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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec le boxeur Pascal Otchoun, Champion du Bénin catégorie welter: « Mon sacre au championnat ne m’étonne pas »


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Pascal Otchoun est un boxeur Béninois. Avec un niveau Bac+5, il est également en fin de formation en gestion des ressources humaines. Vainqueur du dernier championnat dans la catégorie welter, il nous parle de ses ambitions pour la boxe béninoise.

L’Evénement Précis: Vous détenez le titre de champion du Bénin 2018 dans votre catégorie. Dites-nous comment vous vous sentez après ce sacre ?

Pascal Otchoun : On est toujours joyeux quand on gagne un titre. Et cela fait un honneur de dire que tu es champion du Bénin de boxe dans ta catégorie. Mais, ce n’est pas quelque chose de spécial pour moi.

Et pourquoi ?

Tout simplement parce que je connais mon niveau en termes d’entrainement et en termes de combats. Je m’entraine déjà avec des gens qui sont plus forts, plus rapides et plus techniques que moi. Or, j’ai croisé pendant le championnat des gens qui étaient dans la même catégorie (69kg), mais qui, techniquement n’était pas prêts. Car, sans fausse modestie, j’étais plus en forme techniquement, j’avais plus la résistance  par rapport à eux et j’avais plus de punch qu’eux. En d’autres thèmes, je dirai que j’ai croisé des gens qui sont dans la même catégorie que moi, mais qui en réalité ne faisaient pas le poids. Voilà pourquoi je ne suis pas étonné de mon sacre. Pour moi, c’était la chose la plus normale.

Ça vous fait combien de titre déjà ?

Ça me fait ma deuxième médaille en or au Bénin. Mais si j’en suis là, c’est parce que je manque de temps parfois pour prendre part aux championnats. Vous savez, étant passionné de la discipline,  il m’arrive parfois d’aller au Niger,  au Nigéria, au Togo simplement pour les challenges. Dès que j’ai une opportunité de voyage je vais-je reviens. C’est d’ailleurs ce qui me permet d’avoir de bonnes techniques.

En dehors de la boxe vous faites quoi d’autre ?

Je suis agent de communication d’une structure de la place, je suis promoteur de ma propre société de communication en plus, je suis infographiste, ingénieur en imagerie des trucs comme ça. Aussi, je fais une formation en gestion de ressources humaines et je vais soutenir bientôt.

Comment arrivez-vous à concilier tout ça ?

Je peux vous dire que c’est facile et ça ne l’est pas facile aussi. Mais je fais l’effort de m’adapter. Il m’est déjà arrivé de rater des championnats, faute de temps libre. Si j’ai pu participer à cette édition du championnat, c’est justement parce que c’est tombé à un moment où j’avais plus de liberté. Si je vous dire que c’est facile, c’est parce que j’ai su établi une planification par rapport à mes activités. Par exemple, je sais que les samedis matins  et les dimanches matins je dois m’entrainer avec mon équipe, du lundi jusqu’au Vendredi soir, je dois m’entrainer avec le coach de mes sponsors. Ce faisant, j’ai établi mon emploi du temps en conséquence. Et c’est une chose que j’ai acquise grâce à l’école où, j’ai été préparé à l’avance pour pouvoir à atteindre mes objectifs. Parce que dans ma tête, est gravé que quel que soit ce que tu fais, il ne faut jamais oublier que c’est pour atteindre un but. Quand vous rentrez dans ma chambre par exemple, vous verrez un grand tableau avec tous mes programmes du lundi au lundi. Donc ça fait que j’arrive à respecter rigoureusement tout ce que j’ai à faire. Que ce soit du côté personnel, mes rendez-vous professionnel, du côté sportif, du côté création, que ce soit du côté innovation  en technique et tout ça là. C’est juste qu’il faut savoir s’organiser et faire les choses normalement et au bon moment et correctement.

C’est un travail intellectuel vous faites, on peut dire…

Si. Parce que la boxe est un art que quand on s’y met bien, on tire beaucoup d’avantages.

Quels sont les changements que vous notez au niveau de la pratique de la boxe au Bénin.

Parlant de changement, il y en a pas suffisamment. Et il suffit de voir les pugilistes qui s’entrainent, ceux qui font de la boxe leur sport préféré, pour s’en rendre compte. Les jeunes se donnent à l’entrainement pour le sport, font tout pour le sport, mais en retour, il n’y a rien. On évolue simplement dans le vide, on s’entraine tous les jours, on s’entraine les week-ends, on fait tout mais en réalité on ne reçoit rien en retour. Donc je ne sais pas vraiment hein.

En off, vous disiez que parfois, vous avez honte de dire que vous êtes boxeur auprès de vos collègues.

Ah oui, ça c’est vrai, parfois j’ai du mal à dire à certaines personnes de mon entourage que je suis du milieu de la boxe parce que quand vous voyez aujourd’hui l’idée que les gens ont de la boxe, l’idée que les  pugilistes même affichent par rapport  à la population, vous êtes tout simplement découragé. Parce que lorsqu’on dit  la boxe, les  gens voient que c’est associé à un sport de Bad boy, ça veut dire quelqu’un qui aime la bagarre, un délinquant, quelqu’un qui n’a rien à faire. Donc c’est au vue de tout cela parfois je suis gêné étant donné  mon niveau intellectuel, qu’on m’associe l’image de ceux-là qui ne font rien d’autres que la bagarre, qui se droguent et font des trucs vraiment antisociaux. Et je voudrais profiter pour lancer un appel aux autorités de la boxe, je parle de la fédération, aux populations, nos  parents, nos amis, nos frères et sœurs qui sont là et qui regardent les boxeurs à la télé que vraiment, ce n’est pas ça. Un boxeur, c’est quelqu’un qui est humble, mentalement solide, qui a un  esprit saint.

Entretien réalisé par Anselme HOUENOUKPO

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