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Le triomphe de la vérité

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Edito: La guerre des logos


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Si vous avez bien lu le communiqué de presse ayant sanctionné la réunion de la Direction exécutive nationale du PRD en date du 23 septembre dernier, vous aurez remarqué que ce parti tient à son logo plus qu’à toute autre chose. Et qu’il réclame le maintien de cet attribut dans le cadre de la constitution du bloc Dynamique unitaire. Non, il ne réclame pas, il a déjà obtenu que son logo soit maintenu « dans son intégralité et sans mutilation aucune », selon le communiqué signé du secrétaire général du parti.
Regardons maintenant l’intégralité du logo. En dehors de l’arc-en-ciel dont le symbole est reconnaissable par tous, il y a aussi le sigle du parti qui y figure en toile de fond. Dans le cadre du bloc Dynamique unitaire en formation, que deviendra ce sigle, étant entendu que le parti réclame « l’intégralité » de son logo et « sans mutilation aucune » ? Il n’y a pas que cette question. Que demandera l’UDBN de Claudine Prudencio, Bénin en Route de Jean-Baptiste Hounguè ou encore l’Union nationale démocrate d’Auguste Vidégla ? Car chacune de ces entités a une identité qu’elle voudra faire valoir. Si le PRD persiste, je ne vois pas comment les autres aussi n’y verront pas une forme d’arrogance à leur égard, alors que l’on parle de la constitution d’un parti unitaire. Personne ne mange de logo.
La grande question est de savoir quel sort toutes ces exigences hétéroclites et centrifuges réservent à l’alliance ABT dont le leader est censé être l’une des têtes de proue du parti en formation. Son président Abdoulaye Bio Tchané est appelé dans ces conditions à n’être plus que le dindon de la farce, à jouer les seconds rôles. C’est légitimement que les militants de son alliance se sont offusqués de la tournure des événements tendant à laisser les uns avaler les autres. Ici, du moins, la politique consiste à imposer le bon-vouloir de quelques-uns à la grande masse, tout en parlant d’unité. Je cherche en vain le sens de ce type d’unité où l’on ne se soucie pas de construire une œuvre qui dépasse les vieux clivages et les vieux réflexes de méfiance atavique. Nous sommes passés maîtres dans le soupçon, chacun soupçonnant l’autre de vouloir le phagocyter pour prendre sa place, ou pour l’écraser.
Ce qui est curieux, c’est que l’engagement auquel les dirigeants des différents partis en cours de fusion doivent souscrire, consistera à ne plus se prévaloir de leurs partis d’origine pour au moins vingt ans. Et selon la bonne vieille recette des méfiances propres à notre pays, cet engagement de disparition effective sera signé devant notaire. Ce sera du moins le signe le plus patent de la sincérité des uns et des autres. C’est le moment plus que jamais de passer des paroles aux actes, de laisser les actes parler à la place des professions de foi sans lendemain.
Qui se rappelle ici la création de l’Union fait la nation en 2009 ? Dans une effusion dont elle a seule le secret, Rosine Soglo s’était épanchée en disant « Adieu PSD, adieu RB, adieu PRD…. » On avait applaudi sous le coup de l’émotion. Les logos avaient disparu, les sigles aussi, le seul logo de l’UN ayant été la jarre trouée que les Béninois viennent boucher de leurs doigts. Cela n’a pas empêché Adrien Houngbédji de faire un score honorable aux présidentielles de 2011, et encore moins aux législatives de cette année-là. Personne ne mange un logo.
Concrètement, les exigences des uns et des autres ressemblent aux scrupules de la jeune mariée qui tient encore à ses anciens copains. Assurément, son ménage n’ira nulle part.
Chaque parti (ou «particule») cherchant à se distinguer par ses signes distinctifs, finira par faire capoter l’intention première. Je vois d’ici, les moqueries de l’opposition. Celle-ci pourrait même réussir à fusionner en un seul bloc. Ce sera alors une arme de victoire face à la mouvance. Car quelles que puissent être les compromissions et autres voltefaces qui permettent à l’opposition de se liguer ensemble pour faire front à Talon, elle fera feu de tout bois face à une mouvance divisée qui cherche encore des raisons de se mettre ensemble. Alors que nous sommes déjà au milieu du combat.

Par Olivier ALLOCHEME

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