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Le triomphe de la vérité

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Chronique de Hugues Zinsou Zounon: Échec cuisant du boxeur béninois Vodounhessi au Ghana “La boxe béninoise en quête de renouveau”


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Un! Deux! Trois! Quatre! Ghislain Vodounhessi est K.O. Au quatrième round du combat qui l’opposait au ghanéen, Wasiru Mohammed, il s’est écroué sous les foudroyants coups de son adversaire.
L’espoir de la boxe béninoise est au tapis.
Pour certains, c’est un désastre total. Pour d’autres, c’est un scandale qui remet toute sa longue préparation en cause.
Une question revient donc sur toutes les lèvres. S’est-il entraîné réellement ou c’est son adversaire qui est plus fort que lui? Si on peut répondre oui pour ce qui est de son entrainement, il est difficile de trancher pour la suprématie du Ghanéen.
Car, des k.o. au plus haut niveau, à la première reprise et à la première minute, on en a tellement vu. Mais au Bénin ce K.O. est mal vécu. Puisque, ce combat, trouvé par le célèbre match maker béninois Sylvanus Amoussou, était très attendu. Malheureusement, au bout de cette longue période d’attente, il y a eu une terrible désillusion. Et pourtant, son père et entraîneur principal, Assogba Vodounhessi alias Costaud, et Louis Tossavi, coach assistant, ont mis du soin dans la préparation.

Insuffisant le jour J.
Plus que la défaite, c’est le mode de fonctionnement de la boxe professionnelle au Bénin qui interpelle. Manager, match maker et promoteur sont à la quête du fric. Normal. Nous sommes dans un monde du business. Mais en réalité, il y a souvent un flou autour des contrats, et un deal pour faire monter le boxeur en grade. Cette pratique ne date pas d’hier. Elle finit souvent par un désamour entre le boxeur et son promoteur, ce dernier prenant généralement la grosse part du gâteau.
Au-delà des à-côté du ring, des polémiques et des querelles de chapelle, quel type de grands champions avons-nous eu par le passé?
La belle histoire a commencé avec une figure de proue. Il s’agit d’Expédit Montcho, redoutable boxeur qui a bercé la jeunesse de nos parents. Puis dans les années 90, les heures de gloire avec le roi du k.o. Georges Boko et la légende Aristide Sagbo dit Soweto, champion d’Afrique à vie.
Mais avouons que malgré leur talent, ils n’ont pas fait de titres mondiaux dans les quatre grandes fédérations qui font saliver:WBA, IBF, WBC, WBO
Après une période de vache maigre, les promoteurs gagnent à nouveau la confiance des entreprises et de l’État. Le business est à nouveau fleurissant. Mais pendant combien de temps? La deuxième discipline qui draine naturellement plus de monde après le football au Bénin découvre un champion, Justin Savi. Un globe-trotter dont les combats étaient suivis en direct sur Eurosport. Il est d’ailleurs le Béninois qui a atteint le plus haut niveau et faisait partie de l’écurie de Don King grâce au français Pérono. On peut citer pêle-mêle d’autres grands noms comme Fatiou Fassinou, Victor Kpadénou le cogneur, Nazaire Kpadonou ou Firmin Abissi.
Aujourd’hui, il n’y a plus de nom glamour ou de rêve. Il est temps de poser le diagnostic. Les boxeurs professionnels n’ont pas d’entraîneurs de renom. L’inexistence ou la rareté de ring pour s’entraîner dans un pays qui n’en compte que deux, constitue un frein pour l’envie bien que délirante des boxeurs de devenir champions d’Afrique. Alors les rois du système fabriquent de force des champions. Des champions au pied d’argile puisque souvent les adversaires sont choisis en fonction de l’objectif à atteindre.
Que faut-il faire si on veut avoir de grands champions? Il faut asceptiser le milieu, avoir au minimum douze rings, continuer la formation des formateurs et relancer l’industrie des galas, cette fois avec de grands champions dans l’une des quatre fédérations majeures.

Hugues ZINSOU ZOUNON

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