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Le triomphe de la vérité

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Décès du Frère Melchior: Soglo, Yayi, Prudencio, Aivo et plusieurs autres personnalités pleurent Tévoèdjrè


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Les anciens Chefs d’Etat, Boni Yayi et Nicéphore Soglo

Soglo rend hommage au disparu et dévoile son dernier vœu

Le professeur Albert Tévoèdjré s’est éteint au petit matin du mercredi 06 novembre 2019. Touchées par la nouvelle, plusieurs personnalités politiques du pays dont l’ancien président de la République, Nicéphore Soglo lui rendent hommage. Et tout comme toute la communauté politique, Soglo, sous le choc de cette disparition, n’a pas pu cacher ses émotions. C’est donc avec une voix tremblante qu’il s’est convié au journaliste de frisson radio. «C’est avec beaucoup d’émotions que je vous parle aujourd’hui. Pour moi c’est douloureux », a-t-il commencé avant rappeler l’une des phrases que le disparu avait tenue en tant que rapporteur général de la conférence nationale des forces vives de la nation de 1990 et qui est devenue célèbre: « Nous avons vaincu la fatalité». L’ancien chef d’Etat a même reconnu au cours de son intervention que les relations entre lui et le disparu n’ont pas toujours été au beau fixe. «Nous n’avons pas toujours été d’accord sur beaucoup de choses », a-t-il laissé entendre avant de poursuivre «c’est un grand vide pour nous. Le professeur Tévoèdjrè est un immense symbole car Dieu qui est vérité et justice ne fait rien au hasard ». Confiant avoir eu, le mardi 05 novembre, un échange téléphonique avec l’ancien ministre et ancien médiateur de la République, Soglo a dit «hier un ami m’avait appelé pour me dire qu’il était au plus mal. Et quand je l’ai appelé il m’a dit dans un souffle, président, il faut finir le travail».

Boni Yayi pleure le « pur sel de ma jeunesse »

« Pur sel de ma jeunesse, le Professeur Albert TEVOEDJRE s’en est allé. En effet, en 2001 deux mois après l’investiture du Président KEREKOU pour son deuxième mandat, en visionnaire, le Professeur TEVOEDJRE m’a fait venir de Lomé, alors Président de la BOAD. Il m’a fait part de ses révélations et m’a convaincu que je serai le prochain locataire de la Marina en 2006 après le départ de notre cher Patriarche bien-aimé le Président Mathieu KEREKOU au terme de ce deuxième mandat.
Avec sa légitimité internationale, incontournable dans l’animation de la vie politique de notre pays et véritable Grande figure dans le combat pour la restauration de la Démocratie et des acquis de la Conférence Nationale, le Professeur Albert TEVOEDJRE a été rappelé par Dieu le Miséricordieux. Cette disparition brutale du Professeur est une grosse perte pour notre Nation dont il a toujours demandé l’union de tous ses fils libres y compris ceux qui sont en prison et en exil.
Une Nation de Paix
En cette circonstance douloureuse, je voudrais humblement présenter à la famille TEVOEDJRE et alliés, à notre Nation toute entière, mes condoléances les plus attristées au nom de ma famille.
Puisse le père Céleste l’accueillir dans sa félicité et avec son pardon.

Professeur Frère Melchior Albert TEVOEDJRE
La jeunesse Béninoise vous dit merci pour vos bonnes œuvres.

Dr Président Thomas Boni YAYI »

Message de condoléances du parti Fcbe au peuple béninois et à la famille Tévoédjrè
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris ce jour mercredi 06 novembre 2019, le rappel à Dieu de notre cher et regretté Albert TÉVOÉDJRÈ, grande figure politique de notre pays, ancien ministre, rapporteur général de l’historique Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de février 1990, ancien médiateur de la République.
En ces moments de douleur pour notre nation qui perd ainsi un de ses valeureux fils, le parti FCBE salue la mémoire de l’illustre disparu et présente ses condoléances les plus attristées à son épouse, à sa famille et à tout le peuple béninois.
Que le Tout Puissant accorde à l’illustre disparu le repos éternel.

Pour le Bureau Politique,
Le SÉN
Paul HOUNKPE

Professeur Nassirou Bako-Arifari
« Il fut un combattant de la liberté, un ardent défenseur de l’universel et un citoyen du monde »
Le locataire du « Refuge du pèlerin » de Djrègbé a fini sa course terrestre ce matin du 6 Novembre 2019 à la Maison Africaine de la Paix à Adjati, dans la banlieue de Porto-Novo, ici au Bénin.
Oui, le Benin vient de perdre un de ses grands fils, intellectuel brillant, homme politique averti et incubateur d’idées novatrices. Il fut un combattant de la liberté, un ardent défenseur de l’universel et un citoyen du monde, qui a porté haut le nom de notre pays, « notre vraie cause commune », et les nobles valeurs de paix, de tolérance et de vivre-ensemble qui caractérisent notre peuple. L’Initiative Africaine d’éducation pour la paix et le développement par le dialogue interreligieux et interculturel adoptée par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine en Janvier 2015 après sa reconnaissance par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2014, porte sa marque indélébile et reste un héritage partagé qu’il laisse à ses concitoyens, à l’Afrique et au monde tout entier.
Professeur Albert Tévoèdjrè, désormais de regrettée mémoire, tu nous laisses « Ici c’est le Bénin », où ensemble nous « avons vaincu la fatalité » à la Conférence nationale des forces vives en février 1990, pour rejoindre là-bas à « l’au-delà » pour le voyage sans retour à la rencontre, cette fois-ci fatale, de ton Seigneur. Le Frère Melchior s’y préparait depuis.
Puisse le Tout Puissant avoir pitié de sa créature que tu es, malgré toutes tes faiblesses humaines inévitables ! Nos prières t’accompagnent !!!
Au revoir papa!!! Au revoir!
C’est moi, Nassirou Bako-Arifari, ton admirateur et fils adopté, l’auteur et l’expéditeur triste d’un message que toi, son destinataire, ne reçoit qu’à titre posthume.

Nassirou Bako-Arifari

L’He Claudine Prudencio
« Je m’incline sur la mémoire du grand patriote béninois. »
Paix à l’âme du grand patriote Albert Tévoédjrè!
J’ai reçu ce mercredi matin, l’information confirmée du décès du Professeur Albert Tévoédjrè.
Je m’incline sur la mémoire du grand intellectuel, du grand homme d’Etat et du grand patriote béninois.
En ma qualité de leader politique, je salue le parcours de combattant de l’illustre disparu, sur la scène politique nationale et internationale. Particulièrement le rôle important qu’il a joué en qualité de Rapporteur général de l’historique Conférence des Forces vives de la Nation de février 1990. J’ai trouvé patriotique son action en faveur de la paix, la paix qui,selon moi, n’a pas de couleur politique, la paix pour laquelle je suis convaincue qu’aucun sacrifice n’est et ne sera de trop.

Que l’âme du Frère Melchior repose en paix !
Honorable Claudine Afiavi Prudencio.

Le Professeur Joël Aivo
« Si la vie politique est une école, Albert Tévoédjrè fut mon premier maître »

Dernière conversation avec Albert Tévoèdjrè
Ce 9 octobre 2019 à 15h, Albert Tévoédjrè m’appelle. D’une voix à peine audible mais résolu, me demande d’accepter de parrainer une conférence sur la paix en Afrique à l’occasion de ses 90 ans. Par devoir et avec enthousiasme, j’ai accepté. Puis il insista pour que mon allocution à la clôture de cette conférence soit consacrée à la valeur du serment du Président de la République. Je dois, me demande-t-il, mettre en relief la charge juridique des mots prononcés par un Chef d’Etat le jour de son entrée en fonction. Ce qui lui tenait le plus à cœur, c’est le caractère sacré du serment qui ne peut, selon lui, être de vains mots prononcés par le Président élu. Nous nous sommes quittés avec l’engagement de nous revoir le 9 novembre 2019. La commande étant lancée, Albert Tévoédjrè est parti plus tôt. Il n’a pas attendu ce 10 novembre, il en a vu d’autres, 89 fois.
Mes cher(e)s ami(e)s, si la vie politique est une école, Albert Tévoédjrè fut mon premier maître d’école. Il m’a pris très tôt en charge, presque au berceau au début des années 1990. J’ai donc commencé mon apprentissage de la vie publique, en quelque sorte “l’école primaire” avec lui. Ensuite, j’ai poursuivi au “secondaire et au supérieur” avec Adrien Houngbédji. Avec le premier, j’ai appris la tactique. Albert Tévoédjrè m’a définitivement convaincu que “le hasard se prépare”. Avec le second, j’ai découvert le très haut niveau de la politique et les exigences de la conquête du pouvoir.
C’est fort de ces liens que j’ai vécu péniblement les évènements des dernières années du “Renard de Djrègbé”. Depuis 2016, Albert Tévoédjrè a été humilié et maltraité. J’ai été témoin de ses épreuves et vu cet homme se battre pour mériter le respect de l’Etat et l’attention de ceux qui lui doivent presque tout. Avec Albert Tévoédjrè, j’ai vu comment ceux qui vous sont dévoués aujourd’hui peuvent vous lâcher quand vous avez perdu vos instruments d’influence et de pouvoir. Mais de toutes ces épreuves et de bien d’autres, hélas, aucune ne peut effacer ce parcours exceptionnel d’Albert Tévoédjrè au service du Bénin, de l’Afrique et des Nations Unies. Ses derniers jours ont été difficiles mais il est resté digne, fidèle à ces convictions. Malgré l’orage, tout au long de nos échanges, l’auteur du mémorable « Rapport du 28 février 1990 » n’a de cesse de me rappeler trois choses. D’abord, que la démocratie n’est pas une denrée périssable. Ensuite, que le consensus est le choix fait par ce pays qui a souffert de la radicalisation idéologique de quelques-uns. Enfin, que la dignité de l’homme n’est pas négociable.
Et pourtant, notre pays semble ne plus avoir de symboles, de figures républicaines qui transcendent nos clivages et imposent pour l’éternité, le respect de la Nation. Or, s’il n’y a plus de respect pour rien ni pour personne, si nous n’avons pas de consensus sur le respect, voire la vénération que méritent par exemple les acteurs de l’indépendance de notre pays, les résistants contre le PRPB, les vétérans de la Conférence nationale, la Constitution de 1990, si l’Etat n’a plus d’égard pour les quelques rares personnalités qui ont fait la grandeur et la gloire récente de notre pays, il est à craindre que, demain aussi, rien ni personne n’échappe à cet effet d’essuie-glace qui efface tout de notre passé et démolit nos figures, nos héros.
Pour ma part, ce n’est pas une bonne perspective pour notre pays. C’est la raison pour laquelle les personnes qui s’opposent à la violence mais croient désespérément à la paix et au rassemblement des Béninois doivent se donner la main pour raviver l’esprit de ce pays rené par le Consensus.

Albert Tévoédjrè est donc mort, quelle perte !!!!
Que Dieu veille sur son épouse et console sa famille.
Frédéric Joël Aïvo.

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