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Le triomphe de la vérité

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Loi sur le retrait du droit de grève et autres: Les syndicats dénoncent les enseignants du BMP


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Le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares) et le Syndicat national des hospitalo-universitaire (Synhub) ont déploré les « agissements » des enseignants d’université membres du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) à l’Assemblée nationale. A travers une déclaration conjointement signée, le mercredi 12 septembre 2018, le Synares et le Synhub font remarquer un recul des acquis démocratiques au regard des lois votées notamment le retrait du droit de grève aux agents de la santé et aux magistrats. Un vote largement favorisé par les députés du bloc de la majorité parlementaire (Bmp) qui « n’honorent nullement un Etat de droit ». Le Synares et le Synhub invitent par conséquent, toute la communauté universitaire et le peuple béninois à « se lever, à se mobiliser pour faire face à la catastrophe qui est là, vivante et menaçante ».

 

Lire ci-dessous la déclaration conjointe du Synares et du Synhub

Le 28 décembre 2017, l’Assemblée Nationale, par le vote des députés membres du bloc de La majorité parlementaire (BMP) a procédé au retrait du droit de grève à certaines Catégories d’agents de l’Etat à l’occasion de la révision de la loi portant statut général des Agents permanents de l’Etat (APE), en l’occurrence, les agents de santé, les magistrats et Les agents des forces de sécurité.

Chacun sait que c’est depuis lorsque le climat social s’est dégradé, avec les mouvements de grève déclenchés dans la plupart des secteurs d’activité de notre pays (santé, justice, éducation, transports, port, développement rural…). Et l’indignation était totale contre l’Assemblée Nationale considérée comme vassalisée et vénale.

Au nombre de ces députés de la majorité parlementaire figurent plusieurs enseignants d’université de tous grades: NAGO Mathurin, BADIROU Aguèmon, KASSA Barthélemy, GOUNOU Abdoulaye, BAKO Arifari Nassirou, AKISSOE Noël.

Et les questions qui venaient aux lèvres de tous étaient :

Comment nos universitaires en sont-ils arrivés là ?

– Eux, à même demi eux comprendre le rôle du Parlement défini dans l’article 79 de la Constitution, et qui est de légiférer et de contrôler l’action du gouvernement ;

– Eux, qui sont soumis au respect des valeurs éthiques recommandées par leurs statuts particuliers (article 99 du Décret 2010-024 du 15 février 2010 portant statuts particuliers des enseignants du supérieur) d’une part, et par l’Arrêté interministériel 382/MESRS/MTFPRAI/DC/SGM/DRH/DGES/SA du 30 mars 2016 portant création, attribution, organisation et fonctionnement du Conseil d’Ethique des UNB d’autre part ;

– Eux, dont le devoir premier entant qu’enseignants est de servir de modèles et de faire la fierté des universitaires et des démocrates !

Comment ont-ils pu tomber si bas ?

C’est à juste titre que l’indignation était grande dans le milieu des universitaires. En effet :

  1. Il est incompréhensible que « nos» députés s’illustrent par leur appartenance au bloc de la majorité parlementaire connu pour son allégeance au gouvernement (question d’éthique) ;
  2. Il est incompréhensible et inadmissible que «nos» députés s’illustrent dans le vote de lois scélérates, rejetées en toute logique par la Cour Constitutionnelle, puis remises en scène par« revirement jurisprudentiel » de la nouvelle Cour présidée par Maître Joseph DJOGBENOU, précédemment Ministre de la justice, lui aussi Enseignant d’université ;

 

  1. Il est incompréhensible, inadmissible et indécent que « nos » députés, enseignants du supérieur, soient « initiateurs » de lois objet de grandes controverses et à lourdes conséquences aujourd’hui.

NON ! Etre comptable de tout ceci, c’est faire honte à l’intellect !

La suite on le sait.

Pendant trois mois, de janvier à mars 2018, les enseignants du supérieur réunis dans l’Intersyndicale des UNB, au même titre que les travailleurs des autres secteurs d’activité, ont observé un mouvement de grève pour exiger la sauvegarde des acquis démocratiques et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ces mouvements sociaux ont été réprimés par le pouvoir aux moyens de menaces de tous genres et des rétentions sauvages opérées sur les salaires des agents, notamment des membres des bureaux des syndicats du supérieur, voire des militants.

Face aux manœuvres dilatoires du gouvernement et au spectre d’une année blanche, les enseignants du supérieur, soucieux de l’avenir du pays ont décidé un latéralement d’une suspension de la motion de grève du 15 mars 2018. Cette suspension a été accordée au gouvernement (par ‘’médiateurs’’ interposés) pour une durée de deux mois, du 30 mars au 30 mai, pour lui permettre de faire preuve de bonne foi en apportant les solutions idoines aux légitimes revendications des enseignants. Il a même été organisé une réunion conjointe de négociation avec une équipe gouvernementale conduite par le Ministre d’Etat Abdoulaye BIOTCHANE à cet effet.

A la fin du moratoire le 30 mai, aucune avancée n’a été observée. Le procès-verbal de la réunion conjointe où la partie gouvernementale a pris certains engagements n’a jusque-là pas été signé. Il a fallu attendre le mois de juin 2018 pour la mise en route laborieuse du nouveau processus de recrutement d’une première vague d’assistants qui n’aboutira qu’en août à la sélection de 86 assistants sur 100, a lorsque la prise de service des intéressés était annoncée pour le 1er juillet 2018.

Au total, depuis janvier 2018, nous avons assisté à un recul à grands pas des acquis démocratiques, avec des coups bas, des lois scélérates les unes plus que les autres, qui ont été votées contre le peuple: retrait du droit de grève aux agents de la santé, aux magistrats; loi sur le conseil national du renseignement, lois anti-Fonction publique portant régime général d’emploi des collaborateurs externes de l’Etat et celle fixant les conditions et la procédure d’embauche, de résiliation du contrat de travail. Puis maintenant et à rythme débridé, le code électoral, la charte des partis politiques et la révision de la loi portant droit de grève en République du Bénin avec sa suppression de fait à tous les travailleurs qui n’auront plus droit qu’à dix(10) jours par an !!!

Le nouveau code électoral qui vient d’être adopté, aggrave la fracture sociale et exacerbe la crise de confiance entre le peuple et ses représentants au parlement ; il en rajoute honteusement à la remise en cause des acquis de la Conférence Nationale de 1990 qui a fait un moment la fierté des béninois.

Et dire que des universitaires sont comptables de tout cela !!!

Les directions du SYNARES et du SYNHUB interpellent les honorables députés béninois en général, et particulièrement nos collègues universitaires à l’Assemblée Nationale (NAGO Mathurin, BADIROU Aguèmon, KASSA Barthélemy, GOUNOU Abdoulaye, BAKO Arifari Nassirou, AKISSOE Noël) et celui de la Cour Constitutionnelle (DJOGBENOU Joseph) sur les risques de déstabilisation de notre cher pays, du fait de leurs agissements et des lois scélérates votées à la va vite dont ils sont auteurs ou initiateurs.

Au regard de la responsabilité et de la partition jouée dans la dégradation de la situation politique et sociale actuelle par certains acteurs de premier rang de la Conférence nationale de 1990, celle-ci se révèle à présent comme un marché de dupe. Mais il ne saurait en être ainsi; du moins pas pour longtemps, même si certains activistes de la Rupture n’hésitent plus à affirmer que le rapport de forces politique sa changé en leur faveur, et qu’ils peuvent en user comme bon leur semble.

Il convient en fin de rappeler que, dans sa déclaration du 11 janvier 2018, l’Intersyndicale des enseignants des UNB mettait en garde le gouvernement contre la poursuite de la mal gouvernance faite de ruse et de rage, contre les machinations vile set odieuses d’une autre époque. Elle appelait alors la communauté universitaire à se tenir prête pour des actions vigoureuses de protestation, en vue de la défense et de la sauvegarde de nos acquis démocratiques.

A présent, neuf mois plus tard, la situation ne s’est pas améliorée; bien au contraire, elle s’est considérablement détériorée. C’est pourquoi, l’opinion publique nationale et internationale doit être prise à témoin sur la gravité des actes que ne cessent de poser le gouvernement de la Rupture et les députés du bloc de la majorité parlementaire (BMP) qui n’honorent nullement un Etat de droit.

Le SYNARES et le SYNHUB invitent par conséquent, toute la communauté universitaire et le peuple béninois à se lever, à se mobiliser pour faire face à la catastrophe qui est là, vivante et menaçante !

Non à la confiscation des droits acquis et à la liquidation de la démocratie béninoise!

Vive le mouvement syndical universitaire !

Fait à Abomey-Calavi, le 12 septembre 2018

Pour les syndicats d’enseignants des UNB

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