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Le triomphe de la vérité

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Affaire 18 kg de Cocaïne: Voici l’intégralité de l’entretien d’Ajavon sur Rfi ce matin


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Sébastien Ajavon

Dans un entretien qu’il a accordé à Rfi ce jeudi matin, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, qui séjourne en France depuis quelques jours, dénonce une « justice partiale et embastillée » au Bénin et refuse de répondre en personne à la convocation de la Criet,
dont la nouvelle date est fixée à ce même jeudi 18 octobre pour répondre de l’affaire dite de 18 kg de Cocaïne.

Rfi : Sébastien Ajavon, Bonjour. Est-ce que vous allez répondre ce matin à la convocation de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, la Criet ?

Sébastien Ajavon : Je ne me rendrai pas en personne à l’audience de ce jeudi 18 octobre à la Criet. Je suis totalement innocent dans les faits qui me sont reprochés dans le cadre de l’affaire dite de saisie de 18 kg de cocaïne, puisqu’il semble que ce soit pour cela que je suis à nouveau renvoyé devant la justice. Il s’agit d’un coup monté. Je n’ai jamais vu la marchandise dont il est question. La société Comon Sa ne l’a jamais vu, puisque les scellés des containers ont été brisés en l’absence de tout membre de la société. Et puis, on a été présenté au tribunal après une garde à vue de 8 jours, et le tribunal nous a relaxé. Il n’y a pas eu d’appel. Nous avons les attestations de non appel. Et puis, c’est le moment de rechercher ceux qui ont mis cette poudre-là. On ne sait pas si c’est de la poudre ou autre chose. Il faudrait qu’on recherche ceux qui ont mis cette poudre-là dans ce container. Alors, je constate que plus le soutien du peuple béninois en ma faveur grandit, plus les accusations et procédures s’aggravent à mon encontre.

Alors quand vous dites que les scellés ont été brisés en l’absence de tout membre de votre société, voulez-vous dire que la gendarmerie maritime a été complice de votre accusation ?

Bien sûr, après notre relaxe et après l’absence d’appel, nous avions demandé au tribunal, qui a brisé les scellés et qui a mis le produit dedans. Mais le gouvernement a bloqué la procédure.

Vous dites que vous avez déjà été jugé, mais le ministre béninois de la justice réplique qu’à partir du moment où le ministère public a fait appel, le dossier n’est pas clos ?

Nous avons les attestations de non appel. Cela veut dire qu’il n’y a jamais eu appel à l’endroit où l’on devrait faire appel. S’ils sortent un autre appel maintenant, vous comprendrez comment la justice est en train de fonctionner au Bénin aujourd’hui.

Vous ne reconnaissez pas comment la Criet est en train de vouloir vous juger maintenant, mais le président de cette Cour affirme que la loi portant création de cette Criet stipule que les dossiers en cours, relatifs notamment à la a drogue doivent lui être transmis.

Mais c’est une Cour d’exception au Bénin, et cela veut dire qu’au Bénin, nous n’avons plus de démocratie. On ne peut pas aller se présenter devant une Cour d’exception qui est aux ordres. Ce n’est pas possible.

Donc, pour vous, c’est une machination politique ?

Sébastien Ajavon : C’est vraiment une machination politique, Mr Boisbouvier.

Mais en même temps, Sébastien Ajavon, à l’époque, en Octobre 2016, vous n’étiez pas encore dans l’opposition, puisque 6 mois plus tôt au cours des élections présidentielles de 2016, vous étiez arrivé troisième et au deuxième tour vous avez demandé à voter pour le candidat Patrice Talon ?

Vous savez comment ça se passe dans les pays africains. Si l’on devrait parler des élections et l’on doit même valider, j’étais même bien en avance sur les deux candidats. Mais puisque la Cour constitutionnelle avait décidé de me mettre en troisième position avec 23% pendant qu’on donnait 24% à Mr Talon, eux, ils savaient bien que j’étais en avance et j’étais donc la personne à abattre, mais beaucoup plus populaire que les deux. Donc, il fallait éliminer Sébastien Ajavon, parce que c’est celui-là qui pouvait faire mieux que tous les candidats qu’il pourra avoir en face. Il fallait donc l’éliminer et même essayer de le liquider physiquement. Et à partir de ce moment, ils ont commencé par embrigader et embastiller la justice. Ce qui faisait que j’étais resté à Cotonou, jusqu’à ces derniers jours, avant de faire mon voyage, c’est parce qu’ils n’arrivaient pas à embastiller la justice. Mais aujourd’hui, le Conseil supérieur de la magistrature est sous la tutelle du Chef de l’Etat et du gouvernement. Le Chef de l’Etat est dedans, ses ministres de la justice, des finances, du travail et autres sont tous dedans pour phagocyter les magistrats. Cela veut dire que le gouvernement est majoritaire dans un Conseil supérieur de la MAGISTRATURE.

Mr Ajavon, est-ce que simplement le fait d’être un homme politique et d’arriver 3ème à la présidentielle, vous dispense de toute enquête judiciaire ?

Pas du tout, parce que nous nous étions déjà présentés devant plusieurs tribunaux et des juges pour des affaires montées, à partir du moment où nous savons que la justice est libre et que nous ne craignons rien. Mais nous sommes en face aujourd’hui d’une justice partiale qui est embastillée.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous ne rentrez pas à Cotonou, parce que vous avez peur d’affronter la justice de votre pays ?
Tout le monde sait que je n’ai jamais eu peur d’affronter la justice de notre pays tant qu’elle serait indépendante. Mais à partir du moment où vous avez une justice embastillée, qu’est-ce que vous allez dire là-bas ?

Réalisation : Rfi
Transcription : Christian TCHANOU

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