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Le triomphe de la vérité

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Edito: A l’assaut du nord


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Depuis 2016, la manœuvre politique a été laissée aux mains des partisans du régime défunt et surtout de leur chef, Boni Yayi. Désormais, le coup frontal reçu à l’Assemblée Nationale avec le rejet de la révision au 04 avril 2017, a réveillé Patrice Talon. Être président de la république, c’est avant tout assumer un rôle politique. Il a donné l’assaut sur les fiefs électoraux de son adversaire dans le septentrion, en utilisant Abdoulaye Bio Tchané. Plus rien ne sera comme avant.
La stratégie employée dans l’Alibori a été reprise dans le Borgou comme dans l’Atacora et la Donga. Les députés proches de la mouvance actuelle montent au créneau et saluent les innovations contenues dans le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG). Une tête de pont enfonce le clou par une estocade à Boni Yayi pour sceller le divorce, et le tour est joué. Le mode opératoire se termine sur un discours (très)  sage du ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané qui fait semblant de ne pas faire la politique politicienne des députés. Bien entendu, cela ne fait que donner de l’allant au discours anti-Yayi qui est finalement celui que l’on retient à la fin de la séance.
En opérant sur un air d’euphémisme stratégique, la tournée de vulgarisation des résultats du premier anniversaire du régime du Nouveau Départ, ne fait que rendre la monnaie de sa pièce à Boni Yayi. Dans l’ombre de ses ficelles savamment tressées, celui-ci a réussi à saboter le projet de révision, aidant le régime à se réveiller. Les tournées gouvernementales   donnent le signal pour les combats des législatives de 2019, coupant l’herbe sous le pied de ceux qui ont surfé jusqu’ici sur le retrait politique du gouvernement.
Désormais, dans l’Alibori, Nassirou Bako-Arifari sera aux premières loges. Il sera la tête de pont du régime Talon dans la première circonscription électorale, déjà tout heureux de devancer ainsi ses adversaires de toujours, Issa Salifou et Idrissou Bako. Le premier, englué dans la dette colossale de sa société BBCom contrainte à la fermeture,  n’eut jamais le soutien gouvernemental dont il avait besoin et en veut au Chef de l’Etat. Le second, devancé par son adversaire Nassirou Bako-Arifari auprès de Talon, est réduit pour le moment à l’opposition. Dans le Borgou, Robert Gbian, Rachidi Gbadamassi et Charles Toko sont aux premières loges. On sait qu’Adam Bagoudou, ancien intendant du Palais, est moralement contraint à faire l’opposition. Jusqu’à quand s’opposera-t-il à un président dont il a été par le passé un collaborateur ? Seul l’avenir nous le dira.
Dans l’Atacora, on a vu la charge massive menée contre l’ancien président par Barthélémy Kassa. Les observateurs les plus attentifs n’en ont d’ailleurs pas été surpris, puisqu’on sait depuis même avant les présidentielles de 2016, que ses relations avec Boni Yayi se sont fortement dégradées, du fait de l’affaire PPEA-II. Mais Barthélémy Kassa, c’est LA force politique de l’Atacora. Il a raflé tout seul tous les députés de la 3ère circonscription électorale (Boucombé, Cobly, Matéri, Tanguiéta). Etre dans le camp présidentiel pourrait lui assurer une certaine quiétude, si l’on sait les déboires que lui réserve le scandale PPEA-II. Objectivement, il a intérêt à rester dans la mouvance présidentielle, pour se protéger d’éventuelles poursuites judiciaires que le pouvoir serait fondé à initier contre lui.   Et quand Kassa décide vraiment d’y aller, il y va fort.
Quel rôle pour ABT dans tout cela ? L’ancien candidat devenu ministre d’Etat ne boude pas son plaisir. Il sait qu’il joue son avenir politique. Mais il dispose désormais de l’appareil  gouvernemental pour être le leader du septentrion. C’est ce qu’il fait à merveille actuellement. S’il veut toujours être présent dans la course en 2021, c’est le moment plus que jamais pour lui de s’imposer comme le seul homme capable de rassembler le septentrion. Et c’est précisément pour éviter d’en arriver là que Boni Yayi avait voulu le saborder à tout prix. Une fois hors de la Marina, il avait tenté de se poser en leader du septentrion.
Désormais, la stratégie politique de Talon est en marche à pleine vapeur. Et les caciques de l’ancien régime risquent de regretter l’époque où on les laissait faire.

Par Olivier ALLOCHEME

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One thought on “Edito: A l’assaut du nord

  1. QUENUM Sena

    de toutes les façon,ce régime est encore plus noire et flou que le précedént.Stratégie ou pas,le peuple jugera au moment M.

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