Visits: 0

Jeune promoteur culturel, manager d’artiste, Rodrigue Gbêkpo GOTOVI s’illustre notamment de par son activisme et engagement pour les causes artistiques et culturelles. Directeur du Cabinet d’ingénierie culturelle et touristique «WINDEKPE Consulting Prod», et fort de de son Master professionnel en Management de la Culture et du Tourisme, doublé de sa Maîtrise en sciences politiques et Relations internationales, il récidive depuis cinq ans déjà, avec son événement de mode, intitulé «Kobourou Fashion Days». Un événement qui se tient, au cœur de la ville de Parakou. Et c’est précisément pour ça, qu’il envoie un important message au maire de la commune, Charles Toko, avant de doigter le ministre du Tourisme, de la culture et des sports, Oswald Homéky, à travers les gouvernants actuels. Qu’a réellement dit Rodrigue Gbêkpo GOTOVI à ces personnalités ? Que retenir, de façon substantielle, de la 5ème édition de «Kobourou Fashion Days» ? Eléments de réponse dans cette interview qu’il nous a accordée. Lisez.

L’Evénement Précis : Pour la 5èmefois consécutive, vous vous préparez pour tenir l’événement de mode «Kobourou Fashion Days». Que pouvons-nous retenir des préparatifs ?

Rodrigue Gbêkpo GOTOVI :KOBOUROU FASHION DAYS, est un évènement de mode à Parakou permettant de présenter au public, des créations réalisées par des stylistes du septentrion à base de pagne et notamment de pagne tissé fabriqué par nos tisserands. Ceci, pour faire la promotion du savoir-faire des artisans béninois dans la fabrication du pagne tissé, de sa transformation par les stylistes béninois et inciter à une meilleure consommation de la production locale afin d’apporter une plus-value à l’économie locale. Ainsi, nous œuvrons à la sauvegarde de notre patrimoine textile et vestimentaire tout en sondant les possibilités de mixage du pagne tissé béninois avec d’autres pagnes africains.
Les créations sont donc présentées au public au détour de la grande soirée de mode en marge de KOBOUROU FASHION DAYS avec les mannequins de l’agence WINDEKPE.
KOBOUROU FASHION DAYS, qui est à sa 5ème édition, distinguera à partir de cette édition, les acteurs majeurs de la promotion de la mode dans le septentrion notamment les meilleurs mannequins avec les trophées KOBOUROU SEMELLE D’OR et les meilleurs stylistes avec les trophées KOBOUROU CISEAUX D’OR.

Quelles sont les grandes dates que nous pouvons retenir par rapport à «Kobourou Fashion Days» ?
Les grandes dates sont : le Vendredi 13 avril pour une communication-débat à l’endroit des artisans et acteurs de la mode sur le thème : Défilé de mode : comment s’y préparer et pourquoi y participer ?
Le Samedi 14 avril 2018 pour la grande soirée de défilé de mode à l’Institut Français de Parakou à partir de 20h00.
Et le dimanche 15 pour KOBOUROU FASHION EVASION afin de visiter les attraits et attractions touristiques de Parakou et environ avec les participants car l’environnement inspire la mode.

Quelles sont les innovations que vous avez apportées à l’événement cette année ?
Je dirai qu’en termes d’innovations, nous en avons plusieurs. Le pagne tissé béninois est en amont et en aval de notre travail.Nous nous focalisons sur nos stylistes uniquement afin d’œuvrer convenablement au renforcement de leur capacité et à la promotion de leur créativité. Nous promouvons le mixage du pagne tissé béninois avec d’autres pagnes africains. Et nous distinguons les meilleurs acteurs de la mode dans le septentrion.

Aujourd’hui, la promotion de la culture par l’Etat est mise en stand-by. Surtout que l’unique guichet de financement public des activités artistiques et culturelles, c’est-à-dire le Fonds des arts et de la culture (FAC), est bloqué depuis environ deux ans. Comment parvenez-vous alors à tenir le coup ?
C’est désolant, cette situation de blocage du financement étatique de l’action culturelle au Bénin qui perdure. C’est vraiment très périlleux, très dur d’organiser un évènement culturel dans un contexte d’inexistence totale de sponsors, mécènes…etc. Mais l’action culturelle étant pour nous, non seulement une passion mais une profession, nous n’avons pas le choix, nous nous débrouillons avec nos maigres ressources et l’aide de quelques amis pour faire notre devoir, jusqu’au jour où nous n’en serons plus capable et là, même les mânes de nos ancêtres nous comprendrons.

Avez-vous tout au moins reçu le soutien du maire Charles Toko que vous défendez activement dans vos écrits sur les réseaux sociaux ?
Nous défendons vigoureusement le maire Charles TOKO comme vous le dites si bien parce que nous sommes convaincus qu’il pourra révéler le potentiel culturel de Parakou. Pour preuve, il a récemment pris une note pour instituer la consommation des mets locaux lors des manifestations de la Mairie de Parakou. Nous n’avons pas manqué de lui adresser une lettre d’encouragement et d’invitation à instituer le port des tenues locales notamment à base de pagne tissé béninois lors des manifestations officielles, car le peuple attend de s’identifier à travers ses élites.
C’est surtout le lieu pour nous de l’inviter à Parrainer cette édition de KOBOUROU FASHION DAYS afin qu’à défaut de l’accompagnement institutionnel, nous ayons tout au moins son accompagnement personnel pour une meilleure organisation de la 5ème édition de cet évènement qui fait de la municipalité de Parakou le carrefour de la mode dans le septentrion.

En guise de conclusion, que pensez-vous réellement de la gestion faite du secteur des arts et de la culture, par les gouvernants actuels ?
En toute sincérité, je pense que nos dirigeants actuels doivent très vite revoir leur perception des arts et de la culture car avec cette volonté très affichée du Président de la République de faire du tourisme un véritable levier de développement, il est inconcevable qu’on laisse la création artistique et culturelle à la traine.
Rappelons-nous toujours de ceci : ce qui nous distingue des autres, c’est notre patrimoine culturel, le laisser à la traîne, c’est tourner le dos à la route du développement durable.
Je vous remercie et merci à toute l’équipe de l’Evènement précis.

Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI