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Le triomphe de la vérité

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Lutte contre la corruption: Les Béninois, entre réserves et appréciations de la méthode Talon


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Transparency International a publié, il y a quelques jours, le Rapport mondial 2017 de l’indice de perception de la corruption. Le Bénin passe de 95ème en 2016 au rang de 86ème en 2017, soit environs dix places en avant. Un indicateur qui marque la régression du taux de corruption au Bénin.Approchés, certains Béninois saluent cette performance et invitent le chef de l’Etat et son gouvernement à maintenir le cap. Tandis que d’autres pensent que cette lutte contre la corruption engagée par le chef de l’Etat depuis son arrivée au pouvoir est sélective et qu’il urge de l’orienter également dans le rang de ceux qui disent soutenir le pouvoir malgré les nombreux dossiers de malversation qui les accables.

Epiphane Kpodoulan, Juriste
« Talon s’est engagé à le faire et il continue de tenir parole »

« Sur la question d’une lutte véritable contre la corruption, nous sommes d’accord avec le gouvernement sur le diagnostic posé. Quant à la thérapie actuelle utilisée par le gouvernement, il est difficile de soutenir si c’est bon ou si c’est mauvais, en raison des méthodes utilisées, des circonstances et du temps qui reste à ce pouvoir de rupture à la tête de notre nation. Une chose paraît certaine, Talon a pris l’engagement de faire de son quinquennat celui des grandes réformes et là-dessus il continue de tenir parole. A mon avis, il faudra bien attendre la fin de son mandat pour apprécier du caractère sélectif ou non de cette lutte. Si chaque Béninois appelé à la gestion de la chose publique peut faire l’effort d’être exempt des pratiques de corruption, nul n’aura besoin de chercher à savoir si la lutte contre la corruption est sélective ou non. Faisons de la bonne gouvernance et mettons la transparence au cœur des actions de développement de la cité. C’est ce que je crois ».

Francisco Gomez, SG Synae Soneb
« C’est la preuve que nous n’évoluons pas en vase clos »

« Je suis content pour notre pays de faire ce pas dans le classement de transparency International. C’est la preuve que tout ce que nous faisons est suivi de part et d’autre et que nous n’évoluons pas en vase clos. C’est heureux que le Bénin soit apprécié par des organismes internationaux pour la gestion de la chose publique et la lutte contre la corruption. Nous n’allons pas jeter le discrédit sur ce qui se fait mais nous nous devons de nous dire la vérité à l’interne. Oui, il y a des actions qui sont menées, que nous observons à l’interne, mais nous restons un peu sur notre soif, d’autant plus que le président Talon reste lui-même et que moi je reste moi-même. On n’a pas les mêmes façons de voir les choses et ce n’est pas évident que nous ayons les mêmes idées pour la gestion des choses. Toutefois, cette lutte peut être mieux menée, il peut y avoir une méthode meilleure à ce que nous voyons actuellement. Ça frise et ça prête parfois à confusion et je crois que le peuple attend mieux de nos gouvernants que la lutte contre la corruption ».

Franck Kougbohoue, Président de l’ONG -Paysans Epanouis
« Le gouvernement Talon est sur le bon chemin »

« Je crois que le gouvernement Talon est sur le bon chemin, parce qu’il a un objectif à atteindre. Assainir les finances publiques et lutter contre les détournements et la corruption. Mais, pour atteindre cet objectif, il faut un processus et des stratégies. Ce qui est bien évidemment à l’actif du gouvernement qui, depuis avril 2016, met les pas là ou il faut pour le bonheur des populations béninoises.La preuve, les organisations internationales reconnaissent l’effort qui est en train d’être fait et le disent. Moi, en tant qu’acteur de la société civile, je voudrais inviter le chef de l’Etat à ne pas baisser les bras, à persévérer dans cette lutte afin de faire entrer dans les caisses de l’Etat tout ce qui a été dilapidé sous le régime précédent. Le chef de l’Etat doit savoir qu’il y a des personnes qui se disent proches de lui aujourd’hui, qui lui apportent avec tambour et trompette leur soutien, simplement parce qu’ils ont des casseroles. S’il fait cette lutte et épargne ces gens-là, le peuple va le lui rappeler en temps opportun ».

Eric Vodoumbo, Enseignant
« Le gouvernement fait du bon boulot mais pourra-t-il aller jusqu’au bout ? »

« Mon avis est que le gouvernent de la Rupture fait du bon boulot.Mais j’ai une crainte.Est-ce qu’il pourra frapper fort jusque dans son camp proprement dit ? Pourra-t-il aller jusqu’au bout? Je le dis parce que, vu son alentour constitué des gens qui ont eu à gérer au temps de Yayi, il serait très difficile de ne pas leur trouver de casseroles à traîner. Ç’est là ma grande inquiétude et je crois que dans tout pouvoir, il y a des protégés et des protecteurs. Sinon, je pense que c’est le seul moyen d’optimiser les ressources et mieux investir pour la réalisation des projets du programme d’action du gouvernement et de ramener les grandes valeurs d’antan dans la cité. »

Wilfrid Kpadonou, Agent Permanent de l’Etat
« Je souhaite que la lutte soit en amont et en aval»
« Le dernier classement de Transparency International fait monter effectivement le Bénin de dix places. C’est tout à fait normal parce qu’il y a un travail de fond qui se fait pour ce qui est de la rationalisation des ressources de l’Etat et du système de gouvernance. La lutte contre la corruption est perceptible en effet mais c’est parfois vu comme une lutte sélective sur fond de querelles politiques. Moi, je pense que la lutte pour des valeurs morales et éthiques doit commencer par l’éducation à la base et une sensibilisation régulière. Nous n’avons pas pris l’habitude au Bénin d’attaquer le mal à la racine en initiant des modules de formation ou des programmes de formation à la base. Mais on a tendance à attaquer les problèmes maladroitement. On veut punir le corrompu sans chercher à connaître le corrupteur afin de le punir aussi. Personnellement, j’interpelle les structures de lutte contre la corruption qui, parfois, sont trop silencieuses et qui ne font pratiquement rien pour sensibiliser les responsables, les agents de maîtrise par qui passent les transferts. Je souhaite que la lutte soit en amont et en aval ».

François Kpèdotossi, fonctionnaire à l’Asecna
« Il ne faudrait pas que la politique prenne le pas sur ses ambitions »

« C’est un sujet d’actualité et je vous répondrai en disant que si la gouvernance du Président Talon ne réussit pas la lutte contre la corruption au Bénin, aucune autre gouvernance ne pourra la réussir. Je le dis car, il a le mérite d’avoir la maîtrise du système et ne le cache point. Seulement, il ne faudrait pas que la politique prenne le pas sur ses ambitions. Notre pays et la jeunesse en tireront le meilleur profit pour une future prospérité et nous gagnerons davantage de places. Ce sera un point important d’assurance aux investisseurs ».

Sogbossi Constant, citoyen
« Je ne peux qu’encourager le Chef de l’Etat et lui demander de poursuivre »

« L’un des problèmes qui freine le développement de l’Afrique est la corruption. Et si une institution internationale de cette taille et de cette envergure vient observer le fonctionnement du Bénin qui connait une avancée de 10 points, je crois que c’est à l’actif des dirigeants actuels et en premier de son Chef, le Président Patrice Talon. Pour ma part, quand j’ai eu vent de cette information dans les médias, une joie immense m’a animé. Je me suis dit qu’il y a de l’espoir et que les années restantes, pour ce régime, nous réservent des surprises qui pourront pousser loin le Bénin dans son positionnement et son développement. Je ne peux que dire courage au Chef de l’Etat qui devra poursuivre avec l’assainissement des finances publiques et l’administration publique. »

Propos recueillis par la Rédacteur

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