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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Madame Zéneb TOURE, cheffe division société civile et innovation sociale à la Banque Africaine de Développement: « On est très surpris de la grande mobilisation de la société civile au forum »


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L’Evénement Précis : Quels sont vos sentiments en voyant la mobilisation autour du forum qu’organise votre banque, madame Touré?

Zéneb TOURE : Nous sommes vraiment satisfaits. D’autant plus que nous n’avons pas financé ces participants qui sont venus de partout, nous sommes vraiment fiers et ravis de voir que la société civile africaine prend de plus en plus la banque africaine de développement comme son institution, comme sa banque. C’est comme on le dit, c’est votre banque. Et vous devez être là, vous décidez avec elle de ce qui va se passer sur le terrain. Mais aussi être là pour l’accompagner dans ce qu’elle fait. Nous sommes très ravis de voir que la société civile s’est mobilisée. Depuis que les enregistrements ont commencé, nous avions pensé qu’avec de différents messages envoyés pour dire qu’on ne prenait pas en charge les frais de participations, cela allait réduire le nombre de participants. On est très surpris en termes de participation, mais aussi en termes de la qualité des interventions. Une représentation très haute de la banque elle-même montre le sérieux que la banque prend pour engager avec la société civile. Vous avez vu le Chick économiste qui est le vice-président, avec deux vice-présidents au panel inaugural. Je pense vraiment que nous sommes en train d’avancer vers un engagement de la société civile comme partenaire. C’est un très bon démarrage. Nous espérons que la société civile organise d’autres sessions. Ce qui va permettre d’avoir aussi une diversité d’expériences à partager avec nous.

Les participants se demandent ce que deviendront les recommandations issues de ce forum. Que leur répondez-vous ?

Comme on l’a dit, le forum de la société civile se tient avant les assemblées annuelles de la banque, pour apporter les recommandations de la société civile au niveau de l’Assemblée annuelle. Donc nous, nous sommes en train de travailler avec le département industrialisation, parce que le forum porte sur l’industrialisation, cette année. Nous avons travaillé avec ce département pour organiser ce forum. Et comme vous l’avez certainement constaté, une session consacrée à l’industrialisation avec la stratégie de l’industrialisation ainsi que les travaux de groupe qui ont permis de travailler sur les différents piliers de la stratégie à savoir, le cadre législatif pour les politiques qui facilite les investissements dans le secteur privé, mais aussi les talents et les compétences ainsi que sur le capital et le financement. Donc on demande à la société civile des recommandations que nous allons présenter et porter au niveau de l’Assemblée annuelle.
Vous pensez comme certains participants qu’il faut convoquer les gouvernements et que les accords coloniaux qui arrièrent l’Afrique soient mis sur la table ?
Je pense qu’il faut qu’en tant que société civile africaine, nous dépassions un peu ces revendications qui ne peuvent pas passer ici. Je suis désolé. Je viens moi-même de la société civile. Mais il faut qu’on avance. On est tous conscients de notre passé. On est tous conscients du présent et des pesanteurs qui sont sur nous, aussi bien à l’international qu’au plan local. Même au niveau de nos pays, il y a des pesanteurs socioculturelles. Mais qu’est-ce que nous faisons pour corriger cela?…Parce que si nous continuons à pointer l’extérieur, prendre les autres comme le problème, je pense qu’on ne va pas avancer. La société civile est là aussi pour essayer de voir, comment à partir des problèmes que nous avons, des solutions peuvent être envisagées. Et quand la société civile vient vers nous, vient vers les institutions, même en vers elle-même, pour présenter les problèmes et les challenges, ainsi que les propositions, c’est une bonne chose. Cette manière est la bonne pour construire. On peut se perdre. Mais ce n’est pas les autres qui vont faire le travail à notre place, nous aider à nous construire. Eux ils sont en train d’avancer.

Quels sont les échecs qui ont poussé banque africaine de développement à initier un forum du genre?
La banque n’engage pas ce forum parce que nous avons des échecs. La banque l’engage parce qu’elle devient plus responsable. Elle devient une institution qui veut avancer pour plus de recevabilité parce qu’on se situe aussi dans un mouvement global, planétaire où, de plus en plus, il y a beaucoup plus de demande sociale, beaucoup plus de recevabilité. Et donc, nous sommes dans un mouvement mondial et il est important que la banque avance aussi dans ce cadre.

Les citoyens sont aujourd’hui plus demandeurs de recevabilité.
Il y a 20 ans, les gens ne demandaient pas des comptes. Aujourd’hui, tu fais quelque chose, c’est déjà sur facebook.
Il y a une demande sociale, de recevabilité, de reddition des comptes qui est imposée maintenant aux gens. En tant qu’individu, je dois savoir ce que je fais.

Vous voulez donc mieux suivre vos politiques?
C’est bien cela. Nous voulons mieux suivre nos politiques. Nous voulons intégrer la société civile pour qu’elle nous aide à mieux identifier les priorités et mettre en place des programmes qui collent mieux avec les besoins des populations. Si nous montons un projet énergie, quelles sont les différents piliers de ce projet sur lesquels nous devons mettre l’accent en priorité que ce soit au Bénin, au Burkina Faso, où les problèmes sont différents.

Industrialisation, vous avez dit. Et vous êtes conscient que sans d’énergie, pas d’industrialisation. Et c’est ce qu’a soulevé le forum. Comment atteindre cet objectif ?
Notre stratégie light of Africa dit déjà tout. Elle est très ambitieuse et va nous permettre d’électrifier. On dit l’accès universel à l’énergie. L’énergie est devenue aujourd’hui une question de droit humain.

Entretien réalisé à Abidjan par Gérard AGOGNON

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