.
.

Le triomphe de la vérité

.

Gustave Sonon à propos de la fronde syndicale: « La Loi 2002 devrait tout régler, à défaut du retrait de droit de grève »


Visits: 0

Le ministre Gustave Sonon

« Si on apprend à respecter les textes dans ce pays, on devrait avoir moins de problèmes à régler », affirme Gustave Sonon, ex-ministre d’Etat sous Yayi. Invité dans l’émission « Forum politique » de la Radio Capp Fm, lundi dernier, l’homme réagissait ainsi face à la fronde syndicale d’envergure suscitée par la récente réforme opérée par les députés à travers le retrait du droit de grève dans la Loi portant statuts particuliers des agents de la fonction publique au niveau des secteurs de la santé, de la justice et des agents de police. Pour lui, les députés, à défaut de retirer ce droit, auraient pu procéder à la relecture de la Loi 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin en y introduisant quelques amendements pour atteindre les mêmes objectifs, visant à sauvegarder les secteurs sensibles de l’Etat. A propos de la réquisition, par exemple, cette Loi de 2002, en son article 13, stipule : «Les fonctionnaires et les agents des établissements publics, semi-publics ou privés à caractère essentiel dont la cessation totale de travail porterait de graves préjudices à la sécurité et la santé de la population sont tenus d’assurer un service minimum obligatoire. Et à l’article 14 : « Sont considérés comme services essentiels ceux relevant de la santé, de la sécurité, de l’énergie, de l’eau, des transports aériens et des télécommunications, exception faite des radios et des télévisions privées.». Il y a surtout l’article 16 qui dit : « En aucun cas, le nombre de requis ne saurait excéder les 20% de l’effectif du service, de l’administration ou de l’établissement concerné, y compris l’équipe de direction.» Ici, le ministre Sonon propose par exemple que les députés dans leur amendement, pouvaient revoir le pourcentage à la hausse en allant jusqu’à 50%, pour qu’en cas de perturbation, la continuité du service de l’Etat puisse être mieux ressentie. Il y a d’autres dispositions de la même loi qui peuvent être aussi renforcées, selon lui, pour mieux encadrer la grève, au point qu’on parviendrait même à « l’interdire sans interdire »
Les députés ont voulu procéder autrement. Le ministre Gustave Sonon n’en est pas moins préoccupé et nourrit grand espoir que la situation se décante le plus vite possible. « Je suis un peu peiné de constater que ceux qui prennent des positions publiques dans cette affaire ravivent davantage la situation », déplore –t-il, exhortant l’exécutif et particulièrement le Chef de l’Etat à une certaine flexibilité pour une meilleure gestion de la crise actuelle. « En tout temps, c’est le Chef de l’Etat qui détient la carte de l’apaisement, car quelle que soit la décision que prendra la Cour constitutionnelle aujourd’hui, il y aura toujours problème. On ne souhaite pas le litige, mais comme on le dit souvent, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès », fait-il aussi observer.
Gustave Sonon se dit également navré de constater que la pression actuelle semble davantage viser la Cour constitutionnelle appelée à se prononcer sur la conformité constitutionnelle de la loi tant incriminée.
A propos de la récente déclaration du président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji qui a avoué avoir eu un « certain pincement » au cœur en votant cette loi, Gustave Sonon ne pense pas qu’il ne s’agit guère d‘un « aveu » comme le critiquent bien de gens. « J’ai beaucoup d’estime pour ce grand homme d’Etat qui a beaucoup œuvré pour la sauvegarde de la démocratie béninoise », témoigne –t-il, citant entre autres, l’acte fort qu’il a posé à la présidentielle 2011, en reconnaissant la victoire de son challenger, Boni Yayi au second tour alors que certains s’y attendraient le moins. «On ne peut, dans tous les cas, que souhaiter un bon dénouement de la situation actuelle dans la paix et dans la concorde », nourrit l’ex-ministre d’Etat de Yayi, qui en appelle à l’implication rapide de toutes les autorités morales et religieuses de ce pays.

Christian TCHANOU

Reviews

  • Total Score 0%


Plus sur ce sujet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page