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Le triomphe de la vérité

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Dossier du siège du Parlement en construction: Le BMP s’engage à livrer tous les responsables à la justice


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Les ministres José Didier Tonato et Joseph Djogbénou au Parlement

Le dossier du siège de l’Assemblée nationale en construction à Porto-Novo a révélé à la face du monde, quelques vérités sur la mauvaise gouvernance sous le régime défunt. Comme convenu, une délégation du gouvernement du Président Patrice Talon a présenté, ce lundi au Palais des Gouverneurs, une communication sur ce fameux dossier. Le résumé du rapport définitif de l’audit technique, juridique et financier du chantier, réalisé par le Cabinet Qcs-Services, a permis de connaître les dessous de ce gros scandale financier et laisse transparaître la mauvaise foi aussi bien des cadres du ministère de l’habitat d’alors, de l’entreprise Serhau SA, maître d’ouvrage délégué des travaux que des exécutants du marché de construction du siège de l’institution parlementaire à l’entrée de la ville de Porto-Novo.

Dans son speech introductif, le Garde des Sceaux, ministre de la justice a fait un bref rappel de la genèse du projet de construction du siège de la deuxième institution de la république. Il s’agit, à l’en croire, de la traduction de la volonté constante de notre peuple au regard de l’importance du pouvoir législatif qu’incarne l’Assemblée nationale, pouvoir au cœur de la démocratie béninoise. C’est un projet, souligne-t-il, visant à offrir un cadre de travail décent et moderne aux députés. Il est composé de ce fait, d’une première phase composée d’un bloc administratif, d’un hémicycle, d’une salle polyvalente, d’une infirmerie, de cinq passerelles, des guérites, du local technique et du local groupe froid.Mais les travaux démarrés le 14 novembre 2008 en Maîtrise d’Ouvrage Déléguée de la SERHAU-SA, pour une durée contractuelle de deux ans, après les études architecturales et techniques de 2006, ont été suspendus deux fois successives après deux audits. Un premier conduit par l’Inspection Générale du Ministère chargé alors de l’urbanisme et de l’habitat et une expertise technique internationale complémentaire commanditée en janvier 2013, conduite par Bureau VERITAS BENIN. Le gouvernement du Président Talon, a-t-il précisé, avait donc hérité d’un chantier dont les travaux ont été démarrés depuis neuf ans avec trois ans et demi de suspension par le Maître d’Ouvrage. Ainsi, conscient de ce que « le siège de l’Assemblée nationale est le sanctuaire de la démocratie, le socle de l’expression de la souveraineté du peuple », le président Patrice Talon a engagé des concertations en vue de discussion sur les conditions de poursuite et d’achèvement de l’immeuble en construction à l’entrée de la ville capitale. Un engagement devenu très tôt un devoir en raison de la forte pression des Parlementaires à travers différentes interpellations de l’Exécutif sur le dossier. Le cabinet d’audit QCS SERVICES sélectionné en vue d’éclairer le Gouvernement sur les conditions de la reprise des travaux sur le chantier, a livré le rapport définitif de son audit technique, financier et juridique de la construction du Siège de l’institution en novembre 2017. La communication du Gouvernement de ce lundi a donc pour objectif de rendre compte des conclusions de cet audit aux Béninois. De cette communication, on retient que les travaux ont été repris suite aux décisions prises en Conseil des Ministres en ses séances des 12 et 17 septembre 2014, conformément aux conclusions du rapport de l’audit. Le montant prévisionnel global qui était de 18.565.050.000 F CFA, la convention signée avec la SERHAU-SA porte sur un montant de 16.000.000.000 F CFA TTC et la première série d’appels d’offres avoisinait déjà 17.100.176.369 F CFA TTC à la fin de la passation des dix (10) premiers marchés en 2008-2009. Mais avec l’audit financier réalisé par Qcs Services, neuf ans après le démarrage des travaux, a révélé que plus de 22 milliards ont déjà été versés à la société SERHAU-SA, maître d’ouvrage délégué, qui a engagé environ 20 milliards de francs Cfa. Par ailleurs, le Taux d’exécution physique du chantier est de 45,71% contre 56,19% de taux d’exécution financière et il faut encore mobiliser environ 22 milliards, 500 millions pour l’achèvement du chantier. « Neuf ans après le démarrage des travaux, y compris les trois ans et demi de leur suspension par le Maître d’Ouvrage, le chantier n’a pas évolué. Il a même été abandonné du fait de sa complexification par des procédures judiciaires dont l’une des étapes fut la condamnation de l’Etat à payer, au titre de différents préjudicies supposés, la somme de F CFA 32 000 000 000 à l’entreprise en charge des gros œuvres. Cette procédure est encore pendante devant la Cour d’appel de Cotonou. », a déploré le Ministre Joseph Djogbénou. Pour lui, l’état actuel de l’édifice doit interpeller la conscience de chaque citoyen de ce pays. Car, argumente-il, « il renvoie malheureusement au souvenir de nos impuissances, de nos incapacités et notre répulsion à nous soumettre à la discipline qui enrichit et à l’organisation qui construit, en ce qu’elle est transparente, technique, rigoureuse et confiée aux hommes et aux femmes de compétence avérée ». L’orateur principal a été appuyé par son collègue du Cadre de Vie et du Développement Durable, José Didier Tonato qui, au terme de son intervention, a introduit l’expert auditeur du cabinet Qcs services pour l’exposé au moyen d’une projection Vidéo des principaux constats physiques.
Les conclusions de l’audit du cabinet Qcs Services ont révélé de graves irrégularités qui amènent à émettre de sérieux doutes sur la stabilité et la sécurité du nouveau siège de l’Assemblée nationale. L’expert a martelé que le maître d’ouvrage délégué Serhau SA a fait caresse grave de la non-maîtrise du coût et du délai du projet, la violation du Code de passation des marchés publics, le non-respect du dépôt du permis de construire, la poursuite du chantier sans étude technique sérieuse. Et si l’on se résout à la reprise du chantier en l’état actuel, son coût global serait de 45 milliards 172 millions.

Débat houleux
Au cours du débat, les députés toutes tendances confondues, ont été très amers dans leurs interventions. Tel un coup de massue, la communication leur a permis de se rendre compte du copinage, du favoritisme et du népotisme des acteurs appelés à assurer différents rôles dans la réalisation de ce projet. L’honorable Louis Vlavonou a poussé sa curiosité pour s’interroger sur le choix du site puis les conditions de passation des marchés de ce chantier. Face à ce scandale dans lequel des milliards de francs Cfa ont été engloutis, les Elus du peuple ont souhaité qu’une procédure judiciaire soit enclenchée à l’encontre de tous ceux qui sont impliqués dans le dossier. Ils ont juré d’accompagner le gouvernement dans cette lutte contre la corruption et l’impunité. Ils ont, par la même occasion, plaidé pour le choix d’un autre site pouvant abriter un siège moderne digne du nom.

Le BMP pour la manifestation de la vérité

Au terme des débats qui ont suivi la communication du gouvernement sur le dossier du siège de l’Assemblée nationale en construction, l’équipe de coordination du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) a animé un point de presse, ce lundi au Parlement. Le premier coordonnateur du Bloc, l’honorable Jean-Michel Abimbola et ses collègues André Okounlola, Louis Vlavonou, Bénoît Dégla, Adam Bagoudou, Rachidi Gbadamassi, Orden Alladatin ont dénoncé le scandale du chantier de construction puis réaffirmer leur engagement aux côtés du Chef de l’Etat pour une lutte efficace contre la corruption. « Le BMP s’engage à soutenir le président Patrice Talon pour la poursuite de toutes les personnes. (…) Le BMP est résolument prêt pour lever les immunités des députés impliqués dans des dossiers de malversation afin que ceux-ci lavent leur honneur et celui de l’institution parlementaire en se mettant à la disposition de la justice pour la manifestation de la vérité », a fait savoir l’honorable Abimbola. Pour son collègue Rachidi Gbadamassi, plus personne ne doit évoquer le vieux cliché d’une lutte sélective contre la corruption sous Patrice Talon. Il a juré de faire rendre gorge à toute autorité politique, fut-elle ministre ou député impliquée dans un quelconque dossier de mauvaise gouvernance.

Germin DJIMIDO

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