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Le triomphe de la vérité

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Edito: L’inconséquence a un prix


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Les hauts cris de ceux qui s’autoproclament « défenseurs de la démocratie » se sont fait entendre encore. Cette fois-ci, ils en ont contre l’honorable Dakpè Sossou qui a eu la sottise de penser que Patrice Talon fera un second mandat de sept ans s’il le veut. Curieusement, la plupart de ceux qui appellent à la lapidation du député de Lokossa sont les mêmes qui, en avril 2017, avaient appelé au rejet de la révision constitutionnelle. Autrement dit, ils ont manifesté dans tous les sens, crié sur tous les toits, hurlé dans tous les médias pour que le mandat unique soit rejeté par les députés, et se désolent aujourd’hui que les proches de Talon s’organisent pour le faire triompher pour un second mandat en 2021. Que pensiez-vous ? Que tout le monde est obligé de subir votre inconséquence ?
Un an après l’échec du projet de révision, les mêmes attitudes s’observent dans la classe politique et la société dite civile. Ce projet a souffert d’une lutte personnelle entre des acteurs qui voulaient détruire la révision, non pas parce qu’elle comportait des éléments fondamentalement attentatoires à la démocratie, mais parce qu’il fallait faire échouer Patrice Talon et surtout Joseph Djogbénou. Les contradictions à peine voilées contenues dans leurs plaidoiries explosent aujourd’hui à la face de tout le monde. Alors que la révision en elle-même devait aider à faire avancer la démocratie béninoise, elle était devenue un outil de chantage politico-syndical. Son échec a ouvert un large champ d’incertitudes sur le futur, notamment sur l’attitude qu’aura Patrice Talon en 2021. Car, si le projet avait réussi, la certitude que l’actuel Président de la République ne briguerait pas un second mandat clarifierait le jeu politique, tout au moins pour 2021. Patrice Talon étant dès lors éliminé, il ne lui resterait qu’à arbitrer le match entre ses potentiels successeurs. Désormais, il est un acteur à part entière, et plus personne ne peut oser parier sur sa non-candidature. Au contraire, Dakpè Sossou nous rappelle simplement que Talon sera candidat et qu’il y a droit. Et, comme on le sait, dans ce pays, seul Nicéphore Soglo a réussi à perdre une élection qu’il a lui-même organisée …
Il y a un an, la vindicte anti-Talon, aveugle et sans boussole, a fait faire à certains des acrobaties totalement incongrues. La manipulation a fait dire à d’éminents juristes que « la voie royale » de la révision constitutionnelle est le référendum, en dépit même de la constitution elle-même qui souligne clairement la possibilité d’une révision par voie parlementaire. Est-ce le diable qui a ainsi érodé les esprits ? On a soutenu avec zèle que la révision donnait au Chef de l’Etat et à ses ministres une immunité devant les protéger de toute action judiciaire, alors même que c’est la constitution actuelle qui leur accorde cette immunité en béton. Puisque jusqu’aujourd’hui, aucun ministre ni aucun Président ne peut être jugé pour des prévarications commises en tant que ministre ou Président. On a fait dire dans tous les médias que la révision allait entraîner la prise en otage du Conseil supérieur de la magistrature, au moment même où le projet gouvernemental proposait de faire sortir le Chef de l’Etat de cette institution.
Autant de contradictions qui ont fait capoter le projet et noyer toutes les corrections que notre loi fondamentale a besoin de subir. Vous qui souteniez que le projet accordait une immunité permanente au Chef de l’Etat, est-ce que Talon et ses ministres peuvent maintenant être jugés ? Aussi longtemps que la mouture actuelle de la loi fondamentale ne sera pas corrigée, ils ne le seront pas. Vous les apatrides qui souteniez que Talon voulait s’immiscer dans l’appareil judiciaire, est-ce que depuis les coups bas d’avril 2017, il ne peut vraiment pas y interférer ?
Parmi les détracteurs du projet gouvernemental, les plus virulents étaient sans doute les communistes. Voyez donc : en 1990, ils étaient aussi les plus virulents adversaires de la constitution actuelle. Comment diable ont-ils fait pour devenir, moins de trois décennies après, ses plus fervents défenseurs ? Non, il y a une tradition critique relevant de l’anarcho-gauchisme primaire, une tendance infantile à la critique facile et à la contestation de tout et sur tout. Un député a même été capable de voter contre le projet, alors même que ce vote seul suffisait à enterrer le projet présidentiel de son leader actuellement au gouvernement…
Ceux qui pourfendent Dakpè Sossou doivent se souvenir que l’inconséquence a un prix. Patrice Talon sera candidat en 2021. Et il pourrait bien l’emporter.

 Par Olivier ALLOCHEME

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