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Hermann Monnou, Géographe Environnementaliste
« Les réformes politiques opérées par le Président Talon sont à saluer »

« L’homme naît sage mais c’est la société qui le corrompt. C’est en ces mots que je résume le bilan politique des 3 ans de gestion de Son Excellence Patrice Talon à la tête de notre Cher Pays le Bénin.L’entrée en scène du Président Patrice Talon à la Marine a forcé l’admiration et suscité un émoi totalement empreinte de confiance et d’espérance de ce que le Bénin fera avec cet homme une expérience politique inédite. Je pourrai qualifier cette attitude du peuple, de naïve mais à juste titre au vu de l’obédience des forces politiques qui l’ont soutenu au deuxième tour des élections présidentielles de 2016.Je pense aussi, que l’homme, pendant qu’il prenait des engagements vis-à-vis du peuple souverain, tant pendant les campagnes électorales qu’à son investiture des charges présidentielles, agissait tout bonnement. Et ses premières prises de paroles et décisions dès son entrée dans la fonction, prouvait à satiété la rupture avec les formes de gestion politique du pays auxquelles il aurait, osons le dire, pleinement participé, donc par ricochet maitrise bien.Un éminent journaliste d’une radio de la place qu’on peut qualifier de forte audience, a dit à l’antenne en 2016, dès les premières semaines suivant l’investiture du Président, « …. Il va nous séduire.» parlant ainsi du Président TALON. Mais aujourd’hui, il tient des commentaires acerbes sur ses réformes politiques.
Et comme dans un récit, il a suffi l’intervention de l’élément modificateur (l’échec de la première tentative de révision de la constitution) pour qu’on observe un revirement dans sa démarche initiale. Mais il faut reconnaitre que ce revirement spectaculaire ne peut aucunement être qualifié totalement d’innocent. En effet, si la ‘’corruption’’ dont j’ai parlé à l’entame de mes propos, ne trouvait pas un minimum de terreau en l’homme, elle ne peut jamais provoquer un revirement aussi notoire en un temps record comme ce que nous avions observé.
Il est vrai qu’en réalité ce revirement n’a pas porté un coup à ses promesses politiques dans le fond. C’est plutôt dans la forme que ce situe tout le péché. Autrement dit, dans le fond, les réformes politiques opérées par le Président Talon, relève d’une innovation à saluer. Mais la façon de les implémenter, à mon avis, pouvait être mieux réfléchie. Aussi, la forme de mise en place des réformes politiques me semble-t-il suit une stratégie à faire soumettre tout le monde sans exception aucune alors qu’à des niveaux elle devrait être d’une manière ou d’une autre, participative, avec aussi l’implication des spécialistes des domaines concernés, pour éclairage. Autrement, elle s’assimilerait à des pas forcés et ne s’inscrirait pas dans notre régime démocratique et pourrait être donc qualifié de ‘’dictature de développement’’ comme l’a dit l’autre. La preuve tangible, c’est l’atmosphère politique dans laquelle le gouvernement de la rupture célèbre son jubilée de froment. Cette atmosphère exprime à suffisance la marche forcée vers les réformes politiques impulsées par le Président Patrice Talon. »

Michel Holonon, 1er responsable Ouémé-Plateau du Pcb et porte parole du Fsp dans l’Ouémé-Plateau
« La gouvernance de Patrice Talon est particulièrement désastreuse au plan politique »

« La gouvernance de Patrice Talon est particulièrement désastreuse au plan politique. D’abord, il n’a pas mis du temps à révéler au peuple sa nature d’autocrate avec les attaques frontales contre les libertés. Il a fait tracer des lignes rouges par le tout-puissant préfet du Littoral en la personne de Toboula. Il a interdit les organisations estudiantines. Aujourd’hui, l’opposition reproche à Patrice Talon le musèlement du peuple par le bâillonnement des libertés fondamentales et politiques. Les manifestations publiques sont interdites. Le cas des manifestants du jeudi 5 Avril à la Cena est révélateur avec plusieurs arrestations et blessés graves. On utilise les institutions de l’Etat comme la police républicaine et l’armée pour réprimer le peuple.La police républicaine est transformée en police politique pour traquer et arrêter les opposants qu’on jette en prison. On peut citer entre autres le cas de Laurent Mètongnon et ses co-accusés, du jeune Korogone, de Aïmassè Joseph pour avoir appelé à manifestation etc. On a créé la Criet pour juger et condamner les opposants politiques, exemples : Ajavon, Djènontin, Komi Koutché, etc. Ils sont contraints à l’exil. Ainsi il y a désormais au Bénin des détenus politiques dont la liste s’allonge chaque jour et surtout depuis le 5 Avril où l’opposition a appelé le peuple à manifester contre la gouvernance autocratique de Talon. » On voit partout des chars comme si le pays était en guerre. Aussi a-t-il pris des lois scélérates et liberticides pour ligoter le peuple et exclure les partis de l’opposition dans les législatives prochaines et certainement des autres consultations électorales à venir. Talon arrache à une bonne partie du peuple son droit à désigner ses représentants au parlement… »

Christelle Dan, Membre fondateur de l’Union progressiste
« Il faut œuvrer à la poursuite des réformes »

« En trois ans, je dirai simplement que le président Talon a fait plus qu’il en n’a prévu. Le Programme d’actions du Gouvernement est en pleine exécution, le climat des affaires est satisfaisant et rassurant, ce qui rassure les opérateurs économiques internationaux. Les projets phares inscrits dans le Pag sont en plein essor et ne cessent de connaître l’approbation des populations. Grâce à ces réformes, le Bénin se hisse au rang des pays les plus sujets au développement. Je crois qu’à ce rythme, le Bénin sortira gagnant de toutes ces promesses de développement. C’est une erreur de dire que rien n’a changé depuis l’avènement du régime de la rupture. Les réformes engagées ont nettement changé le cours du temps. Le népotisme, les concours frauduleux, la corruption, le retard dans la gestion des dossiers administratifs, le paiement des pensions à bonne date, l’insécurité et bien d’autres vices qui rongeaient les gouvernances précédentes sont nettement conjugués au passé. Et ce résultat est dû aux réformes courageuses entreprises par le chef de l’Etat dans le système de gouvernance. Il est vrai que ces réformes sont très dures et difficiles à admettre, mais on ne saurait changer les choses sans s’adapter aux réalités des réformes. Il faut juste accompagner le chef de l’Etat dans ses projets et œuvrer à la poursuite des réformes afin d’habituer les populations au changement qui s’impose ».

Adrien Hounsa, Président de l’Ong Gasvie
« C’est 3 ans de succès au niveau du secteur sanitaire »

« Avril 2016 – Avril 2019. Cela fait 3 ans que le président Talon gouverne notre pays le Bénin. En ma qualité de président de l’Ong Gasvie, enregistrée au journal officiel le 15 mars 2004 pour défendre le droit des malades et lutter pour assurer la qualité des soins aux malades dans toutes les formations sanitaires au Bénin, je me permet d’analyser les 3 ans d’exercice du président et de son Gouvernement dans le domaine de la santé. De mars 2004 au 25 juillet 2018 j’avais prêché dans le désert. La situation est allée de mal en pis dans les domaines de gestion des ressources et de l’administration des soins aux malades (…). Tout était à l’envers, et les appels à plus de conscience professionnelle de Gasvie étaient considérés comme des provocations et ont failli même me coûter la vie. Le Conseil des ministres du 25 juillet 2018 a mis fin à plusieurs décennies d’irresponsabilité et de hors normes dans les domaines sensibles que ceux des soins médicaux et paramédicaux au Bénin. Pour nous à l’Ong Gasvie, les 3 ans de pouvoir du président Talon sont un succès à 100% dans la mise en ordre de l’anarchie qu’entretient le système depuis des lustres. Il serait opportun de mettre en place la 3ème pyramide sanitaire avec un organigramme dont le fonctionnement sera plus opérationnel ».

Emile Amadji, Opérateur Economique
« Ce qui se fait est pour le bien du peuple béninois »

«Trois ans de gouvernance, trois ans de réformes. Je dirai que les habitudes ont bougé au point où on pourrait avoir l’impression que ce qui se fait est orienté contre certaines personnes. Mais, en réalité, c’est pour le bien du peuple béninois. Je n’irai pas dans des détails en citant les chantiers routiers, ce qui se fait dans le secteur de l’énergie ou de la santé, ou bien même de l’éducation. Je dirai simplement que le Bénin a trouvé l’homme qu’il lui faut pour une véritable amorce du développement. J’ai personnellement été satisfait par la volonté politique avec laquelle les réformes sont construites, l’attachement du Gouvernement au respect des textes. C’est-à-dire que rien ne se fait au hazard, et rien ne se fait dans l’improvisation. Pour s’en convaincre, il suffit de voir ce qui se fait dans le pays depuis le lancement du Programme d’actions du gouvernement, Bénin Révélé, en décembre 2016. Tout est dit dedans, secteur par secteur et la politique de mobilisation des ressources est mise en place pour la mise œuvre. Parlant des législatives en cours, je crois que la situation est préoccupante mais tout se fait selon des textes de lois qui sont votés et promulgués. Je voudrais simplement inviter le chef de l‘Etat à revoir la situation et faire ce qu’il peut pour préserver la démocratie béninoise ».

Serge Prince Agbodjan, Juriste, observateur de la vie politique
« Ce 6 avril mérite mieux »

« Trois années de gouvernance, c’est un anniversaire douloureux pour moi. Notre pays ne mérite pas ça de nos acteurs politiques… Et pourtant, on le disait…on criait dans le désert pour annoncer le danger qui nous guette….aujourd’hui c’est le silence…nos députés se taisent…plus de parole….des sorties régulières dans la presse commencent à se faire rares…même les promenades libres dans nos quartiers deviennent rares…On fait attention…hélas….c’est comme ça cela commence….encore une fois, notre pays ne mérite pas cela….nous avons toujours voté dans la paix…le peuple souverain à toujours depuis 1990, exprimé son choix dans la multiplicité de candidats….Ce 6 avril mérite mieux. Constat : 6 avril 2016…liesse populaire, joie, rêve…6 avril 2019…Chars dans les villes, arrestation, prisonniers, refus de dialogue entre les acteurs politiques, impossibilité pour tous les anciens partis politiques qui ont toujours animé la vie politique au Bénin de participer aux élections législatives…
Si c’est cela les réformes…avançons seulement….Ce qui est sûr, notre pays ne mérite pas cela.. Acteurs politiques du Bénin….de jour en jour vous vous éloignez de ce peuple qui est pourtant souverain et que vous voulez représenter… C’est triste …. »

Propos recueillis par Yannick SOMALON