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Le triomphe de la vérité

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Mauvais positionnement et absence de promotion des cadres: Zagnanado et Ouinhi marginalisés, les populations interpellent Talon


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Vue partielle des cadres et personnalités présents

Les populations de Zagnanado et de Ouinhi, réunies ce samedi à la gare routière de Zagnanado, à l’initiative du creuset dénommé ‘’Groupe d’analyses politiques pour l’émergence de Zagnanado’’, ont sous le leadership de l’ancien député Valentin Somassè, président de la coordination communale de campagne pour l’élection du président Patrice Talon, levé le ton et demandé au chef de l’Etat de revoir la copie des listes des progressistes et républicains dans le cadre des législatives du 28 avril prochain, sur lesquelles les deux communes sont presque absentes.

Hommes, femmes, jeunes, sages, têtes couronnées et cadres de Zagnanado et de Ouinhi ont été très nombreux à envahir la gare routière de Zagnanado pour dire ‘’Ça Suffit’’. Ils disent non aux positionnements faits par le chef de l’Etat sur les deux partis de la mouvance, l’Union progressiste et le Bloc républicain. Dans son mot de bienvenue, le colonel des douanes Pierre Claver Tossou a clarifié le but de la rencontre et explique qu’il s’agit d’une rencontre de vérité entre les cadres et les populations des deux communes. « Nous ne sommes pas là pour insulter qui que ce soit, nous ne sommes pas là pour dire de voter pour telle ou telle liste. Nous sommes là pour exprimer notre mécontentement à propos de la place qui est accordée à nos communes depuis les régimes précédents », a martelé haut et fort, Pierre Claver Tossou, président du comité d’organisation de cette rencontre. Et à Chrisal Kènoukon, enseignant du supérieur et cadre de Zagnanado de préciser et interroger: « Pour les présidentielles passées, Zagnanado est resté en tête des suffrages pour l’élection du président Patrice Talon. Ceux qui s’arrogent les meilleures places aujourd’hui étaient contre lui en ce temps. Pourquoi alors cette marginalisation ? ». Mais pour lui, la réponse est toute simple : « les fils et filles de Zagnannado doivent se mobiliser pour réfléchir aux conditions de participation aux prochaines élections législatives. … Il faudrait que Zagnanado cesse d’être la forêt non sécurisée, sans gardien ou sans propriétaire, ouverte à tout chasseur, même indélicat alors que notre cité a suffisamment de problèmes à résoudre ». Tout Chrisal Kènoukon, les sages, notables et têtes couronnées ont invité les filles et fils des deux communes à l’union tout en exprimant leur mécontentement au chef de l’Etat. L’honorable Valentin Somassè, ne dira pas le contraire. « Nous devions organiser cette rencontre il y a bien longtemps, mais des blocages intervenaient et nous avons finalement décidé de lever le ton. « Celui qui est silencieux sous l’arbre sera éclaboussé par les fientes d’oiseaux’’, nous enseigne un adage de notre milieu culturel. Est-ce là le mépris de notre commune par les différents gouvernements successifs ? C’est possible. Mais qu’est-ce qui oblige les fils et filles ‘’zagnanadonous’’ à garder un silence plat sous l’arbre que représente ici le Bénin » ? s’est-t-il interrogé. Mais pour lui, c’est pour ne plus garder le silence qu’il urge d’attirer l’attention du Chef de l’Etat sur la situation afin qu’il corrige la donne. « Sur deux listes de la mouvance, Zagnanado, n’a aucune place à part celle du 4ème suppléant sur la liste progressiste. C’est méchant et déplorable », s’est indigné l’ancien député qui a invité le chef de l’Etat à permettre à Zagnanado d’avoir de meilleures positions sur ces listes. Ravis par la démarche, certains cadres, sages et notables, ainsi que les populations ont exprimé leur mécontentement et espèrent que les jours à venir, il y aura du nouveau pour elles.

Ils ont dit

Moussa Adégnika, membre Cca de Zagnanado en 2016
« Nous sommes mécontents certes, mais réaffirmons notre soutien au chef de l’Etat »

« Mon message va à l’endroit du chef de l’Etat, le président Patrice Talon : « qu’il vous souvienne que Zagnanado est le premier en matière de suffrages exprimés après les communes sœurs Ouinhi et Covè, ce qui vous a conduit au deuxième tour des élections. Et même au second tour de cette même élection, Zagnanado n’est pas des moindres. Mais grande est notre désolation. Pour preuve, aucun fils, aucune fille de Zagnanado n’est dans le gouvernement, ni positionné titulaire sur les deux listes de la mouvance. C’est dommage et regrettable ». Nous profitons de cette belle occasion pour non seulement réaffirmer tout notre engagement et soutien au président de la République mais aussi et surtout lui demander de penser à la commune de Zagnanado.

Gbanamèhosou Dah Kossouho II
« C’est des listes à revoir et dans un bref délai »

« Je suis le président du cadre de concertation des têtes couronnées de Zagnanado et en notre qualité, nous adressons un vibrant hommage au chef de l’Etat, le président Patrice Talon. Ecoutez le cri de détresse de la population de Zagnanado et de Ouinhi. Nous ne sommes pas d’accord pour les listes qui nous sont présentées. C’est des listes à revoir et dans un bref délai. C’est encore possible. On peut encore corriger. Dites-nous franchement, n’avons-nous plus aucun cadre à Zagnanado ou à Ouinhi ? L’honorable Somassè a quitté le Parlement depuis 2007. Il n’insiste pas pour être positionné. Nous avons des frères qui ont le profil et la capacité intellectuelle. Pourquoi ne les positionnent-t-on pas ? Nous aussi on veut des directeurs généraux. Nous aussi on veut des directeurs de cabinet, chef de projet et autres. Pensez à nous monsieur le président. Il est temps ».

Chrisal Kènoukon, cadre natif de Zagnanado
« Nous devons nous prendre tôt au sérieux »

« Le défi à relever ici se trouve dans la réponse à cette question : comment nous devons nous mobiliser, nous organiser pour faire face à tous ces candidats qui viendront vers notre cité ? Dans cette perspective, nous devons nous prendre tôt au sérieux pour commencer les préparatifs des élections communales qui s’annoncent pour 2020, donc dans quelques mois. Les habitants de la commune de Zagnanado saisissent l’occasion pour lancer un appel aux hommes politiques du pays, qu’ils soient de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, de multiplier les concertations et consultations diverses pour trouver un consensus politique pouvant nous sortir de cette crise qui n’est pas insurmontable ».

Valentin Somassè, ancien député, cadre de Zagnanado
« Plus rien ne sera comme avant »

« Je dois vous dire ici et maintenant que plus rien ne sera comme avant. Avant que je ne parte en retraite politique définitivement, beaucoup d’autres cadres vont prendre la relève aussi bien à Ouinhi, à Zagnanado qu’à Covè. Je le promets, aucun sacrifice de ma part ne sera de trop. Je regrette de le dire mais, réunis aujourd’hui pour parler de notre commune, nous n’avons vu ni le maire, aucun conseiller, ni cadre de la mairie. C’est déplorable parce qu’ils ne sont pas sérieux. Ils ne sont pas conséquents parce qu’à l’annonce de cette rencontre, ils ont sorti une note pour l’interdire. Mais Dieu est grand, nous y sommes. Les sages ont tout dit, les jeunes ont parlé et nous avons à nous organiser encore mieux pour que Zagnanado retrouve sa place ».

 

Yannick SOMALON

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