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Le triomphe de la vérité

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Edito: Karl Marx aujourd’hui


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Il y a 200 ans naissait en Allemagne, le 05 mai 1818, le théoricien le plus controversé le l’économie moderne : Karl Marx.
Deux siècles après, presque tous les régimes politiques ayant été basés sur sa théorie ont sombré économiquement et politiquement. Son nom est devenu synonyme de révolution violente, d’utopie et de dictature. Il a inspire en effet, certains des régimes les plus cruels de l’histoire, des goulags staliniens de Sibérie, aux camps de la mort de Pol Pot au Cambodge, en passant par les infâmes prisons de Ségbana et PLM au Bénin.
Pour ses admirateurs, il reste pourtant un prophète visionnaire dont les idées mèneront un jour l’humanité à une société égalitaire et sans classe. Karl Marx demeure aujourd’hui une figure historique colossale, l’un des rares intellectuels dont on peut dire qu’ils ont transformé la pensée économique et politique. Ses deux ouvrages les plus célèbres, Le manifeste du parti communiste et Le capital, sont encore étudiés dans presque tous les pays du monde.
Parlons justement de ses idées. Nous nous imaginons à peine aujourd’hui l’influence des idées de Marx dans la construction du monde, jusque dans la mise en place des mouvements sociaux qui ont récemment secoué le Bénin. Karl Marx définit en effet deux classes sociales, le prolétariat (les ouvriers) et la bourgeoisie (les riches et leurs collaborateurs). Et son idée centrale, c’est que « la lutte des classes est le moteur principal de l’histoire ». Autrement dit, tant que les pauvres ne se soulèveront pas pour arracher le pouvoir aux riches, ils demeureront pauvres et exploités. Il incite partout dans le monde à des soulèvements populaires et à des coups d’Etat qui instaurent ce qu’on appela la « dictature du prolétariat », c’est-à-dire l’imposition brutale de la volonté des soi-disant pauvres qui se saisissent du pouvoir pour l’exercer au profit de l’instauration d’une société socialiste. La « conscience de classe » détermine donc l’urgence de la révolution des masses populaires. Ces notions ont conduit également à la mise en place de partis politiques et de syndicats d’obédience communiste. Selon lui, d’ailleurs, le capitalisme est appelé à s’effondrer sous le poids de ses propres contradictions.
Ces idées ne vous rappellent rien ? Essentiellement, si le parti communiste est presque réduit à néant aujourd’hui au Bénin, il a réussi à s’introduire dans les syndicats. Il s’agit notamment des syndicats membres de la CSTB dont les principaux responsables ne cachent pas leur obédience communiste, encore moins leurs idées marxistes.
Mais ces mêmes idées furent à la base du régime du PRPB (marxisme-léninisme) dont on connait les turpitudes. Celles-ci ne sont rien à côté des ravages provoqués par Staline en ex-URSS qui fit pas moins de 12 millions de morts. Le régime marxiste des Khmers Rouges de Pol Pot au Cambodge tua deux millions de Cambodgiens (presque le quart de la population). Mao Tsé Toung en Chine ne fit pas moins de 40 millions de morts dans le cadre de la « Révolution culturelle » conduite par le Parti communiste. Mais les tueries de masse n’ont pas conduit la Chine à la prospérité. Il a fallu les réformes économiques de Deng Xiaoping pour mener le pays au progrès. Même si tout le monde admet aujourd’hui qu’il a réussi, dans la terreur, à unifier la grande Chine et à créer une discipline patriotique devenue exemplaire. En octobre 2017, lors du XIXème congrès du Parti communiste chinois, le président chinois Xi Jinping a appelé à renforcer le parti « dans le gouvernement, l’armée, la société, les écoles, au nord, au sud, à l’est, à l’ouest et au centre ». « Le parti dirige tout », avait-il affirmé. Explication : même dans les plus grandes entreprises chinoises (qu’elles soient publiques ou privées), les instances du parti doivent s’imposer et elles s’imposent effectivement.
C’est dire que même si presque tous les régimes communistes ou socialistes ont disparu, ceux qui restent (en Corée du Nord et, dans une certaine mesure, en Chine) n’en ont pas fini avec la conception totalitaire du pouvoir.
Au plan économique, Karl Marx aide à prendre conscience des inégalités qui rongent la société. On peut même dire qu’une partie de ses idées sont reprises aujourd’hui avec l’élaboration de plans sociaux prenant en compte les besoins des plus vulnérables de la société. Et à juste titre d’ailleurs : quand il meurt dans la misère la plus totale en 1883, seulement onze personnes ont assisté à son enterrement au Highgate Cemetery de Londres.

Par Olivier ALLOCHEME

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