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Professeur Prosper GANDAHO, recteur de l’unipar
L’Université de Parakou (UNIPAR) existe depuis 17 ans déjà, mais ne dispose pas à ce jour des bâtiments propres à elle, construits en son nom. Le recteur de cette université Prosper Gandaho s’en est indigné, hier, sur l’émission « Zone Franche » de Canal 3 dont il était l’invité. « Nous squattons toujours dans des bâtiments étriqués de l’ex ENI de Parakou », a-t-il fustigé, non sans avouer qu’il y a eu de grands efforts pour pallier ce problème mais qui n’ont guère prospéré. Deux sites avaient été retenus sous le régime Yayi pour recevoir des constructions propres de l’UNIPAR, l’un à Tourou et l’autre à Barka, mais des problèmes fonciers et d’ordre financier ont empêché de voir le rêve des autorités, étudiants et enseignants de cette université se réaliser. A ce jour, selon le recteur Gandaho, des salles de cours, des amphithéâtres et des laboratoires manquent encore cruellement à l’UNIPAR. Le téléthon organisé, il y a quelques mois par le rectorat pour mobiliser des ressources financières et autres dons en faveur de cette université, était l’une des solutions de secours devenues incontournables et urgentes. Mais si la moisson n’a pas été à la hauteur des attentes avec les 72 millions et quelque de FCFA comme fonds mobilisés en espèce, ils permettront de construire et d’équiper une grande bibliothèque. A l’occasion de ce téléthon, le gouvernement Yayi avait théoriquement mis un milliard dans la balance devant servir à construire de grands amphithéâtres, avant d’y renoncer par la suite au profit des nombreux centres universitaires alors en projet. « Le régime défunt a beaucoup d’idées mais a malheureusement négligé l’UNIPAR. On n’avait pas fini de construire l’UNIPAR et on a pensé à beaucoup d’autres centres universitaires », a regretté Prosper Gandaho, qui se dit heureux qu’avec le nouveau régime, la carte universitaire a été refaite et plusieurs de ces centres, notamment dans le nord, sont replacés sous la tutelle de l’UNIPAR. Il nourrit également l’espoir que les choses vont changer, à travers le Programme d’Action du Gouvernement qui permettra par exemple de construire le site de Barka.
Candidat à sa propre succession
En fin de mandat, Prosper Gandaho conduit à nouveau une liste de candidats pour une nouvelle mandature à la tête de l’UNIPAR. Elle a pour nom, « Expérience plurielles ». Ce professeur titulaire en psychiatrie adulte pense ainsi poursuivre l’œuvre qu’il a commencée, il y a trois ans, si les électeurs accordent à nouveau leurs suffrages à cette liste constituée des gens d’expérience dont Anseck Gomez, au poste de 3ème vice-recteur, précédemment directeur de cabinet et secrétaire général d’un département ministériel. Vendre autrement l’Université de Parakou qui dispose aujourd’hui de 20.000 étudiants et de 216 enseignants, renforcer la gouvernance institutionnelle, les finances académiques, les recherches scientifiques et professionnelles, promouvoir le genre tout en renforçant l’équité… Ce sont autant de chantiers sur lesquels le candidat Prosper Gandaho et sa liste entendent œuvrer prochainement. « L’UNIPAR a 17 ans aujourd’hui. Il faut valoriser la recherche scientifique et diffuser tout ce qui se fait en matière de recherche », a-t-il insisté, hier, sur l’émission « Zone Franche ». Selon lui, l’UNIPAR dispose aujourd’hui d’un grand nombre de professeurs de rang magistral qui lui permettent d’évoluer et de créer de nouvelles formations doctorales.
Le recteur Gandaho s’est également réjoui du fait que durant sa première mandature, il n’y a pratiquement eu aucun mouvement de protestation, ni de perturbation dans le rang des étudiants, des enseignants ou encore au niveau du personnel administratif. « Nous avons instauré un cadre de concertation qui nous permet de nous rencontrer régulièrement pour échanger sur les problèmes de l’UNIPAR. Nous travaillons avec intelligence avec le personnel et nous cherchons les solutions avec eux », a-t-il fait savoir.
Christian Tchanou
