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Le triomphe de la vérité

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Après l’échec du projet de révision constitutionnelle: L’Assemblée oblige Talon à être un puissant chef d’Etat


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Talon Caucus 2000Le rejet à l’Assemblée nationale, le 04 avril 2017, du projet gouvernemental de révision de la constitution maintenant le Bénin dans la constitution du 11 décembre 1990, oblige du coup le président Patrice Talon à être, contre gré, un Chef d’Etat surpuissant, capable de nommer des présidents d’institution et d’en contrôler certaines.

Le fétichisme entretenu autour de la loi fondamentale du Bénin depuis 27 ans et qui s’est illustré par le rejet à l’Assemblée nationale, le 04 avril2017, de l’initiative du président de la république du projet de révision constitutionnelle, a engendré la configuration d’un nouveau paysage politique. Deux courants politiques se distinguent clairement sur le terrain politique. D’un côté, les antirévisionnistes qui viennent de renforcer leur légalité par la signature de la charte du Front pour un Sursaut patriotique (Fsp) et d’un autre côté, le groupe des 60 députés soutenant les actions du chef de l’Etat. Le premier anniversaire de l’accession au pouvoir du président Patrice Talon a coïncidé avec l’échec au Parlement de son initiative de révision de la constitution du 11 décembre 1990. Il s’agit pourtant, d’une promesse électorale faite par le candidat d’alors et sur la base de laquelle, il a été élu avec le suffrage de plus 67% des Béninois. L’échec du projet de modification de la loi fondamentale, dix jours après son introduction au Parlement, laisse malheureusement sans solution, le problème du renforcement des institutions de la république. Comme l’a si bien souligné le numéro un des parlementaires béninois, le président de l’assemblée nationale Me Adrien Houngbédji, à l’ouverture de la première session ordinaire de 2017 de l’institution. « (…) Un attachement émotionnel qui frise le fétichisme, qui frappe de suspicion toute initiative de révision et qui condamne à l’échec toute tentative de révision, et qui malheureusement laisse sans solution les problèmes réels : la peine de mort qu’il faut abolir ; la Haute Cour de Justice qu’il faut rendre opérationnelle ; la Cour des Comptes qu’il faut créer ; la représentation des femmes dans les instances de décision qu’il faut améliorer ;la réforme de notre système partisan », a fait remarquer Me Adrien Houngbédji, le 10 avril dernier. En effet, outre la question du mandat unique dont l’échec a laissé libre cours au président en exercice d’envisager un second mandat, comme il l’a fait savoir lors de sa récente sortie médiatique (« Le projet de révision, c’est fini. En 2021, j’aviserai » Patrice Talon), certaines institutions de la République qui sont à la solde du chef de l’Etat resteront telles jusqu’à une nouvelle initiative du toilettage de ce « fétiche béninois ». « Lorsqu’on dit qu’on ne veut plus nommer quelqu’un à la présidence de la Cour constitutionnelle, à la Haac et autres, est-ce que c’est à l’avantage du Président Talon ou du Bénin ? », s’est interrogé le bâtonnier Jacques Migan sur une chaine de télévision privée la semaine écoulée. Le cas imminent est celui de la Cour constitutionnelle dont le mandat actuel vient à expiration en Juin 2018. Cette institution composée de neuf membres dont 04 sont désignés par le chef de l’Etat et trois par l’Assemblée nationale, et dont les décisions sont sans recours, ne devrait plus avoir sa présidence « rattachée » à la présidence de république. Mais malheureusement, les gourous politiques qui ont usé de leur ruse pour « télécommander » leurs versions parlementaires pour faire échouer la prise en considération du projet ont donné l’occasion au Président Patrice Talon de nommer ces activistes à la prochaine mandature de la Cour constitutionnelle. Une autre initiative de révision, visant à réformer les institutions de l’Etat pourrait-elle intervenir avant la fin de leurs mandats respectifs ? Rien n’est moins sûr. Seulement, beaucoup l’appellent de tous leurs vœux : « Je garde espoir que la fièvre tombée, notre peuple trouvera un jour, les voies qui lui permettront d’accomplir les réformes constitutionnelles indispensables à son développement. », a plaidé le président Houngbédji, le 10 avril dernier, face à un certain nombre de personnalités présentes à l’hémicycle.

Germin DJIMIDO

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