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Le triomphe de la vérité

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5ème Festival Yaoïtcha, le 07 octobre 2017: «Sakpata Zogbo» annonce « le tonnerre » à Zogbo


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Sakpata Zogbo sur une scène en Italie

A l’état-civil, il s’appelle Léon Hounyè. Danseur traditionnel, sociétaire du Ballet national du Bénin, depuis plusieurs années déjà, il s’est révélé au public à travers «Sakpata Zogbo», son nom d’artiste. «Sakpata» qui représente la divinité de la terre et «Zogbo» qui est un quartier de la ville de Cotonou où il réside. Mais à travers son festival dont la 5ème édition est prévue pour le 7 octobre 2017 prochain, Léon Hounyè a choisi de promouvoir la danse rituelle «Yaoïtcha», dédiée à la divinité «Hêviosso», dieu du tonnerre, et non à «Sakpata». Pourquoi a-t-il fait cette option ? Que comprendre de la danse Yaoïtcha qu’il promeut ? Quelles sont les innovations de la 5ème édition du festival Yaoïtcha ? Eléments de réponse dans cette interview qu’il a acceptée de nous accorder, en langue fon, que nous avons traduite en français.

L’Evénement Précis : Le 7 octobre 2017 prochain, l’édition 2017 du Festival Yaoïtcha sera lancée. Comment vont les préparatifs ?

Sakpata Zogbo : Nous nous attelons pour offrir aux populations de Zogbo et environs, un festival à la hauteur de leurs attentes. Comme vous vous en doutez, toute initiative culturelle dans ce pays est jonchée d’embûches. Surtout que sous le régime actuel, le fonctionnement du Fonds d’aide à la culture qui nous permettait de financer nos activités culturelles dans le pays est suspendu depuis près de deux ans déjà. De toute façon, en dépit de ces difficultés, nous tenons à organiser ce festival auquel les populations sont d’ores et déjà habituées, vu que cela leur génère d’importants bénéfices. Ceci sera fait avec l’aide de certaines bonnes volontés qui ont accepté de nous accompagner. Je voudrais donc vous rassurer que l’événement aura bel et bien lieu, comme annoncé.

Nous avons appris que vous avez décidé d’innover cette fois-ci, en changeant d’orientation au festival. Qu’en est-il réellement ?
Vous n’avez pas tort de faire cette remarque. Avant, nous organisions nos activités pour sauvegarder notre patrimoine culturel. Mais depuis l’avènement de ce régime, des personnes de mauvaise foi, nous détruisent en arguant que les festivals que nous organisons n’apportent rien de concret au développement du pays. Et c’est pour les démentir que nous avons décidé de revoir notre manière d’organiser le festival en l’orienter vers une sorte de découverte de la localité dans laquelle nous l’organisons. Le but étant de permettre aux autorités à divers niveaux, que nous ferons venir le jour-là, de découvrir les problèmes qui se posent au quartier Zogbo qui se trouve au cœur de la ville de Cotonou, afin d’y réfléchir profondément, histoire d’y trouver des solutions idoines pour le bonheur des populations. Et en parlant des problèmes de Zogbo qui se situe à 20 kms de la Présidence, je peux vous garantir qu’il y en a énormément. A titre d’exemples, je peux vous dire qu’a Zogbo, il n’y ni d’eau potable, ni d’électricité. Mieux, les voies d’accès à Zogbo sont toutes dégradées, rendant la localité pratiquement enclavée. Ce sera donc à travers la culture que nos gouvernants pourront se rendre à l’évidence des vrais problèmes des populations à la base en vue de les résoudre. Car, le Président de la République ne peut, en aucune manière, parcourir tout le Bénin. Nous nous devons de l’aider, de par ce que nous savons faire. C’est ce que fera cette année, le festival Yaoïtcha.

Pour votre festival, vous avez jugé utile de promouvoir la danse Yaoïtcha. Que peut-on retenir de cette danse ?

La danse Yaoïtcha est une danse du feu, qu’exécutent les adeptes de la divinité Hêviosso. Ces adeptes exécutent cette danse avec un seul canari de feu. C’était une danse exclusivement exécutée par les adeptes. Et c’est pourquoi, avant de continuer d’en parler, vous me permettrez de rendre hommage au chorégraphe attitré, Alladé Coffi Adolphe. Car, c’est bien lui qui a sorti cette danse des couvents pour la ramener sur la scène publique. Si moi j’ai décidé de promouvoir cette danse, c’est bien pour faire en sorte qu’elle ne disparaisse pas. Il en est ainsi parce qu’actuellement, cette danse ne s’exécute même pratiquement plus pendant les cérémonies rituelles. Elle est en voie de disparition tout simplement. Hors, nous pensons que c’est une danse qui devrait être déclarée au patrimoine culturel mondial. Car, c’est une danse rituelle qui apporte la paix dans un pays, lorsqu’elle est exécutée quand le pays se retrouve dans une situation difficile. Maintenant, pour qu’on ne nous accuse de profaner les divinités, sur la scène, nous exécutons la danse Yaoïtcha avec 7 canaris de feu et plus. Et cette ingénieuse idée, de sortir la danse Yaoïtcha des couvents pour la promouvoir, est venue du professeur Alladé Coffi Adolphe, que je salue encore au passage.

En guise de conclusion, faites un clin d’œil à vos partenaires
Je voudrais exprimer toute ma gratitude aux personnes de bonne volonté qui ont accepté m’accompagner sur la 5ème édition du Festival Yaoïtcha que nous organisons. Je pense aux personnalités telles que Jacques Ayadji, l’honorable Epiphane Quenum, la promotrice de l’Hôtel Amazone, vous-mêmes Donatien GBAGUIDI, journaliste culturel, pour tout ce que vous faites pour la promotion des arts et cultures de notre pays. Mes remerciements vont aussi au Directeur général du Fonds des arts et de la culture, Gilbert Déou Malè qui se démerde, malgré la suspension du fonctionnement du fonds, à soutenir les acteurs culturels que nous sommes. Je remercie également le représentant des artistes au Conseil économique et social, Claude Balogoun et toute la presse culturelle béninoise. Je voudrais saisir une fois encore, l’opportunité de cette tribune pour inviter toutes les populations de Cotonou et environs, à se mobiliser à nos côtés, le 7 octobre prochain, à Zogbo. Nous leur promettons un festival éclatant et enrichissant.

Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI

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