.
.

Le triomphe de la vérité

.

Irrégularités dans les dossiers de candidatures aux communales 2020: Les partis en lice à l’épreuve de la rigidité du nouveau code électoral


Visits: 0

Le président de la Cena, Emmanuel Tiando

La Commission électorale nationale autonome (Cena) n’a exempté aucun des 08 partis en lice pour les communales 2020, des irrégularités qui étoffent les dossiers de candidatures. A la rencontre tenue avec des responsables ou représentants desdits partis, samedi dernier, le président de cette institution, Emmanuel Tiando a révélé plusieurs cas de doublons de candidatures dans presque tous les dossiers soumis. L’étude minutieuse effectuée par la Cena sur chaque dossier a aussi permis de dénicher des candidatures de mineurs, c’est-à-dire des moins de 18 ans contrairement aux dispositions du nouveau code électoral. Ils sont tous appelés à prendre en compte ces irrégularités pour rendre leur dossier plus sain dans un délai de 72 heures qui courent du lundi 23 mars dernier au jeudi 26 mars. D’aucuns s’en étaient visiblement étonnés, convaincus que des partis politiques, dans le lot, obtiendraient, quelques jours seulement après le récépissé provisoire, celui définitif, sans être contraints à ces appels à la régularisation.
En vérité, bien d’autres observateurs s’y attendaient. Ceci, à la lecture des dispositions assez fermes et rigides du nouveau code électoral dont l’application rigoureuse reste une tâche pénible pour la classe politique béninoise dans son ensemble. Le seul cas criant des doublons de candidatures relevés est la preuve palpable de l’incapacité des partis politiques à aligner dans les 546 circonscriptions électorales du Bénin retenues pour les communales prochaines, des candidats propres à eux. Ils sont également tenus de déposer plus de trois mille dossiers, autant pour les candidats titulaires que pour leurs suppléants. Exercice assez difficile pour ces 08 partis, d’autant qu’aucun d’eux ne peut réellement se rassurer de mobiliser convenablement et sans dénicher chez un autre, ce grand nombre de candidatures sur l’ensemble du territoire national. Même après les regroupements de formations politiques intervenus au sein de la mouvance présidentielle, les désormais deux grands partis qui la constituent, à savoir le Bloc Républicain et l’Union Progressiste s’attachent encore à étendre leurs tentacules partout sur le territoire national au bout d’un an seulement d’existence. Plusieurs localités du Bénin leur échappent toujours en termes de de militants et de leaders entièrement étiquetés républicains ou progressistes. Ce sont les mêmes qu’on retrouve d’un côté comme de l’autre. Il n’est pas aussi à exclure le peu d’engouement du béninois lambda aujourd’hui pour la chose politique, de sorte que ceux qui s’y intéressent réellement se comptent encore au bout du doigt, à l’exception de la grande masse électorale, souvent mobilisée à coup d’argents ou de pains sandwich, le temps d’un meeting politique.
La deuxième observation de la Cena à propos des candidatures mineures qui pullulent dans les dossiers, tient aussi des difficultés de mobilisation des candidats répondant à tous les critères par les partis politiques. Dans bien de localités, ce sont des élèves qui sont souvent sollicités en grand nombre pour remplir les listes, faute de candidats adultes. Des «soumis » en quelque sorte, ainsi précocement emballés dans une aventure politique aux contours opaques. Certains y vont par effet de solidarité à un généreux enseignant, à un oncle influent de la famille ou encore à l’homme politique le plus en vue du quartier ou du village.
Il reste que la vigilance s’est accrue à la Cena depuis l’adoption des nouvelles lois électorales par le législateur et aussi du fait de la détermination affichée du pouvoir Talon à assainir l’organisation de la vie politique au Bénin dans tous ses aspects.

Christian Tchanou

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page