aux producteurs gérées par les Directions départementales de l’Agriculture. « Les Agences Territoriales de Développement Agricole (ndlr : ATDA) sont l’émanation de l’administration d’un territoire homogène qu’on appelle pôle de développement agricole. Nous en avons sept. Au cours de cette année 2019, nous avons amélioré les prestations au niveau de ces structures d’appui. Le contrôle est devenu plus systématique. Les normes techniques sont élaborées et suivies par les directions départementales de l’agriculture. Mais par rapport aux ATDA qui pilotent les filières les plus porteuses de leur pôle, il y a toute l’équipe nécessaire en termes de ressources humaines, de documents de gestion. Le cadre de travail a été complètement balisé aujourd’hui. Et les gens disposent de tous les outils pour pouvoir aller vers un accompagnement des producteurs de manière plus saine », a expliqué le responsable du secteur agricole. En plus de ces réformes, le gouvernement a mis à la disposition du personnel qualifié de ses agences et directions départementaux, des moyens adéquats avec un accompagnement et un suivi technique. « Nous avons acheté plus de 900 motos tout terrain. Ce ne sont pas les motos qui tombent en panne après six heures ou trois mois d’usage. Elles seront utilisées pendant 5 ans, 6 ans. Et aujourd’hui, plus aucun agent ne peut faire du tourisme agricole. Vous sortez avec un plan donné. Vous avez un programme connu de votre hiérarchie. Vous devrez faire telle, telle chose au niveau de telle ou telle exploitation. Et vous devrez rendre compte. Désormais, ces agents disposent des smartphones avec lesquels on peut les référencer. D’où ils sont, ils prennent des images. Ainsi, de la Direction, les patrons les suivent ». Pour le ministre Gaston Dossouhoui, l’autre réforme institutionnelle, c’est le Fonds National du Développement Agricole (FNDA) qui a fait peau neuve avec des guichets importants. « L’un pour les petits producteurs, les autres pour les aider à formuler des projets-programmes et les soumettre au financement des banques. De toutes les façons, le FNDA n’est pas une banque. Le FNDA est un facilitateur d’accès au crédit et pour que les crédits obtenus au niveau des banques puisent être bonifiés », a-t-il ajouté.

De nouvelles filières à haute valeur ajoutée
Il a été question, à ce niveau, selon le ministre de l’agriculture, de cibler ce qui est important pour faire lever la mayonnaise. « Au nombre des filières que nous pouvons brasser partout, il y a certaines qui sont à haute valeur ajoutée. C’est l’ananas, c’est le cajou et ce sont les cultures maraichères. Ces trois filières ont connu un développement assez impressionnant », s’est-t-il réjoui. Abordant la filière ananas, l’invité a rappelé qu’il y a deux types d’ananas, le cayenne lisse et le pain de sucre, à l’intérieur desquels il y a des morphotypes. « Il y en a qui sont ronds, d’autres sont en bouteille. Bref ! Pour aller à l’exploitation, il faut des calibres. Certains morphotypes acceptent de donner que des fruits quelle que soit la spéculation que vous faite sur ce calibre-là.
Et pour ça, nous avons un dispositif d’épuration. Ce sont des fruits délicieux. Il faut donc regarder le profil du paysan pour lui proposer les régions correspondantes de production. Et pour ça, nous sommes partis faire des épurations au niveau des champs pour trier les morphotypes. De ce fait, lorsque les paysans qui ont bénéficié de ces rejets triés et calibrés plantent, ils ont 90% de bons produits contre à peine 10% de hors types. Contrairement à ce qu’on a connu il y a de cela trois ans où c’est 25% à 30% de bon produit. A ce niveau-là, on a joué aussi sur les techniques de production en utilisant le « much plastic ». C’est une technique qui consiste à planter l’ananas sur des toiles spécialisées. Ces toiles permettent de réduire l’infestation de l’ananas du champ. Les herbes n’arrivent pas à pousser à travers la bâche plastique. Ces toiles arrivent à maintenir l’humidité pendant longtemps au niveau du plan. Cela fait que de toute façon l’ananas dont le cycle devait durer 16 mois est réduit à 12 mois, rien qu’avec cette technologie. Et si en plus vous arrivez à faire une irrigation d’appoint au niveau de votre champ, vous réduisez le cycle et vous avez des fruits très bons pour le marché.

Le Bénin au rang des premiers producteurs du coton
Le Bénin fait partie désormais des premiers producteurs de coton en Afrique. C’est avec fierté que le ministre de l’agriculture a annoncé cette performance et exposé ensuite le processus qui a conduit à ce résultat. En effet, de 800-900 kg à l’hectare, le Bénin est passé en l’espace d’un an à une production de 1100 Kg/ha, ensuite 1217 Kg/ha pour atteindre la barre des 1250 voire, 1300 Kg/ha, a expliqué le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Analysant cette progression, le ministre estime que le pays pourra atteindre dans un an ou deux, un niveau moyen de 1,5 tonne.
Selon Gaston C. Dossouhoui, le Bénin a amélioré davantage ses performances, parce que le niveau de développement des autres filières permet aux paysans « de gagner de l’argent ». L’une des stratégies adoptées pour booster la production cotonnière, est de « sortir des zones marginales qui ne peuvent pas donner au-delà d’une tonne », et de leur assigner autres choses plus intéressantes, a fait savoir le ministre. Il a souligné que les zones où le rendement à 2 ou 2,5 tonnes sera rare, le rendement sera commun. A l’en croire, les variétés telles que celles sélectionnées sont capables de donner 04 tonnes à l’hectare dans les mêmes conditions agro techniques.
Pour ce qui est de la gestion des intrants, la SODECO selon le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, s’est professionnalisée. Plus de trois navires d’intrants engrais ont déjà accosté au port de Cotonou pour servir la campagne cotonnière en cours. A ces trois navires s’ajoutent deux autres chargés d’engrais vivriers, qui sont programmés pour accoster au port de Cotonou, a-t-il informé. Au sujet de la polémique selon laquelle ces engrais détruisent la terre, il pense que c’est du vocabulaire. « Si nous prenons les surfaces sur les cultures au Bénin, et qu’on regarde résolument les quantités d’engrais utilisées, à la date d’aujourd’hui, ça ne fait pas une moyenne de 150 Kg à l’hectare sur toutes les cultures. Ailleurs, les gens mettent 300 Kg, voire 400 Kg », a précisé Gaston C. Dossouhoui.
Il n’a pas manqué d’évoquer le projet transition agricole en zone cotonnière réalisé grâce à l’appui de l’AFD (Agence française de développement). Ce projet à l’en croire, a mis au point des innovations technologiques pour « mieux dresser la terre, maintenir sa fertilité » (un des défis que le président a promis relever) ; lutter contre l’érosion en tirant des plantes de couverture, tout comme des plantes améliorantes du sol capable de capter l’oxygène atmosphérique et de les fixer dans les racines. Selon le ministre de l’agriculture, cette technologie permet de ne plus labourer tous les ans les champs, mais de tracer la ligne de semi et de faire la semi en ligne sous paillis (sous couvert végétal). « Il n’y a pas d’érosion ni éolienne, ni d’érosion hydrique. La fertilisation se fait à bonne date », a-t-il justifié.
Pour Gaston C. Dossouhoui, ce qui va aussi booster la production de coton, c’est l’usage des semences délintées. Les graines selon lui, sont travaillées, et sur leur peau, il n’y a plus des files de fibres. Lorsqu’on les met en terre, elles germent automatiquement parce que l’eau du sol rentre en même temps, la graine se gonfle au bout de 03-04 jours et lance la germination ; et 05 à 06 jours plus tard, la plante se forme, a expliqué le ministre de l’agriculture indiquant que cela n’est pas le cas avec l’autre méthode. L’usine de délintage est installée à Bembèrèkè, et avec ça, c’est possible de superviser au plus 10 Kg de graines à l’hectare contre 20 Kg aujourd’hui. Ce qui selon le ministre fait encore des revenus importants.

La mécanisation pour réduire la peine des paysans
« La mécanisation de l’agriculture à la date de ce jour n’est plus un problème », a souligné le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. L’année dernière, rappelle-t-il, 421 kits de tracteurs ont été mis en place. A cela s’ajoute ce que les producteurs mêmes ont acquis, a-t-il indiqué. Tous ces équipements selon Gaston C. Dossouhoui, servent à pulvériser la terre, à l’aplanir et permettent de faire des semis. Que ce soit le coton, le maïs et le riz, des équipements ont été acquis. L’enjeu selon lui, est de savoir quel type d’équipement il faut pour quelle culture.
Pour le ministre, il n’y a pas que le labour et le semi. « Il y a les opérations d’entretien (entretien végétatifs) et puis la récolte et le conditionnement. Outre le coton qui est récolté à la main, le riz est récolté par des batteuses et des moissonneuses », a-t-il précisé. Il informe qu’une agence nationale de mécanisation a été mise en place et financée cette année à hauteur de 800 millions FCFA pour l’acquisition des équipements complémentaires par rapport à ce qui existe. Trois camions ateliers ont été mis en place et disposent de tous les équipements de réparation. Les équipes de mécaniciens sont en train d’être constituées pour entrer dans le grand bassin où il y a les engins en nombre important, pour intervenir, les préparer pour la saison, a expliqué Gaston Dossouhoui. Le ministre n’a pas manqué d’évoquer la formation des tractoristes. Celle des propriétaires d’engins, à l’en croire, est annoncée pour une exploitation plus judicieuse de tous les équipements.
Des questions liées à la transhumance, les relations entre éleveurs et agriculteurs, la filière palmier à huile avec la reprise des coopératives ont été largement abordées par le ministre de l’agriculture. Aussi, le recensement des maraichères, la formation et la digitalisation du secteur agricole sont de nouveaux chantiers sur lesquels le secteur de l’agriculture se penche désormais. Le ministre Gaston Dossouhoui a précisé que « sur l’agriculture, nous devons pouvoir être fiers de notre pays. Etre au moins fier de notre gouvernement. Le gouvernement est arrivé à donner à chaque terroir la capacité de révéler son potentiel. On ne peut pas tout faire à la fois. Les zones qui peuvent produire le mieux, telle ou telle spéculation le feront. Et les acteurs commerciaux vont assurer les échanges entre les différentes régions. C’est un travail à la chaine », a-t-il rassuré.

Yannick SOMALON

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