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Le triomphe de la vérité

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Réflexion de l’ambassadeur Jean-Pierre Adélui Edon, spécialiste des questions internationales: L’Afrique face aux crises et bouleversements internationaux actuels


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Ambassadeur Jean-Pierre Adélui EDON

Le monde évolue avec le bouleversement des relations internationales. Les édifices structurels construits depuis 1945 et qui constituent à la fois les leçons et implications de la deuxième guerre mondiale ainsi que les enseignements tirés de l’expérience de la Société des Nations (SDN), subissent à nos yeux aujourd’hui des mutations rapides. Cette situation ne saurait laisser indifférents les acteurs internationaux, notamment les dirigeants des pays africains qui continuent de se battre pour leur développement. Ne serait- il pas opportun que l’Afrique profite de ces bouleversements pour mieux construire son avenir au lieu d’être à la traîne des évènements du siècle? En d’autres termes notre continent doit cesser d’être sur la défensive.
Il y a dix ans, en septembre 2008, le monde a été secoué par la crise de la banque américaine LEHMAN BROTHERS. Cette institution bancaire a ainsi perdu des centaines de milliards de dollars. Provoquée par des crédits hypothécaires consentis de façon incontrôlée à de nombreux clients devenus insolvables, cette crise a en outre entrainé la perte de milliers d’emplois aux Etats-Unis, en Europe, en Asie et Afrique. Cette banque d’affaires new yorkaise a tout simplement fait faillite et tout vacilla au point que la liquidité vint à manquer, entraînant ainsi la menace d’asphyxie du système financier mondial.
Ladite crise financière qui rappelle celle de 1929, a semé le doute sur la solidité des démocraties libérales, sur l’efficacité de l’ouverture des frontières et sur la volonté réelle de réduire les inégalités dans le monde, surtout entre les riches et les pauvres. Elle a entrainé des frustrations qui ont contribué à la résurgence des revendications identitaires à travers le monde surtout en Europe, et a montré les limites du libéralisme avec la perte de confiance dans le système. Mieux, elle a déclenché le recul de la mondialisation.
Une autre situation similaire est possible à l’avenir car le facteur qui l’a déclenché en 2008 est toujours présent : il s’agit de la dette. Des leçons qui en découlent ont permis de mettre au point des règles de gestion prudentielles strictes pour les banques. En 2008, c’était précisément la dette privée mais de nos jours le danger qui guette, est la dette publique qui prend une dimension inquiétante. Or, les mesures qui ont fonctionné il y a dix ans, risquent d’être inopérantes pour la prochaine crise car l’instrument monétaire n’a pas pu encore se réamorcer. La baisse des taux d’intérêt est telle que les banques centrales ne pourront plus facilement relancer l’économie par l’assouplissement du crédit. L’outil politique qui avait fonctionné risque de n’être plus fonctionnel en ce sens que la coordination internationale qui avait permis d’éviter d’énormes difficultés, n’est plus évidente aujourd’hui à cause de nouvelles mutations.
En effet d’importants bouleversements sont apparus sur la scène internationale depuis notamment l’accession au pouvoir de l’administration américaine actuelle, et personne ne sait l’ampleur qu’ils revêtiront dans les années à venir. Les structures mises en place à l’issue de la dernière guerre mondiale en vue de la préservation de la paix et la sécurité internationales et aussi pour promouvoir l’expansion économique et le développement, sont en train d’être démantelées.
Le multilatéralisme est en danger : L’accord de Paris sur l’environnement, les accords sur le nucléaire avec l’Iran sont remis en cause par un Etat signataire. Mieux, les Etats-Unis viennent d’annoncer leur retrait du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire signé en 1987 par Mikhail Gorbatchev, président de l’URSS et Donald Reagan, président américain. L’Organisation des Nations Unies (ONU) qui malgré ses difficultés, a permis d’éviter une autre guerre mondiale à ce jour, est en train d’être contournée en faveur du bilatéralisme. L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN ), édifice militaire de protection de l’Europe avec le soutien ferme des Etats-Unis, a tout au moins montré son utilité pendant la guerre froide et joue aujourd’hui encore un rôle de dissuasion vis-à-vis de la Russie, poumon de l’ancienne Union des Républiques Soviétiques Socialistes (URSS). De façon inattendue, les Etats-Unis qui entretenaient sans réserve cette organisation, ne veulent plus le faire gratuitement et demandent par conséquent l’implication financière substantielle des Etats membres tels que la France, l’Allemagne et le Royaume Uni. Ceci a fait dire par certaines Autorités occidentales que désormais l’Europe doit chercher à assurer sa propre protection, sans compter sur le concours des Etats-Unis.
Contrairement aux résolutions des Nations-Unies, l’Ambassade américaine a quitté Tel Aviv pour s’installer à Jérusalem. Le nouveau président élu du Brésil Monsieur Jair Bolsonaro de l’extrême droite , vient de déclarer qu’il suivra l’exemple américain pour déplacer aussi son Ambassade sur Jérusalem. Cela ne compromet-il pas la solution de création de deux Etats vivant côte à côte, recommandée depuis plusieurs années par les Nations-Unies ? La Corée du Nord, à la demande des Etats-Unis accepte la dénucléarisation de ses forces armées, ce qui peut conduire à la normalisation des relations entre les deux Corées et plus tard si tout se passe bien, à leur réunification. Le printemps arabe qui a connu du succès dans certains pays arabes et récupéré par certaines forces étrangères, s’essouffle et n’arrive pas à s’imposer en Syrie grâce au soutien ferme de la Russie qui met tout en œuvre pour éviter la répétition du drame libyen soldé par l’assassinat du Guide.
A tout ceci s’ajoute la guerre commerciale déclenchée par Washington à la Chine, au Japon et aux pays européens pourtant alliés. L’accord de coopération commerciale (ALENA) conclu depuis plusieurs années entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique est renégocié à la demande et avec l’insistance, voire l’exigence de l’administration américaine. La sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne a été bien reçue à Washington. En Europe et ailleurs au monde comme tout récemment au Brésil, les mouvements d’extrême droite accèdent au pouvoir et les organisations nazies défilent en plein jour, le visage découvert, même en Allemagne qui par le passé récent a été victime du nazisme. Des mouvements migratoires risqués vers l’Europe et les Etats-Unis, organisés en caravane en Amérique latine, sont apparus, défiant les barrières frontalières et les arsenaux juridiques de l’immigration. Sans chercher à en savoir les causes réelles, les organisations populistes s’en servent politiquement pour justifier leur vision xénophobe et identitaire en se présentant comme défenseurs de la sécurité et du bienêtre de leurs populations.
Une analyse attentive de ces mutations favorisées en grande partie par la première puissance mondiale, permet de comprendre les raisons réelles mais insuffisantes qui les sous-tendent. Le déficit commercial des Etats-Unis est important et la nouvelle administration cherche à le réduire sans la prise en compte des considérations importantes liées aux accords internationaux conclus sous l’égide de l’Organisation Internationale du Commerce (OIC) et d’autres agences spécialisées des Nations-Unies. Cette attitude visant la défense des intérêts nationaux et aussi l’affirmation de la supériorité militaire et économique américaine, fait reculer le multilatéralisme comme l’a confirmé le discours à l’Assemblée Générale des Nations-Unies du Président américain en Septembre dernier. Par contre dans son intervention à cette même session de l’Assemblée Générale, le Président français a pris le contre-pied de son homologue américain pour défendre la coopération multilatérale. Voilà les deux conceptions antagoniques qui s’affrontent aujourd’hui et il y a lieu de se demander si cela traduit un recul ou un progrès.
Si l’on se réfère au dicton selon lequel la raison du plus fort est la meilleure, il faut craindre que le plus fort ici l’emporte. L’atout dont dispose Washington en dehors de sa puissance militaire incontestable, demeure le dollar devenu une monnaie internationale. Les transactions commerciales internationales se font en dollar malgré la solidité des autres monnaies comme l’Euro, le Yen, le Yuan et le Rouble. Il y a quelques mois, l’Union Européenne a commencé à évoquer la possibilité de conférer à l’Euro le statut de monnaie internationale pour se passer du dollar et raffermir son indépendance économique et commerciale. La Chine, envisageant la même politique, s’est mise déjà à acheter beaucoup d’or, comme le font aussi la Russie, l’Inde et le Japon. Il s’en suit que si ces pays se déconnectent du dollar, la politique américaine actuelle pourrait finalement coûter cher à Washington qui perdra son influence économique et sera finalement amené à recourir à la coopération multilatérale en vue de réajuster les équilibres. Pour l’instant sa force sur le plan commercial réside dans sa monnaie dont il se sert pour sanctionner des Etats et des multinationales qui ne se conforment pas à ses positions sur certaines questions internationales. C’est un couteau à double tranchant qui peut donner à court terme des résultats inattendus. La prudence recommande d’éviter la dislocation du système multilatéral qu’incarne l’ONU.
Il est incontestable que l’Organisation des Nations-Unies est un cadre irremplaçable de dialogue des peuples, et représente la conscience de la communauté internationale. Ce système qu’il faut renforcer au lieu de l’affaiblir, a le mérite de poser les fondements de la coopération internationale en multipliant échanges et rencontres, en renforçant la solidarité malgré les différences idéologiques et les écarts de niveaux de développement.
Face à cette situation que fait l’Afrique ? Notre continent a subi sans réaction suffisante la crise de 2008 évoquée plus haut. Des pays tels que l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Maroc, l’Egypte, le Kenya pour ne citer que ceux-là, en ont été fortement affectés. Dans d’autres pays comme le nôtre, cela s’est traduit à l’époque par une crise alimentaire difficile à gérer. Aujourd’hui on assiste impuissant au recul de la globalisation et au blocage du multilatéralisme qui a pourtant permis de sauvegarder la paix et la sécurité internationales durant ces 73 dernières années.
Le continent africain doit prendre l’offensive en tirant profit de ces mutations pour procéder à des reformes de nature à lui permettre de résister avec bonheur à toutes prochaines crises internationales en minimisant ses effets sur son économie.
Les précautions qui pourraient être prises sont la revalorisation de sa culture et la lutte contre l’aliénation culturelle, l’affirmation de son indépendance économique, une meilleure exploitation de ses ressources agricoles et minières au profit de la population et non à celui des dirigeants et des chefs de guerre locaux entretenus par les forces étrangères qui y trouvent leur compte. La condition pour y parvenir n’est rien d’autres que la paix, la solidarité et la cohésion nationales, la jouissance des libertés individuelles et collectives, le placement de l’homme au centre de toutes actions gouvernementales, le patriotisme et la défense de l’intérêt général.
Une autre mesure appropriée, réside dans la création d’une monnaie commune à plusieurs pays. En attendant d’avoir une unité monétaire purement africaine, chacune des 5 régions du continent, pourrait créer sa propre monnaie. Aussi les quinze Etats membres de la CEDEAO par exemple pourront-ils accélérer la procédure de création d’une monnaie qui devrait se réaliser en 2020. En le faisant, on suivrait l’exemple de l’Union Européenne dont l’Euro est commun à 27 Etats. Cette opération monétaire sera accompagnée d’intenses échanges commerciaux entre les pays de la même région. Au sein de la CEDEAO des produits manufacturés et industriels fabriqués dans l’espace communautaire ainsi que ceux relevant de l’agriculture, seront exportés vers les autres pays au lieu que ces marchandises soient importées d’ailleurs. Par exemple, un certain nombre de biens importés d’Asie ou d’Europe sont disponibles au Nigéria où l’on peut les acquérir plus vite et moins cher .Il en est de même de l’Afrique du Sud par rapport aux pays de l’Afrique Australe.
Concomitamment à cette mesure qui est aussi la traduction concrète du principe de la libre circulation des personnes et des biens, des efforts seront consentis pour la transformation sur place de nos matières premières, ce qui créera des plus-values et des emplois pour la jeunesse. De ce point de vue, il n’est pas normal d’assister aujourd’hui à la fermeture des usines textiles dans des pays de l’Afrique de l’Ouest, grands producteurs du coton parce que la quasi-totalité de la production est exportée. On pouvait alimenter d’abord les usines nationales et exporter ensuite le surplus de la production. Dans le même ordre d’idées, une attention particulière sera accordée à la qualité des ressources humaines et à la formation technique et professionnelle des Jeunes à l’auto-emploi. Chaque Etat mettra tout en œuvre pour créer les conditions d’un climat des affaires favorable au développement du secteur privé qui, plus que le secteur public, est plus apte à créer des emplois et la richesse. L’Etat veillera à la sécurité des emplois et toutes dispositions légales y relatives doivent être conformes au droit du travail et aux textes pertinents du Bureau International du travail ( BIT).La liberté syndicale doit être sauvegardée.
Tenant compte du fait que l’évènement de 2008 a provoqué la crise alimentaire dans nombre de pays africains, un accent particulier sera mis sur le développement de l’agriculture, notamment les cultures vivrières dont les méthodes de production seront modernisées tout en respectant les normes de l’environnement.
Il importe aussi que dans les pays occupant une position de transit dans leurs régions respectives et ne disposant pas de ressources du sous-sol, des dispositions soient prises pour la revalorisation des services. Dans ce cadre, les politiques économiques en vigueur gagneront à accorder une place de choix au développement des voies de communications en général, celles reliant les pays frontaliers en particulier. Dans certaines régions, des progrès remarquables sont enregistrés dans l’interconnexion routière, mais il s’agit d’aller plus loin en reliant également plusieurs Etats par des voies ferrées. Ce n’est pas pour rien que dans les pays développés, le chemin de fer occupe toujours une place de choix, malgré les progrès énormes de modernisation qu’ont connus les autres voies de communication.
Or on assiste depuis quelques années au spectacle désolant du non fonctionnement du chemin de fer dans certains pays. Il est indiqué que cette tendance soit arrêtée. Par rapport à l’accroissement rapide de la population et des difficultés de transport dans les villes africaines, la réhabilitation des voies ferroviaires pourra être bénéfique aux nombreux usagés habitant les banlieues et se rendant au travail dans la principale ville du pays, par la mise en place des trains rapides reliant la capitale aux localités environnantes. Dans cet ordre d’idées, il est souhaitable que des travaux d’aménagement et d’exploitation des voies lagunaires et fluviales soient entrepris dans les pays qui ne l’ont pas encore fait et sont dotés de ces atouts de la nature. De la même manière les Etats ne disposant que d’un seul aéroport international sur leurs territoires, ont intérêt à aménager des aéroports ou aérodromes à l’intérieur, et entretenir correctement ceux qui existaient et manquent de soins appropriés. On pourrait à priori penser que ces infrastructures aéroportuaires de l’intérieur ne sont pas rentables, mais la rentabilité n’émane que de ce qui existe et engendre des besoins surtout en matière du tourisme. Au moment où le Président Kwame NKRUMAH voulait construire le barrage hydroélectrique d’Akossombo en 1961, des voix se sont levées pour estimer l’ouvrage trop grand et non rentable. Le visionnaire ghanéen a dû ignorer ces critiques non fondées et chercher avec détermination les sources de financement pour le réaliser. Aujourd’hui, ce barrage alimente en énergie plusieurs pays de la région et sa capacité énergétique devient insuffisante. La bonne gouvernance dont a fait montre le premier ghanéen de l’époque, recommande qu’en matière de développement, tout projet soit analysé en termes d’avenir pour éviter des erreurs d’appréciation dans un continent où beaucoup de choses restent encore à faire.
Profitant par ailleurs des progrès énormes enregistrés dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et des communications, les Autorités africaines, désireuses de lutter contre le chômage des Jeunes devenu inquiétant, mettront tout en œuvre pour faire de leur pays la capitale numérique. C’est le métier de l’avenir dont l’impact sur le développement économique et social est énorme.
En procédant de façon sommaire à cette revue des relations internationales avec ses nouvelles mutations, notre souci est d’attirer l’attention sur la nécessité pour l’Afrique de cesser d’être sur la défensive, d’arrêter de subir sans réaction nécessaire, les changements qui se produisent dans le monde.
A la suite de la crise financière de 2008, il n’est pas clairement apparu les actions entreprises pour prévenir ou subir moins gravement une autre situation difficile qui pourrait arriver. Or une autre crise est possible. La dette privée était la cause de celle d‘il y a dix ans, la dette publique qui prend une dimension énorme de nos jours, pourrait provoquer la prochaine crise. Les efforts entrepris au niveau de l’Union Européenne par exemple, pour limiter cette dette ne donnent pas encore les résultats escomptés. Le budget de 2019 de l’Italie que l’UE vient de rejeter à cause du taux de déficit élevé et d’une dette publique importante, en est une preuve. Au cours de ces derniers mois des signes inquiétants apparaissent déjà avec la chute de la monnaie de Turquie et les difficultés financières de l’Argentine qui a dû recourir au concours de plusieurs milliards de dollar du FMI.
Pendant ce temps, dix ans après la crise, la croissance est repartie dans les pays riches et les taux de chômage sont globalement en baisse. Bien que la responsabilité de la débâcle de 2008 incombe aux institutions financières des Etats-Unis, les banques américaines n’ont jamais été aussi puissantes qu’aujourd’hui et les bourses vont de record en record. Les riches sont de plus en plus riches. IL s’ensuit que ces nations ont su se réorganiser, ce qui n’est pas le cas du continent africain.
Pourquoi ne pas saisir maintenant les opportunités qu’offre Washington par les bouleversements d’un certain nombre d’acquis internationaux pour que le continent se remette en cause et trouve des solutions idoines à ses problèmes de développement .Il n’est pas souhaitable que des accords internationaux conclus dans un cadre multilatéral soient rejetés de façon unilatérale. Les expériences de ces dernières soixante-treize années, ont toutefois montré la nécessité et l’utilité de ces conventions multilatérales fondées sur des intérêts mutuels ainsi que sur la solidarité internationale qui profite beaucoup aux pays pauvres, les plus nombreux de la planète.
Il vaut mieux donc « agir que subir », tel doit être désormais le mot d’ordre en Afrique. En cela la patrie de Mao Tsé Toung est exemplaire. Les différentes actions qu’entreprend Pékin en vue de s’adapter aux bouleversements mondiaux sont par exemple :
 L’abandon progressif des structures économiques productivistes et mercantilistes pour de nouveaux modes de production prenant en compte les aspects environnementaux.
Reconnue comme premier pays émetteur de gaz carbonique(CO2) au monde derrière l’Amérique, la Chine est désormais déterminée à reprendre le flambeau de la lutte contre le changement climatique abandonné par le Président américain. Avec l’accélération plus rapide que prévue du changement climatique, ce pays qui compte plus d’habitants que l’Europe et les Etats-Unis réunis, pourrait enfin déployer un plan d’action à la hauteur de ses nouvelles ambitions de rendre la « Chine plus belle » et d’accélérer son projet « d’Eco-Civilisation », réaffirmé le 18 Octobre dernier au cours du XIXème congrès du Parti Communiste Chinois. Avec son option d’économie socialiste de marché, la Chine sait et fait ce qui est bon pour son peuple, et non ce que l’étranger aurait voulu qu’elle fasse. C’est le cas de sa monnaie qu’elle entend revaloriser.
 La transformation du Yuan en une monnaie d’échanges internationaux ;
la menace de la guerre commerciale déclenchée unilatéralement par les Etats-Unis, l’amène à envisager d’arrimer la valeur du yuan à l’or. A cette fin elle ne cesse de prendre des dispositions nécessaires pour substituer, à court ou moyen terme, le petro yuan au pétrodollar. Cette politique monétaire sera, du reste, utile à la nouvelle route de la soie.
 La construction de la nouvelle route de la soie
La nouvelle route de la soie, est à la fois un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et l’Europe passant par le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Outre l’amélioration de la connectivité ferroviaire, il s’agit aussi d’une stratégie de développement pour promouvoir la coopération entre les pays sur une vaste bande s’étendant à travers l’Eurasie. Cette stratégie vise également le renforcement de la position chinoise sur le plan mondial, par exemple en préservant la connexion du pays avec le reste du monde en cas de tensions militaires sur ses zones côtières.
Dans le cadre du slogan « agir et non subir » nous avons évoqué plus haut pour l’Afrique , à titre de recommandations et de mesures susceptibles d’être prises pour prévenir les crises dans un monde en mutation, quelques pistes non exhaustives qu’il conviendra de compléter et d’approfondir. L’objectif est la libération économique du continent et par conséquent de chacune de ses entités étatiques en vue d’un véritable décollage économique, socle du développement.

Jean-Pierre Adélui EDON
Ambassadeur, spécialiste des questions internationales

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