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Le triomphe de la vérité

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Chronique “à l’école de la sexualité” du Psychologue Clinicien et Psychothérapeute, Boris Sagbo: Les besoins fondamentaux infantiles qui structurent la sexualité future du fœtus


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Agossou Mèssè Boris Quentin SAGBO

Le psychologue clinicien et psychothérapeute Agossou Mèssè Boris Quentin SAGBO nous propose le N°3 de « L’éducation sexuelle », sa chronique dont le thème de cette semaine porte sur les besoins fondamentaux infantiles qui structurent la sexualité future du fœtus.

Les besoins fondamentaux infantiles qui structurent la sexualité future du fœtus ?
DD’après les connaissances que nous possédons en cette matière sur le succès de nombreux travaux scientifiques, il n’est plus à démontrer que le bébé a des besoins. Parmi eux, deux vont être prégnants pour la vie adulte.
Le premier est le contact physique. Le docteur F. Dodson a rédigé un bon livre à propos. Nous le conseillons aux parents. Il l’a intitulé « tout se joue avant 6 ans ». Néanmoins, nous ferons dans les lignes qui suivent, un bref aperçu sur la question.
Un bébé, puis un enfant, est un être hypersensible qui a un besoin vital de contacts physiques et psychiques avec sa mère. Expérimentalement, si l’on nourrit un bébé singe à l’aide d’un biberon métallique, il va boire son lait au début mais peu à peu, étant privé du contact chaleureux de sa mère, il va refuser son biberon et se laisser mourir. Cependant, si progressivement le biberon est entouré de fourrure, le petit singe va peu reprendre goût à la vie et recommencer à téter. Cela lui rappellera la fourrure chaude et les câlins de sa mère.
Le bébé humain présente les mêmes besoins de contact, de chaleur physique. Il a besoin de se sentir aimé. Il est fondamental de le caresser, de le prendre dans ses bras, mais aussi de lui parler dans le respect des périodes de son repos. Comme le dit un adage, « l’excès de toute chose nuit ». Ainsi, si les câlins sont de tout temps, le nourrisson ne sera pas heureux. Car de même qu’il est indispensable qu’il se sache aimer, de même il doit apprendre à se passer de sa mère et affronter la frustration nécessaire à la construction de sa personnalité. Ainsi se prépare-t-il à être seul à l’école, puis au collège. Toutefois, les deux sont simultanés pour son équilibre.
Cet impératif de caresse ne reste guère le devoir privilégié de mère, mais un devoir partagé entre le père et la mère. L’enfant a tout autant de plaisir aux contacts physiques avec son père. Peu à peu, l’enfant cherchera davantage auprès de sa mère l’échange de câlins et de tendresse et se tournera vers son père pour demander protection et accepter l’autorité. Le rôle de ce dernier est donc fondamental pour la construction de sa personnalité.
Le second besoin est lié à l’ensemble des phénomènes en relation avec la bouche du bébé et déterminants de la sexualité infantile.
Le docteur F Dodson attire notre attention sur un élément capital : la conception de soi. Tous les êtres humains élaborent chacun une représentation de lui-même dans la première enfance à partir du besoin de nourriture du bébé. Il écrit : « à cet égard on peut le considérer essentiellement comme une bouche et un tube digestif. Un bébé ressent la faim comme une réalité intense et immédiate. Très jeune, disons à l’âge d’un mois, la sensation douloureuse de la faim le réveille. Quand il a bu, il se rendort jusqu’à ce que les malaises de la faim le réveillent de nouveau… Qu’arrive-t-il à un bébé nourri à heures strictes ? Lorsqu’il a faim il se sent frustré. La faim telle qu’un bébé l’éprouve est une force qui domine tout. Lorsqu’il a faim, cette sensation est totale. Il n’admet aucun délai : il a besoin de manger. La plupart d’entre nous, en tant qu’adultes, n’ont jamais ressenti la faim comme un bébé peut le faire. Peut-être pourrai-je vous en donner une idée en vous disant que si un bébé doit attendre une demi-heure qu’on lui donne à manger, c’est comme si nous devions, nous attendre trois jours.
Dans la plupart des cas, un bébé ne fait pas de manières. Quand il a faim et que vous ne lui donnez pas à manger, il attire votre attention sur sa faim de la seule façon qu’il connaisse : en pleurant.
Plus le temps passe sans qu’on le nourrisse, plus ses cris se font violents. C’est comme s’il vous disait : « dans quel monde suis-je donc arrivé ? Je suis là en train de pleurer, de crier, de dire et de répéter que j’ai faim, mais personne ne me donne à manger ! » Et au fil des minutes, les pleurs changent de nature et de ton : au lieu d’un simple besoin de manger exprimé haut et clair, ils prennent maintenant le ton de la colère et du désespoir. Le bébé veut alors dire par ses pleurs : « je suis furieux, je vous déteste tous et le monde entier avec vous. Je vous déteste parce que vous ne faites pas attention à moi ni à mes appels de détresse ! »
Si on maintient un bébé dans cet horaire strict, il commence à découvrir qu’il peut bien pleurer de toutes ses forces sans aucun résultat. On ne lui donne rien à ce moment-là. Il peut réagir à cette situation avec colère ou peut, au contraire, devenir amorphe et apathique, comme s’il avait abandonné tout espoir de voir ses besoins satisfaits. Le bébé a appris à étouffer sa colère et à lui substituer une résignation redoutable. Mais que l’enfant choisisse la colère permanente ou la résignation apathique, ce qu’il apprend dans les deux cas, c’est la même défiance fondamentale pour la vie. Comment pourrait-on l’en blâmer ? Pour lui, la vie est une réalité détestable, une entreprise pleine de déception ».
Il en découle deux concepts qui influenceront négativement la vie affective d’un tel bébé à l’âge adulte : conception de soi et conception de la vie. Etant adulte, il fera le transfert de cette déception sur les relations amoureuses qu’il entreprendra avant même de les avoir amorcées, se sentira détesté (même s’il y a une dichotomie dans le réel), et détestera les partenaires qu’il aura (voire les sous-estimer).
Les parents sont donc invités à ne pas être trop négligents vis-à-vis de leurs enfants. De même, les cas des orphelinats et des crèches où une ou deux nourrices sont chargées d’une multitude de bébés ; il est évident que tous ces nourrissons ne pourront être satisfaits au moment où ils expriment leurs besoins. Les responsables de ces centres doivent en bonne conscience améliorer les conditions de vie de ces êtres fragiles que le Créateur et l’humanité leur confient.

Par Agossou Mèssè Boris Quentin SAGBO, Psychologue Clinicien et Psychothérapeute

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