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Le triomphe de la vérité

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Traite négrière et consolidation des Etats: Les anciens présidents Soglo et Obasanjo interpellent la Cédéao et l’Ua


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L’ambassadeur du Nigéria près le Bénin et les deux chefs d’Etats en tête à tête au domicile du président Soglo

(Le 23 août déclaré « Journée internationale du Souvenir de la traite négrière et de son abolition »)

Invité par Nicéphore D. Soglo, vice-président du Forum Afrique des anciens chefs d’Etats et de gouvernements africain, l’ancien chef d’Etat du Nigéria, Olusegun Obasanjo, a pris part le mercredi 24 octobre Chant d’oiseau à Cotonou à une conférence sur la Traite négrière  et l’avenir de la Cédéao.

Placée sous le thème : « La traite négrière (la plus grande déportation de l’histoire) et l’avenir de la Cédéao», cette conférence fait suite aux résolutions issues du Forum Afrique de Tokyo, tenu en septembre dernier et qui a réuni les membres dudit forum autour des questions de sécurité et de stabilité en Afrique. Face aux leaders politiques dont l’ancien chef de l’Etat béninois Boni Yayi, députés, membres du corps diplomatique,  membres de la communauté universitaire qui ont effectué le déplacement du Chant d’oiseaux Nicéphore Soglo et Olusegun Obasanjo ont, à tour de rôle, exposé leur réflexion sur une Cedeao unie et prospère. L’atteinte de cet objectif commun passe par la prise en considération par les Etats membres de certains points pertinents. Après avoir présenté à l’assistance, sur différentes cartes, les horreurs de la traite négrière qui, pendant 4 siècles a déporté entre 1450 et 1850, près de 100 millions d’hommes et de femmes en Afrique, l’ancien chef d’Etat béninois, Nicéphore Dieudonné Soglo, est revenu sur l’existence de plusieurs sites assez reconnus comme l’Ile de Gorée au Sénégal, ou encore la ville de Ouidah, au Bénin, qui constituent des répertoires de souvenirs de ce commerce honteux. Il a souhaité que la communauté régionale et toute l’Afrique entière se souvienne fièrement de ce drame qui a marqué le continent. Et pour y parvenir, les deux chefs d’Etat ont lancé un appel aux chefs d’Etats de la Cedeao et à l’Union Africaine au fin de consacrer la journée du 23 août de chaque année à la commémoration de ce crime contre l’humanité. « Le moment est venu de nous unir. Nous avons pensé que le 23 août soit déclaré  Journée internationale du Souvenir de la traite négrière et de son abolition, dans tous les Etats de la Cedeao et de l’Union Africaine. Nous invitons les états membres à donner de l’importance à cette journée et à mobiliser toute la communauté internationale, scientifique, la jeunesse, la société civile, le directeur général de l’Unesco, à veiller à l’association étroite de l’organisation à cette commémoration et à ce que des activités soient menées en vue de la promotion des valeurs de tolérance, de respect, d’acceptation et d’appréciation de la dignité des êtres humains, ainsi qu’à la promotion du dialogue interculturel », a martelé l’ancien chef d’Etat, Nicéphore Soglo.

Une monnaie et une sécurité unique pour la Cedeao

L’aboutissement à une véritable intégration des pays membres de la Cedeao sur les plans économique et militaire, constitue le second plaidoyer des deux anciens chefs d’Etats.  Obasanjo se base sur le cas de l’Union Européenne, des Etats-Unis d’Amérique et bien d’autres, pour évaluer la possibilité de parvenir à ce défi. « L’heure est venue d’avoir une seule devise dans l’espace régionale. La devise sera « Eco », renchérit le président Obasanjo. Aussi, les deux hommes d’Etat recommandent à la Conférence des Chefs d’Etat de la Cedeao de faire procéder à l’évaluation rigoureuse et approfondie des indicateurs de convergence macroéconomiques, notamment le déficit budgétaire et son financement, soit par les banques centrales ou par appel aux marchés monétaires. L’intégration monétaire aura pour conséquence, l’accélération et le renforcement des échanges intra-communautaires et renforcera le tarif extérieur commun et donc le développement plus rapide des économies des Etats de la sous-région ouest-africaine. Ils ont aussi proposé la transformation de l’Ecomog en une véritable armée fédérale avec des contingents nationaux, et d’adopter le même schéma, pour une marine fédérale. Ceci, dans le but de protéger les pêcheurs et lutter contre le crime organisé et le pillage des ressources halieutiques et maritimes.

 

Ils ont dit

Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigéria:

« Nous devons relever le défi d’une devise unique »

« Au cours de la rencontre de Tokyo, le président Soglo a véritablement insisté sur l’histoire de la traite négrière qui a marqué le continent. Je partage ce sentiment qui est un mélange d’agonie. Je me suis dit que bien que le passé soit le passé, on en peut oublier le passé et les probabilités sont fortes que nous reprenions les mêmes erreurs. J’ai alors demandé au président comment faire pour ne pas oublier le passé, tout en préservant l’avenir. C’est suite à cela que nous avons alors décidé de proposer à l’Union africaine la commémoration de la journée internationale de la traite négrière. L’esclavage et la traite négrière ont une implication sur notre développement. Si nous, anciens chefs d’Etats, sommes encore en vie, c’est parce qu’il y a encore à faire. L’Union européenne, qui a 27 pays est unie et n’a qu’une seule devise. Les Etats Unis forment 50 pays, mais ils possèdent une seule économie et forment une même nation. Il faut commencer par le point de départ. Nous devons penser à avoir une seule devise pour la Cedeao. C’est notre responsabilité de savoir qu’une seule devise va aider à développer nos pays. Nous pensons que nous, membres du Forum, devrons relever ce défi. Nous ne devons pas baisser les bras. Nous avons encore des responsabilités résiduelles. Nous devons avancer et être en mesure de proposer à l’Union africaine, une journée de commémoration de l’esclavage et de la traite négrière. Aujourd’hui, l’esclavage continue sous d’autres formes. Nous ne devons pas rester silencieux sur ce sujet. C’est une journée qui doit être instituée par l’Union africaine et les Nations-unies. L’heure est venue d’avoir une seule devise dans l’espace régionale. La devise sera « Eco »

 

Boni Yayi, ancien président de la République du Bénin:

 «Nous ne sommes pas encore une Afrique pacifiée»

« C’est une question importante qui se pose sur l’avenir de notre continent. Les deux chefs d’Etats ont bien présenté le défi qui nous attend. Ils ont raison de dire que l’histoire détermine notre futur et nous devons en être conscients. Nous sommes disponibles à accompagner leurs efforts. Pour avoir dirigé l’Union africaine en 2012, je me souviens avoir introduit cette question. L‘une de nos faiblesses est que nous prenons beaucoup de résolutions sans savoir ce qui est réellement appliquée. Nous partageons la même préoccupation d’accompagner cette journée et de la porter au niveau de l’Union africaine, afin qu’elle soit une réalité. Il faut alors saisir le gouvernement béninois et d’autres pour que cette question soit une réalité pour nous et pour notre jeunesse. Nous avons le devoir de le faire car certains pays comme la France, ont affirmé que l’esclavage était considéré comme un crime contre l’humanité. Vos cris de cœur seront portés partout où nous serons. L’esclavage et le néocolonialisme sont des fléaux mais certains pays qui ont aussi connu ces faits ont pu l’inverser. Nous devons naturellement changer. La prospérité vient de la paix. Nous ne sommes pas encore une Afrique pacifiée avec cette vision que nous voulons réalisée en 2063, une Afrique unie, prospère. Il est tant que nous puissions créer les conditions de prospérité pour nos peuples.  Si nous ne réglons pas la question de la gouvernance qui implique la jeunesse, la société civile et autre, nous n’aurons rien fait. Nous devons éviter une gouvernance qui se base sur les questions de couleur de peau et de sexe ».

 

Rastel DAN

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