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Le triomphe de la vérité

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Décryptage de l’actualité sur la Radio nationale: Aké Natondé explique les réformes de Talon


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Bonaventure Aké Natondé, député à l’Assemblée nationale

L’émission « 90 minutes pour convaincre » de la Radio nationale a reçu un acteur politique béninois, et pas des moindres. Il s’agit de l’ancien ministre, député de la majorité parlementaire, élu de la 24ème circonscription électorale, Bonaventure Aké Natondé. C’était ce dimanche, 17 juin 2018 sur le thème « Politique de la carotte et du bâton sous le régime de la rupture ». A cet effet, l’invité a décrypté certains sujets qui font l’actualité ces derniers mois au Bénin. Sans langue de bois, le député de la 7ème législature, Aké Natondé a passé en revue l’adoption des lois sur le bail et la retraite en République du Bénin, l’interdiction du commerce de l’essence de contrebande communément appelée « Kpayo », la lutte contre l’impunité, les réformes sous le régime Talon dans le système éducatif et surtout dans l’enseignement supérieur, le dernier remaniement ministériel, la nouvelle Cour Constitutionnelle et bien d’autres sujets.

 

Deux lois : le bail et  la retraite

« Je suis socio-démocrate dans mon cœur car, pour moi, nous avons le devoir de promouvoir le développement, mais aussi de donner à ce développement un visage humain, d’où la nécessité de lier au libéralisme, un peu de socialisme. C’est ce qui m’amène à combattre. Dans un pays où 65% des jeunes  se battent, il est bon d’œuvrer pour la liberté sociale et permettre à la couche juvénile de prendre son élan afin d’atteindre les capacités de création de richesse ». C’est en ces termes que le député a justifié son engagement dans  les propositions de lois sociales, avant de faire remarquer : « Je ne fais que mon travail de législateur ». Si pour Aké Natondé, sa lutte va en faveur de la jeunesse qui est également fortement impliquée dans le commerce du « kpayo », dans un contexte où le Code pénal vient  l’interdire, il y a bien une explication. A l’en croire il faut d’abord comprendre que le Code pénal n’est pas une loi sur le «kpayo ». Il contient 1007 articles et c’est un chantier déjà ouvert par le régime du Général Mathieu Kérékou. « C’est un projet de loi de 2001 qui vient d’aboutir », précise-t-il. Et comme pour rafraichir la mémoire au peuple, il confie : « Tous les régimes ont contribué à l’élaboration du nouveau code. L’ancien code date de l’époque coloniale. Or, depuis quelques années, il y a plusieurs infractions qui se sont développées telles que : la vente de l’essence de contrebande, la cybercriminalité, le terrorisme…Face à ces infractions, les juges n’ont pas le confort juridique pour situer les plaignants ». Et puisque le « kpayo » nourrit plusieurs familles, il ne faudra pas en finir avec de façon brusque. C’est pourquoi, Aké Natondé a appelé à la mise en place d’une bonne stratégie pour amener les gens à sortir progressivement de l’activité. Et comme propositions, l’invité a souhaité la multiplication des stations-service dans le pays, avant de conclure sur ce sujet : « Si après tout cela, les gens ne quittent le secteur, ce dernier va les laisser. Ceci, dès que le Nigéria fermera un jour ses frontières et, mieux, trouvera des solutions pour bloquer les produits qui sortent de façon informelle de son territoire. Il faut donc que la jeunesse prenne conscience en allant aux activités formelles ». Abordant la loi sur la retraite, le député a laissé entendre que ce combat vise à faire libérer la place à la jeunesse. « Dans un pays où les jeunes sont au chômage, il ne serait pas bon de maintenir l’âge de la retraite des parents à 65 ans alors que les enfants souffrent à la maison »,  a justifié l’ancien ministre de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle. « Ce combat fait que nous avons enregistré des départs massifs à la retraite. Donc à 60 ans, il faudra aller à la retraite » s’est-t-il satisfait au cours de l’émission.

 

Réformes « accélérées » sous Talon

« Une réforme est un changement pour améliorer, et tout changement apporte de la résistance. Or, elle contribue à tout ce qui va amener à améliorer le niveau de vie » a déclaré le président  du Congrès pour le développement et la solidarité (Cds  Finagnon), en abordant le sujet des réformes. Sur la question relative à la gestion déléguée du Port autonome de Cotonou, il a estimé que la gestion d’un port est quelque chose de très complexe, et que tous les gouvernements, depuis l’indépendance, se sont essayés avec des hommes compétents. C’est pourquoi, il dit rêver de voir un jour le port de Cotonou s’animer plus  que celui de Lomé au Togo, par exemple. Pour l’heure, le Bénin n’a pas encore révélé ses compétences pour la gestion du port, selon lui. « Le jour où des compétences vont se développer dans ce pays, on aura des béninois capables de sauver le port de Cotonou. On ne manque pas de compétences, mais elles ne sont pas encore découvertes » a lâché Aké Natondé.

La lutte contre l’impunité dans le dossier de l’Assemblée nationale

La lutte contre la corruption et le dossier relatif à la construction du siège de l’Assemblée nationale étaient aussi au nombre des points sur lesquels Aké Natondé s’est exprimé au cours de l’émission. Sur la corruption, il pense que la lutte contre l’impunité doit se poursuivre avec tous les gouvernements. Pour lui, on doit discipliner les gens dans la gestion de la chose publique. A la question de savoir pourquoi la lutte reste sélective et n’inquiète guère certaines personnalités impliquées, il répond : « C’est une accusation qui a toujours  circulé depuis des années. On le dit à tous les régimes ». Et pour faire la nuance, il a invité à observer qu’il y a des acteurs de la majorité qui sont aujourd’hui interpelés et jetés en prison. « Il n’y pas de lutte sélective. Il faut avoir confiance à la justice béninoise ». C’est pourquoi, soutient-il, le Chef de l’Etat est obligé de sévir afin que  l’histoire ne retienne de lui, un président de légèreté et de lutte sélective. « L’ancien président Yayi a, en son temps fait des efforts en envoyant le dossier à l’Assemblée, mais la balle n’avait pas été saisie au bond par l’Assemblée pour très tôt traiter le dossier » a précisé l’invité qui dit se battre aujourd’hui pour que la Haute cour de justice entre effectivement dans la lutte. « Il est temps que la Haute cour de justice fonctionne. C’est pourquoi, je regrette le rejet total de la révision de la constitution. On pouvait revoir certaines parties du document dont le contenu s’imposait ». Aké Natondé a saisi l’occasion pour justifier l’échec des levées d’immunité parlementaire. Pour lui, la levée d’immunité ne doit  pas être un sujet tabou. On doit l’enlever et  permettre au concerné d’être jugé comme tout citoyen. Il projette qu’ « on en viendra là tôt ou tard ». 

 

Du dernier  remaniement à l’installation de la nouvelle Cour Constitutionnelle

Abordant la question du remaniement qui a vu la région d’Agonlin perdre le ministère des infrastructures et des transports et quitter le gouvernement, l’ancien ministre a exprimé sa tristesse. « C’est avec beaucoup d’amertume que nous avons perdu le poste du ministère des transports » a-t-il confessé, précisant que les militants sont conscients que ce n’est pas la chasse gardée de la région. A la question de savoir si le Président Joseph Djogbénou et les membres seront  à la hauteur de leur mission à la tête de la Cour constitutionnelle, le député répond par l’affirmative. « Cette Cour sera à la hauteur des attentes au regard de la qualité des membres qui la composent » déclare-t-il, voulant comme preuve de son optimisme, les réformes déjà engagées par la nouvelle équipe chargée de présider aux destinées de la haute juridiction et qui, selon lui, rassurent. « Désormais, il y aura des séances publiques. Ce sont de très bonnes initiatives et je suis convaincu que cette cour ne sera pas aux ordres. Elle va rendre des décisions propres et contredire le gouvernement en cas de nécessité », a déclaré confiant, l’ancien ministre.

 

Pour un enseignement supérieur de qualité

Promoteur de l’établissement supérieur privé, HECM depuis 1999, Aké Natondé n’a pas occulté les questions relatives aux réformes engagées dans l’enseignement supérieur depuis quelques mois. Pour lui, il faut nécessairement appliquer les textes de la République pour une éducation de qualité, car l’éducation est prioritaire pour l’Etat, et le privé peut recevoir délégation du public. Dans tous les pays, les réformes sont en cours au jour le jour, a avancé l’ancien ministre avant d’inviter ses pairs promoteurs à comprendre que l’objectif des réformes n’est pas d’éliminer des établissements, mais de les aider à se mettre au pas pour une formation de qualité dans le supérieur. « L’examen de licence est une première dans le monde. Le Bénin a innové, et il faut le féliciter dans cette expérience en cours sur trois ans » s’est-il réjoui. A l’en croire, les établissements d’enseignement privé ne peuvent pas continuer à fonctionner avec des enseignants vacataires. Les enseignants du privé doivent pouvoir être sollicités par le public pour encadrer les apprenants, comme c’est le cas avec HECM qui le  fait déjà avec des écoles des universités publiques comme l’EPAC.

Emmanuel GBETO

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