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Le triomphe de la vérité

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edito: Le JEU des partis


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logo journalL’avez-vous remarqué ? Les partis de la mouvance présidentielle sont devenus subitement muets sur le projet de révision de la constitution.  Il n’y a pas eu un communiqué officiel de l’Union fait la Nation (UN) sur le sujet, même si ses membres   en débattent dans les médias et voteront probablement pour le texte gouvernemental ce mardi. Oh ! Restaurer L’Espoir (RE), le parti de Candide Azanaï a officiellement marqué son opposition au texte ce dimanche à travers son secrétaire général, Guy Dossou Mitokpè. Mais c’est carrément le seul parti de la mouvance à s’être publiquement et formellement exprimé sur le texte. RE est-il encore de la mouvance ? Ça c’est une question !
Bien entendu, on peut lire à travers les positions des députés du PRD qu’ils soutiennent le texte. Il faut une certaine sagacité pour percevoir la position  de ce parti lors des rencontres de ses députés avec les populations. Dans le brouhaha des réactions des populations consultées, se lit une forme d’acceptation de la base du parti.  Mais la direction du PRD reste pour le moment transparente comme un verre.
Ce silence assourdissant traduit à tout le moins un embarras, une gêne. On n’a pas besoin d’un sondage pour le dire : même dans la mouvance présidentielle, dans les partis réellement proches du pouvoir, y compris au sein d’Alternative Citoyenne, le parti même du ministre de la justice, il y a un embarras énorme ! Ici, le silence est désapprobateur.
C’est en profitant de ce vide béant qu’un certain Frédéric Béhanzin, fidèle à sa réputation de gouailleur, s’est infiltré ce vendredi sur l’esplanade de l’Assemblée nationale. Et c’est son seul mouvement, le Front Citoyen, qui a manifesté pour faire pièce à toute l’agitation de la semaine dernière. Et vous remarquerez que ce mouvement d’opportunisme avéré, n’était pas originellement de la mouvance présidentielle. C’est un véritable paradoxe ! En d’autres temps, on aurait pu voir un bal de manifestations destinées à soutenir le projet présidentiel. Cela traduirait par la même occasion l’assise populaire de la réforme et le soutien des masses au gouvernement dans ses ambitions républicaines. Ici, au contraire, nous avons un silence de mort. Aucune foule ne veut prendre la défense du Président, laissant le monopole de la rue à l’opposition et aux syndicats.
Le résultat d’une telle absence, c’est que l’opposition et les syndicats ont bon dos de proclamer qu’ils sont le peuple.
Et pourtant, c’est dans l’opposition que les positions les plus contrastées sont visibles.
Les FCBE restées 10 ans au pouvoir, demandent aujourd’hui le retrait du texte et la convocation d’assises nationales pour élaborer un « consensus national ». Mais tout esprit cohérent peut se demander pourquoi dix ans durant, et après deux tentatives avortées d’introduction du texte au parlement, les mêmes FCBE n’ont jamais proposé une quelconque assise nationale. Les FCBE n’ont en effet jamais soutenu une telle position que ces derniers jours, dans la vague des contestations anti-Talon. Au surplus, pour ceux qui se rappellent encore cette période, les FCBE ont toujours manifesté une hostilité viscérale à toute idée de conférence nationale bis sous Boni Yayi. Que n’a-t-on pas entendu chaque fois que des forces politiques proposaient par exemple une conférence économique nationale ? Boni  Yayi trouvait à l’époque que nous n’étions pas en guerre et que c’était une stratégie pour déstabiliser son pouvoir et  lui imposer le diktat de l’opposition. Ce qui a été combattu il y a à peine quatre ans est aujourd’hui devenu un impératif absolu sans lequel la patrie serait en danger. Si donc les assises nationales sont devenues aussi cruciales, pourquoi ne les avoir pas convoquées en dix ans de pouvoir ?
Quant à la RB, il n’est pas sûr qu’elle puisse avoir une position commune officielle en ce moment. Les déchirements internes y font une telle rage que le président du parti, Léhady Soglo, a préféré se fendre d’une analyse personnelle. Et en l’espèce, on peut voir que la forme interrogative prise par sa réflexion a une valeur de désapprobation. C’est sans préjuger des positions des députés du parti qui, sur le terrain, n’ont vraiment pas eu la même attitude que leur président. Mais, l’on connait la position de Rosine Soglo qui a dit un «non» franc au projet.
Parlons enfin du PCB et de toutes les autres forces dites de gauche. En 1990, le PCB avait farouchement appelé à voter contre la constitution actuelle. Et pour cause, ce parti regrette amèrement qu’il n’y ait pas eu de guerre civile au Bénin. Il l’a toujours clamé dans tous ses écrits relatifs à la conférence nationale. Jusqu’à tout récemment encore, il traitait la conférence nationale de « marché de dupes », et la constitution de « scélérate ». En 2017, le même parti marche dans la rue pour empêcher sa révision !  Jugez-en vous-même.

Par Olivier ALLOCHEME

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