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Le triomphe de la vérité

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Edito: Les frappes de Toboula


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Le Préfet (ou Président) du Littoral s’est donné une nouvelle réputation. Son coup de gueule contre un Chef d’arrondissement de la ville de Cotonou fait désormais le buzz. Oui, Toboula en fait beaucoup, il en fait un peu trop.
Il faut déjà se rendre à l’évidence que les propos du Préfet sont excessifs. Comment peut-il justifier devant sa hiérarchie la phrase suivante : « Le maire a salué les efforts du gouvernement, il n’avait pas d’ailleurs le choix, il sait comment ça se passe avec ceux qui disent autre chose ». Porté par les galons de l’autorité qui trônent sur ses épaules, le Préfet de Cotonou met ainsi sa hiérarchie en difficulté, en faisant croire que les maires révoqués l’ont été parce qu’ils ont osé critiquer l’action du gouvernement. Si tel est le cas, si tel est qu’une autorité municipale n’a pas le droit de « dire autre chose » que ce que dit le gouvernement, nous serions très vite retombés dans les régimes autoritaires et autres républiques bananières dont on connaît les dérives puis la chute. Non, Modeste Toboula n’a certainement pas pensé un seul instant que Léhady Soglo a été révoqué le 02 août 2017, parce qu’il aurait dit « autre chose ». Du moins, ce n’est pas ce que nous avions entendu dire de sa propre bouche. Ce qu’il y a, c’est que les agitations du préfet font croire qu’effectivement il y a une chasse aux sorcières dont lui, Toboula, serait le bras exécuteur. Il fait croire en dernier ressort, que tout ce que l’on a pu dire de la gestion de l’ancien maire de Cotonou n’est qu’en réalité un montage pour le faire partir. Ce qui accrédite la thèse de Léhady Soglo qui a toujours soutenu être victime d’un acharnement né des positions de sa mère au parlement quant à la révision de la Constitution.
Et si vous voulez mon point de vue, j’ai toujours pensé que la durée faite par le clan Soglo à la tête de la mairie, a favorisé une certaine complaisance, voire des compromissions graves dans la gouvernance. Léhady devait peut-être finir par être immolé pour les erreurs immanquables commises. Il n’est même pas le seul à subir ce sort, puisque le maire d’Aplahoué a lui-même été révoqué ainsi que le chef de l’arrondissement de Godomey. A priori, on ne peut que se réjouir, en tant que citoyen, de l’épée de Damoclès qui plane ainsi sur la tête de nos élus, pour qu’ils ne transforment pas les mairies en leurs vaches à lait.
Mais les propos du Préfet Toboula remettent en cause et détruisent tous les arguments ainsi que la stratégie du gouvernement visant à n’évaluer les élus de nos municipalités que sur la base de leurs propres réalisations concrètes. Modeste Toboula nous informe qu’en fait, il existe d’autres considérations derrière ces exigences affichées. Si ce n’est pas de la maladresse, c’est une lourde faute professionnelle. Imaginez donc le chef de l’Etat exposant bientôt les motifs de la révocation de certains élus. On lui rétorquera avec raison que son propre Préfet a dit que les maires sont révoqués pour avoir dit autre chose que le gouvernement.
A vrai dire, il faut se demander si ces propos ne détruisent pas la crédibilité du Préfet lui-même. Car il y a à peine un an, il accusait le maire Léhady de toutes sortes de fautes ayant trait à la gestion de la ville : augmentation de plus de 100% des frais de représentation en 2017 sans délibération du conseil municipal, vente non conforme au prix référentiel d’une partie du domaine public, attribution abusive d’une voie publique aux fins d’habitation ainsi que des irrégularités dans la passation des marchés publics et la nomination du personnel. Où sont donc passés tous ces griefs agités par Toboula lui-même pour que le Préfet nous dise aujourd’hui qu’il y a autre chose ? Pour qu’il nous dise que le seul fait de dire autre chose que ce que veut l’exécutif vous mène en prison ou à la révocation ?
A vrai dire, les propos scandaleux du préfet tirent leur source du fait qu’il se croit indéboulonnable. Voyons voir alors si Patrice Talon le laissera continuer à saboter tant d’efforts par tant d’incompétence.

Olivier ALLOCHEME

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2 thoughts on “Edito: Les frappes de Toboula

  1. yahaii

    Les autorités nommés à divers postes devraient incarner les idéaux, comportements, et la politique du chef de l’État.
    Depuis fort longtemps, les béninois ne cessent de décrier les comportements stériles, anarchique, plaisantins, enfantin, vulgaires et barbares de notre cher préfet Toboula, qui vraiment en fait de trop.
    Peut être qu’il confond sa tenue de service à celle d’un général de l’armée ?
    Et pourtant depuis plus de deux ans que le président de la république est élu à la tête de notre pays, il a adopté un comportement digne d’un prince. Il initie et mets en oeuvre dans le calme et dans la sérénité , les réformes considérées comme impossible dans notre pays.. C’est ce que devrait faire tous ceux le représentent et estiment le soutenir.

    Nous soutenons le président Talon, ses réformes et son PAG mais nous n’acceptons pas qu’un de ses proches, pire encore qu’une autorité se rabaisse ainsi à un vulgaire individu dépourvu de toute formation intellectuelle.

    Le président Talon doit libérer Modeste Toboula pour qu’il aille passer le concours d’entrée dans l’armée..

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