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Le triomphe de la vérité

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Réflexion de l’ancien président du Bénin sur la crise migratoire dans le monde: Les propositions concrètes du Docteur Boni Yayi  


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Boni Yayi à Djèffa

Ces dernières semaines, l’actualité internationale surtout européenne a été marquée par la crise migratoire. Selon le point fait par les approches critiques des politiques migratoires en Europe livré par « Atlas des Migrants en Europe – MIGREUROT – Armand Colin » : « la crise des refugiés est la crise des politiques européennes d’accueil des personnes en quête de protection et de vie meilleure. Le flux migratoire, expression déshumanisante pour désigner les hommes, les femmes et les enfants qui partent de leur pays pour gagner un autre où ils espèrent vivre dans la paix, être plus libres, plus heureux et/ou manger à leur faim.

 

Le terme de flux évoque plutôt des idées d’inondation, de raz de marée, de digue et c’est bien à cause de ces connotations qu’il est utilisé. Les faux demandeurs d’asile désignent la plupart des étrangers qui demandent à bénéficier de la protection internationale prévue par la Convention de Genève, aujourd’hui à priori soupçonnés d’abuser des procédures d’asile pour contourner la législation sur l’immigration. »

 

La crise migratoire et ses manifestations répétitives dans le bassin de la Méditerranée se poursuit sans trêve. Cet espace maritime qui sépare l’Afrique et l’Europe est devenu un vrai cimetière des peuples du Sud et ne cesse de nous offrir des épisodes affligeants et des drames humains dont il est constamment le théâtre. Point n’est besoin de revenir sur la cruauté des odyssées des vaisseaux Aquarius, Lifeline et bien d’autres navires. Ce spectacle fait suite à cette image inhumaine sur le commerce humain en Libye dû à la sévérité du dispositif anti-immigrant des partenaires notamment européens.

 

C’est le lieu de saluer l’assistance des Organisations Non Gouvernementales, SOS Méditerranée et Médecins Sans Frontière (MSF) pour leur disponibilité à l’endroit des aventuriers.

 

L’humanité peut-elle oublier le drame Outre-Atlantique où aux frontières mexico-américaines, les enfants sont séparés de leurs familles conduites dans des prisons sans autre forme de procès ? L’inquiétude demeure toujours même si un décret présidentiel sous pression de la justice vient de mettre fin à la séparation des familles.

 

Le Haut-Commissariat des Nations-Unies par les Réfugiés (HCR) précise que l’essentiel des pays de départ viennent de l’Afrique au Sud du Sahara. Ce tableau noir ne peut être complet si la question des déplacés intra-africains est négligée. En 2016, l’Afrique comptait 13 millions de déplacés (qui restent dans leurs pays d’origine) et 6 millions de réfugiés (qui vivent dans un autre pays que le leur). Avec 30% du total mondial, c’est le continent le plus touché par la question des migrations forcées. Le HCR estime que deux millions de personnes supplémentaires ont été contraintes de migrer en 2016 du fait de nouveaux conflits rapporte Michel Agier.

 

L’accueil des réfugiés représente un défi majeur pour l’Afrique. Parmi les dix pays du monde qui accueillent le plus de réfugiés, cinq sont africains : Ouganda, Ethiopie, Kenya, République Démocratique du Congo (RDC) et le Tchad.

 

La crise des refugiés secoue également l’Asie et le silence de la presse ne peut qu’enlever à cette crise une dimension mondiale.

 

Sur les 23 millions d’africains subsahariens qui vivent loin de leur pays (soit 3% de la population totale) environ 70% se sont installés dans des pays de la région et 25% dans des pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) majoritairement en Europe, secondairement en Amérique du Nord.

 

Les difficultés des refugiés africains partout dans le monde semblent entrer en contradiction avec les conclusions du rapport 2009 du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) dont le titre était « Lever les barrières, mobilité et développement humain ».

 

Devenu un hameau du fait de la mondialisation par l’économie numérique, le monde n’accepte que la circulation des biens marchandises, capitaux et services et non les espèces humaines. La petite guerre commerciale, avec l’avènement du Président TRUMP aux Etats-Unis, entre les grands pôles ne peut effacer cette réalité

 

 

I- Comment trouver une issue à ce drame mondial ?

 

La sortie de crise interpelle l’humanité. Ce n’est pas surprenant pour la simple raison que le continent africain, victime cruelle de ce drame, demeure encore le paradis potentiel multimilliardaire mais en mendicité en dépit de ses ressources.

 

Continent très vaste, 4 fois l’Europe, 4 fois l’Inde, 4 fois le Brésil, 3 fois la Chine et regorgeant d’énormes ressources inimaginables : pétrolières et minières. Les ressources humaines n’y font pas défaut : en 2050, le continent africain sera le plus peuplé du monde, près de 2,5 milliards d’habitants avec près de 65% de jeunes de moins de 35ans. Si ces jeunes sont professionnalisés, ce continent demeurera celui de l’espoir et de l’avenir avec le dividende de cette croissance démographique.

 

Malheureusement, ce continent est toujours victime d’une gouvernance désastreuse depuis l’esclavage, la colonisation et son partenariat avec le reste du monde. Elle reste encore victime d’interférences et d’ingérences étrangères. Un continent divisé qui peine à retrouver son unité. Un continent d’une gouvernance marquée dans certains pays, selon les publications des instituts de Bonne Gouvernance, par une gestion sur la base des ethnies, des tribus, des régions, d’exclusions au lieu de partage. Un continent par endroits marqué par le blanchiment des ressources vers les paradis fiscaux et qui peine à se débarrasser de la corruption généralisée.

 

Ces insuffisances sont encouragées par la marche difficile de la démocratie, de la liberté d’expression et de presse et la faiblesse d’institutions de contrepouvoirs y compris la société civile.

 

A ces facteurs contre-performants s’ajoute la mal gouvernance mondiale avec son impact négatif sur le développement du continent et sa véritable insertion dans l’économie mondiale :

 

– Blanchiment de capitaux au détriment des peuples africains et au profit des économies du Nord ;

– Commerce international et exportation de produits de base avec une faible échelle de valeurs ajoutées donc une faiblesse dans la capacité de transformations des productions ;

– Dette et monnaie ;

– Destruction du développement ;

– Aide publique au développement en deçà de l’espoir face aux grands défis ;

– Impacts négatifs des changements climatiques impulsés par les industries polluantes des pays du Nord.

La combinaison de ces dimensions internes et externes de la gouvernance ne peut qu’aboutir à ce cercle vicieux face à la faiblesse des politiques et des stratégies. Pauvreté, chômage massif des jeunes, maladies, système éducatif précaire, exclusions, guerres ethniques et tribales dont les conséquences sont les déplacés à l’intérieur des pays du continent et à l’extérieur (30%) notamment l’Europe, l’Amérique du Nord et dans une moindre proportion l’Asie.

 

La riposte internationale par le biais de l’Organisation des Nations Unies, l’Union Européenne et l’Union Africaine est en deçà de l’ampleur de la gravité de cette crise.

 

 

A- Nécessité d’une rupture dans la politique de gestion de cette crise aux Nations Unies

 

Aux Nations Unies, la tentative de gestion de la crise migratoire est dévolue à l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations). L’impact de son existence est mineur.

Les Nations Unies sont connues par leurs nombreuses actions dans les foyers de tensions sources du phénomène de populations déplacées, de réfugiés et de demandeurs d’asile. Les Nations Unies sont dans un rôle de sapeur-pompier et moins dans un rôle de prévention. Le caractère qui confère à l’ONU celui d’une Organisation intergouvernementale repose sur deux organes : l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité.

 

Sous les auspices des Nations Unies, la Communauté internationale a lancé en 2015 la vision des Objectifs de Développement Durable (ODD) à la suite des enseignements des Objectifs du Millénaire pour le Développement lancés en 2000 à Monterrey au Mexique. Avec les ODD (17 objectifs et près de 161 cibles) le principe est clair : « Ne laisser personne pour compte sur notre planète » La mobilité humaine est un facteur décisif du développement durable, les migrants ne faisant qu’exercer leurs droits et leurs libertés fondamentales.

 

La crise migratoire tirant sa source de la pauvreté, des guerres, des effets néfastes des changements climatiques, l’idée est de s’attaquer à la racine de ce mal, c’est-à-dire la mauvaise gouvernance d’où la mise en place du « Forum Politique de Haut Niveau pour le Développement Durable » crée par le Sommet de Rio+20 en juin 2012 et qui a su intégrer la Vision de l’Afrique 2063. Sa structure et ses modalités de fonctionnement ont été déterminées par l’Assemblée Générale des  Nations Unies dans sa résolution (67/290) du 9 juillet 2013. La vision est d’aboutir à une institution planétaire chargée de veiller à la qualité des politiques et stratégies en matière de gouvernance des affaires de nos pays et de notre planète, une espèce de mécanisme de surveillance multilatérale et d’évaluation des politiques et stratégies.

 

Le mandat du Forum Politique de haut niveau appuyé par les institutions de BrettonWoods et institutions multilatérales devrait être renforcé lors de la 73ème Session de l’Assemblée Générale, à l’ occasion du réexamen de sa structure et de ses modalités de fonctionnement. En effet, aux termes du paragraphe 29 de cette Résolution, l’Assemblée Générale a décidé d’examiner de nouveau la structure et les modalités de fonctionnement du Forum à sa soixante-treizième session.

J’exhorte le Secrétaire Général des Nations Unies à aider les Etats Membres à engager une réflexion approfondie sur la question. Le Forum Politique de Haut Niveau pourrait donc être constitué en un organe faîtier coiffant les mécanismes régionaux d’examen par les Pairs à l’instar de celui de l’Union Africaine. Le cas échéant, il serait souhaitable de lui conférer un caractère d’instance exécutive, capable d’interpeller les Etats et, d’imposer au besoin des sanctions à ceux d’entre eux qui gouvernent au détriment de leurs peuples et sacrifient la jeunesse de leur pays et les générations futures. Cette instance suprême devrait aider les peuples pauvres à récupérer leurs ressources blanchies dans les paradis fiscaux. Notre salut collectif est à ce prix. Dans ce cadre, le phénomène de la résurgence de l’extrême droite faisant fond de la xénophobie dans plusieurs pays occidentaux peut aussi être plus facilement contenu pour éviter que notre monde n’aille à la dérive.

Cette formule ne peut que conforter le dispositif envisagé pour le suivi de la mise en œuvre du Pacte Mondial et de la Déclaration de New York de septembre 2016, à savoir :

– La conférence d’examen périodique de haut niveau qui sera convoquée après la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le pacte mondial, qui se tiendra en décembre 2018 au Maroc, lors de laquelle seraient examinées en particulier les nouvelle actions et orientations stratégiques à définir s’agissant de gérer la dynamique évolutive des migrations ;

– Le Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et les éléments de développement, qui peuvent tous les cinq ans, servir de cadre à l’examen de tous les éléments des migrations ;

– les échanges de vues sur les pratiques exemplaires en matière de politiques migratoires dans le cadre d’autres réunions annuelles existantes ;

– La mise de ces processus en corrélation avec les dispositifs de suivi mis en place pour le Programme 2030, y compris le Forum Politique de Haut Niveau.

 

Je suis d’avis que l’engagement du Secrétaire Général des Nations Unies en faveur de la prévention et du règlement  des conflits doit le motiver à être plus actif et plus hardi face à la crise migratoire. Il devrait œuvrer pour un monde ouvert où les personnes jouissent d’une mobilité légale, régulière et ordonnée à l’instar de la liberté de circulation des biens et des capitaux bien établie maintenant dans les relations interétatiques.

 

Le principe fondamental à observer en la matière est que les droits de l’homme de toute personne quittant son pays doivent être respectés, indépendamment du statut migratoire de la personne en question.

 

Il est regrettable de constater que certains pays d’Afrique de l’Ouest soient amenés à conclure des Accords qui sont en contradiction avec les textes d’intégration régionale garantissant la liberté des biens et des personnes.

Notre monde globalisé est pris dans l’étau des dysfonctionnements de la gouvernance nationale et internationale et des crises sociales qu’ils engendrent. Cette situation ne doit pas entamer notre sens de l’humanité. Elle doit plutôt nous pousser à rechercher les moyens de redresser la barre afin d’intégrer et d’aider les personnes affectées. Les pays victimes des turbulences géostratégiques doivent faire l’objet d’une attention particulière, en raison du caractère chronique de l’instabilité qui affecte leurs populations.

Le Haut-Commissariat aux Réfugiés vient de publier des chiffres troublants, qui font état d’un nombre record de 68 millions de réfugiés dans le monde, sans compter les migrants clandestins qui ne sont pas documentés. 70 % des réfugiés viennent de dix pays seulement.

Il est inconcevable que soient traitées de criminelles les personnes qui sont obligées de prendre la route de l’exil à la recherche de leur bien-être et qui fuient les conséquences de la violence systémique qui affecte de plus en plus de pays en développement, avec la complicité de leurs propres élites. L’Histoire jugera bien sévèrement les atteintes aux principes d’humanité qui heurtent profondément notre conscience collective et tordent le cou à nos valeurs fondamentales.

Au lieu de criminaliser la migration, nous avons tout à gagner à travailler à la faire accepter par tous comme un facteur bénéfique pour les pays d’origine, les pays de transit et les pays de destination qui doivent offrir et garantir une mobilité sans entrave et s’outiller pour assurer un encadrement bienveillant des flux migratoires.

Le moment est donc venu pour les Nations Unies de matérialiser le projet sur le PACTE MONDIAL sur la gestion des crises migratoires à l’instar de l’initiative des stratégies mondiales de lutte contre les changements climatiques.

Espérons que ce PACTE MONDIAL soit scellé à la prochaine conférence de décembre 2018 au Maroc.

Enfin, la réforme du Conseil de Sécurité doit tenir compte des  mutations qui ont affecté notre monde. L’exclusivité concédée par l’histoire du monde à cinq Puissances au sortir de la seconde guerre mondiale disposant d’un droit de véto ne garantit pas la stabilité de notre planète si ces Puissances continuent de faire prévaloir les rivalités en matière d’intérêts politiques et géostratégiques. Le conflit d’intérêts que crée cette dissymétrie (chaque Puissance  poursuit ses intérêts) peut aisément retarder la paix dans les foyers de tension et intensifier les flux migratoires.

Le cas de la Syrie et de certains d’autres est évident. Ce pays est une des principales sources de réfugiés et d’émigrés vers le Moyen Orient et vers le reste du Monde. Le véto de ces puissances est passé par là et la gouvernance politique en a souffert.

Le moment n’est-il pas venu pour marquer une rupture dans la gouvernance de l’Organisation des Nations Unies ?

Bien sûr que oui !

 

B- L’EUROPE OPTE POUR LA FERMETE ET LA FERMETURE DE SES FRONTIERES SOUS LA PRESSION DU VISAGROUP PAYS DE L’EUROPE DE L’EST AUXQUELS SEMBLE S’AJOUTER L’Italie – LE PRIX A PAYER POUR LA COHESION EUROPEENNE QUI GARANTISSE LA SOUVERAINETE DE CHACUN DES ETATS MEMBRES – LE PARTENARIAT UE- AFRIQUE VIENT APRES ET SILENCE SUR L’IMPACT DE LA DESAGREGATION DE LA LIBYE, CELUI DE L’ESCLAVAGE ET DE LA COLONISATION SUR L’AFRIQUE.

A L’AFRIQUE DE PRENDRE SES RESPONSABILITES.

 

Le partenariat stratégique Europe-Afrique s’essouffle face à ce dossier. En dépit des opportunités offertes, la réduction de la pauvreté en Afrique, partenaire commercial et financier de l’Europe demeure une équation difficile au point d’en finir avec l’exode des jeunes africains vers l’Europe.

 

Il faut certainement mieux cibler les politiques et stratégies communes car dit-on « l’Europe ne peut pas seule faire face à la misère du monde ». L’arsenal mis en place par l’Europe pour défendre ses frontières se renforce et est centré sur le système d’enfermement des migrants avec comme piliers les centres redoutables d’accueil dans chacun des Etats et des quotas centrés sur l’accord de Berlin. La responsabilité première devait revenir au pays d’accueil.

 

Selon MIGREUROP, les « lieux de privation de liberté sont un pilier des politiques migratoires européennes destinés à enfermer les étrangers en situation irrégulière le temps d’organiser leur admission sur le territoire ou leur expulsion. Ils ne cessent de se développer depuis les années 1980. Avec la montée du populisme, des murs se sont érigés. Les pays membres du VISEGRAD (Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie) ont eu recours à de véritables politiques et stratégies anti-immigrationnistes.

 

C’est depuis 2015 que l’Europe a marqué sa détermination avec une vision claire de contrôle de l’immigration dans les pays d’origine ou de transit. Outre le sommet euro-africain de la Valette, les initiatives politiques européennes se sont succédées trouvant un écho auprès de certaines Autorités. Les routes migratoires font l’objet de surveillance particulière : implantation de l’OIM, implantations militaires étrangères (USA, France, RFA, Italie), implantation d’EUCAP-SAHEL, zones de patrouilles policières conjointes, FRONTEX, etc. Les financements internationaux sont subordonnés à la performance des politiques et stratégies de lutte contre l’immigration illégale dans la plupart des pays africains.

 

Le dernier conseil Européen tenu à Bruxelles les 28, 29, juin 2018 ont inscrit au centre des débats, le point relatif à la lutte contre la recrudescence de la crise migratoire, véritable pomme de discorde au sein de l’Europe. Les conclusions ont abouti à l’ouverture des centres d’accueil à base volontaire au sein de l’Europe, à renforcer FRONTEX et les politiques d’ouverture des points de débarquement hors de l’Europe tout ceci dans un élan communautaire. Les pays du Maghreb ont déjà rejeté l’offre d’offrir des points de débarquement hors de l’Europe.

 

En réalité, un sommet dont le résultat a été de renforcer l’unité de l’Europe sous la pression des pays membres de VISEGRAD. L’Europe a parlé d’une seule voix et lancé l’avertissement aux pays d’origine. La souveraineté de chacun des pays européens tire son sens de l’Europe unie et solidaire. Le Président MACRON joue son leadership en la matière avec l’accord de principe sur un budget européen au sein de la zone EURO. Une vision pour en arriver à terme à faire de l’Europe des 28 un véritable espace où seraient assuré, la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes. A l’Afrique de prendre ses responsabilités par rapport à sa jeunesse.

 

 

C- LA PRISE DE CONSCIENCE EN AFRIQUE

 

La prise de conscience se consolide. En Afrique, la création du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs permet aux pays membres d’échanger sur l’expérience des uns et des autres : Gouvernance politique, démocratique, économique, sociale, constitutionnelle, environnement des affaires, intégration régionale, intégration sociale, éducation, Santé, justice, changement climatique, infrastructure, emplois des jeunes, économie numérique, secteurs économiques, etc. Une espèce de critères de Maastricht qui ont abouti à l’Europe des 19 (EURO) et l’Europe des 28, une véritable Puissance économique et commerciale dans le monde.

Il est souhaitable que l’adhésion à ce mécanisme de tous les pays africains soit obligatoire et non facultatif et fasse l’objet d’une surveillance particulière, surtout le volet emplois des jeunes et de la sécurité humaine. L’adhésion à l’Union Africaine doit être un mérite.

Ce Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs animé par les Chefs d’Etats et de Gouvernement devrait être aussi décentralisé au niveau des Communautés Economiques Régionales devant faire l’objet de surveillance particulière en matière de gouvernance centrée sur les ODD et les politiques structurelles, institutionnelles génératrices d’emplois pour la jeunesse.

Ce mécanisme doit être renforcé par le Forum Régional Africain pour le développement durable animé par le Conseil Economique pour l’Afrique.

Une véritable synergie s’impose tant au niveau de la représentativité que de la vision. La même synergie doit exister entre Le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs, le Forum Politique Régional de la CEA et le forum Politique de Haut niveau pour le Développement Durable des Nations Unies.

C’est avec la Jeunesse que l’Afrique intégrée peut construire l’édification de son avenir radieux.

Après l’odyssée des vaisseaux qui déversent notre jeunesse en pleine méditerranée, après l’avertissement de l’Europe sur sa détermination à fermer sa frontière, que se propose l’Afrique face à l’explosion de cette bombe de la jeunesse exposée au chômage massif, à la pauvreté, à la misère, aux maladies, si l’Europe ferme définitivement ses frontières ?

La bonne gouvernance des affaires du continent dans un élan intégré et unitaire demeure la vision à consolider. Seule l’Union Africaine forte et unie peut consolider notre souveraineté dans l’intérêt de notre jeunesse.

 

 

Dr Thomas Boni YAYI

Ancien Président du Benin

Ancien Président de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements Membres de l’Union Africaine – 2012

 

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