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Des informations relayées dans les médias depuis quelques mois laissent croire que le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de l’Apprentissage (FODEFCA) fait l’objet d’une gestion critique qui s’aggraverait au fil des jours. Mais à en croire ses responsables, des efforts incessants se déploient de plus en plus, en dépit de quelques difficultés pour assurer une santé plus rassurante de cette structure de formation professionnelle continue.
Roger Comlan Adanhounzo, actuel N°1 du FODEFCA a pris le gouvernail de la structure à la suite d’un appel à candidature au poste de Secrétaire exécutif, organisé en 2016. Ses compétences en matière de formation professionnelle qu’il avait déjà mises au service de ce même FODEFCA dans les années antérieures à divers postes de responsabilité ont pesé dans l’évaluation du jury qui l’a proclamé gagnant. Un décret de nomination pris en conseil des ministres, à savoir le Décret 2017-061 du 10 février 2017 est venu confirmer et parachever, entre temps, le processus de son recrutement à ce haut poste de responsabilité. C’est ainsi que Roger Comlan Adanhounzo a pris les commandes de la maison à la satisfaction générale de tous les travailleurs, heureux de retrouver un ancien cadre loyal et toujours disponible à servir les autres. Cet ingénieur supérieur en formation professionnelle et cadre chevronné de l’Etat, de provenance d’un projet du Bureau International du Travail a très tôt pris les taureaux par les cornes en ramenant une ambiance de quiétude et de grande convivialité au sein de la structure, non sans réussir aussi en peu de temps, à remettre tout le personnel au travail. Innovation, compétence et intégrité sont des valeurs chères à lui qu’il s’efforce à inculquer à son personnel.
Que lui reproche-t-on aujourd’hui ?
Agé de 59 ans à l’époque de son recrutement, certains estiment que le critère d’âge le frappait déjà et devrait amener à invalider sa candidature. Mais il rétorque qu’aucune disposition du texte régissant ce recrutement n’a évoqué un plafond d’âge. L’autre point soulevé est relatif à une affaire de compte DAT du FODEFCA dans lequel il aurait épuisé de l’argent dans une « procédure irrégulière ». Il s’en explique, indiquant que les ressources du trésor n’étant pas disponibles à l’époque, il a dû prendre ses responsabilités en opérant un décaissement dans les intérêts que génère ce compte DAT pour assurer le fonctionnement de l’institution. Et affirme s’être engagé à rembourser ladite somme dès que la subvention attendue de l’Etat serait disponible. Ce qui fut fait, à le croire quand la première partie de cette subvention est tombée. «C’est une pratique de dépannage qui se faisait avant mon arrivée » a dit Roger Comlan Adanhounzo. « Le DAT est toujours là et bloqué. L’entièreté des intérêts générés à ce jour est également disponible » a-t-il rassuré.
Roger Comlan Adanhounzo rassure par ailleurs de la qualité des rapports qui le lient à son autorité de tutelle, à savoir le ministre en charge du travail et de la fonction publique, Adidjath Mathys, contrairement aux informations qui rapportent qu’il ne respecte pas ses injonctions et instructions. « C’est faux et archi-faux, nous avons d’excellentes relations et je vous rassure que la ministre est disponible et engagée à redonner vie au FODEFCA » clame-t-il. « J’ai la chance d’avoir une autorité hiérarchique qui a un grand sens d’écoute et marque de tout temps sa disponibilité à nous accompagner dans notre mission » se réjouit le SE Fodefca.
Des partenaires au développement s’intéresseraient de moins en moins au FODEFCA, selon d’autres critiques faites. « Ce n’est pas vrai », dit le SE FODEFCA. « Si aujourd’hui, la Banque mondiale et l’Agence Française pour le Développement (AFD) sont les seules partenaires sur la liste, c’est parce que les autres sont parvenus à la fin de leurs programmes respectifs » affirme-t-il, citant, entre autres, le cas du Programme de formation de la Coopération suisse venu à terme. Il faut donc attendre qu’elle élabore un nouveau programme avant de la solliciter à nouveau pour quelque appui, selon ses dires.
Principale difficulté et propositions
Pour le Secrétaire Exécutif du FODEFCA, la principale difficulté à laquelle fait face aujourd’hui la structure est la non-libération des ressources prévues par les textes pour lui permettre de jouer efficacement son rôle. Il avait déjà donné l’alerte dans un document intitulé «Plaidoyer pour une meilleure soutenabilité financière » qu’il a élaboré, courant novembre 2017, en indiquant que « la capacité de la structure à prendre en charge pour le compte de l’exercice 2018 le financement des plans de formation des entreprises qui cotisent dans les caisses de l’Etat ainsi que les projets collectifs de formation par apprentissage de type dual et de perfectionnement des maîtres artisans et des travailleurs du monde agricole s’en ressentira si les ressources sont maintenus au niveau constant de 2017 ». Il poursuivra que pour permettre au FODEFCA de jouer efficacement son rôle et d’assurer davantage le financement de la formation au profit des employés des entreprises et des organisations professionnelles, s’impose l’observance de diligences particulières. Il s’agit ente autres, de rétrocéder systématiquement et automatiquement au FODEFCA de 25% à 30% des recettes du VPS, dans un compte du trésor en son nom, à partir duquel, celui-ci pourra transférer, suivant le plan de travail annuel, les sommes requises à ses opérations de formation continue. Ces mesures, selon lui, permettront de renforcer le potentiel financier du FODEFCA en tant que dispositif et pièce maîtresse de la formation, suite aux expériences accumulées et de garantir de ce fait, une satisfaction optimale des besoins de renforcement des capacités de la main-d’œuvre au Bénin. Roger Comlan Adanhounzo annonce par ailleurs, qu’il se prépare à élaborer un Plan triennal très bientôt qu’il mettra en œuvre pour que la maison se redresse définitivement. C’est l’un des grands défis qu’il entend relever dans les jours à venir.
Emmanuel GBETO
