.
.

Le triomphe de la vérité

.

Paiement de subvention aux organisations syndicales et suspension de TD payant dans le public: Les appréciations de Noel CHADARE et d’Anselme AMOUSSOU


Visits: 3

Le relevé du Conseil des ministres du Mercredi 30 Août 2017 affiche une série de  mesures dont l’interdiction de l’organisation des travaux dirigés (TD) payants et le paiement des subventions aux organisations syndicales. Sur les deux mesures, deux secrétaires généraux, Noel Chadaré de la confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin) et Anselme Amoussou de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), donnent leurs avis. Le premier se prononce sur les travaux dirigés qu’il apprécie avec réserve et le second sur les subventions aux organisations syndicales qui ne méritent pas d’être affichées dans le relevé du conseil des ministres.

Lire les réactions des deux responsables syndicaux

 

Noel CHADARE, Secrétaire général de la COSI-Bénin

« Il faut trouver un palliatif pour les TD »

“Je crois que l’intention est bonne. Parce que quand les travaux dirigés sont payants, c’est évident que tous les enfants ne peuvent pas participer. C’est donc pour éviter peut-être la discrimination entre les enfants dans le secteur public. Maintenant, si c’est gratuit, comment payer les enseignants qui vont participer à ces travaux ? C’est là la question. Supprimer le payement des travaux dirigés, c’est bien, mais il faut trouver un palliatif car nous connaissons l’importance des travaux dirigés. C’est ça qui a fait que nous avons souvent de bons résultats. D’ailleurs dans les privés, on ne badine pas avec cela. Ils sont automatiques. Alors que dans le public, nous attendons les deux derniers mois pour parler de travaux dirigés. Il faut alors que l’Etat fasse de telle sorte que, si ce n’est pas payant par les apprenants, on les intègre dans les budgets des établissements, des collèges, pour que les enseignants qui participent à ces séances de travaux dirigés puissent continuer à bénéficier des mêmes primes que les apprenants payaient par eux-mêmes. La nature a horreur du vide. Si l’Etat n’interférait pas dans l’organisation de ces travaux dirigés  et dit seulement on ne paie pas, ça peut être préjudiciable au système. Car on connaît l’importance des travaux dirigés, le rôle qu’ils  jouent, qu’ils ont joué et continueront de jouer dans les résultats de nos écoles“.  

 Anselme AMOUSSOU, Secrétaire général de la CSA-Bénin

« Parler des subventions est une volonté réelle de provoquer et d’entretenir l’amalgame »

Parmi les annonces faites par le gouvernement à son dernier conseil des ministres, il y a celle relative au paiement de la subvention de l’État aux organisations syndicales. Deux choses me rendent perplexe depuis cette communication. A priori, rien de plus banal pour un gouvernement que de communiquer sur les actes qu’il pose. Mais dans ce cas précis, on se demande pourquoi le lien forcé que l’on semble établir avec les préparatifs de la rentrée académique ? Pourquoi rendre public un acte banal de positionnement de fonds destinés à subventionner des organisations sociales ? Pourquoi le faire seulement cette année et pas l’an dernier? Pourquoi le faire à la veille de la rentrée ? Pourtant, cette subvention est devenue une tradition depuis plusieurs années et nombre de régimes se sont succédé et ont tous maintenu cette mesure sans tambours ni trompettes. Je ne peux m’empêcher de voir dans ce comportement  comme une volonté réelle de provoquer et d’entretenir l’amalgame. Mais le fait qui désole le plus reste quand même la réaction de nombreux citoyens qui semblent justement tombés dans le piège de la communication orientée du gouvernement et qui déjà assimilent le paiement de la subvention à un acte de corruption sinon à une sorte d’achat du silence des organisations syndicales. Comme si ce paiement était inédit et à l’actif du pouvoir de la rupture. Comme si le gouvernement actuel était le premier à mettre en place cette pratique. Comme si la subvention était destinée à couvrir les besoins individuels des responsables syndicaux. Cette attitude me paraît plus préoccupante que la communication volontairement floue d’un gouvernement qui semble effectivement s’engager dans une politisation de tout et de rien. Nous devons cesser de prêter si facilement flanc aux manœuvres de ceux qui ont intérêt à creuser le fossé entre les travailleurs et leurs représentants. Je voudrais juste rappeler que l’architecture actuelle de la Bourse du travail a été réalisée grâce à cette subvention qui sert aussi au fonctionnement des organisations syndicales et à l’exécution des programmes de formations des militants.  C’est connu en tout cas de ceux qui cherchent la vraie information. Je voudrais aussi demander au gouvernement de se référer toujours au passé récent de notre pays. Il saura qu’aucune surabondance de communication n’a jamais réussi à calmer une tension sociale fondée sur des attentes réelles. Même si on salue certains efforts faits pour préparer la rentrée, les cabinets ministériels sectoriels savent très bien qu’il y a le volet des revendications qui doit être abordé pour garantir une année scolaire apaisée. Seul le dialogue sincère et permanent peut conduire à la prise en compte des attentes. Le triomphalisme que semblent afficher certaines autorités risque de plomber l’année scolaire. Il y a plus important qu’une rentrée scolaire sans heurt. Il faut s’assurer de l’apaisement tout le long de l’année scolaire ».

Réalisé par Emmanuel GBETO

Reviews

  • Total Score 0%


Plus sur ce sujet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page