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Le triomphe de la vérité

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Ecossisme: Midiohouan et ses pairs célèbrent la trans-culturalité


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Le Professeur Guy Ossito Midiohouan lors de sa communication

« Avenir de la transculturalité au regard des valeurs écossaises : la spécificité africaine ». C’est le thème de la deuxième conférence continentale des juridictions écossaises humanistes d’Afrique et de l’Océan indien, qui s’est tenue ce mardi 04 janvier 2020 à Azalaï Hotel de Cotonou. Ouverte par le ministre de la culture Jean-Michel Abimbola en présence de l’ancien Président Nicéphore Soglo, cette conférence a réuni des participants venus de plusieurs horizons, des économistes, des acteurs de la société civile, des politiques, des universitaires, des écrivains et autres artistes, afin de réfléchir sur le thème de la transculturalité. Elle est organisée par le Grand Collège des Rites Ecossais, partie intégrante du Grand Orient de France. En procédant à l’ouverture des travaux, le ministre de la culture a indiqué que la transculturalité constitue l’avenir du monde au moment où les cultures se brassent entre elles dans un dynamisme nécessaire. « Vous avez aujourd’hui l’occasion à travers ce colloque de verser les résultats de votre colloque qui trouveront une place de choix dans les documents de base que nous utiliserons pour continuer de travailler à faire de la culture l’élément fondamental de la révélation de notre pays. » Comme il se doit en pareilles circonstances, le mot introductif a été dit par le Professeur Guy Ossito Midiohouan qui préside les travaux de cette deuxième conférence intercontinentale. Elaboré à partir du transculturalisme développé par l’anthropologue cubain Fernando Ortiz, le terme transculturalité désigne, selon le Professeur Midiohouan, une profonde connaissance de soi et de sa propre culture originelle afin de la transmettre aux autres. « La transculturalité a pour but, dit-il, de bâtir des ponts entre les diversités culturelles, de favoriser l’interpénétration des cultures, de faire passer les valeurs d’une aire géographique à une autre. » C’est ce qu’on a pu appeler dialogue des cultures, métissage culturel, syncrétisme culturel ou que Claude Lévi-Strauss a désigné sous le terme « arc-en-ciel des cultures humaines » appelé « civilisation de l’universel » par Léopold Sédar Senghor. C’est un cosmopolitisme qui échappe aux frontières et abolit les discriminations. Mais il a rappelé la mise en garde d’Aimé Césaire qui a indiqué qu’il y a deux manières de se perdre, l’une par ségrégation murée dans le particulier, l’autre par dilution dans l’universel. Rappelant le concept de l’Ecossisme, il l’a défini comme le système des hauts grades postérieurs à la Maitrise. C’est la franc-maçonnerie d’élite. C’est donc un ordre de chevalerie porteur des valeurs accordées à cette institution : honneur, loyauté, désintéressement, largesse, courage. Selon le Professeur Midiohouan, il s’agit d’un humanisme fondamental. Mais il a fustigé le rôle trouble de l’Ecossisme par le passé, rôle marqué par la discrimination et une extrême cruauté vis-à-vis des Africains durant les épisodes extrêmes de l’esclavage, la traite négrière, la colonisation et le néocolonialisme. « C’est au nom de la culture et précisément du manque de culture qu’on nous esclavagisa. C’est au nom de la culture qu’on nous colonisa. C’est toujours au nom de la culture qu’on nous enfume encore aujourd’hui avec la francophonie, tout en conservant la haute main sur notre monnaie, le franc CFA, en nous concédant de temps en temps un peu d’argent de poche », dira Guy Ossito Midiohouan avant d’ajouter : « Mais le temps vient bientôt où cette arnaque qu’autorise encore une décolonisation inaboutie, ne pourra plus se poursuivre. »

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Le présidium lors de la conférence inaugurale

Pour le conférencier, nous devons tourner les pages sombres de l’histoire et accepter de saisir sans illusion la main tendue qu’on nous tend. D’autant d’ailleurs que les Africains eux-mêmes s’imposent de plus en plus dans les instances de l’Ecossisme. « La culture africaine reste aujourd’hui aux prises avec les influences les plus néfastes. Mais elle a ses particularités, elle a ses richesses, elle a ses tares, son évolution. Et il faut éviter de la réduire aux traditions et de l’exclure de la modernité. » Car selon lui, elle a son dynamisme et n’est nullement statique. Mais, si la transculturalité est un humanisme fondamental, pourquoi a-t-elle tant de mal à s’imposer ? Se demanderont les communicateurs qui se sont relayés au pupitre de cette deuxième conférence intercontinentale. La transculturalité se donne comme remède à l’anomie de l’intolérance dans un monde de djihadisme, Boko Haram, Etat Islamique, Al Qaeda…Elle veut travailler à rassembler ce qui est épars, à promouvoir la tolérance et la paix dans le monde. « Il faut que nous nous enracinions dans nous-mêmes », conseille l’ancien Président Nicéphore Soglo, invité d’honneur de ces assises de Cotonou. Emerveillé dit-il par la communication du Professeur Guy Ossito Midiohouan, il assure que l’Afrique d’aujourd’hui ne se laissera plus ravaler par les autres cultures.

Olivier ALLOCHEME

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