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Le triomphe de la vérité

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Droits et devoirs des artistes: Ce qui bloque l’épanouissement des créateurs béninois


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brice Bonou panélistes lors de la causérie-débatDans le cadre de la célébration de la journée mondiale de théâtre, édition 2017, la Fédération nationale du théâtre du Bénin (FéNaT), en collaboration avec le Forum culturel a organisé une causerie-débat, ce vendredi  24 mars 2017 à son siège. Après les explications des trois panélistes conviés au débat, on retient que des goulots d’étranglement se dressent contre les droits et devoirs des artistes.
Deux textes de loi, au plan national fixent les droits et devoirs des artistes en République du Bénin.  Il s’agit du  DECRET N°2011-322 du 02 Avril 2011Portant Statut de l’Artiste en République du Bénin et de la loi LOI N° 91-006 du 25 février  1991 portant Charte culturelle en République du Bénin. Ce sont les principales références sur lesquelles les panélistes  se sont appuyés pour animer la causerie-débat. Et c’est Pascal Wanou, président de la Fédération nationale du théâtre (FéNat), acteur culturel qui a planté le décor. Selon ses précisions en effet, c’est l’article 23 du décret portant statut de l’artiste qui énonce clairement des droits reconnus aux artistes béninois. Entre autres, en effet, les artistes béninois, conformément à ces dispositions ont droit à un contrat de travail,  au dédommagement en cas de résiliation ou de rupture abusive non imputable à son fait par référence, à  une rémunération conformément à la formation continue, à des espaces artistiques nécessaires et consorts. Et l’article  1 de la loi LOI N° 91-006 du 25 février  1991 portant Charte culturelle en République du Bénin fait d’ailleurs obligation à l’Etat, d’être « le principal promoteur du développement culturel national. Le ministère chargé de la Culture en est l’organe central. Il stimule et coordonne les activités de tous les secteurs de développement qui y contribuent ». Il en est ainsi parce que selon Pascal Wanou,  « les artistes exercent un métier particulier, méritent un traitement particulier, donc des droits particuliers ». Et  au second panéliste de préciser, au regard de son importance dans la société, « l’artiste ne doit pas se comporter comme un plaisantin ». Et Ousmane Alédji, le promoteur du centre artistique, Artistik Africa, dramaturge et metteur en scène, le 3ème panéliste de renchérir que « la liberté de création de l’artiste doit pouvoir rimer avec sa responsabilité ». Et face à ces droits, l’artiste doit pouvoir aussi se soumettre à certaines obligations. Des obligations qui sont assujetties, selon les explications de Pascal Wanou, à la Maison de l’artiste. Et les dispositions de l’article 24 du décret portant Statut de l’artiste le précisent clairement. En effet, il y est stipulé que « Tout artiste professionnel ou semi professionnel doit :
-être immatriculé à la Maison de l’Artiste ;
-respecter l’éthique, l’ordre public et le patrimoine culturel national ;
-respecter la réglementation fiscale en vigueur ;
-observer le secret professionnel ;
-prêter son concours aux actions d’intérêt général en faveur de la culture, des arts et des lettres ». Et c’est bien au niveau des obligations de l’artiste que naissent les premiers obstacles de son épanouissement. Le premier obstacle se situe à l’obligation qui lui est faite « ….d’être immatriculé à la Maison de l’artiste ». Et cela se justifie par le fait que cette structure, jusqu’à ce jour, n’est toujours pas  installée pour permettre à l’artiste de jouir des droits que lui reconnaît  son statut. C’est pourquoi les panélistes, y compris le modérateur, Hermas Gbaguidi, dramaturge et metteur en scène, à l’unisson, ont invité l’Etat à accélérer le processus de la construction de la Maison de l’artiste afin de permettre aux artistes de pouvoir s’épanouir. L’autre obstacle à l’épanouissement de l’artiste béninois se situe au niveau de la fragilité du texte qui encadre son statut. En effet, le statut de l’artiste est fondé par un décret présidentiel. Toute chose qui peut, à tout moment, être remis en cause par l’Exécutif, lorsque cela l’enchante. C’est pourquoi, à cette causerie-débat, les panélistes et le modérateur y compris les artistes ayant pris part à la séance, ont plaidé pour « que le statut de l’artiste soit  désormais consolidé par une loi ».

Donatien GBAGUIDI

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